kragen-software.html (14771B)
1 <!--#set var="ENGLISH_PAGE" value="/philosophy/kragen-software.en.html" --> 2 3 <!--#include virtual="/server/header.fr.html" --> 4 <!-- Parent-Version: 1.96 --> 5 <!-- This page is derived from /server/standards/boilerplate.html --> 6 <!--#set var="TAGS" value="thirdparty" --> 7 <!--#set var="DISABLE_TOP_ADDENDUM" value="yes" --> 8 9 <!-- This file is automatically generated by GNUnited Nations! --> 10 <title>Les gens, les lieux, les choses et les idées - Projet GNU - Free Software 11 Foundation</title> 12 13 <!--#include virtual="/philosophy/po/kragen-software.translist" --> 14 <!--#include virtual="/server/banner.fr.html" --> 15 <!--#include virtual="/philosophy/ph-breadcrumb.fr.html" --> 16 <!--GNUN: OUT-OF-DATE NOTICE--> 17 <!--#include virtual="/server/top-addendum.fr.html" --> 18 <div class="article reduced-width"> 19 <h2>Les gens, les lieux, les choses et les idées</h2> 20 21 <address class="byline"> 22 par Kragen Sitaker <a 23 href="mailto:kragen@pobox.com"><kragen@pobox.com></a> 24 </address> 25 26 <h3 id="SEC1">Les logiciels</h3> 27 <p> 28 Les logiciels sont des idées, des informations. Ils diffèrent en fonction 29 des gens, des lieux, des choses ; ils peuvent être reproduits à l'infini 30 comme le feu, pour pratiquement rien. C'est un truisme, et même un 31 cliché. Mais il semble qu'il y ait des conséquences particulières qui n'ont 32 pas été bien explorées. 33 </p> 34 <p> 35 L'une d'elles est la suivante : cela ne fonctionne pas bien de les vendre de 36 la même manière que vous vendriez des esclaves, des lieux ou des choses ; 37 n'importe lequel de vos clients peut faire un nombre illimité de copies à 38 prix coûtant, ou moins. Les frictions du marché font actuellement de la 39 vente de logiciels un modèle commercial viable. Mais peut-être que les 40 marques jouent un rôle également ; il y a une question que l'on se pose : 41 Red Hat vend-il ses CD à 50 $ parce que les gens aiment la marque Red Hat, 42 ou seulement parce qu'ils ne savent pas qu'ils peuvent acheter pratiquement 43 le même CD chez CheapBytes pour 2 $ ? 44 </p> 45 46 <h3 id="SEC2">Le passé et le présent</h3> 47 <p> 48 La manière traditionnelle de traiter cette question est de verrouiller les 49 idées dans l'esprit des gens, dans les lieux et dans les choses. Un juriste 50 peut très bien gagner pas mal d'argent en recrachant les idées appropriées, 51 sans faire preuve de créativité particulière, ou en débitant simplement des 52 procédures apprises par cœur – la plupart des testaments tomberaient dans 53 cette catégorie. Je dois me rendre au musée Georgia O'Keeffe pour voir les 54 anciens tableaux de Georgia, car les photos ne sont pas autorisées. C'est 55 pourquoi ils peuvent me faire payer un billet d'entrée (un très beau musée 56 d'ailleurs ; si vous y allez, ne prenez pas le passe « quatre jours », leur 57 collection est plutôt réduite). Un livre peut être vendu plus cher que le 58 coût de son impression, car les idées sont difficiles à séparer de leur 59 manifestation physique. 60 </p> 61 <p> 62 Le logiciel rend plus facile de séparer les idées, d'une part, des gens, 63 lieux ou objets, d'autre part. Si j'achète un ordinateur pour envoyer des 64 courriels et que je veuille faire des fractales, je n'ai pas besoin 65 d'acheter une nouvelle machine pour faire des fractales. J'ai seulement 66 besoin de télécharger un logiciel destiné à cet usage. Si je veux calculer 67 le point de rupture d'une traverse, je n'ai pas besoin d'engager un 68 ingénieur en calcul de structures ; je peux télécharger un logiciel 69 d'analyse par la « méthode des éléments finis » et simuler le stress de la 70 structure jusqu'à ce qu'elle cède. Je n'ai pas besoin d'aller au musée pour 71 voir les fractales de mon voisin ; je peux les mettre tout simplement sur 72 mon écran – après les avoir téléchargées, bien sûr. 73 </p> 74 <p> 75 C'est un changement spectaculaire. 