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<title>Éthique et communauté du hacker : un entretien avec Richard M. Stallman -
Projet GNU - Free Software Foundation</title>

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<h2>Éthique et communauté du hacker : un entretien avec Richard M. Stallman,
2002</h2>

<p>par <strong>Richard Stallman</strong></p>
<p><em>Publié en finnois dans : Tere Vadén &amp; Richard M. Stallman, <a
href="http://web.archive.org/web/20100807063010/http://www.uta.fi/%7Efiteva/koodivapaaksi.html">Koodi
vapaaksi - Hakkerietiikan vaativuus</a>, Tampere University Press, 2002,
pages 62-80.</em></p>

<h3>Hackerisme</h3>

<p>Tere Vadén (<b>TV</b>) : Un des traits les plus frappants de votre approche
des problèmes de la technologie, des logiciels et du reste, est que vous
considérez l'aspect éthique et social comme plus important que de possibles
avantages techniques. Alors que, peut-être, cela devrait être la norme, il
n'en est malheureusement pas ainsi. Le principal problème semble avoir trait
à la communauté : quelles sortes de communautés les différentes pratiques de
la technologie promeuvent-elles ? Ai-je raison de croire que vous pensez les
problèmes éthiques en termes de communautés ?</p>

<p>Richard M. Stallman (<b>RMS</b>) : Oui. La voie qui m'amena à comprendre
quelles libertés sont essentielles à l'utilisation du logiciel et quels
types de licences sont acceptables, fut de me demander si elles interfèrent,
ou non, avec les modalités d'usage du logiciel qui sont nécessaires à une
communauté viable.</p>

<p><b>TV</b> : L'idée de logiciel libre est née de vos expériences au <abbr
title="Massachusetts Institute of Technology">MIT</abbr> et de la manière
dont cette communauté fut infiltrée, et dans un certain sens détruite, par
des intérêts commerciaux.</p>

<p><b>RMS</b> : Oui, c'est exact. Les hackers jouissaient effectivement de la
liberté de partager et modifier les logiciels : c'était la base de notre
communauté insouciante.</p>
<p>
<b>TV</b> : Que veut dire le mot « hacker » pour vous, personnellement ?</p>
<p>
<b>RMS</b> : C'est quelqu'un qui aime exercer son ingéniosité de façon
ludique, particulièrement en programmation mais d'autres médias sont
également possibles. Au XIVe siècle, Guillaume de Machaut écrivit un
palindrome<a id="TransNote1-rev" href="#TransNote1"><sup>1</sup></a> musical
en trois parties. Cela aussi sonnait bien : j'ai dû m'y faire la main une
fois, car je me rappelle encore une des parties. Je pense que c'était un bon
hack.<a id="TransNote2-rev" href="#TransNote2"><sup>2</sup></a> J'ai entendu
dire quelque part que J. S. Bach a fait quelque chose de similaire. <br />
Une arène possible pour l'intelligence espiègle est de déjouer la
sécurité. Les hackers n'ont jamais eu beaucoup de respect pour les freins
bureaucratiques. Si l'ordinateur restait inoccupé parce que l'administrateur
ne les laissait pas l'utiliser, ils s'arrangeaient parfois pour contourner
l'obstacle et s'en servir quand même. Si cela demandait de l'astuce, c'était
amusant en soi, tout en rendant possible un autre hack (par exemple, un
travail utile) sur l'ordinateur plutôt que de se tourner les pouces. Mais
tous les hackers ne déjouaient pas la sécurité, beaucoup ne s'y sont jamais
intéressés. <br />  
Sur l'<cite>Incompatible Timesharing System</cite>,<a id="TransNote3-rev"
href="#TransNote3"><sup>3</sup></a> système d'exploitation développé par les
hackers du laboratoire d'intelligence artificielle,<a id="TransNote4-rev"
href="#TransNote4"><sup>4</sup></a> nous avons rendu inutile le
contournement de la sécurité : nous n'avions simplement pas mis en œuvre de
sécurité dans le système. Les hackers avaient réalisé que la sécurité serait
un mécanisme de domination de la part des administrateurs. Aussi, nous ne
leur en avons pas donné les moyens.</p>
<p>
<b>TV</b> : Et au sujet des concepts de liberté et de communauté ? Il y a
cette idée que la liberté de distribuer idées, pensées, recettes et
logiciels crée les meilleures communautés ; meilleures, du moins, que celles
qui reposent sur des limitations commerciales imposées à la distribution et
au partage.</p>
<p>
<b>RMS</b> : Je pense que c'est une erreur de qualifier ces restrictions de
« commerciales », car cela se rapporte aux motifs des restrictions. Les
mêmes restrictions imposées avec des intentions différentes feraient les
mêmes dégâts. Ce qui importe, ce sont les restrictions, pas les raisons. Un
logiciel commercial peut être libre ou non, tout comme un logiciel non
commercial peut être libre ou non. Cela ne dépend que de la licence.</p>
<p>
<b>TV</b> : Comment définiriez-vous la distinction entre les sphères
publique (communautaire, basée sur la liberté) et commerciale ?</p>

