summaryrefslogtreecommitdiff
path: root/talermerchantdemos/blog/articles/fr/rms-nyu-2001-transcript.html
diff options
context:
space:
mode:
Diffstat (limited to 'talermerchantdemos/blog/articles/fr/rms-nyu-2001-transcript.html')
-rw-r--r--talermerchantdemos/blog/articles/fr/rms-nyu-2001-transcript.html251
1 files changed, 124 insertions, 127 deletions
diff --git a/talermerchantdemos/blog/articles/fr/rms-nyu-2001-transcript.html b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/rms-nyu-2001-transcript.html
index e9dcbb4..1055c84 100644
--- a/talermerchantdemos/blog/articles/fr/rms-nyu-2001-transcript.html
+++ b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/rms-nyu-2001-transcript.html
@@ -12,8 +12,8 @@ Foundation</title>
<h2>Logiciel libre : liberté et coopération</h2>
<blockquote><p>Transcription du discours de Richard M. Stallman, « Logiciel libre : liberté
-et coopération », donné à <cite>New York University</cite> (campus de New
-York, NY) le 29 mai 2001.</p></blockquote>
+et coopération », donné à <i>New York University</i> (campus de New York,
+NY) le 29 mai 2001.</p></blockquote>
<div class="announcement">
<blockquote><p>Une version <a href="/philosophy/rms-nyu-2001-transcript.txt">texte</a> de
@@ -22,13 +22,12 @@ href="/philosophy/rms-nyu-2001-summary.txt">résumé</a> du discours sont
aussi disponibles en anglais.</p></blockquote>
</div>
-<p><strong>URETSKY</strong> : Je suis Mike Uretsky. Je travaille à la
-<cite>Stern Business School</cite> (École de commerce Stern). Je suis aussi
-l'un des codirecteurs du <cite>Center for Advanced Technology</cite> (Centre
-pour la technologie de pointe). Et au nom de tout le département
-d'informatique, je veux vous souhaiter la bienvenue. Je voudrais faire
-quelques commentaires avant de passer la parole à Ed qui présentera
-l'orateur.</p>
+<p><strong>URETSKY</strong> : Je suis Mike Uretsky. Je travaille à la <i>Stern
+Business School</i> (École de commerce Stern). Je suis aussi l'un des
+codirecteurs du <i>Center for Advanced Technology</i> (Centre pour la
+technologie de pointe). Et au nom de tout le département d'informatique, je
+veux vous souhaiter la bienvenue. Je voudrais faire quelques commentaires
+avant de passer la parole à Ed qui présentera l'orateur.</p>
<p>Le rôle d'une université est d'être un lieu de débats et de permettre des
discussions intéressantes. Et le rôle d'une grande université est d'offrir
@@ -150,8 +149,8 @@ mais pas de mouvement du logiciel libre.</p>
<p>Mais ensuite notre communauté a été détruite par une série de calamités. À
la fin elle fut balayée. L'ordinateur PDP-10 que nous utilisions pour tout
notre travail fut abandonné. Notre système d'exploitation, le « système à
-temps partagé incompatible » <cite>[Incompatible Timesharing System]</cite>,
-écrit à partir des années 60, était en langage assembleur. C'est ce qu'on
+temps partagé incompatible » <i>[Incompatible Timesharing System]</i>, écrit
+à partir des années 60, était en langage assembleur. C'est ce qu'on
utilisait pour écrire les systèmes d'exploitation dans les années
60. Naturellement, le langage assembleur est spécifique à un type
particulier d'architecture d'ordinateur ; si elle devient obsolète, tout le
@@ -221,25 +220,24 @@ doigt un troisième auditeur]</i>. Et certainement à une bonne partie de ceux
qui sont dans cette salle, à l'exception de quelques-uns, peut-être, qui
n'étaient pas encore nés en 1980. Il avait promis de ne pas coopérer avec
