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@@ -1,27 +1,46 @@
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<title>Une société numérique libre - Qu'est-ce qui rend une société numérique bonne
-ou mauvaise ? - Projet GNU - Free Software Foundation</title>
+ou mauvaise ? - Projet GNU - Free Software Foundation</title>
+<style type="text/css" media="screen"><!--
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+<div class="article reduced-width">
+
<h2>Une société numérique libre - Qu'est-ce qui rend une société numérique bonne
-ou mauvaise ?</h2>
+ou mauvaise ?</h2>
<address class="byline">par Richard Stallman</address>
+<div class="infobox">
<p><em>Transcription d'une conférence donnée à Sciences PO Paris le 19 octobre
2011</em>  (<a
-href="http://audio-video.gnu.org/video/stallman-sciencespo-freesociety.webm">video</a>)</p>
-<hr class="thin" />
+href="//audio-video.gnu.org/video/stallman-sciencespo-freesociety.webm">vidéo</a>)</p>
+</div>
-<div class="summary" style="margin-top: 1em">
+<div class="toc">
<h3 class="no-display"><a id="TOC">Table des matières</a></h3>
-<ul>
+<ul class="columns">
<li><a href="#intro">Introduction</a></li>
<li><a href="#surveillance">La surveillance</a></li>
<li><a href="#censorship">La censure</a></li>
@@ -42,7 +61,7 @@ href="http://audio-video.gnu.org/video/stallman-sciencespo-freesociety.webm">vid
<h3 id="intro"><a href="#TOC" class="nounderline">&#8593;</a> Introduction</h3>
<p>Les projets ayant pour objectif l'inclusion numérique font une hypothèse
-majeure. Ils supposent que participer à la société numérique est bon ; mais
+majeure. Ils supposent que participer à la société numérique est bon ; mais
ce n'est pas nécessairement vrai. Vivre dans une société numérique peut être
bon ou mauvais selon que celle-ci est juste ou injuste. Les technologies
numériques peuvent attaquer notre liberté de nombreuses manières. Elles
@@ -56,8 +75,8 @@ respecte pas leur liberté, ou bien l'obliger à respecter cette liberté.</p>
<h3 id="surveillance"><a href="#TOC" class="nounderline">&#8593;</a> La surveillance</h3>
-<p>De quelles menaces s'agit-il ? D'abord, la surveillance. Les ordinateurs
-sont le rêve de Staline : ce sont des outils de surveillance idéaux, car
+<p>De quelles menaces s'agit-il ? D'abord, la surveillance. Les ordinateurs
+sont le rêve de Staline : ce sont des outils de surveillance idéaux, car
quoi que nous fassions avec leur aide, ils peuvent l'enregistrer. Ils
peuvent enregistrer l'information dans une base de données centrale, sous
une forme parfaitement indexée et adaptée aux recherches, idéale pour tout
@@ -65,16 +84,16 @@ tyran voulant écraser l'opposition.</p>
<p>Quelquefois, la surveillance est le fait de nos propres ordinateurs. Par
exemple, si vous avez un ordinateur qui fonctionne sous Microsoft Windows,
-ce système fait de la surveillance. Il y a dans Windows des fonctionnalités
+ce système fait de la surveillance. Il y a dans Windows des fonctionnalités
qui envoient des données à un serveur particulier, des données sur
l'utilisation de l'ordinateur. Il y a quelques mois, on a découvert une
fonctionnalité de surveillance dans l'iPhone et les gens ont commencé à
-appeler ce dernier <i>spy-phone</i><a id="TransNote1-rev"
+appeler ce dernier <i>spy-phone</i> <a id="TransNote1-rev"
href="#TransNote1"><sup>1</sup></a>. Le lecteur Flash a également une
fonctionnalité de surveillance, de même que le <i>Swindle</i> d'Amazon. Ils
-l'appellent le Kindle, mais je l'appelle le <a
-href="/philosophy/why-call-it-the-swindle.html"><i>Swindle</i></a>
-(l'escroc)<a id="TransNote2-rev" href="#TransNote2"><sup>2</sup></a> parce
+l'appellent le Kindle, mais je l'appelle <a
+href="/philosophy/why-call-it-the-swindle.html"><i>swindle</i></a>
+(escroc) <a id="TransNote2-rev" href="#TransNote2"><sup>2</sup></a> parce
qu'il est destiné à escroquer la liberté des utilisateurs. Il oblige les
gens à s'identifier lorsqu'ils achètent un livre, ce qui signifie qu'Amazon
a une liste gigantesque de tous les livres lus par chaque utilisateur. Une
@@ -83,13 +102,13 @@ telle liste n'a sa place nulle part.</p>
<p>La plupart des téléphones portables transmettent leur position, calculée par
GPS, sur commande à distance. L'opérateur téléphonique accumule une liste
gigantesque d'endroits où l'utilisateur s'est trouvé. Un député allemand du
-parti Vert [erratum : Malte Spitz est membre du bureau exécutif du parti
+parti Vert [erratum : Malte Spitz est membre du bureau exécutif du parti
Vert, mais n'est pas un élu] a demandé à son opérateur de lui communiquer
les données qu'il possédait sur les endroits où il avait été. Il a fallu
qu'il attaque en justice, qu'il aille au tribunal pour obtenir cette
information. Et quand il l'a obtenue, il a reçu une liste de quarante-quatre
-mille points de localisation sur une période de six mois ! Plus de deux
-cents par jour ! Cela veut dire qu'un simple regard sur ces données pourrait
+mille points de localisation sur une période de six mois ! Plus de deux
+cents par jour ! Cela veut dire qu'un simple regard sur ces données pourrait
donner une idée très précise de ses activités.</p>
<p>Nous pouvons empêcher nos propres ordinateurs de nous surveiller si c'est
@@ -146,9 +165,9 @@ s'en rendent compte et réalisent qu'ils ne doivent pas communiquer avec
d'autres dissidents par des moyens que l'État puisse repérer. Mais si le
dictateur possède plusieurs années d'archives à propos de qui parle à qui,
il est alors trop tard pour prendre des précautions. Parce qu'il a déjà tout
-ce dont il a besoin pour comprendre : « OK, ce mec est un dissident et il
+ce dont il a besoin pour comprendre : « OK, ce mec est un dissident et il
lui a parlé. Peut-être que c'est un dissident également. Il faut peut-être
-qu'on l'attrape et qu'on le torture. »</p>
+qu'on l'attrape et qu'on le torture. »</p>
<p>Donc nous devons faire campagne pour mettre fin à la surveillance numérique
<em>maintenant</em>. On ne peut pas attendre d'être en dictature et que ce
@@ -168,9 +187,9 @@ par le système universel de surveillance routière.</p>
existait bien avant les ordinateurs. Mais il y a quinze ans, nous pensions
qu'Internet nous protégerait de la censure, qu'il vaincrait la censure. Puis
la Chine et quelques autres États manifestement tyranniques se sont donnés
-beaucoup de mal pour imposer la censure d'Internet et nous avons dit :
-« Bon, ce n'est pas étonnant, que pouvons-nous attendre d'autre de pareils
-gouvernements ? »</p>
+beaucoup de mal pour imposer la censure d'Internet et nous avons dit :
+« Bon, ce n'est pas étonnant, que pouvons-nous attendre d'autre de pareils
+gouvernements ? »</p>
<p>Mais aujourd'hui, nous voyons la censure apparaître dans des pays qui
normalement ne sont pas considérés comme des dictatures, par exemple le
@@ -188,7 +207,7 @@ savoir.</p>
<p>Il y a quelques mois, la Turquie, qui prétend respecter certains droits de
l'homme, a annoncé que chaque utilisateur d'Internet aurait à choisir entre
de la censure et plus de censure. Quatre niveaux de censure, voilà leur
-choix ! Mais la liberté ne fait pas partie des options.</p>
+choix ! Mais la liberté ne fait pas partie des options.</p>
<p>L'Australie a voulu imposer le filtrage d'Internet, mais il a été
repoussé. Cependant elle a un autre genre de censure, celle des
@@ -197,7 +216,7 @@ censuré situé hors d'Australie, celui qui est en Australie peut être
puni. <i>Electronic Frontiers Australia</i>, une organisation qui défend les
droits de l'homme dans le domaine numérique, mit en lien un site politique
étranger. Elle a été condamnée à le retirer sous peine d'une amende de
-11 000 $ par jour. Donc ils l'ont retiré, que pouvaient-ils faire d'autre ?
+11 000 $ par jour. Donc ils l'ont retiré, que pouvaient-ils faire d'autre ?