<p><b>RMS</b> : Comparer libre avec commercial revient à comparer le bonheur et
le pourpre. Cela n'a pas de sens, car ils ne répondent pas à la même
question. Ce ne sont pas des alternatives. La comparaison significative est
entre logiciel libre et non libre.</p>

<p><b>TV</b> : Il semble que la distinction entre « open source » et « logiciel
libre » est que le mouvement open source justifie en fin de compte l'idée
d'une base utilitariste : l'open source est la meilleure façon de produire
des logiciels fonctionnels, tandis que la justification ultime du logiciel
libre est le non-intéressement, le non-utilitarisme ; la liberté est
inviolable. Est-ce une interprétation correcte ?</p>

<p><b>RMS</b> : Plus ou moins. Je dirais que la liberté a sa propre valeur,
tout comme un logiciel puissant et fiable.</p>

<p><b>TV</b> : Mais n'y a-t-il pas là un problème ? Un des calculs
utilitaristes de l'open source est qu'il est plus rentable (dans le sens de
faire plus d'argent ou de faire de meilleurs logiciels) d'utiliser une
licence open source qu'une licence libre. Une société comme Apple ou Nokia
adaptera l'open source jusqu'à un certain point, précisément le point où le
rendre plus libre conduirait à une perte de rentabilité.</p>

<p><b>RMS</b> : Je suis d'accord qu'il est mauvais que ces décisions (à propos
de votre liberté et de la mienne) soient prises par le développeur de
logiciel pour son profit, tout comme notre liberté de parole, à vous et à
moi, ne doit pas être conditionnée par une décision prise par un tiers
quelconque dans son seul intérêt. <br />
Je ne vais pas condamner quelqu'un qui fait la bonne chose pour une mauvaise
raison, mais reconnaissons-le, faire confiance aux gens pour qu'ils
respectent notre liberté parce que c'est rentable pour eux n'est pas un
système fiable pour protéger notre liberté. C'est la raison pour laquelle
nous devons réduire le pouvoir politique du commerce.</p>

<p><b>TV</b> : L'argument qu'utilisera une entreprise, bien entendu, c'est que
le profit créé bénéficiera finalement à toute la société. Que répondez-vous
à cela ?</p>

<p><b>RMS</b> : Que c'est une affirmation sans fondement. Un programme non
libre ne peut profiter qu'à ceux qui ne valorisent pas leur liberté, et sert
ainsi de tentation pour que les personnes abandonnent leur liberté. C'est
nocif pour la société.</p>

<p><b>TV</b> : Il y a ici aussi cette question d'individu/privé opposé à
public/communautaire. Il est souvent dans l'intérêt de l'individu de faire
quelque chose qui menace la communauté, qui menace la liberté.</p>