l'ensemble de la population de la planète Terre, ou presque. Il avait signé
-un accord de non-divulgation.</p>
-
-<p>C'était ma première confrontation avec un accord de non-divulgation et cela
-m'a appris une importante leçon, une leçon qui est importante parce que la
-plupart des programmeurs ne l'apprennent jamais. Vous voyez, c'était ma
-première rencontre avec un accord de non-divulgation et j'en étais
-victime. Moi et tout mon laboratoire, nous en étions victimes. Et la leçon
-que j'ai apprise c'est que les accords de non-divulgation font des
-victimes. Ils ne sont pas innocents, ils ne sont pas inoffensifs. La plupart
-des programmeurs rencontrent un accord de non-divulgation lorsqu'ils sont
-invités à en signer un et il y a toujours une sorte de tentation, un bonus
-qu'ils auront s'ils signent. Alors ils s'inventent des excuses. Ils disent :
-« De toute façon, il n'aura pas de copie, alors pourquoi ne rejoindrais-je
-pas la conspiration pour l'en priver ? » Ils disent : « Ça se fait toujours
-comme ça, qui suis-je pour m'y opposer ? » Ils disent : « Si je ne signe
-pas, quelqu'un d'autre le fera. » Diverses excuses pour tromper leur
-conscience.</p>
-
-<p>Mais quand on m'a invité à signer un accord de non-divulgation, ma
+un accord de confidentialité.</p>
+
+<p>C'était la première fois que j'étais confronté à une clause de
+confidentialité et cela m'a appris une importante leçon – importante parce
+que la plupart des programmeurs ne l'apprennent jamais. Vous voyez, c'était
+ma première rencontre avec un tel accord et j'en étais victime. Moi et tout
+mon laboratoire, nous en étions victimes. Et la leçon que j'ai apprise c'est
+que les accords de confidentialité font des victimes. Ils ne sont pas
+innocents, ils ne sont pas inoffensifs. La plupart des programmeurs
+rencontrent un accord de confidentialité lorsqu'ils sont invités à en signer
+un et il y a toujours une sorte de tentation, un bonus qu'ils auront s'ils
+signent. Alors ils s'inventent des excuses. Ils disent : « De toute façon,
+il n'aura pas de copie, alors pourquoi ne pas rejoindre la conspiration pour
+l'en priver ? » Ils disent : « Ça se fait toujours comme ça, qui suis-je
+pour m'y opposer ? » Ils disent : « Si je ne signe pas, quelqu'un d'autre le
+fera. » Diverses excuses pour tromper leur conscience.</p>
+
+<p>Mais quand on m'a invité à signer un accord de confidentialité, ma
conscience était déjà en éveil. Elle se rappelait comme j'étais en colère
lorsque quelqu'un avait promis de ne pas m'aider, moi et mon labo, à
résoudre notre problème. Je ne pouvais pas retourner ma veste et faire la
@@ -252,7 +250,7 @@ ne peut pas se permettre de mal se comporter avec tout un chacun, sinon on
devient un prédateur de la société. Alors j'ai dit : « Merci de m'offrir ce
beau logiciel, mais je ne peux l'accepter en bonne conscience aux conditions
que vous exigez, donc je vais m'en passer. Merci beaucoup. » Ainsi, je n'ai
-jamais consciemment signé d'accord de non-divulgation pour de l'information
+jamais consciemment signé d'accord de confidentialité pour de l'information
technique utile comme un programme.</p>
<p>Cela dit, il y a des informations d'autre nature qui posent d'autres
@@ -288,7 +286,7 @@ la possibilité la plus évidente impliquait de faire le contraire de ce que
j'avais décidé. La possibilité la plus évidente était de m'adapter au
changement du monde ; accepter le fait que les choses étaient différentes,