C'est un système de censure très dur.</p>
<p>En Espagne, la censure qui a été adoptée au début de cette année permet à
@@ -227,7 +246,7 @@ programme. Le but est d'empêcher l'interopérabilité.</p>
<p>Évidemment, si le programme met en œuvre un format secret, c'est parce que
ce n'est pas un logiciel libre. Voilà donc un autre type de fonctionnalité
malveillante. La surveillance est l'une de ces fonctionnalités malveillantes
-qu'on trouve dans certains programmes non libres ; l'utilisation de formats
+qu'on trouve dans certains programmes non libres ; l'utilisation de formats
secrets pour imposer des restrictions aux utilisateurs en est une autre,
qu'on trouve également dans certains programmes non libres.</p>
@@ -242,12 +261,12 @@ utilisateurs n'apprécieraient pas, donc ils corrigeraient le programme.</p>
<p>De toute façon, il existe également des formats secrets de données en usage
dans la publication des œuvres. Il y a des formats secrets de données pour
l'audio (la musique par exemple), la vidéo, les livres&hellip; Ces formats
-secrets sont connus sous le nom de « gestion numérique des restrictions »,
-<abbr title="Digital Restrictions Management">DRM</abbr> ou « menottes
-numériques »<a id="TransNote3-rev" href="#TransNote3"><sup>3</sup></a>.</p>
+secrets sont connus sous le nom de « gestion numérique des restrictions »,
+<abbr title="Digital Restrictions Management">DRM</abbr> ou « menottes
+numériques ».<a id="TransNote3-rev" href="#TransNote3"><sup>3</sup></a></p>
<p>Les œuvres sont ainsi publiées dans des formats secrets pour que seuls des
-programmes privateurs<a id="TransNote4-rev"
+programmes privateurs <a id="TransNote4-rev"
href="#TransNote4"><sup>4</sup></a> puissent les lire, afin que ces
programmes privateurs puissent avoir la fonctionnalité malveillante
d'imposer des restrictions aux utilisateurs, de les empêcher de faire
@@ -255,7 +274,7 @@ quelque chose qu'il serait naturel de faire.</p>
<p>Et ce système est même utilisé par des organismes publics pour communiquer
avec les gens. Par exemple, la télévision publique italienne distribue ses
-programmes sur le net dans un format appelé VC-1, censé être un standard ;
+programmes sur le net dans un format appelé VC-1, censé être un standard ;
mais c'est un standard secret. Maintenant, je ne peux pas imaginer comment
un organisme financé publiquement pourrait justifier l'utilisation d'un
format secret pour communiquer avec le public. Ce devrait être illégal. En
@@ -263,33 +282,34 @@ fait, je pense que toute utilisation de DRM devrait être illégale. Aucune
entreprise ne devrait être autorisée à faire ça.</p>
<p>Il y a aussi des formats qui ne sont pas secrets, mais pourraient tout aussi
-bien l'être ; par exemple Flash. Flash n'est pas vraiment secret, mais Adobe
+bien l'être ; par exemple Flash. Flash n'est pas vraiment secret, mais Adobe
n'arrête pas de faire de nouvelles versions, qui sont différentes, trop vite
pour que quiconque arrive à suivre le mouvement en produisant des logiciels
-libres capables de lire ces fichiers ; cela revient presque à rendre le
+libres capables de lire ces fichiers ; cela revient presque à rendre le
format secret.</p>
-<p>Puis il y a les formats brevetés, comme MP3<a href="#f1"><sup>1</sup></a>
-pour l'audio. C'est mal de distribuer l'audio au format MP3 ! Il y a des
-logiciels libres qui manipulent le format MP3, qui le lisent et qui le
-produisent, mais comme il est breveté dans de nombreux pays, beaucoup de
-distributeurs de logiciels libres n'osent pas inclure ces logiciels ; s'ils
-distribuent le système GNU+Linux, leur système n'a pas de lecteur MP3. En
-fin de compte, distribuer de la musique en MP3 revient à faire pression sur
-les gens pour qu'ils n'utilisent pas GNU/Linux. C'est sûr, si vous êtes
-expert, vous pouvez trouver un logiciel libre et l'installer, mais il y a
-beaucoup de non-experts. Ils pourraient constater qu'ils ont installé une
-version de GNU/Linux qui n'a pas ce logiciel et qu'elle ne lit pas les
-fichiers MP3, et penser que c'est la faute du système. Ils ne se rendent pas
-compte que c'est la faute de MP3. Et pourtant, c'est le cas.</p>
+<p>Puis il y a les formats brevetés, comme MP3 <a class="ftn" id="f1-rev"
+href="#f1">[1]</a> pour l'audio. C'est mal de distribuer l'audio au format
+MP3 ! Il y a des logiciels libres qui manipulent le format MP3, qui le
+lisent et qui le produisent, mais comme il est breveté dans de nombreux
+pays, beaucoup de distributeurs de logiciels libres n'osent pas inclure ces
+logiciels ; s'ils distribuent le système GNU+Linux, leur système n'a pas de
+lecteur MP3. En fin de compte, distribuer de la musique en MP3 revient à
+faire pression sur les gens pour qu'ils n'utilisent pas GNU/Linux. C'est
+sûr, si vous êtes expert, vous pouvez trouver un logiciel libre et
+l'installer, mais il y a beaucoup de non-experts. Ils pourraient constater
+qu'ils ont installé une version de GNU/Linux qui n'a pas ce logiciel et
+qu'elle ne lit pas les fichiers MP3, et penser que c'est la faute du
+système. Ils ne se rendent pas compte que c'est la faute de MP3. Et
+pourtant, c'est le cas.</p>
<p>Donc, si vous voulez promouvoir la liberté, ne distribuez pas de fichiers
-MP3. C'est pourquoi je dis : si vous enregistrez ma conférence et que vous
+MP3. C'est pourquoi je dis : si vous enregistrez ma conférence et que vous
voulez en distribuer des copies, ne le faites pas dans un format breveté
comme MPEG-2, MPEG-4 ou MP3. Utilisez un format ami du logiciel libre comme
OGG ou WebM. Et au passage, si vous distribuez des copies de
-l'enregistrement, mettez s'il vous plaît la licence « Creative Commons, pas
-de modification ». C'est un exposé de mes points de vue personnels. Si la
+l'enregistrement, mettez s'il vous plaît la licence « Creative Commons, pas
+de modification ». C'est un exposé de mes points de vue personnels. Si la
conférence faisait partie d'un cours, si elle était didactique, elle devrait
être libre, mais pour les exposés d'opinion c'est différent.</p>
@@ -297,24 +317,24 @@ conférence faisait partie d'un cours, si elle était didactique, elle devrait
libre</h3>
<p>Cela m'amène à la menace suivante, qui provient des logiciels sur lesquels
-les utilisateurs n'ont pas de contrôle ; en d'autres termes, des logiciels
-qui ne sont pas <i>free</i>, qui ne sont pas « libres ». Sur ce point
+les utilisateurs n'ont pas de contrôle ; en d'autres termes, des logiciels
+qui ne sont pas <i>free</i>, qui ne sont pas « libres ». Sur ce point
particulier, le français est plus clair que l'anglais. Le mot anglais
-<i>free</i> veut dire « libre » ou « gratuit ». Mais ce que j'entends par
-<i>free software</i>, est « logiciel libre ». Je ne veux pas dire
-« gratuit ». Je ne suis pas en train de parler de prix. Le prix est un
+<i>free</i> veut dire « libre » ou « gratuit ». Mais ce que j'entends par
+<i>free software</i>, est « logiciel libre ». Je ne veux pas dire
+« gratuit ». Je ne suis pas en train de parler de prix. Le prix est un
problème annexe, juste un détail, parce que cela n'a pas d'importance du
point de vue éthique. Vous savez, si j'ai une copie d'un programme, que je
-vous la vende pour un euro ou pour cent euros, qui s'en préoccupe ? Pourquoi
-faudrait-il que quelqu'un pense que c'est bien ou mal ? Ou bien, supposez
-que je vous la donne « gratuitement »<a id="TransNote5-rev"
+vous la vende pour un euro ou pour cent euros, qui s'en préoccupe ? Pourquoi
+faudrait-il que quelqu'un pense que c'est bien ou mal ? Ou bien, supposez
+que je vous la donne « gratuitement »<a id="TransNote5-rev"
href="#TransNote5"><sup>5</sup></a>&hellip; Encore une fois, qui cela
-intéresse-t-il ? Mais savoir si ce programme respecte votre liberté ou non,
-voilà qui est important !</p>
+intéresse-t-il ? Mais savoir si ce programme respecte votre liberté ou non,
+voilà qui est important !</p>
<p>Le logiciel libre est donc un logiciel qui respecte la liberté des