<p><b>RMS</b> : Je sais. C'est pourquoi nous devons penser au bien et au mal
pour prendre nos décisions, c'est aussi pourquoi les sociétés ont le concept
de punir les actes qui nuisent à la collectivité.</p>

<p><b>TV</b> : Quelqu'un comme Torvalds (et nous n'avons pas nécessairement à
utiliser de nom, ici), partagerait probablement votre enthousiasme à propos
du « hackerisme »<a id="TransNote5-rev" href="#TransNote5"><sup>5</sup></a>
dans le sens d'habileté espiègle, et transposerait cette habileté espiègle à
l'art de faire de l'argent et d'apprécier la belle vie. C'est effectivement
ce qu'il laisse entendre dans un livre récent appelé <cite>The Hacker
Ethics</cite> (L'éthique du hacker).</p>

<p><b>RMS</b> : C'est vrai. Le simple fait que quelqu'un aime hacker ne veut
pas dire qu'il ait un engagement moral à traiter les autres
correctement. Quelques hackers sont concernés par l'éthique – je le suis par
exemple – mais cela ne fait pas partie du fait d'être hacker, c'est un trait
séparé. Certains collectionneurs de timbres sont très concernés par
l'éthique alors que d'autres non. C'est la même chose pour les hackers. <br />
Je suis d'accord avec la personne qui a dit qu'il n'y avait pas d'éthique du
hacker, mais plutôt une esthétique du hacker.</p>

<p><b>TV</b> : Maintenant, si l'on veut éviter les conséquences négatives des
activités orientées vers le profit, il semble que l'on doive donner à
l'individu une bonne raison de ne pas chercher uniquement son propre
intérêt. Et que cette chose, cette raison, devrait être dans la sphère
publique.</p>

<p><b>RMS</b> : Bien sûr. Mais pourquoi traitez-vous cela comme s'il s'agissait
d'une nouvelle idée que l'on pourrait seulement suggérer ? Cette idée a des
milliers d'années. C'est l'idée de base de l'éthique.</p>

<p><b>TV</b> : Une question à propos de l'esthétique du hacker : comme vous
l'expliquiez, il n'y a pas d'éthique du hacker particulière, car un hacker
peut agir de manière éthique, ou non ; rien dans le « hackerisme » n'oblige
à un comportement éthique.</p>

<p><b>RMS</b> : Le hacking n'est pas au départ une question d'éthique. C'est
une idée sur ce qui donne un sens à la vie. Mais il a peut-être raison de
dire que le hacking peut amener un nombre significatif de hackers à penser
la question éthique d'une certaine manière. Je ne voudrais pas complètement
rejeter les relations entre hacking et visions de l'éthique.</p>
<p>
Bien que quelqu'un ait dit qu'il était plus question d'esthétique que
d'éthique, je pense qu'« esthétique » n'est pas, non plus, le bon mot. Une
esthétique est une idée de la beauté. C'est la notion de ce qui est émouvant
et expressif. Y a-t-il un mot pour cela ? Je peux penser à « la voie du
hacker »<cite> [the hacker way]</cite>, mais cela sonne plutôt pompeux et
new-age.</p>

<h3>Communauté</h3>

<p><b>TV</b> : Cela suggère plusieurs questions. Pour la première, on pourrait
peut-être chercher à définir une société idéale ou pousser plus loin, mais
laissons cela pour le moment.</p>

<p><b>RMS</b> : J'aborde ces questions de manière incrémentale. Je ne pense pas
pouvoir essayer de concevoir une société idéale et être sûr du résultat. Les
essais de proposer une société relativement différente de celles que nous
connaissons tendent souvent à être imparfaits et même désastreux. Donc, à la
place, je propose des changements locaux que j'ai de bonnes raisons de
croire bons. Remarquez que je n'ai pas imaginé seul la communauté du
logiciel libre : si je l'avais fait, je ne serais pas aussi sûr que c'était
une bonne idée. Je le savais parce que j'en avais l'expérience.</p>