que je n'avais qu'à abandonner ces principes et commencer à signer des
-accords de non-divulgation pour des systèmes d'exploitation privateurs, et
+accords de confidentialité pour des systèmes d'exploitation privateurs, et
probablement écrire des logiciels privateurs à mon tour. Mais j'ai réalisé
que, même si de cette façon j'avais un moyen de m'amuser à coder et de
gagner de l'argent en même temps, surtout si je faisais ça ailleurs qu'au
@@ -382,45 +380,45 @@ un nom récursif disant que celui-ci n'est pas celui-là. Par exemple, il y
avait beaucoup d'éditeurs de texte <abbr title="Text Editor and
COrrector">TECO</abbr> dans les années 60 et 70 et ils étaient généralement
appelés « quelque-chose-TECO ». À cette époque, un hacker malin appela le
-sien TINT, pour <cite>Tint Is Not Teco</cite>, le premier acronyme
-récursif. En 1975, j'ai développé le premier éditeur de texte Emacs et il y
-eut de nombreuses imitations. Beaucoup s'appelaient quelque-chose-Emacs,
-mais l'une d'elles était nommée FINE<a id="TransNote2-rev"
-href="#TransNote2"><sup>2</sup></a> pour <cite>Fine is not
-Emacs</cite>. Puis il y eut SINE pour <cite>Sine is not Emacs</cite>, et
-EINE pour <cite>Eine Is Not Emacs</cite>, et il eut MINCE pour <cite>Mince
-Is Not Complete Emacs</cite> <i>[rires]</i>, c'était une imitation
-incomplète. Ensuite EINE fut complètement réécrit et la nouvelle version
-s'appela ZWEI pour <cite>Zwei Was Eine Initially</cite><a
-id="TransNote3-rev" href="#TransNote3"><sup>3</sup></a> <i>[rires]</i>.</p>
-
-<p>J'ai donc cherché un acronyme récursif pour <cite>Something is not
-Unix</cite> (quelque chose n'est pas Unix). J'ai essayé les 26 lettres, mais
-aucune ne donnait un mot <i>[rires]</i>. Hum, essayons autre chose. J'ai
-fait une contraction. De cette façon, je pouvais avoir un acronyme de trois
-lettres pour <cite>Something's Not Unix</cite>. J'ai essayé des lettres et
-suis arrivé au mot <cite>GNU</cite> (gnou). C'est le plus drôle de la langue
-anglaise <i>[rires]</i>. C'était ça ! Bien sûr, la raison de cette drôlerie
-vient du fait que, selon le dictionnaire, il doit se prononcer
-<cite>new</cite>.<a id="TransNote4-rev" href="#TransNote4"><sup>4</sup></a>
-Vous voyez ? C'est pourquoi les gens l'utilisent pour de nombreux jeux de
-mots. Laissez-moi vous dire que c'est le nom d'un animal d'Afrique. Et la
-prononciation africaine a un clic à l'intérieur <i>[rires]</i>. Les
-colonisateurs européens, quand ils arrivèrent là-bas, n'ont pas pris la
-peine d'apprendre à prononcer le clic. Alors ils l'ont laissé de côté et ont
-mis un <em>g</em> qui signifiait : « Il y a un autre son qui est censé être
-là, mais que nous ne prononçons pas. » <i>[rires]</i> Ce soir, je pars pour
-l'Afrique du Sud et je leur ai demandé de me trouver quelqu'un qui puisse
-m'apprendre à prononcer les clics <i>[rires]</i>. Ainsi je saurai prononcer
-correctement <cite>GNU</cite> quand il s'agit de l'animal.</p>
+sien TINT, pour <i>Tint Is Not Teco</i>, le premier acronyme récursif. En
+1975, j'ai développé le premier éditeur de texte Emacs et il y eut de
+nombreuses imitations. Beaucoup s'appelaient quelque-chose-Emacs, mais l'une
+d'elles était nommée FINE<a id="TransNote2-rev"
+href="#TransNote2"><sup>2</sup></a> pour <i>Fine is not Emacs</i>. Puis il y
+eut SINE pour <i>Sine is not Emacs</i>, et EINE pour <i>Eine Is Not
+Emacs</i>, et il eut MINCE pour <i>Mince Is Not Complete Emacs</i>