-utilisateurs. Qu'est-ce que cela veut dire ? En fin de compte il n'y a que
-deux possibilités avec le logiciel : ou bien les utilisateurs contrôlent le
+utilisateurs. Qu'est-ce que cela veut dire ? En fin de compte il n'y a que
+deux possibilités avec le logiciel : ou bien les utilisateurs contrôlent le
programme, ou bien le programme contrôle les utilisateurs. Si les
utilisateurs possèdent certaines libertés essentielles, alors <em>c'est
eux</em> qui contrôlent le programme et ces libertés sont le critère du
@@ -326,46 +346,46 @@ intermédiaire, exerce un <em>pouvoir</em> sur les utilisateurs. </p>
<p>Ainsi, un programme non libre est un instrument qui donne à quelqu'un du
<em>pouvoir</em> sur de nombreuses autres personnes. C'est un pouvoir
injuste que personne ne doit posséder. C'est pourquoi les logiciels non
-libres, « les logiciels privateurs, qui privent de la liberté »,<a
+libres, « les logiciels privateurs, qui privent de la liberté »,<a
id="TransNote6-rev" href="#TransNote6"><sup>6</sup></a> sont une injustice
-et n'ont pas droit à l'existence ; parce qu'ils enlèvent aux utilisateurs
+et n'ont pas droit à l'existence ; parce qu'ils enlèvent aux utilisateurs
leur liberté.</p>
<p>Le développeur qui a le contrôle du programme est souvent tenté d'introduire
des fonctionnalités malveillantes qui vont <em>plus loin</em> dans
l'exploitation de ces utilisateurs, ou leur font encore plus de tort. Il en
-ressent la tentation parce qu'il sait qu'il peut s'en tirer à bon compte :
+ressent la tentation parce qu'il sait qu'il peut s'en tirer à bon compte :
puisque son programme contrôle les utilisateurs et que les utilisateurs ne
contrôlent pas le programme, les utilisateurs ne peuvent pas corriger une
-éventuelle fonctionnalité malveillante ; ils ne peuvent pas l'éliminer.</p>
+éventuelle fonctionnalité malveillante ; ils ne peuvent pas l'éliminer.</p>
-<p>Je vous ai déjà parlé de deux types de fonctionnalités malveillantes : les
+<p>Je vous ai déjà parlé de deux types de fonctionnalités malveillantes : les
fonctionnalités de surveillance, comme on en trouve dans Windows, l'iPhone,
le lecteur Flash et le Swindle. Et aussi les fonctionnalités destinées à
imposer des restrictions aux utilisateurs, qui mettent en jeu des formats
-secrets ; on les trouve dans Windows, le Macintosh, l'iPhone, le lecteur
+secrets ; on les trouve dans Windows, le Macintosh, l'iPhone, le lecteur
Flash, le Swindle d'Amazon, la Playstation 3 et bien d'autres programmes.</p>
-<p>Un troisième type de fonctionnalité malveillante est la « porte dérobée »
+<p>Un troisième type de fonctionnalité malveillante est la « porte dérobée »
<i>[backdoor]</i>. Cela signifie qu'une partie du programme est à l'écoute
de commandes distantes et leur obéit, et que ces commandes peuvent nuire à
l'utilisateur. Nous avons connaissance de portes dérobées dans Windows, dans
l'iPhone, dans le Swindle d'Amazon. Ce dernier a une porte dérobée qui
permet d'effacer les livres à distance. Nous l'avons effectivement constaté,
-parce qu'Amazon l'a fait ; en 2009, Amazon a effacé à distance des milliers
+parce qu'Amazon l'a fait ; en 2009, Amazon a effacé à distance des milliers
de copies d'un livre particulier. Il s'agissait de copies licites que les
gens avaient obtenues directement d'Amazon, et ainsi Amazon savait
-exactement où elles étaient ; de cette manière Amazon savait exactement où
+exactement où elles étaient ; de cette manière Amazon savait exactement où
envoyer les commandes pour effacer ces livres. Savez-vous quel livre Amazon
-a effacé ? <em>1984</em>, de George Orwell. [rires] C'est un livre que tout
-le monde devrait lire, parce qu'il traite d'un État totalitaire qui faisait
-des choses comme effacer les livres qu'il n'aimait pas. Tout le monde
-devrait le lire, mais pas sur le Swindle d'Amazon. [rires]</p>
+a effacé ? <cite>1984</cite>, de George Orwell. [rires] C'est un livre que
+tout le monde devrait lire, parce qu'il traite d'un État totalitaire qui
+faisait des choses comme effacer les livres qu'il n'aimait pas. Tout le
+monde devrait le lire, mais pas sur le Swindle d'Amazon. [rires]</p>
<p>En tout cas, des fonctionnalités malveillantes sont présentes dans les
programmes non libres les plus couramment utilisés, mais elles sont rares
dans les logiciels libres, parce qu'avec les logiciels libres les
-utilisateurs ont le contrôle : ils peuvent lire le code source et ils
+utilisateurs ont le contrôle : ils peuvent lire le code source et ils
peuvent le changer. Donc s'il y avait une fonctionnalité malveillante,
quelqu'un la détecterait un jour ou l'autre et la corrigerait. Cela signifie
qu'un individu envisageant d'en implanter une n'est pas très tenté de le
@@ -379,7 +399,7 @@ courantes dans les logiciels privateurs.</p>
<h3 id="four-freedoms"><a href="#TOC" class="nounderline">&#8593;</a> Les quatre libertés du
logiciel libre</h3>
-<p>Les libertés essentielles sont au nombre de quatre :</p>
+<p>Les libertés essentielles sont au nombre de quatre :</p>
<ul>
<li>La liberté 0 est la liberté d'exécuter le programme comme vous le souhaitez.</li>
@@ -394,8 +414,8 @@ vous le souhaitez.</li>
</ul>
<p>Ces libertés ne seront adéquates que si elles s'appliquent à toutes les
-activités de la vie. Par exemple, si l'on dit « ceci est libre pour les
-usages éducatifs », ce n'est pas libre, parce que c'est trop restreint. Cela
+activités de la vie. Par exemple, si l'on dit « ceci est libre pour les
+usages éducatifs », ce n'est pas libre, parce que c'est trop restreint. Cela
ne s'applique pas à tous les domaines de la vie. En particulier, si un
programme est libre, cela veut dire qu'il peut être modifié et distribué
commercialement, parce que le commerce est un domaine de la vie, une
@@ -437,7 +457,7 @@ sérieusement important que de défendre la liberté.</p>
<p>Mais cela ne voulait pas dire que je ne pouvais pas donner à mon système un
nom humoristique. Ainsi, GNU est un jeu de mots parce que c'est un acronyme
-récursif qui signifie « GNU N'est pas Unix ». Donc G.N.U. = <i>GNU's Not
+récursif qui signifie « GNU N'est pas Unix ». Donc G.N.U. = <i>GNU's Not
Unix</i>. Le G de GNU veut dire GNU.</p>
<p>En fait, c'était une tradition à l'époque. La tradition voulait que, si vous
@@ -461,17 +481,17 @@ les gens aient la liberté, c'était à moi qu'il revenait d'en écrire un.</p>
<p>De nos jours, il y a des millions d'utilisateurs du système d'exploitation
GNU et la plupart <em>ne savent pas</em> qu'ils utilisent le système
d'exploitation GNU, parce qu'il y a un usage répandu qui n'est pas
-sympa. Les gens appellent ce système « Linux ». Beaucoup le font, mais
+sympa. Les gens appellent ce système « Linux ». Beaucoup le font, mais
quelques-uns ne le font pas et j'espère que vous êtes parmi ces derniers. Je
vous en prie, puisque nous avons ouvert la voie, puisque nous avons écrit le
plus gros morceau du code, veuillez nous donner mention équivalente,
-veuillez appeler le système « GNU+Linux », ou « GNU/Linux ». Ce n'est pas
+veuillez appeler le système « GNU+Linux », ou « GNU/Linux ». Ce n'est pas
beaucoup demander.</p>
<p>Mais il y a une autre raison à cela. Il se trouve que la personne qui a
écrit Linux, un des composants du système tel que nous l'utilisons
aujourd'hui, n'est pas d'accord avec le mouvement du logiciel libre. Par
-conséquent, si vous appelez le système entier « Linux », vous amenez en fait
+conséquent, si vous appelez le système entier « Linux », vous amenez en fait
les gens à adopter ses idées et à s'éloigner des nôtres. Parce qu'il ne va
pas leur dire qu'ils méritent la liberté. Il va leur dire qu'il aime les
logiciels pratiques, fiables et puissants. Il va leur dire que là sont les
@@ -487,15 +507,15 @@ battre pour elle la prochaine fois que quelqu'un menacera de la leur
enlever.</p>
<p>De nos jours, on peut reconnaître ceux qui ne veulent pas discuter de ces