<p><b>TV</b> : Y a-t-il quelque chose que la numérisation apporte à
l'élaboration d'une communauté, quelque chose que les autres médias (comme
les livres imprimés) ne pourraient pas offrir, ou bien la numérisation
sert-elle « seulement » à rendre plus efficaces les moyens existants ?</p>

<p><b>RMS</b> : Les ordinateurs et le web rendent plus aisés le travail
collaboratif et l'amélioration continue des publications. Je pense que cela
deviendra encore plus vrai dans le futur, car les gens développent de
meilleures façons d'y arriver. La mentalité « privatrice » (propriétaire)
pourrait tout aussi bien être une intention délibérée de nous priver de cet
avantage d'Internet.</p>

<p><b>TV</b> : Maintenant, d'un point de vue historique et philosophique, il
semble que plus d'une bonne invention ou plus d'une avancée technologique
soient le résultat d'une intensification du colonialisme. </p>

<p><b>RMS</b> : En général, la technologie est une bonne chose et nous ne
devons pas la refuser. La technologie tend à créer des changements
culturels. Ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose et nous ne devons
pas la condamner en bloc. Seuls quelques types spécifiques de changements
culturels nécessitent qu'on s'y oppose.</p>

<p><b>TV</b> : Je ne veux pas nécessairement faire une fixation sur cette
opposition public/commercial, mais si nous disons que nous avons besoin
d'accords communautaires, de valeurs et de systèmes qui atténuent l'égoïsme
individuel, et si nous disons que le monde commercial a systématiquement
tendance à promouvoir l'égoïsme, alors nous devons conclure, il me semble,
qu'il y a une distinction cruciale entre le communautaire et le commercial ?</p>

<p><b>RMS</b> : Je serais assez de votre avis. Une personne peut appartenir à
une communauté et travailler en entreprise en même temps, néanmoins il y a
un conflit fondamental entre l'attitude communautaire et l'attitude
commerciale. Je ne dirais pas que le communautaire est bon et le commercial
mauvais. Cela n'a pas de sens de vouloir éliminer l'attitude commerciale,
car il ne s'agit que d'égoïsme et ce dernier est vital. Les gens doivent
être égoïstes jusqu'à un certain point, de même qu'ils doivent être
altruistes jusqu'à un certain point. Abolir l'égoïsme n'aurait pas de sens,
même si cela était possible.</p>

<p><b>TV</b> : Je veux dire, de bien des manières on peut dire que les
communautés sont basées sur le commercial, de nos jours, dans les pays
postindustriels, c'est-à-dire que les gens se rassemblent, travaillent,
communiquent, etc., essentiellement pour des raisons commerciales.</p>

<p><b>RMS</b> : C'est un type de communauté plutôt faible et inefficace, qui
n'en mérite guère le nom.</p>

<p><b>TV</b> : Et de plus, comme vous le savez, la communauté de l'université
et de la recherche est aussi très liée aux intérêts économiques des
États-nations et des entreprises.</p>

<p><b>RMS</b> : Pour garder leur intégrité, les universités devraient résister
à leur détournement vers des fins commerciales. Elles n'ont pas réussi à
résister. Les gens seront toujours en partie égoïstes ; pour empêcher
l'égoïsme d'engloutir la société, nous avons besoin d'institutions
altruistes comme les universités, ainsi que de gouvernements démocratiques,
pour contrebalancer l'égoïsme et lui mettre un frein. Le problème
aujourd'hui est que l'égoïsme organisé prend la main sur la société,
écrasant les autres institutions qui ont été conçues pour lui mettre un
frein.</p>

<p><b>TV</b> : Mais arrive le contre-argument : une économie de marché libre
cherchant le profit maximum est la seule manière de produire de la richesse
et des communautés démocratiques fonctionnelles.</p>