+<i>[rires]</i>, c'était une imitation incomplète. Ensuite EINE fut
+complètement réécrit et la nouvelle version s'appela ZWEI pour <i>Zwei Was
+Eine Initially</i><a id="TransNote3-rev" href="#TransNote3"><sup>3</sup></a>
+<i>[rires]</i>.</p>
+
+<p>J'ai donc cherché un acronyme récursif pour <i>Something is not Unix</i>
+(quelque chose n'est pas Unix). J'ai essayé les 26 lettres, mais aucune ne
+donnait un mot <i>[rires]</i>. Hum, essayons autre chose. J'ai fait une
+contraction. De cette façon, je pouvais avoir un acronyme de trois lettres
+pour <i>Something's Not Unix</i>. J'ai essayé des lettres et suis arrivé au
+mot <i>gnu</i> (gnou). C'est le plus drôle de la langue anglaise
+<i>[rires]</i>. C'était ça ! Bien sûr, la raison de cette drôlerie vient du
+fait que, selon le dictionnaire, il doit se prononcer <i>new</i>.<a
+id="TransNote4-rev" href="#TransNote4"><sup>4</sup></a> Vous voyez ? C'est
+pourquoi les gens l'utilisent pour de nombreux jeux de mots. Laissez-moi
+vous dire que c'est le nom d'un animal d'Afrique. Et la prononciation
+africaine a un clic à l'intérieur <i>[rires]</i>. Les colonisateurs
+européens, quand ils arrivèrent là-bas, n'ont pas pris la peine d'apprendre
+à prononcer le clic. Alors ils l'ont laissé de côté et ont mis un <em>g</em>
+qui signifiait : « Il y a un autre son qui est censé être là, mais que nous
+ne prononçons pas. » <i>[rires]</i> Ce soir, je pars pour l'Afrique du Sud
+et je leur ai demandé de me trouver quelqu'un qui puisse m'apprendre à
+prononcer les clics <i>[rires]</i>. Ainsi je saurai prononcer correctement
+<i>GNU</i> quand il s'agit de l'animal.</p>
<p>Mais en ce qui concerne le nom de notre système la prononciation correcte
-est Gueu-nou, prononcez le <em>g</em> dur. Si vous parlez du <cite>new
-operating system</cite><a id="TransNote5-rev"
+est Gueu-nou, prononcez le <em>g</em> dur. Si vous parlez du <i>new
+operating system</i><a id="TransNote5-rev"
href="#TransNote5"><sup>5</sup></a>, vous embrouillez l'esprit des gens,
parce que cela fait 17 ans que nous travaillons dessus et qu'il n'est plus
-du tout <cite>new</cite> ! Mais il est toujours et sera toujours GNU ; peu
-importe le nombre de gens qui l'appellent Linux par erreur <i>[rires]</i>.</p>
+du tout <i>new</i> ! Mais il est toujours et sera toujours GNU ; peu importe
+le nombre de gens qui l'appellent Linux par erreur <i>[rires]</i>.</p>
<p>Ainsi en janvier 84, je quitte mon job au MIT pour commencer à écrire des
morceaux de GNU. Tout de même, ils ont été assez sympa pour me laisser
@@ -460,27 +458,27 @@ que j'ai toujours vécu simplement. En gros, je vis comme un étudiant. Et
j'aime ça car cela signifie que l'argent ne me dicte pas ce que je dois
faire ; je peux faire ce qui me paraît important. Cela m'a libéré pour faire
ce qui semble en valoir la peine. Alors faites un effort pour éviter d'être
-englués dans les habitudes dispendieuses de l'<cite>American way of
-life</cite>, parce qu'autrement ceux qui possèdent l'argent vous dicteront
-quoi faire de votre vie et vous ne pourrez pas faire ce qui est réellement
-important pour vous.</p>
-
-<p>Tout allait bien, mais les gens me disaient : « Qu'entendez-vous par
-<cite>free software</cite> si cela coûte 150 $ ? » <i>[rires]</i> La raison
-de cette question était la confusion induite par l'ambiguïté du mot anglais
-<cite>free</cite>. Une des significations se réfère au prix et une autre se
-réfère à la liberté. Quand je parle de logiciel libre, je me réfère à la