-idées de liberté parce qu'ils ne disent pas « logiciel libre ». Ils ne
-disent pas « libre », ils disent <i>open source</i>. Ce terme a été inventé
+idées de liberté parce qu'ils ne disent pas « logiciel libre ». Ils ne
+disent pas « libre », ils disent <i>open source</i>. Ce terme a été inventé
par des gens comme M. Torvalds qui préféreraient que ces questions éthiques
ne soient pas soulevées. Ainsi, vous avez le moyen de nous aider à les
-soulever en disant « libre ». Vous savez, c'est à vous de prendre position,
+soulever en disant « libre ». Vous savez, c'est à vous de prendre position,
vous êtes libres de dire ce que vous pensez. Si vous êtes d'accord avec eux,
vous pouvez dire <i>open source</i>. Si vous êtes d'accord avec nous,
-montrez-le, dites « libre »<a id="TransNote7-rev"
-href="#TransNote7"><sup>7</sup></a> !</p>
+montrez-le, dites « libre »<a id="TransNote7-rev"
+href="#TransNote7"><sup>7</sup></a> !</p>
<h3 id="education"><a href="#TOC" class="nounderline">&#8593;</a> Le logiciel libre dans
l'enseignement</h3>
@@ -510,43 +530,43 @@ numérique. Beaucoup de ces activités enseignent Windows, ce qui signifie
qu'elles enseignent la <em>dépendance</em>. Apprendre aux gens à utiliser un
logiciel privateur, c'est leur apprendre la dépendance. Les activités
éducatives ne doivent jamais le faire parce que c'est contraire à leur
-mission. Les activités éducatives ont une mission sociale : éduquer de bons
+mission. Les activités éducatives ont une mission sociale : éduquer de bons
citoyens dans une société forte, compétente, solidaire, indépendante et
-libre. Et dans le domaine de l'informatique, cela veut dire : enseigner le
-logiciel libre ; ne jamais enseigner de programme privateur parce que cela
+libre. Et dans le domaine de l'informatique, cela veut dire : enseigner le
+logiciel libre ; ne jamais enseigner de programme privateur parce que cela
inculque la dépendance.</p>
<p>Pourquoi pensez-vous que certains développeurs de logiciel privateur offrent
-des copies gratuites aux écoles ? Ils veulent que les écoles rendent les
+des copies gratuites aux écoles ? Ils veulent que les écoles rendent les
enfants dépendants. Et ensuite, quand ils obtiendront leur diplôme, ils
seront toujours dépendants et, vous savez, l'éditeur ne va pas leur offrir
de copies gratuites. Puis quelques-uns trouveront du travail dans une
entreprise. Plus beaucoup, mais quelques-uns. Et ces entreprises ne se
-verront pas offrir de copies gratuites. Oh non ! L'idée sous-jacente, c'est
+verront pas offrir de copies gratuites. Oh non ! L'idée sous-jacente, c'est
que si l'école pousse les élèves sur la pente de la dépendance permanente,
ils peuvent entraîner le reste de la société avec eux dans la
-dépendance. C'est ça le plan ! C'est exactement comme d'offrir à l'école des
-seringues gratuites pleines de drogues addictives en disant : « Injectez
+dépendance. C'est ça le plan ! C'est exactement comme d'offrir à l'école des
+seringues gratuites pleines de drogues addictives en disant : « Injectez
ceci à vos élèves, la première dose est gratuite. Une fois qu'on est
-dépendant, il faut payer. » Eh bien, l'école rejetterait les drogues parce
+dépendant, il faut payer. » Eh bien, l'école rejetterait les drogues parce
que c'est mal d'apprendre aux élèves à utiliser des drogues addictives. Elle
doit de même rejeter les logiciels privateurs. </p>
-<p>Quelques-uns disent : « Demandons aux écoles d'enseigner à la fois le
+<p>Quelques-uns disent : « Demandons aux écoles d'enseigner à la fois le
logiciel privateur et le logiciel libre, pour que les élèves se
-familiarisent avec les deux. » C'est comme de dire « Pour déjeuner, donnons
-aux gamins des épinards et du tabac, pour qu'ils s'accoutument aux deux. »
-Non ! L'école est censée enseigner les bonnes habitudes, pas les mauvaises !
+familiarisent avec les deux. » C'est comme de dire « Pour déjeuner, donnons
+aux gamins des épinards et du tabac, pour qu'ils s'accoutument aux deux. »
+Non ! L'école est censée enseigner les bonnes habitudes, pas les mauvaises !
Donc il ne doit pas y avoir Windows à l'école, pas de Macintosh, rien de
privateur dans l'enseignement.</p>
<p>C'est également dans l'intérêt de l'enseignement de la programmation. Vous
voyez, certains élèves ont un don pour la programmation. À l'âge de dix ou
douze ans, typiquement, ils sont fascinés et s'ils utilisent un programme
-ils veulent savoir : « Comment il fait ça ? » Mais quand ils demandent au
-professeur, si c'est un logiciel privateur le professeur doit répondre :
-« Je suis désolé, c'est un secret, nous n'avons aucun moyen de le
-découvrir. » Ce qui veut dire que l'enseignement est interdit. Un programme
+ils veulent savoir : « Comment il fait ça ? » Mais quand ils demandent au
+professeur, si c'est un logiciel privateur le professeur doit répondre :
+« Je suis désolé, c'est un secret, nous n'avons aucun moyen de le
+découvrir. » Ce qui veut dire que l'enseignement est interdit. Un programme
privateur est l'ennemi de l'esprit d'éducation. C'est de la rétention de
savoir, et donc cela ne doit pas être toléré à l'école – bien que
probablement il y ait là beaucoup de gens qui ne s'intéressent pas à la
@@ -555,9 +575,9 @@ soit, comme c'est contraire à l'esprit d'éducation, cela n'a pas sa place à
l'école. </p>
<p>Mais si le programme est libre, le professeur peut expliquer ce qu'il sait
-et ensuite distribuer des copies du code source en disant : « Lisez-le et
-vous comprendrez tout. » Et ceux qui sont vraiment passionnés, ils vont le
-lire ! Cela leur donne une chance de commencer à apprendre à être de bon
+et ensuite distribuer des copies du code source en disant : « Lisez-le et
+vous comprendrez tout. » Et ceux qui sont vraiment passionnés, ils vont le
+lire ! Cela leur donne une chance de commencer à apprendre à être de bon
programmeurs.</p>
<p>Pour apprendre à être un bon programmeur, vous devez vous rendre compte que
@@ -567,33 +587,33 @@ mal à les comprendre. Le bon code est un code clair, sur lequel les autres
travailleront facilement quand ils auront besoin de faire des changements
supplémentaires.</p>
-<p>Comment apprend-on à écrire un code bon et clair ? On le fait en lisant
+<p>Comment apprend-on à écrire un code bon et clair ? On le fait en lisant
beaucoup de code et en écrivant beaucoup de code. Et seul le logiciel libre
donne une chance de lire le code des grands programmes que nous utilisons
vraiment. Ensuite on doit écrire beaucoup de code, ce qui veut dire qu'on
doit écrire des modifications dans les grands programmes.</p>
-<p>Comment apprend-on à écrire du bon code pour les grands programmes ? On doit
-commencer petit, ce qui ne veut <em>pas</em> dire « petit programme », oh
-non ! Les défis que pose le codage des grands programmes, on n'en voit même
+<p>Comment apprend-on à écrire du bon code pour les grands programmes ? On doit
+commencer petit, ce qui ne veut <em>pas</em> dire « petit programme », oh
+non ! Les défis que pose le codage des grands programmes, on n'en voit même
pas l'amorce dans les petits programmes. Donc la manière de commencer petit
dans le codage des grands programmes est d'écrire de petites modifications
dans de grands programmes. Et seul le logiciel libre vous donne une chance
-de le faire !</p>
+de le faire !</p>
<p>Donc une école qui veut offrir la possibilité d'apprendre à être un bon
programmeur doit être une école du logiciel libre.</p>
-<p>Mais il y a une raison plus sérieuse encore : c'est dans l'intérêt de
+<p>Mais il y a une raison plus sérieuse encore : c'est dans l'intérêt de
l'éducation morale, de l'éducation à la citoyenneté. Il n'est pas suffisant
qu'une école enseigne les faits et les techniques, elle doit enseigner
l'esprit de bonne volonté, l'habitude d'aider les autres. Par conséquent
-chaque classe devrait avoir cette règle : « Étudiants, si vous apportez un