<p><b>RMS</b> : La communauté du logiciel libre montre, comme les coopératives
en Suède le montrèrent, que ce n'est pas vrai. Il y a d'autres moyens de
produire de la richesse. Mais au-delà de cela, produire de la richesse n'est
pas l'alpha et l'oméga d'une société bien faite. Il n'y a aucun besoin de
diriger tous les aspects de la vie vers une maximalisation de la richesse
totale. L'idée de sacrifier toute chose pour produire des richesses (sans
s'occuper de qui en profite !) est exactement ce qui ne va pas dans l'<abbr
title="Organisation Mondiale du Commerce">OMC</abbr>. Pour ce qui est
d'établir des communautés démocratiques fonctionnelles, autoriser le
commerce à prendre le dessus, non seulement ne le permet pas, mais est
carrément contre-productif.</p>

<p><b>TV</b> : Si l'éthique s'applique à chacun, et si l'éthique est basée sur
la communauté, cela veut-il dire qu'il y a une communauté idéale à laquelle
chacun devrait appartenir ?</p>

<p><b>RMS</b> : Je ne pense pas qu'il y ait de rapport.</p>

<h3>Copyleft<a id="TransNote6-rev" href="#TransNote6"><sup>6</sup></a></h3>

<p><b>TV</b> : Le concept de copyleft est un outil génial pour atteindre les
objectifs de la communauté. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la
démarche qui vous mena à cette idée ?</p>

<p><b>RMS</b> : J'avais vu de simples avis de la forme « copie à l'identique
autorisée sous réserve que cet avis soit conservé » et cherché à en élargir
la portée pour gérer aussi les modifications.</p>

<p><b>TV</b> : Prenons un exemple, ici. Je constate qu'un développeur de
logiciel libre peut gagner sa vie en réalisant des logiciels libres, car les
gens paieront pour le logiciel, les manuels, le bonheur de faire partie de
la communauté, etc. Je ne pense pas que ce soit impossible. Cela vaut
peut-être pour certains musiciens, même pour des scientifiques, etc. Mais
qu'en est-il d'un écrivain, d'un poète ou d'un musicien qui travaille dans
un espace linguistique limité ; disons, le finnois. Faire du logiciel, de la
poésie ou de la musique libre ne sera pas une option viable, car la
communauté est trop petite pour soutenir ce genre d'activité.</p>

<p><b>RMS</b> : Le système actuel soutient assez mal ces activités. Le
remplacer par rien du tout ne rendrait pas les choses pires pour ces
gens. Quoi qu'il en soit, je pense que des méthodes volontaristes de soutien
pourraient faire un aussi bon travail que le système actuel, peut-être
meilleur.</p>

<p><b>TV</b> : Cela semble conduire à une sorte d'« américanisation » ou
d'« anglicisation ».</p>

<p><b>RMS</b> : Vous ne parlez pas sérieusement, n'est-ce pas ? N'avez-vous pas
réalisé que l'ensemble média-copyright<a id="TransNote7-rev"
href="#TransNote7"><sup>7</sup></a> alimente l'américanisation de la culture
dans le monde ? Déconnecter cet ensemble ferait beaucoup pour améliorer la
situation.</p>

<p><b>TV</b> : Je pensais seulement au fait que, dans un espace linguistique
réduit, quelque chose comme le copyright favorise la création.</p>

<p><b>RMS</b> : Pas tant que ça malgré tout. Combien d'écrivains finlandais
vivent du copyright aujourd'hui ? Notez que je ne défends pas la simple et
totale abolition du copyright pour tous les types d'ouvrages. Voyez mon
discours : <a href="/philosophy/copyright-and-globalization.html">Copyright
et mondialisation</a>.</p>

<h3>Mondialisation </h3>

<p><b>TV</b> : Vous avez effleuré certains problèmes de la mondialisation dans
plusieurs entretiens récents. L'un de ces problèmes est que le droit du
copyright met les pays du tiers monde dans une situation
défavorable. Pensez-vous que ces pays ne doivent pas respecter les lois sur
le copyright ?</p>

<p><b>RMS</b> : Les États-Unis n'ont jamais reconnu les copyrights étrangers
quand ils étaient eux-mêmes en développement. Alors, pourquoi les autres
devraient-ils le faire ? Bien sûr, nous en connaissons les raisons : cela
fait partie du système de domination économique que les propriétaires
d'entreprises les plus riches ont imposé au reste du monde.</p>