-liberté et non au prix. Pensez à « libre expression » <cite>[free
-speech]</cite>, pas à « bière gratuite » <cite>[free beer]</cite><a
-id="TransNote6-rev" href="#TransNote6"><sup>6</sup></a> <i>[rires]</i>. En
-tout cas je n'aurais pas passé autant d'années de ma vie pour faire gagner
-moins d'argent aux programmeurs. Ce n'est pas mon but. Je suis moi-même
-programmeur et je ne m'offusque pas de gagner de l'argent. Je ne passerais
-pas ma vie à en gagner, mais je ne refuse pas d'en gagner. Et je ne suis pas
-– l'éthique est la même pour tous – je ne suis pas contre le fait qu'un
-autre programmeur en gagne. Je ne veux pas faire baisser les prix, ce n'est
-pas du tout le problème. L'enjeu, c'est la liberté, la liberté de chaque
-personne qui utilise un logiciel, qu'elle sache programmer ou non.</p>
+englués dans les habitudes dispendieuses de l'<i>American way of life</i>,
+parce qu'autrement ceux qui possèdent l'argent vous dicteront quoi faire de
+votre vie et vous ne pourrez pas faire ce qui est réellement important pour
+vous.</p>
+
+<p>Tout allait bien, mais les gens me disaient : « Qu'entendez-vous par <i>free
+software</i> si cela coûte 150 $ ? » <i>[rires]</i> La raison de cette
+question était la confusion induite par l'ambiguïté du mot anglais
+<i>free</i>. Une des significations se réfère au prix et une autre se réfère
+à la liberté. Quand je parle de logiciel libre, je me réfère à la liberté et
+non au prix. Pensez à « libre expression » <i>[free speech]</i>, pas à
+« bière gratuite » <i>[free beer]</i><a id="TransNote6-rev"
+href="#TransNote6"><sup>6</sup></a> <i>[rires]</i>. En tout cas je n'aurais
+pas passé autant d'années de ma vie pour faire gagner moins d'argent aux
+programmeurs. Ce n'est pas mon but. Je suis moi-même programmeur et je ne
+m'offusque pas de gagner de l'argent. Je ne passerais pas ma vie à en
+gagner, mais je ne refuse pas d'en gagner. Et je ne suis pas – l'éthique est
+la même pour tous – je ne suis pas contre le fait qu'un autre programmeur en
+gagne. Je ne veux pas faire baisser les prix, ce n'est pas du tout le
+problème. L'enjeu, c'est la liberté, la liberté de chaque personne qui
+utilise un logiciel, qu'elle sache programmer ou non.</p>
<p>À ce stade je dois vous donner une définition de ce qu'est le logiciel
libre. Je préfère aller au concret car dire simplement « Je crois en la
@@ -662,7 +660,7 @@ voisin.</p>
version améliorée du logiciel. Au début les gens me disaient souvent : « Si
le logiciel est gratuit, personne ne sera payé, alors pourquoi
travailler ? » Naturellement, ils confondaient les deux significations de
-<cite>free</cite>, donc leur raisonnement était basé sur un
+<i>free</i>, donc leur raisonnement était basé sur un
malentendu. Aujourd'hui nous pouvons comparer cette théorie avec les faits
empiriques et constater que des centaines de gens sont payés pour faire du
logiciel libre et que plus de 100 000 le font bénévolement. Il y a plein de
@@ -705,8 +703,8 @@ privatrices étaient moins fiables. Alors il a publié ça et l'a dit à tous
les développeurs, et quelques années plus tard il a fait la même expérience
avec les dernières versions et a obtenu le même résultat : les versions GNU
étaient les plus fiables. Vous savez, il y a des cliniques pour le cancer et
-des services d'urgence <cite>[911]</cite> qui utilisent le système GNU parce
-qu'il est très fiable et que la fiabilité est très importante pour eux.</p>