+chaque classe devrait avoir cette règle : « Étudiants, si vous apportez un
logiciel en classe, vous ne devez pas le garder pour vous, vous devez
partager des copies avec le reste de la classe, y compris le code source au
cas où quelqu'un ici voudrait apprendre. Parce que la classe est un endroit
où nous partageons notre savoir. Donc il n'est pas permis d'apporter de
-logiciel privateur en classe. » L'école doit suivre ses propres règles pour
+logiciel privateur en classe. » L'école doit suivre ses propres règles pour
donner le bon exemple. Donc l'école ne doit fournir en classe que des
logiciels libres et partager des copies, y compris le code source, avec
quiconque souhaite en avoir.</p>
@@ -603,15 +623,15 @@ devoir de faire campagne pour pousser l'école à migrer vers le logiciel
libre. Et vous devez être fermes. Cela peut prendre des années, mais vous
pouvez réussir si vous ne renoncez jamais. Cherchez sans arrêt des alliés
parmi les élèves, les enseignants, le personnel, les parents, n'importe
-qui ! Et présentez toujours le sujet sur le plan éthique. Si quelqu'un
+qui ! Et présentez toujours le sujet sur le plan éthique. Si quelqu'un
d'autre veut faire dévier la discussion vers tel ou tel avantage ou
inconvénient pratique, ce qui montre qu'il laisse de côté la question la
-plus importante, alors vous devez dire : « Le sujet n'est pas comment faire
+plus importante, alors vous devez dire : « Le sujet n'est pas comment faire
le meilleur travail d'enseignement, mais comment donner un enseignement qui
soit bon plutôt que nocif, comment faire de l'enseignement bien plutôt que
mal, pas simplement comment le rendre un peu plus ou un peu moins
-efficace. » Donc ne vous laissez pas distraire par ces questions secondaires
-qui vous feraient passer sous silence ce qui compte vraiment !</p>
+efficace. » Donc ne vous laissez pas distraire par ces questions secondaires
+qui vous feraient passer sous silence ce qui compte vraiment !</p>
<h3 id="services"><a href="#TOC" class="nounderline">&#8593;</a> Les services sur Internet</h3>
@@ -622,7 +642,7 @@ le second, qu'il pourrait prendre le contrôle de vos tâches informatiques.</p>
<p>Le premier problème, les gens le connaissent déjà. Ils sont conscients que,
s'ils envoient des données à un service sur Internet, ils ne savent pas ce
que ce service va faire de ces données. Il pourrait faire des choses qui
-leur nuisent. Que pourrait-il faire ? Il pourrait perdre les données, il
+leur nuisent. Que pourrait-il faire ? Il pourrait perdre les données, il
pourrait modifier les données, il pourrait refuser de les leur
rendre. Enfin, il pourrait aussi montrer les données à une autre personne à
qui ils ne veulent pas les montrer. Quatre possibilités.</p>
@@ -635,13 +655,13 @@ site. Naturellement, beaucoup de ces services font également de la
sur Facebook et l'un des défauts de ce service est qu'il montre une bonne
partie de ces données à des tas de gens. Même s'il propose une configuration
pour dire non, il est possible que ça ne marche pas vraiment. Après tout, si
-vous dites « Certaines autres personnes peuvent voir cette information »,
+vous dites « Certaines autres personnes peuvent voir cette information »,
l'une d'elles pourrait la publier. Cela dit, ce n'est pas la faute de
Facebook. Ce service ne peut rien faire pour l'empêcher, mais il devrait
-prévenir les gens. Au lieu de dire « Marquez ceci comme étant destiné
-uniquement à vos soi-disant amis », il devrait dire « Gardez à l'esprit que
+prévenir les gens. Au lieu de dire « Marquez ceci comme étant destiné
+uniquement à vos soi-disant amis », il devrait dire « Gardez à l'esprit que
vos soi-disant amis ne sont pas vraiment vos amis et que, s'ils veulent vous
-causer des ennuis, ils peuvent publier ceci. » Il devrait dire ça à chaque
+causer des ennuis, ils peuvent publier ceci. » Il devrait dire ça à chaque
fois s'il voulait traiter les gens de manière éthique.</p>
<p>Outre les données que les utilisateurs lui donnent volontairement, Facebook
@@ -650,7 +670,7 @@ méthodes de surveillance. Mais pour l'instant je parle de données dont les
gens <em>savent</em> qu'ils les confient à ces sites.</p>
<p>Voyons d'abord la perte de données. Cela peut toujours arriver
-accidentellement ; la possibilité existe toujours, quelles que soient les
+accidentellement ; la possibilité existe toujours, quelles que soient les
précautions prises. Par conséquent, il est nécessaire de garder plusieurs
copies des données importantes. Si vous faites ça, même si quelqu'un
décidait intentionnellement d'effacer vos données, cela ne vous pénaliserait
@@ -658,7 +678,7 @@ pas trop parce que vous en auriez d'autres copies.</p>
<p>Ainsi, tant que vous conservez plusieurs copies vous n'avez pas trop à vous
inquiéter que quelqu'un perde vos données. Qu'en est-il de leur
-rapatriement ? Eh bien, certains services permettent de récupérer toutes les
+rapatriement ? Eh bien, certains services permettent de récupérer toutes les
données que vous avez envoyées et d'autres non. Les services de Google
laissent l'utilisateur récupérer toutes les données qu'il a placées chez
eux. Pour Facebook, notoirement, ce n'est pas le cas.</p>
@@ -703,17 +723,17 @@ votre propre serveur. La police a alors besoin d'une ordonnance du tribunal
pour fouiller votre serveur. Ainsi vous avez les mêmes droits que vous
auriez traditionnellement dans le monde physique.</p>
-<p>Le point essentiel, sur ce sujet comme sur tant d'autres, est celui-ci : le
+<p>Le point essentiel, sur ce sujet comme sur tant d'autres, est celui-ci : le
remplacement progressif de l'action physique par l'action numérique ne
-devrait nous faire perdre aucun de nos droits ; parce que la tendance
+devrait nous faire perdre aucun de nos droits ; parce que la tendance
générale, c'est que nous perdons effectivement des droits.</p>
-<p>La loi de Stallman dit essentiellement ceci : à une époque où les
+<p>La loi de Stallman dit essentiellement ceci : à une époque où les
gouvernements travaillent pour les mégacorporations au lieu de rendre des
comptes à leurs concitoyens, tout changement technologique peut servir à
réduire la liberté. Parce que réduire notre liberté est ce que veulent faire
-ces gouvernements. Aussi la question se pose : quand en auront-ils
-l'occasion ? Eh bien, tout changement se produisant pour une autre raison
+ces gouvernements. Aussi la question se pose : quand en auront-ils
+l'occasion ? Eh bien, tout changement se produisant pour une autre raison
est une opportunité et ils vont en tirer parti si ça les arrange.</p>
<p>L'autre problème des services sur Internet est qu'ils peuvent prendre le
@@ -742,7 +762,7 @@ plus.</p>
<p>Mais supposez qu'il installe un programme libre, alors il a le contrôle des
travaux effectués sur son serveur, mais vous ne l'avez pas. Donc, dans les
-deux cas, <em>vous ne l'avez pas !</em> Ainsi la seule façon d'avoir le
+deux cas, <em>vous ne l'avez pas !</em> Ainsi la seule façon d'avoir le
contrôle de vos travaux informatiques est de les faire avec <em>votre
copie</em> d'un programme libre.</p>
@@ -770,7 +790,7 @@ l'utilisation d'ordinateurs pour voter. Vous ne pouvez pas faire confiance à
des ordinateurs pour cela. Toute personne qui contrôle le logiciel de ces
ordinateurs a le pouvoir de commettre une fraude indécelable.</p>
-<p>Les élections ont une particularité : nous ne pouvons avoir entièrement
+<p>Les élections ont une particularité : nous ne pouvons avoir entièrement
confiance en aucun des intervenants. Chacun doit être surveillé,
contre-surveillé par les autres, de sorte que personne ne soit en mesure de
falsifier les résultats par lui-même. Car si quelqu'un en a la possibilité,
@@ -781,13 +801,13 @@ aisément. Mais une fois que vous avez introduit un programme, c'est
impossible.</p>
<p>Comment pouvez-vous savoir si une machine à voter compte honnêtement les
-votes ? Il faudrait étudier le programme qui la fait fonctionner pendant