<p><b>TV</b> : Et en outre, peut-on voir aussi cette question en termes de
communautés ? Si je me rappelle bien, vous avez dit que la mondialisation au
sens économique ne semblait pas être un bon moyen de promouvoir ou répartir
le bien-être.</p>

<p><b>RMS</b> : Il n'y a rien de mauvais en théorie dans la mondialisation. Ce
qui rend la forme actuelle de mondialisation si mauvaise n'est pas son
aspect global. C'est que le système OMC/<abbr title="Fonds monétaire
international">FMI</abbr>  subordonne tous les autres intérêts à celui des
affaires. Les lois de protection environnementale, la santé publique, les
droits des travailleurs et le niveau de vie de la population en sont
régulièrement écartés. Le résultat est un transfert important de la richesse
du peuple vers les propriétaires des entreprises. Paradoxalement, cela
semble aussi s'accompagner d'une réduction de la croissance. 
La meilleure manière de comprendre la « mondialisation » d'aujourd'hui,
c'est de la voir comme un système de transfert de pouvoir des gouvernements
démocratiques vers le monde des affaires, système qui n'est global que par
accident. L'élimination des barrières commerciales pourrait être une bonne
chose si elle s'accompagnait de standards mondiaux pour le travail et
l'environnement, le système de santé, le salaire minimal (même si non
uniforme) et les impôts. Si cela était appliqué mondialement avec la même
énergie que mettent les États-Unis à faire pression sur les pays pour qu'ils
appliquent le copyright, nous pourrions avoir des échanges mondiaux, des
usines propres et de hauts salaires. La communauté mondiale du logiciel
libre est un exemple de mondialisation bénéfique : les gens partagent la
connaissance avec le monde entier.</p>

<h3>Éthique</h3>

<p><b>TV</b> : Quelle est la meilleure façon d'arriver au « travail » éthique ?
On dirait que vous invoquez des professeurs tels Bouddha ou Jésus comme
exemples de vie éthique.</p>

<p><b>RMS</b> : Je n'invoque jamais Jésus. Je ne suis pas chrétien et n'admire
pas spécialement Jésus. J'admire Bouddha un peu plus, mais je n'invoque
aucun professeur ou héros en tant qu'<b>autorité</b>, seulement peut-être à
titre d'<b>exemple</b>.</p>

<p><b>TV</b> : Il est aussi clair que l'un des aspects les plus fascinants et
influents de votre travail est que vous vivez comme vous le
professez. Est-ce délibéré, dans le sens où vous pensez que l'éthique est
une chose qui peut être enseignée par l'exemple ?</p>

<p><b>RMS</b> : Pas du tout. J'écris sur mes idées éthiques, je voudrais faire
plus et mieux si je le pouvais. Bien sûr, il est nécessaire de vivre en
conformité avec ses principes, ou alors on est hypocrite et les gens le
voient.</p>

<p><b>TV</b> : Si nous disons que les raisons d'un comportement éthique doivent
être données dans la sphère publique, disons par le biais d'un contrat
social ou de quelque chose de similaire, et si dans le même temps nous
remarquons que la sphère économique et commerciale est conduite par des
principes de type « profit maximum », alors nous devons avoir une sorte de
séparation entre le monde public et le monde commercial.</p>

<p><b>RMS</b> : Je ne suis pas ce raisonnement, je ne vois pas de
séparation. L'éthique s'applique à chacun, et tout l'intérêt de l'éthique
est que, si des choses que vous auriez souhaité faire égoïstement sont
mauvaises, vous ne devriez pas les faire. Ceci s'applique à l'égoïsme de
groupe aussi bien qu'à l'égoïsme personnel.</p>

<p><b>TV</b> : &hellip; et donc, le monde commercial serait quelque chose qui,
presque nécessairement, corromprait l'idée de liberté.</p>