+des services d'urgence <i>[911]</i> qui utilisent le système GNU parce qu'il
+est très fiable et que la fiabilité est très importante pour eux.</p>
<p>Quoi qu'il en soit, il y a même un groupe de gens qui se concentrent sur cet
avantage particulier et en font la raison la plus importante pour que les
@@ -829,7 +827,7 @@ changements nécessaires pour que X fonctionne sur leurs systèmes ; vous
savez, probablement quelques centaines de lignes sur les centaines de
milliers de lignes de X. Ensuite ils l'ont compilé, ils ont placé les
binaires dans leur système Unix et ils ont distribué le tout avec la même
-clause de non-divulgation. Alors des milliers de gens ont eu ces copies. Ils
+clause de confidentialité. Alors des milliers de gens ont eu ces copies. Ils
avaient le système X Window, mais aucune de ces libertés. Ce n'était pas du
logiciel libre <em>pour eux</em>.</p>
@@ -944,11 +942,11 @@ pas vraiment besoin de faire une version meilleure pour nous supplanter. Ils
ont juste besoin de la rendre différente et incompatible, et ensuite de la
mettre sur le bureau de tout le monde. Donc ils n'aiment pas du tout la GPL,
parce que la GNU GPL ne leur permet pas de le faire. Elle n'autorise pas la
-stratégie de la pieuvre <cite>[embrace and extend]</cite>. Elle dit : « Si
-vous voulez vous servir de notre code dans vos programmes, vous pouvez, mais
-vous devrez aussi partager, et partager à l'identique. Les changements que
-vous avez faits devront pouvoir être partagés. » C'est une coopération dans
-les deux sens, une vraie coopération.</p>
+stratégie de la pieuvre <i>[embrace and extend]</i>. Elle dit : « Si vous
+voulez vous servir de notre code dans vos programmes, vous pouvez, mais vous
+devrez aussi partager, et partager à l'identique. Les changements que vous
+avez faits devront pouvoir être partagés. » C'est une coopération dans les
+deux sens, une vraie coopération.</p>
<p>Beaucoup d'entreprises, même de grosses sociétés comme IBM et HP, sont
d'accord pour utiliser nos logiciels dans cet esprit. IBM et HP contribuent
@@ -984,7 +982,7 @@ avait l'Unix de Berkeley, mais ce n'était pas un logiciel libre. Cette
bibliothèque venait d'un autre groupe de Berkeley, qui faisait des
recherches sur la virgule flottante. Nous avons donc agencé ces morceaux.</p>
-<p>En octobre 85, nous avons fondé la <cite>Free Software Foundation</cite>
+<p>En octobre 85, nous avons fondé la <i>Free Software Foundation</i>
(Fondation pour le logiciel libre). Veuillez donc noter que le projet GNU
est venu avant. La FSF est venue après, presque deux ans après l'annonce du
projet. La FSF est une fondation à but non lucratif qui lève des fonds pour
@@ -1010,9 +1008,9 @@ utilisateur, ils étaient en principe plus faciles à déboguer. On pouvait
utiliser un vrai débogueur de code source qui s'exécutait en même temps. Je
pensais qu'ainsi nous serions capables de faire cette partie supérieure en
peu de temps. Mais cela n'a pas marché comme prévu. Ces processus
-asynchrones et <cite>multi-threads</cite>, s'envoyant des messages les uns
-aux autres, se sont révélés très difficiles à déboguer et le système basé
-sur Mach, sur lequel nous démarrions, possédait un environnement de débogage
+asynchrones et <i>multi-threads</i>, s'envoyant des messages les uns aux
+autres, se sont révélés très difficiles à déboguer et le système basé sur
+Mach, sur lequel nous démarrions, possédait un environnement de débogage