+votes ? Il faudrait étudier le programme qui la fait fonctionner pendant
l'élection, chose que naturellement personne ne peut faire et qui de toute
façon est hors de portée de la plupart des gens. Même les experts, qui
théoriquement seraient capables d'étudier le programme, ne peuvent pas le
faire pendant que les gens sont en train de voter. Ils devraient le faire à
l'avance, et alors comment savoir que le programme qu'ils ont étudié est le
-même qui est en fonctionnement pendant le vote ? Peut-être qu'il a été
+même qui est en fonctionnement pendant le vote ? Peut-être qu'il a été
modifié.</p>
<p>De plus, si le programme est privateur, cela signifie qu'une entreprise en a
@@ -797,7 +817,7 @@ accusations ont été lancées, affirmant que c'est arrivé aux États-Unis dans
la dernière décennie et que des résultats d'élections ont été falsifiés de
cette façon.</p>
-<p>Mais si le programme est un logiciel libre ? Cela veut dire que l'autorité
+<p>Mais si le programme est un logiciel libre ? Cela veut dire que l'autorité
électorale propriétaire de cette machine à voter a le contrôle du logiciel
qui est à l'intérieur et peut donc truquer l'élection. On ne peut pas lui
faire confiance non plus. On n'ose faire confiance à <em>personne</em> pour
@@ -818,13 +838,13 @@ les élections vous ne pouvez pas vérifier.</p>
vote, basé sur des calculs sophistiqués, qui permettait aux gens de vérifier
que leurs votes avaient bien été comptés tout en gardant secrets les votes
de chacun, et aussi de vérifier qu'aucun vote erroné n'avait été
-ajouté. Cette mathématique était enthousiasmante, puissante ; mais même si
+ajouté. Cette mathématique était enthousiasmante, puissante ; mais même si
ces calculs sont corrects, cela ne veut pas dire que ce système serait
acceptable en pratique, parce que les vulnérabilités d'un système réel se
situent à un autre niveau. Supposez par exemple que vous votiez par Internet
et que vous utilisiez une machine zombie. Elle pourrait vous dire qu'elle a
envoyé un vote pour A alors qu'elle envoie un vote pour B. Qui sait si vous
-le découvririez jamais ? En pratique, la seule façon de voir si ces systèmes
+le découvririez jamais ? En pratique, la seule façon de voir si ces systèmes
fonctionnent et sont honnêtes est de les essayer et de vérifier le résultat
par d'autres moyens, ceci sur des années, des décennies en fait.</p>
@@ -835,9 +855,9 @@ recompter.</p>
<h4>Note du conférencier, ajoutée par la suite</h4>
<p>Le vote à distance par Internet renferme un danger sociétal intrinsèque,
-celui que votre patron vous dise : « Je veux que tu votes pour le
+celui que votre patron vous dise : « Je veux que tu votes pour le
candidat C, et ce depuis l'ordinateur de mon bureau afin que je puisse te
-voir. » Il n'a pas besoin de dire à voix haute que vous pouvez être viré si
+voir. » Il n'a pas besoin de dire à voix haute que vous pouvez être viré si
vous ne vous conformez pas à ses attentes. Ce danger ne repose pas sur un
défaut technique et ne peut donc pas être corrigé par une amélioration
technologique.</p>
@@ -861,7 +881,7 @@ sont pour l'industrie, pour les éditeurs.</p>
<p>Eh bien, ce n'est pas bon. Avec l'aide de ces gouvernements, les sociétés
d'édition se sont mises en <em>guerre</em> contre le partage et ont proposé
une série de mesures cruelles, draconiennes. Pourquoi proposent-elles des
-mesures cruelles et draconiennes ? Parce que rien d'autre n'a de chance de
+mesures cruelles et draconiennes ? Parce que rien d'autre n'a de chance de
réussir. Quand une chose est bonne et facile, les gens la font. La seule
manière de les arrêter est d'être très méchant. Aussi, naturellement, ce
qu'elles proposent est méchant, vicieux, et la suite plus vicieuse
@@ -895,8 +915,8 @@ Sarkozy. Je crois que c'est la loi DADVSI qui a fait ça. Il espérait, je
parie, qu'avec un nom aussi imprononçable les gens ne pourraient pas la
critiquer. [rires]</p>
-<p>Donc les élections approchent. Demandez aux candidats de chaque parti :
-« Allez-vous repousser la loi DADVSI ? » Si la réponse est non, ne les
+<p>Donc les élections approchent. Demandez aux candidats de chaque parti :
+« Allez-vous repousser la loi DADVSI ? » Si la réponse est non, ne les
soutenez pas. Vous ne devez pas abandonner à jamais le territoire moral
perdu. Vous devez vous battre pour le regagner.</p>
@@ -911,21 +931,21 @@ livres, peut-être à un bouquiniste. On ne peut pas faire ça non plus.</p>
<p>Il a semblé pendant quelque temps que les dispositifs de DRM avaient disparu
de la musique, mais maintenant ils réapparaissent avec les services de
streaming comme Spotify. Ces services exigent tous un logiciel client
-privateur ; la raison en est qu'ils peuvent ainsi mettre des menottes
-numériques aux utilisateurs. Donc, rejetez-les ! Ils ont déjà démontré très
+privateur ; la raison en est qu'ils peuvent ainsi mettre des menottes
+numériques aux utilisateurs. Donc, rejetez-les ! Ils ont déjà démontré très
clairement qu'on ne peut pas leur faire confiance, parce qu'au début ils ont
-dit : « Vous pouvez écouter autant que vous voulez. » Et plus tard ils ont
-dit : « Oh, non ! Vous ne pouvez écouter qu'un certain nombre d'heures par
-mois. » Que ce changement particulier ait été bon ou mauvais, juste ou
+dit : « Vous pouvez écouter autant que vous voulez. » Et plus tard ils ont
+dit : « Oh, non ! Vous ne pouvez écouter qu'un certain nombre d'heures par
+mois. » Que ce changement particulier ait été bon ou mauvais, juste ou
injuste, ce qui compte est qu'ils ont le pouvoir d'imposer des changements
de politique. Ne les laissez pas prendre ce pouvoir. Vous devez posséder
votre <em>propre</em> copie de toute musique que vous voulez écouter.</p>
-<p>Puis est arrivé l'assaut suivant contre notre liberté : Hadopi,
+<p>Puis est arrivé l'assaut suivant contre notre liberté : Hadopi,
essentiellement la punition basée sur l'accusation. Elle a débuté en France
mais a été exportée vers beaucoup d'autres pays. Les États-Unis exigent
maintenant des politiques injustes comme celle-là dans les accords de
-« libre exploitation ». Il y a quelques mois, la Colombie a adopté une loi
+« libre exploitation ». Il y a quelques mois, la Colombie a adopté une loi
similaire sur ordre de ses maîtres de Washington. Naturellement, ceux de
Washington ne sont pas les vrais maîtres, ils ne font que contrôler les
États-Unis au nom de l'Empire. Mais ce sont eux qui ont donné leurs ordres à
@@ -933,7 +953,7 @@ la Colombie au nom de l'Empire.</p>
<p>En France, depuis que le Conseil constitutionnel a retoqué le fait de punir
les gens en absence explicite de procès, ils ont inventé un genre de procès
-qui n'est pas un vrai procès ; c'est juste un simulacre, pour pouvoir
+qui n'est pas un vrai procès ; c'est juste un simulacre, pour pouvoir
<em>prétendre</em> que les gens ont un procès avant d'être punis. Mais dans
les autres pays ils ne s'embarrassent pas de ça, il s'agit explicitement de
punition basée sur l'accusation seule. Ce qui veut dire que, dans l'intérêt
@@ -944,20 +964,20 @@ et à la justice. Ce ne sont pas des gouvernements légitimes.</p>
<p>Et je suis sûr qu'ils proposeront d'autres idées vicieuses parce qu'ils sont
payés pour vaincre le peuple quel qu'en soit le prix. Cela dit, quand ils le
font, ils disent toujours que c'est dans l'intérêt des artistes, qu'ils
-doivent « protéger » les « créateurs ». Ces deux termes sont destinés à la
-propagande. Je suis convaincu qu'ils adorent le mot « créateurs » à cause de
+doivent « protéger » les « créateurs ». Ces deux termes sont destinés à la
+propagande. Je suis convaincu qu'ils adorent le mot « créateurs » à cause de
l'analogie avec une divinité. Ils veulent nous faire penser aux artistes
comme à des surhommes qui, de ce fait, méritent leurs privilèges
-particuliers et leur pouvoir sur nous ; c'est une chose avec quoi je ne suis