<p><b>RMS</b> : Les affaires ont cette tendance. Les entreprises dispensent un
mécanisme qui exacerbe l'égoïsme des gens, lesquels en tant qu'individus
sont en partie égoïstes, mais ont aussi une éthique limitant cet égoïsme. Le
résultat est un égoïsme qui souvent ne peut être maîtrisé par une éthique,
quelle qu'elle soit. Changer cela demandera d'éliminer le pouvoir du
commerce mondial sur les gouvernements.</p>

<p><b>TV</b> : En lisant une nouvelle fois « Les hackers » de Steven Levy, j'ai
été frappé par un problème : les hackers tels que le livre les dépeint sont
concernés par l'éthique du hacker essentiellement dans la mesure où elle
concerne « des outils pour faire des outils ».</p>

<p><b>RMS</b> : Je ne le pense pas. Un bon nombre de nos programmes étaient des
outils pour faire des programmes, mais très peu étaient des « outils pour
faire des outils ». Pourquoi beaucoup d'entre eux étaient-ils des outils ?
Parce que les hackers écrivant des logiciels ont des idées pour améliorer
les façons de le faire. Ce que font les hackers informatiques est
programmer, aussi sont-ils passionnés par tout ce qui rend la programmation
plus facile. <br />
Si un hacker fait du quadrille,<a id="TransNote8-rev"
href="#TransNote8"><sup>8</sup></a> il sera passionné par tout ce qui sera
utile en informatique pour le quadrille. Il pourrait écrire un programme
aidant les gens à apprendre le quadrille. Cela est vraiment arrivé. Peu de
hackers pratiquent le quadrille, mais tous programment. Donc quelques-uns
s'intéressent à l'écriture de programmes pour le quadrille mais beaucoup
s'intéressent à des programmes pouvant servir à la programmation.</p>

<p><b>TV</b> : Levy n'est pas très dur à ce sujet, mais le manque de scrupules
avec lequel les premiers hackers du MIT ont accepté les fonds du ministère
de la défense <cite>[Department of Defense, DoD]</cite> est un point à
souligner.</p>

<p><b>RMS</b> : Quelques hackers, à l'époque, n'étaient pas à l'aise avec les
fonds du DoD, mais ils ne sont pas allés jusqu'à la rébellion (en
démissionnant, disons !). J'étais en désaccord avec eux, je ne pense pas
qu'il était mauvais d'accepter ces fonds, je ne le pensais pas à
l'époque. Le financement par les entreprises est bien plus dangereux. <br />
Aussi, je ne les qualifierais pas de peu scrupuleux pour avoir accepté ces
fonds.</p>

<p><b>TV</b> : Cela rappelle la « rationalité instrumentale » dont parlait
l'école de critique théorique de Francfort : la rationalité qui fait partie
des outils, mais non des objectifs.</p>

<p><b>RMS</b> : Les ingénieurs de toutes spécialités sont connus pour cela. Je
ne suis pas sûr que ce soit plus vrai pour les hackers que pour les autres.</p>

<p><b>TV</b> : Cela m'amène à la question : si l'éthique concerne les buts et
le contenu, quelle est exactement la société ou la communauté défendue par
le logiciel libre ?</p>

<p><b>RMS</b> : Mon but est que nous nous aidions mutuellement à mieux vivre
ensemble. L'amélioration de la connaissance humaine en fait partie, faire en
sorte que celle-ci soit accessible à chacun en fait partie, encourager
l'esprit de coopération en fait partie. Ces buts s'appliquent à différents
domaines de la vie, mais dans le champ du logiciel, ils nous dirigent vers
le logiciel libre.</p>

<p><b>TV</b> : Quand et comment vous êtes-vous rendu compte que l'attitude
« outils pour faire des outils » n'était pas suffisante ?</p>