76 </p> 77 78 <h3 id="SEC3">Des logiciels verrouillés : l'avenir ?</h3> 79 <p> 80 Voilà ce qu'était en général la nature des applications informatiques, 81 jusqu'à récemment. Mais maintenant, nous avons le web, et les gens parlent 82 beaucoup d'ordinateurs intégrés, spécifiques d'une application. Soudain, on 83 peut fournir des applications comme on le faisait auparavant, mais on peut 84 verrouiller le logiciel – les idées – dans des lieux et des objets. 85 </p> 86 <p> 87 Par exemple, j'ai un cédérom qui contient l'ensemble des listings 88 téléphoniques américains. Avec suffisamment de temps et d'expertise, je peux 89 extraire ces listings et les mettre sur un site web (j'ai d'abord besoin de 90 faire de la rétroingénierie sur la structure de la base de données dans 91 laquelle ils sont stockés). Je peux exécuter des tests de corrélation pour 92 voir si des personnes portant un certain nom ont une répartition spatiale 93 plus biaisée que les autres à l'intérieur d'une ville (ce qui indiquerait 94 qu'elles vivent près de leur famille, peut-être, ou que la ville est 95 partagée en communautés). Je peux trouver l'orthographe du prénom Cathy qui 96 est la plus populaire (Kathy ? Cathi ?) et je peux voir si le choix de 97 l'orthographe est corrélé avec le nom de famille. 98 </p> 99 <p> 100 Il y a également plusieurs sites web qui contiennent les mêmes listings 101 téléphoniques, ou des versions plus récentes. Je ne peux rien faire de tout 102 cela avec ces sites web, car les listings téléphoniques – une idée – sont 103 verrouillés dans le site web – un lieu, ou une chose, cela dépend du point 104 de vue. 105 </p> 106 <p> 107 Une autre méthode est de verrouiller l'information dans des 108 objets. L'algorithme Skipjack de la <abbr title="National Security 109 Agency">NSA</abbr> a été classé secret il y a plusieurs années ; des 110 implémentations sont largement disponibles, mais seulement sur des 111 équipements spéciaux protégés. Ceci a permis de les déployer largement 112 derrière le rideau de fer qui entoure la recherche secrète, et ils 113 comptaient aussi le déployer largement dans le monde extérieur (jusqu'ici, 114 je suis de l'autre côté du rideau). Récemment, les événements les ont forcés 115 à distribuer des implémentations logicielles de Skipjack ; ils l'ont donc 116 déclassifié. Voir <a 117 href="https://www.schneier.com/crypto-gram/archives/1998/0715.html#skip">schneier.com 118 [archivé]</a> pour plus de détails. 119 </p> 120 121 <h3 id="SEC4">Pourquoi je n'aime pas cela</h3> 122 <p> 123 Posséder mon propre annuaire téléphonique me donne plus de liberté. D'un 124 autre côté, cela nécessite que j'installe un logiciel sur ma machine, ce qui 125 lui donne un certain degré de contrôle sur mon ordinateur. Dans ce cas 126 particulier, le logiciel fonctionne sous Windows 95, c'est pourquoi il exige 127 un contrôle total sur ma machine. Donc, c'est en fait beaucoup plus commode 128 pour moi de me rendre simplement sur la page web et de remplir le formulaire 129 pour trouver le numéro de téléphone de quelqu'un. 130 </p> 131 <p> 132 De plus, l'information stockée dans les objets est beaucoup plus pratique 133 que l'information stockée dans du logiciel ; un équipement dédié est souvent 134 beaucoup plus facile à utiliser qu'un ordinateur polyvalent. C'est pourquoi 135 beaucoup d'analystes prévoient une diminution de l'utilisation d'ordinateurs 136 polyvalents en faveur d'équipements dédiés. 137 </p> 138 <p> 139 Je suis quelque peu inquiet de cette tendance. J'aime me servir 140 d'ordinateurs polyvalents – bien que j'admette qu'ils soient souvent plus 141 difficiles à utiliser. J'aime la liberté qu'ils me donnent. L'ordinateur est 142 juste une extension de mon esprit. 