calamiteux. Il n'était pas fiable et avait divers problèmes. Cela nous a
pris des années et des années pour faire fonctionner le noyau GNU.</p>
@@ -1261,18 +1259,17 @@ allez voir quelqu'un d'autre.</p>
au service trouvera un avantage énorme dans le logiciel libre. Dans le
logiciel privateur, le service est un monopole. Parce qu'une seule société
possède le code source, ou peut-être quelques sociétés qui ont payé des
-sommes faramineuses, si c'est un <cite>shared source</cite> de
-Microsoft. Mais elles sont très peu nombreuses. Par conséquent vous n'avez
-pas mille prestataires de service à votre disposition. Cela veut dire, sauf
-si vous êtes un géant, qu'ils n'en ont rien à faire de vous. Votre
-entreprise n'est pas assez importante pour qu'ils tiennent à vous avoir
-comme client. Une fois que vous utilisez le programme, vous êtes obligé de
-passer par eux pour l'assistance, parce que migrer vers un autre logiciel
-est un travail énorme. Alors vous finissez par payer pour avoir le privilège
-de signaler un bogue <i>[rires]</i>. Et une fois que vous avez payé ils vous
-disent : « OK, nous avons noté le bogue. Dans quelques mois vous pourrez
-acheter une mise à jour et vous verrez si nous l'avons réparé. »
-<i>[rires]</i></p>
+sommes faramineuses, si c'est un <i>shared source</i> de Microsoft. Mais
+elles sont très peu nombreuses. Par conséquent vous n'avez pas mille
+prestataires de service à votre disposition. Cela veut dire, sauf si vous
+êtes un géant, qu'ils n'en ont rien à faire de vous. Votre entreprise n'est
+pas assez importante pour qu'ils tiennent à vous avoir comme client. Une
+fois que vous utilisez le programme, vous êtes obligé de passer par eux pour
+l'assistance, parce que migrer vers un autre logiciel est un travail
+énorme. Alors vous finissez par payer pour avoir le privilège de signaler un
+bogue <i>[rires]</i>. Et une fois que vous avez payé ils vous disent : « OK,
+nous avons noté le bogue. Dans quelques mois vous pourrez acheter une mise à
+jour et vous verrez si nous l'avons réparé. » <i>[rires]</i></p>
<p>Les sociétés de service dans le logiciel libre ne peuvent pas s'en tirer
comme ça. Elles doivent satisfaire les consommateurs. Bien sûr vous pouvez
@@ -1290,7 +1287,7 @@ vraiment.</p>
<p>Il pourrait avoir des fonctionnalités, implantées délibérément, que vous
n'aimeriez pas si vous étiez au courant de leur existence. Par exemple il
-pourrait avoir une « porte dérobée » <cite>[backdoor]</cite> pour laisser le
+pourrait avoir une « porte dérobée » <i>[backdoor]</i> pour laisser le
développeur rentrer dans votre machine. Elle pourrait vous espionner et lui
renvoyer des informations. Ce n'est pas inhabituel. Certains programmes de
Microsoft le faisaient, mais pas seulement ceux de Microsoft. Il y a
@@ -1425,8 +1422,8 @@ jamais auparavant. J'ai aussi enseigné. J'ai continué jusqu'en 1990 où j'ai
obtenu une récompense importante ; alors je n'ai plus eu à le faire.</p>
<p>C'est en 1990 que la première entreprise de logiciel libre a été formée,
-<cite>Cygnus Support</cite>. Leur travail était essentiellement le même que
-le mien. J'aurais certainement pu travailler pour eux si j'en avais eu
+<i>Cygnus Support</i>. Leur travail était essentiellement le même que le
+mien. J'aurais certainement pu travailler pour eux si j'en avais eu
besoin. Comme ce n'était pas le cas, j'ai pensé qu'il était bon pour le
mouvement que je reste indépendant. De cette façon je pouvais dire du bien