+particuliers et leur pouvoir sur nous ; c'est une chose avec quoi je ne suis
pas d'accord.</p>
<p>En réalité, les seuls artistes qui tirent largement profit de ce système
-sont les grandes stars ; les autres artistes se font piétiner par ces mêmes
+sont les grandes stars ; les autres artistes se font piétiner par ces mêmes
éditeurs. Ces derniers traitent très bien les stars parce qu'elles ont
beaucoup de poids. Si une star menace de le quitter pour aller chez un
-concurrent, l'éditeur dit : « C'est bon, nous vous donnerons ce que vous
-voulez. » Mais pour n'importe quel autre artiste, il dit : « Vous ne comptez
-pas, nous pouvons vous traiter comme ça nous chante. »</p>
+concurrent, l'éditeur dit : « C'est bon, nous vous donnerons ce que vous
+voulez. » Mais pour n'importe quel autre artiste, il dit : « Vous ne comptez
+pas, nous pouvons vous traiter comme ça nous chante. »</p>
<p>Ainsi les superstars ont été corrompues par les millions de dollars ou
d'euros qu'elles reçoivent, au point qu'elles feraient à peu près n'importe
@@ -969,7 +989,7 @@ livres.</p>
<p>Voilà comment ça s'est passé. Un libraire a mis les livres en rayon trop
tôt, avant la date où ils étaient censés être mis en vente. Les gens sont
-venus dans la boutique et ont dit : « Oh, je veux ceci. » Ils l'ont acheté
+venus dans la boutique et ont dit : « Oh, je veux ceci. » Ils l'ont acheté
et ont emporté leurs exemplaires. Ensuite, l'erreur a été découverte et les
livres retirés du rayon. Mais Rowling voulait éliminer toute circulation
d'information sur ces livres, alors elle est allée au tribunal et le
@@ -981,7 +1001,7 @@ pas que vous ne devez pas lire ces livres ni voir les films. Je dis
seulement que vous ne devez pas acheter les livres ni payer pour les
films. [rires] Je laisse à Rowling le soin de dire aux gens de ne pas lire
les livres. En ce qui me concerne, si vous empruntez le livre pour le lire,
-c'est OK. [rires] Seulement, ne lui donnez pas d'argent ! C'est arrivé avec
+c'est OK. [rires] Seulement, ne lui donnez pas d'argent ! C'est arrivé avec
des livres en papier. Le tribunal pouvait rendre son jugement, mais il ne
pouvait pas récupérer les livres chez les gens qui les avaient
achetés. Imaginez que ce soit des ebooks. Imaginez que ce soit des ebooks
@@ -1005,15 +1025,15 @@ contre le partage tout en finançant les artistes.</p>
<p>L'une des méthodes est d'utiliser la recette des taxes. Il y a une certaine
quantité de fonds publics à distribuer entre les artistes. Mais combien
-faut-il que chacun reçoive ? Il faut mesurer sa popularité. Vous voyez, le
+faut-il que chacun reçoive ? Il faut mesurer sa popularité. Vous voyez, le
système actuel est censé soutenir les artistes en se basant sur leur
-popularité. Alors je dis : gardons ce principe, continuons à utiliser ce
+popularité. Alors je dis : gardons ce principe, continuons à utiliser ce
système basé sur la popularité. Nous pouvons mesurer la popularité de tous
les artistes avec une sorte d'enquête ou d'échantillonnage, pour ne pas
avoir à faire de surveillance. Nous pouvons respecter l'anonymat des gens.</p>
<p>OK. Nous obtenons une mesure brute de la popularité de chaque
-artiste. Comment fait-on pour la convertir en quantité d'argent ? La méthode
+artiste. Comment fait-on pour la convertir en quantité d'argent ? La méthode
évidente est de distribuer l'argent en proportion de la popularité. De cette
façon, si A est mille fois plus populaire que B, il recevra mille fois plus
d'argent que B. Ce n'est pas une distribution efficace de l'argent. Cela
@@ -1023,9 +1043,9 @@ linéaire, ou bien nous devons rendre A immensément riche, ou bien nous
n'accordons pas à B un financement suffisant.</p>
<p>L'argent que nous utilisons pour rendre A immensément riche ne sert pas au
-soutien effectif des arts, donc il est inefficace. Par conséquent je dis :
+soutien effectif des arts, donc il est inefficace. Par conséquent je dis :
utilisons la racine cubique. La racine cubique ressemble à ceci. Le principe
-est le suivant : si A est mille fois plus populaire que B, avec la racine
+est le suivant : si A est mille fois plus populaire que B, avec la racine
cubique il va recevoir dix fois plus d'argent que B, pas mille fois plus,
seulement dix fois plus. L'utilisation de la racine cubique transfère
beaucoup d'argent des stars vers les artistes à popularité moyenne. Et cela
@@ -1053,13 +1073,13 @@ tout ce n'est pas beaucoup d'argent. Je pense que beaucoup d'entre vous
pourraient pousser ce bouton chaque jour, pour donner un euro à un artiste
qui aurait produit une œuvre que vous aimez. Mais il n'y aurait aucune
obligation, personne ne vous demanderait, ne vous ordonnerait, ou ne vous
-presserait d'envoyer cet argent ; vous le feriez parce que vous en auriez
+presserait d'envoyer cet argent ; vous le feriez parce que vous en auriez
envie. Mais il y a des gens qui ne le feraient pas parce qu'ils sont pauvres
et qu'ils ne peuvent pas se permettre d'envoyer un euro. Et c'est bien
qu'ils ne le donnent pas, nous ne devons pas pressurer les pauvres gens pour
soutenir les artistes. Il y a assez de gens aisés qui seront heureux de le
faire. Pourquoi ne donneriez-vous pas un euro à quelques artistes
-aujourd'hui si vous appréciez leur œuvre ? Parce que c'est trop peu pratique
+aujourd'hui si vous appréciez leur œuvre ? Parce que c'est trop peu pratique
de le leur donner. C'est pourquoi je propose de rendre cela plus
pratique. Si votre seule raison de ne pas donner cet euro est que vous
auriez un euro de moins, vous le feriez assez souvent.</p>
@@ -1079,7 +1099,7 @@ cyberespace</h3>
fait que, dans le cyberespace, nous ne sommes pas assurés d'avoir le droit
de faire les choses que nous faisons. Dans le monde physique, si vous avez
certaines opinions et que vous voulez donner aux gens des exemplaires d'un
-texte qui défend ces opinions, vous êtes libres de le faire ; vous pourriez
+texte qui défend ces opinions, vous êtes libres de le faire ; vous pourriez
même acheter une imprimante pour les imprimer. Vous êtes libres de les
distribuer dans la rue, ou bien vous êtes libres de louer une boutique pour
les distribuer. Si vous voulez récolter de l'argent pour soutenir votre
@@ -1099,31 +1119,31 @@ faites pas par droit mais par tolérance.</p>
tendre une boîte de conserve. Vous avez besoin de la coopération d'une
société de paiement. Nous avons constaté que de ce fait toutes les activités
numériques sont susceptibles d'être réprimées. Nous l'avons appris quand le
-gouvernement des États-Unis a lancé une attaque par « déni de service
-distribué » (<abbr title="Distributed Denial of Service">DDoS</abbr>) contre
+gouvernement des États-Unis a lancé une attaque par « déni de service
+distribué » (<abbr title="Distributed Denial of Service">DDoS</abbr>) contre
WikiLeaks. Ici je fais une sorte de jeu de mots parce que l'expression
-« déni de service distribué » se rapporte d'habitude à une autre sorte
+« déni de service distribué » se rapporte d'habitude à une autre sorte
d'attaque. Mais cela s'applique parfaitement à ce qu'ont fait les
États-Unis. Ils sont allés voir divers services réseau dont WiliLeaks
dépendait et leur ont enjoint de discontinuer le service à WikiLeaks. Et
-c'est ce qu'ils ont fait !</p>
+c'est ce qu'ils ont fait !</p>
<p>Par exemple, WikiLeaks avait loué un serveur virtuel chez Amazon et le
-gouvernement américain a dit à Amazon : « Arrêtez le serveur de WikiLeaks. »
+gouvernement américain a dit à Amazon : « Arrêtez le serveur de WikiLeaks. »
Et Amazon l'a fait, de manière arbitraire. Amazon avait certains noms de
-domaine comme <i>wikileaks.org</i> ; le gouvernement américain a essayé de
+domaine comme <i>wikileaks.org</i> ; le gouvernement américain a essayé de
faire fermer tous ces domaines, mais il n'a pas réussi. Certains étaient
hors de son contrôle et n'ont pas été fermés.</p>
<p>Puis il y a eu les sociétés de paiement. Les États-Unis sont allés voir