143 </p> 144 <p> 145 Les sites web et les équipements dédiés ne sont pas comme cela. Ils ne me 146 donnent pas les mêmes libertés que les ordinateurs. Si la tendance se 147 confirme, de plus en plus de choses que j'effectue aujourd'hui avec mon 148 ordinateur seront faites par des équipements dédiés et des serveurs 149 distants. 150 </p> 151 <p> 152 Que signifie la liberté logicielle dans un tel environnement ? Il n'est 153 certainement pas mauvais en soi de faire tourner un serveur web sans 154 proposer mon logiciel et mes bases de données en téléchargement (quand bien 155 même, il ne serait pas possible pour la plupart des gens de les 156 télécharger ; le serveur de brevets d'IBM s'appuie sur une base de données 157 de plusieurs téraoctets). 158 </p> 159 <p> 160 Je crois que les logiciels – et particulièrement les logiciels open source – 161 ont la capacité de donner aux particuliers un contrôle nettement plus 162 important sur leur propre vie, car ils consistent en idées et non pas en 163 personnes, en lieux ou en objets. La tendance à l'utilisation d'équipements 164 dédiés et de serveurs distants pourrait renverser la situation. 165 </p> 166 <p> 167 Quel est l'intérêt d'avoir un logiciel libre gravé dans une ROM ? Un 168 logiciel est-il encore libre si je dois décortiquer une ROM pour lire le 169 code source et le graver dans une nouvelle ROM pour faire fonctionner une 170 version modifiée ? Qu'est-ce que cela signifie d'avoir un logiciel libre 171 exécutant une application accessible à distance sur un serveur web ? Même 172 avec les meilleures intentions il devient difficile, avec ces technologies, 173 de donner aux utilisateurs la liberté dont ils bénéficient avec les PC. 174 </p> 175 176 <h3 id="SEC5">Comment le combattre</h3> 177 <p> 178 Il est plus cher d'acheter un nouvel équipement que de télécharger un 179 logiciel et de l'installer sur ma machine. C'est pourquoi les gens 180 n'utiliseront pas les équipements dédiés s'ils ne donnent pas d'avantages. 181 </p> 182 <p> 183 Mais ils donnent vraiment des avantages. Ils sont <strong>vraiment</strong> 184 plus faciles à utiliser que les ordinateurs polyvalents. Un bouton pour 185 chaque fonction ; pas de mode spécial dans lequel les boutons font autre 186 chose, ou rien du tout. Un affichage pour chaque variable d'état ; vous 187 n'avez pas à cliquer sur des objets pour les rendre visibles. Je ne pense 188 pas que ce soit une limitation inhérente aux ordinateurs polyvalents, mais 189 plutôt une limitation de leur état actuel. 190 </p> 191 <p> 192 Et autre chose, ils fonctionnent, tout simplement. Souvent ce n'est pas le 193 cas des ordinateurs polyvalents, particulièrement quand ils fonctionnent 194 avec des systèmes d'exploitation de Microsoft. Même dans le meilleur des 195 cas, vous devez toujours perdre du temps à faire des choses qui n'ont rien à 196 voir avec ce que vous voulez faire – taper une lettre ou autre. Plus 197 généralement, vous devez cliquer ici ou là pendant une dizaine de 198 secondes. Au pire, vous devez réinstaller Windows et l'application, 199 reconfigurer des périphériques et réinstaller leurs pilotes avant de faire 200 quoi que ce soit d'autre. 201 </p> 202 <p> 203 Un troisième gros problème, c'est qu'ils nécessitent l'installation de 204 logiciels. Si je veux commencer à utiliser ma machine pour écrire des 205 courriels d'une autre manière, je dois installer un logiciel de 206 messagerie. Bien que ce soit sensiblement moins cher que d'acheter un 207 équipement dédié aux courriers électroniques, c'est considérablement moins 208 pratique, plus intimidant et plus déroutant (c'est ce que je me suis laissé 209 dire). Et cela prend également plus de temps. 