<p><b>RMS</b> : « Simplement des outils, sans penser à leur utilisation »,
c'est une idée que j'ai piochée dans mon adolescence, je pense. C'était bien
connu dans les années 60, il n'y avait pas spécialement à chercher pour que
cela vienne à l'esprit. Je pense à la chanson de Tom Lehrer « Werner von
Braun » :</p>
<blockquote><p>
<cite>I send rockets up, but where they come down<br />
is not my department, says Werner von Braun.</cite><a id="TransNote9-rev"
href="#TransNote9"><sup>9</sup></a>
</p></blockquote>
<p>Beaucoup de gens ont entendu cette chanson.</p>

<p><b>TV</b> : Et, peut-être plus intéressant, comment combinez-vous les deux,
le hacking qui est intense et intéressant, et le travail éthique du monde
réel, qui est souvent délicat et ennuyeux ? </p>

<p><b>RMS</b> : Ici, vous semblez postuler que le hacking n'est ni éthique, ni
dans le monde réel. Je suis en désaccord avec ces deux assertions. Ainsi,
quelques parties du développement et de l'édition d'un programme fonctionnel
sont délicates : elles ne sont pas simplement ennuyeuses, elles sont
frustrantes. Mais des milliers de hackers dans la communauté du logiciel
libre réalisent ces tâches afin de publier des logiciels libres fonctionnels
et fiables.</p>

<p><b>TV</b> : Je pense que c'est assez courant dans des spécialités comme
l'informatique, la physique, les mathématiques, la philosophie, où
l'austérité et la pureté du formalisme donnent un plaisir intense de nature
« non terrestre ». Y a-t-il un lien ? Doit-il y en voir un ? Et comment
reliez-vous les deux ?</p>

<p><b>RMS</b> : Y a-t-il un lien entre le plaisir des pures mathématiques et le
reste de la vie ? Non, je vois peu de connexions et pourquoi en faudrait-il
une ?</p>

<p>J'adore la danse folklorique, aussi bien que les mathématiques pures. Il n'y
a que peu de liens entre ces plaisirs et le reste de ce que je
fais. Pourquoi devrait-il y en avoir ? Ils sont tous deux innocents. Y
a-t-il un « trou » que je doive « combler » ?</p>

<div class="translators-notes">

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<hr /><b>Notes de traduction</b><ol>
<li id="TransNote1">Palindrome : mot ou groupe de mots pouvant être lus de
gauche à droite et vice versa. <a href="#TransNote1-rev"
class="nounderline">&#8593;</a></li>
<li id="TransNote2">Hack : bidouille, bricole ingénieuse. <a
href="#TransNote2-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
<li id="TransNote3"><cite>Incompatible Timesharing System</cite> (ITS) :
« système à temps partagé incompatible », nommé en opposition avec CTSS
<cite>(Compatible Time Sharing System)</cite>, utilisé précédemment au
MIT. <a href="#TransNote3-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
<li id="TransNote4"><cite>Artificial Intelligence Lab</cite>, ou <cite>AI
Lab</cite>. <a href="#TransNote4-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
<li id="TransNote5">Hackerisme : acte de hacker, faire un hack. <a
href="#TransNote5-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
<li id="TransNote6">Copyleft : terme inventé en opposition à copyright
(droit d'auteur), parfois traduit par « gauche d'auteur ». <a
href="#TransNote6-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
<li id="TransNote7">Le copyright américain est l'équivalent du droit
d'auteur français, mais comme il y a des différences significatives sur le
plan juridique, nous ne traduisons généralement pas ce terme. <a
href="#TransNote7-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
<li id="TransNote8">Quadrille : danse de bal en vogue du début du XIXe
jusqu'à la première guerre mondiale. <a href="#TransNote8-rev"
class="nounderline">&#8593;</a></li>
<li id="TransNote9">J'envoie des fusées, mais où elles tombent n'est pas mon
rayon, dit Werner von Braun. <a href="#TransNote9-rev"
class="nounderline">&#8593;</a></li>
</ol></div>
</div>

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Traduction : Claude le Paih.<br />Révision : <a
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$Date: 2018/11/03 21:59:49 $

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