-PayPal et ont dit : « Arrêtez de transférer de l'argent à WikiLeaks ou nous
-allons vous gâcher la vie. » Et PayPal a coupé les paiements à
+PayPal et ont dit : « Arrêtez de transférer de l'argent à WikiLeaks ou nous
+allons vous gâcher la vie. » Et PayPal a coupé les paiements à
WikiLeaks. Ensuite ils se sont tournés vers Visa et Mastercard et leur ont
fait stopper les paiements à WikiLeaks. D'autres ont commencé à récolter de
l'argent pour le compte de WikiLeaks et leur compte a été fermé
également. Mais dans ce cas-là, peut-être qu'on peut faire quelque chose. Il
y a une société en Islande qui a commencé à récolter de l'argent pour le
-compte de WikiLeaks, et donc Visa et Mastercard ont fermé son compte ; elle
+compte de WikiLeaks, et donc Visa et Mastercard ont fermé son compte ; elle
ne pouvait pas non plus recevoir d'argent de ses clients. Mais il semble
qu'à l'heure actuelle cette entreprise soit en train de poursuivre Visa et
Mastercard en justice selon la loi européenne parce que Visa et Mastercard,
@@ -1141,7 +1161,7 @@ contrat que vous avez signé. Ainsi, vous avez certains droits que vous
pouvez faire valoir. Et ils ne pourraient pas vous couper le téléphone sous
prétexte que l'opérateur téléphonique n'aime pas ce que vous dites, ou
qu'une organisation puissante quelconque n'aime pas ce que vous dites et
-menace l'opérateur. Non ! Tant que vous payez les factures et que vous
+menace l'opérateur. Non ! Tant que vous payez les factures et que vous
obéissez à certaines règles de base, ils ne peuvent pas vous couper le
téléphone. Voilà ce que c'est que d'avoir certains droits.</p>
@@ -1154,57 +1174,59 @@ Internet est la dernière des menaces dont je voulais parler.</p>
logiciel libre, vous pouvez allez voir gnu.org. Jetez un œil également à
fsf.org, qui est le site web de la <i>Free Software Foundation</i>. Vous y
trouverez entre autres de nombreux moyens de nous aider. Vous pouvez adhérer
-à la <i>Free Software Foundation</i> sur ce site. [...] Il y a aussi la
+à la <i>Free Software Foundation</i> sur ce site. [&hellip;] Il y a aussi la
<i>Free Software Foundation of Europe</i>, fsfe.org. Vous pouvez également
adhérer à la FSF-Europe. [&hellip;]</p>
-
<div class="column-limit"></div>
-<h3 id="footnotes" style="font-size: 1.2em">Note</h3>
+
+<h3 id="footnotes" class="footnote">Note</h3>
<ol>
- <li id="f1">En 2017, les derniers brevets encore valides sur la lecture des fichiers MP3
+ <li id="f1"><a href="#f1-rev" class="nounderline">&#8593;</a>
+En 2017, les derniers brevets encore valides sur la lecture des fichiers MP3
ont, semble-t-il, expiré.</li>
</ol>
+</div>
<div class="translators-notes">
<!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't have notes.-->
<hr /><b>Notes de traduction</b><ol id="translator-notes-alpha">
<li><a id="TransNote1" href="#TransNote1-rev"
-class="nounderline">&#8593;</a> Téléphone espion.</li>
+class="nounderline">&#8593;</a> Téléphone espion.</li>
<li><a id="TransNote2" href="#TransNote2-rev"
-class="nounderline">&#8593;</a> En français dans le texte original.</li>
+class="nounderline">&#8593;</a> En français dans le texte original.</li>
<li><a id="TransNote3" href="#TransNote3-rev"
-class="nounderline">&#8593;</a> En français dans le texte original.</li>
+class="nounderline">&#8593;</a> En français dans le texte original.</li>
<li><a id="TransNote4" href="#TransNote4-rev"
-class="nounderline">&#8593;</a> Autre traduction de <i>proprietary</i> :
+class="nounderline">&#8593;</a> Autre traduction de <i>proprietary</i> :
propriétaire.</li>
<li><a id="TransNote5" href="#TransNote5-rev"
-class="nounderline">&#8593;</a> Les mots entre guillemets dans ce paragraphe
+class="nounderline">&#8593;</a> Les mots entre guillemets dans ce paragraphe
sont en français dans l'original.</li>
<li><a id="TransNote6" href="#TransNote6-rev"
-class="nounderline">&#8593;</a> En français dans le texte original.</li>
+class="nounderline">&#8593;</a> En français dans le texte original.</li>
<li><a id="TransNote7" href="#TransNote7-rev"
-class="nounderline">&#8593;</a> Les mots entre guillemets dans ce paragraphe
+class="nounderline">&#8593;</a> Les mots entre guillemets dans ce paragraphe
sont en français dans l'original.</li>
<li><a id="TransNote8" href="#TransNote8-rev"
-class="nounderline">&#8593;</a> Logiciel en tant que service.</li>
+class="nounderline">&#8593;</a> Logiciel en tant que service.</li>
<li><a id="TransNote9" href="#TransNote9-rev"
-class="nounderline">&#8593;</a> Loi sur le copyright du millénaire
+class="nounderline">&#8593;</a> Loi sur le copyright du millénaire
numérique.</li>
</ol></div>
</div>
<!-- for id="content", starts in the include above -->
<!--#include virtual="/server/footer.fr.html" -->
-<div id="footer">
+<div id="footer" role="contentinfo">
<div class="unprintable">
-<p>Veuillez envoyer les requêtes concernant la FSF et GNU à <a
-href="mailto:gnu@gnu.org">&lt;gnu@gnu.org&gt;</a>. Il existe aussi <a
+<p>Veuillez envoyer les requêtes concernant la FSF et GNU à &lt;<a
+href="mailto:gnu@gnu.org">gnu@gnu.org</a>&gt;. Il existe aussi <a
href="/contact/">d'autres moyens de contacter</a> la FSF. Les liens
-orphelins et autres corrections ou suggestions peuvent être signalés à <a
-href="mailto:webmasters@gnu.org">&lt;webmasters@gnu.org&gt;</a>.</p>
+orphelins et autres corrections ou suggestions peuvent être signalés à
+&lt;<a href="mailto:webmasters@gnu.org">webmasters@gnu.org</a>&gt;.</p>
<p>
<!-- TRANSLATORS: Ignore the original text in this paragraph,
@@ -1217,18 +1239,17 @@ href="mailto:webmasters@gnu.org">&lt;webmasters@gnu.org&gt;</a>.</p>
&lt;web-translators@gnu.org&gt;</a>.</p>
- <p>For information on coordinating and submitting translations of
+ <p>For information on coordinating and contributing translations of
our web pages, see <a
href="/server/standards/README.translations.html">Translations
README</a>. -->
-Nous faisons le maximum pour proposer des traductions fidèles et de bonne
-qualité, mais nous ne sommes pas parfaits. Merci d'adresser vos commentaires
-sur cette page, ainsi que vos suggestions d'ordre général sur les
-traductions, à <a href="mailto:web-translators@gnu.org">
-&lt;web-translators@gnu.org&gt;</a>.</p>
-<p>Pour tout renseignement sur la coordination et la soumission des
-traductions de nos pages web, reportez-vous au <a
-href="/server/standards/README.translations.html">guide de traduction</a>.</p>
+Merci d'adresser vos commentaires sur les pages en français à &lt;<a
+href="mailto:trad-gnu@april.org">trad-gnu@april.org</a>&gt;, et sur les
+traductions en général à &lt;<a
+href="mailto:web-translators@gnu.org">web-translators@gnu.org</a>&gt;. Si
+vous souhaitez y contribuer, vous trouverez dans le <a
+href="/server/standards/README.translations.html">guide de traduction</a>
+les infos nécessaires.</p>
</div>
<!-- Regarding copyright, in general, standalone pages (as opposed to
@@ -1247,7 +1268,7 @@ href="/server/standards/README.translations.html">guide de traduction</a>.</p>
There is more detail about copyright years in the GNU Maintainers
Information document, www.gnu.org/prep/maintain. -->
-<p>Copyright &copy; 2011, 2017-2020 Richard Stallman</p>
+<p>Copyright &copy; 2011, 2014, 2021 Richard Stallman</p>
<p>Cette page peut être utilisée suivant les conditions de la licence <a
rel="license"
@@ -1259,13 +1280,13 @@ Commons attribution, pas de modification, 4.0 internationale (CC BY-ND
<div class="translators-credits">
<!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't want credits.-->
-Traduction : Thérèse Godefroy, 2011.<br /> Révision : <a
+Traduction : Thérèse Godefroy<br /> Révision : <a
href="mailto:trad-gnu&#64;april.org"><em>trad-gnu&#64;april.org</em></a></div>
<p class="unprintable"><!-- timestamp start -->
Dernière mise à jour :
-$Date: 2020/12/06 17:00:46 $
+$Date: 2022/05/04 15:02:16 $
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</p>