et du mal des différentes entreprises de logiciel, libre ou non, sans
@@ -1527,11 +1524,11 @@ investissement ni se préoccuper de qui en bénéficie.</p>
<p>Maintenant j'ai à peu près fini.</p>
<p>Je voudrais mentionner qu'il existe une autre approche de l'économie du
-logiciel libre qui a été proposée par Tony Stanco et qu'il appelle
-<cite>Free Developers</cite> (les développeurs libres). Elle implique une
-certaine structure économique qui espère un jour verser un certaine partie
-de ses profits à chacun des auteurs de logiciels libres qui auront rejoint
-cette organisation. Et ils espèrent m'obtenir de grands contrats publics de
+logiciel libre qui a été proposée par Tony Stanco et qu'il appelle <i>Free
+Developers</i> (les développeurs libres). Elle implique une certaine
+structure économique qui espère un jour verser un certaine partie de ses
+profits à chacun des auteurs de logiciels libres qui auront rejoint cette
+organisation. Et ils espèrent m'obtenir de grands contrats publics de
développement logiciel en Inde, parce qu'ils vont utiliser des logiciels
libres là-bas, ce qui leur fera faire des économies de coût considérables.</p>
@@ -1710,7 +1707,7 @@ lorsqu'on fait de la musique à partir d'une autre musique ?</p>
beaucoup de coopération.</p>
<p><strong>STALLMAN</strong> : Tout à fait. Et je suppose que cela demande une
-sorte de concept d'« usage raisonnable » <cite>[fair use]</cite>.<a
+sorte de concept d'« usage raisonnable » <i>[fair use]</i>.<a
id="TransNote11-rev" href="#TransNote11"><sup>11</sup></a> Certainement
faire un sample de quelques secondes et l'utiliser pour faire une œuvre
musicale, ce doit être un usage raisonnable. Même l'idée ordinaire d'usage
@@ -2015,7 +2012,7 @@ maintenant une pause.</p>
<!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't have notes.-->
<hr /><b>Notes de traduction</b><ol>
-<li id="TransNote1"><cite>Proprietary software</cite> se traduit souvent par
+<li id="TransNote1"><i>Proprietary software</i> se traduit souvent par
« logiciel propriétaire ». « Privateur » est un néologisme inventé par RMS
pour exprimer la notion que les logiciels propriétaires privent
l'utilisateur de ses libertés. <a href="#TransNote1-rev"
@@ -2038,9 +2035,9 @@ href="#TransNote7-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
<li id="TransNote8">« X Windows » est une abréviation de « système X
Window ». Cela n'a rien à voir avec un système d'exploitation privateur bien
connu. <a href="#TransNote8-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
-<li id="TransNote9">Anciennement <cite>National Public Radio</cite> :
-fédération de radios locales non commerciales, produisant des programmes
-culturels ou d'actualité diffusés sur tout le territoire des États-Unis. <a
+<li id="TransNote9">Anciennement <i>National Public Radio</i> : fédération
+de radios locales non commerciales, produisant des programmes culturels ou
+d'actualité diffusés sur tout le territoire des États-Unis. <a
href="#TransNote9-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
<li id="TransNote10">L'enregistrement de ce paragraphe était probablement
difficile à comprendre, ce qui a donné une transcription à peu près
@@ -2121,7 +2118,7 @@ href="mailto:trad-gnu&#64;april.org">trad-gnu&#64;april.org</a></div>
<p class="unprintable"><!-- timestamp start -->
Dernière mise à jour :
-$Date: 2018/11/03 21:59:49 $
+$Date: 2021/01/26 13:03:21 $
<!-- timestamp end -->
</p>