210 </p> 211 <p> 212 Si les ordinateurs polyvalents veulent survivre à l'assaut des petits 213 boîtiers bon marché, ils devront devenir aussi faciles à utiliser et aussi 214 fiables que ces équipements dédiés, et il devra être aussi simple d'y 215 installer des logiciels. Cela nécessite un environnement totalement 216 différent de celui dont nous disposons sur nos ordinateurs de bureau 217 aujourd'hui ; sans surprise, GNU/Linux est le système qui s'en rapproche le 218 plus ; plus que tout autre que j'aie essayé (Squeak pourrait même être 219 mieux, mais je ne l'ai pas encore essayé). Mais GNU/Linux est incroyablement 220 loin de compte. Cela nécessitera des équipements différents aussi bien que 221 des logiciels différents. 222 </p> 223 <p> 224 Les avantages des serveurs distants sont similaires : facilité d'utilisation 225 grâce aux interfaces uniformes via un navigateur web, « ça marche sans 226 histoire », et pas d'installation – on les utilise, c'est tout. Mais ils ont 227 aussi d'autres avantages : ils peuvent fournir des services qui nécessitent 228 d'importantes capacités de stockage ou de puissance de calcul, qui ne 229 peuvent raisonnablement pas être fournies par votre machine, à moins de 230 dépenser des fortunes (télécharger la base de données d'AltaVista chaque 231 jour serait un moyen vraiment inefficace de faire des recherches sur le 232 web). 233 </p> 234 <p> 235 Je pense que ces avantages supplémentaires sont probablement impossibles à 236 surmonter pour le moment, bien que je sois intéressé par la recherche sur la 237 distribution entre de nombreuses machines de tâches nécessitant une grande 238 capacité de calcul. 239 </p> 240 </div> 241 242 <div class="translators-notes"> 243 244 <!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't have notes.--> 245 </div> 246 </div> 247 248 <!-- for id="content", starts in the include above --> 249 <!--#include virtual="/server/footer.fr.html" --> 250 <div id="footer" role="contentinfo"> 251 <div class="unprintable"> 252 253 <p>Veuillez envoyer les requêtes concernant la FSF et GNU à <<a 254 href="mailto:gnu@gnu.org">gnu@gnu.org</a>>. Il existe aussi <a 255 href="/contact/">d'autres moyens de contacter</a> la FSF. Les liens 256 orphelins et autres corrections ou suggestions peuvent être signalés à 257 <<a href="mailto:webmasters@gnu.org">webmasters@gnu.org</a>>.</p> 258 259 <p> 260 <!-- TRANSLATORS: Ignore the original text in this paragraph, 261 replace it with the translation of these two: 262 263 We work hard and do our best to provide accurate, good quality 264 translations. However, we are not exempt from imperfection. 265 Please send your comments and general suggestions in this regard 266 to <a href="mailto:web-translators@gnu.org"> 267 268 <web-translators@gnu.org></a>.</p> 269 270 <p>For information on coordinating and contributing translations of 271 our web pages, see <a 272 href="/server/standards/README.translations.html">Translations 273 README</a>. --> 274 Merci d'adresser vos commentaires sur les pages en français à <<a 275 href="mailto:trad-gnu@april.org">trad-gnu@april.org</a>>, et sur les 276 traductions en général à <<a 277 href="mailto:web-translators@gnu.org">web-translators@gnu.org</a>>. Si 278 vous souhaitez y contribuer, vous trouverez dans le <a 279 href="/server/standards/README.translations.html">guide de traduction</a> 280 les infos nécessaires.</p> 281 </div> 282 283 <p>Ce texte est dans le domaine public.</p> 284 285 <!--#include virtual="/server/bottom-notes.fr.html" --> 286 <div class="translators-credits"> 287 288 <!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't want credits.--> 289 Traduction : Cédric Corazza.<br /> Révision : <a 290 href="mailto:trad-gnu@april.org">trad-gnu@april.org</a></div> 291 292 <p class="unprintable"><!-- timestamp start --> 293 Dernière mise à jour : 294 295 $Date: 2021/10/01 16:02:44 $ 296 297 <!-- timestamp end --> 298 </p> 299 </div> 300 </div> 301 <!-- for class="inner", starts in the banner include --> 302 </body> 303 </html>