greve-clown.html (23558B)
1 <!--#set var="ENGLISH_PAGE" value="/philosophy/greve-clown.en.html" --> 2 3 <!--#include virtual="/server/header.fr.html" --> 4 <!-- Parent-Version: 1.96 --> 5 <!-- This page is derived from /server/standards/boilerplate.html --> 6 <!--#set var="TAGS" value="speeches" --> 7 8 <!-- This file is automatically generated by GNUnited Nations! --> 9 <title>Histoire et philosophie du projet GNU - Projet GNU - Free Software 10 Foundation</title> 11 12 <!-- top-addendum is disabled because the original text was written in German 13 rather than in English, which is clearly stated in the article itself --> 14 <!--#set var="DISABLE_TOP_ADDENDUM" value="yes" --> 15 <!--#include virtual="/philosophy/po/greve-clown.translist" --> 16 <!--#include virtual="/server/banner.fr.html" --> 17 <!--#include virtual="/philosophy/ph-breadcrumb.fr.html" --> 18 <!--GNUN: OUT-OF-DATE NOTICE--> 19 <!--#include virtual="/server/top-addendum.fr.html" --> 20 <div class="article reduced-width"> 21 <h2>Histoire et philosophie du projet GNU</h2> 22 23 <address class="byline">Georg C. F. Greve <a href="mailto:greve@gnu.org"><greve@gnu.org></a></address> 24 25 <div class="infobox"> 26 <p>Traduction d'un discours donné en allemand au CLOWN <i>(CLuster Of Working 27 Nodes)</i>, un projet de grappe de 512 machines sous Debian GNU/Linux à 28 l'université de Paderborn (Allemagne), le 5 décembre 1998.</p> 29 30 <p>La traduction en français a été faite à partir de l'<a 31 href="/philosophy/greve-clown.de.html">original en allemand</a>, avec 32 quelques vérifications sur la version anglaise. Reportez-vous si possible à 33 l'original.</p> 34 </div> 35 <hr class="thin" /> 36 37 <div class="introduction" role="complementary"> 38 <p><em>Note de l'auteur : En traduisant ce texte [en anglais], j'ai essayé de 39 rester aussi près que possible du discours que j'avais fait en 40 Allemagne. Reconstruire les phrases allemandes pour les transformer en un 41 anglais correct a demandé un certain travail ; je voudrais remercier mon 42 colocataire et ami Doug Chapin, qui est d'origine américaine, de m'avoir 43 aidé à traduire quelques mots et expressions. La traduction n'arrivera 44 jamais à transmettre les mêmes émotions et implications que le discours, 45 mais je pense que nous en sommes très proches…</em></p> 46 </div> 47 <p> 48 En préparant ce discours, j'ai lu pas mal de documents et parlé avec un 49 certain nombre de personnes. Il m'est ainsi apparu que même les gens dont le 50 travail est issu plus ou moins directement du projet GNU ne réalisent pas du 51 tout sa signification. J'ai l'impression que, dans l'excitation du renouveau 52 que nous vivons aujourd'hui, une partie de la conscience de ces racines a 53 disparu. Ce soir, j'espère pouvoir vous faire redécouvrir un certain nombre 54 de ces racines.</p> 55 56 <p> 57 L'origine se situe quelque part entre la fin des années 70 et le début des 58 années 80, quand l'industrie du logiciel est devenue ce que nous considérons 59 aujourd'hui comme allant de soi. Au début de la concurrence, les entreprises 60 ont choisi comme stratégie de survie d'accaparer le code. Pour essayer de 61 justifier la légalité de cette pratique, elles ont créé des expressions 62 comme « piratage informatique », qui suggèrent que la copie fait perdre 63 quelque chose. Les gens ont été forcés de se soumettre à des contrats de 64 licence qui les empêchaient de rendre les programmes accessibles à qui que 65 ce soit.</p> 66 67 <p> 68 Quand un ami vous demandait la permission de copier un de vos programmes, 69 vous étiez placé devant un dilemme. La copie ne lèse personne, car le 70 programme ne se détériore pas au cours du processus de copie… Vous 71 auriez perdu beaucoup plus s'il vous avait demandé de lui passer le sel, car 72 deux personne ne peuvent pas se servir en même temps. La politique de ces 73 entreprises a forcé les gens à <em>choisir</em> entre légalité et amitié.</p> 74 75 <p> 76 Cela a énervé beaucoup de gens, dont la plupart ont continué malgré tout à 77 faire des copies. Ils les faisaient souvent avec de très mauvaises excuses, 78 qui servaient principalement à apaiser la mauvaise conscience que les 79 entreprises suscitaient en eux par leur choix de mots. La meilleure excuse 80 était probablement « si je l'utilisais plus souvent, alors je 81 l'achèterais. » Cette phrase, quiconque a dû un jour s'en remettre à un 82 logiciel privateur <a id="TransNote1-rev" 83 href="#TransNote1"><sup>1</sup></a> se l'est sûrement déjà dite au moins une 84 fois.</p> 85 86 <p> 87 Un homme, cependant, a trouvé cette situation insupportable. Habitué à la 88 liberté et à l'utilisation responsable des opportunités des premiers jours, 89 « paradisiaques » selon ses propres termes, Richard Stallman a développé le 90 concept d'un système entièrement libre au début des années 80. Très vite, il 91 est apparu que ce nouveau système serait compatible avec Unix et l'enfant 92 fut baptisé (les acronymes récursifs étant à l'époque très en vogue) GNU, ce 93 qui signifie <i>GNU's Not Unix</i> (GNU N'est pas Unix). Stallman a 94 rassemblé quelques personnes fascinées tout autant que lui par la 95 perspective d'un système libre et a fondé la <i>Free Software Foundation</i> 96 (Fondation pour le logiciel libre), dont il est encore aujourd'hui 97 président.</p> 98 99 <p> 100 Puisqu'un système Unix a besoin en premier lieu d'un large ensemble de 101 composants, il devint évident que ces derniers constitueraient la première 102 étape vers un système entièrement libre. La FSF travailla donc à l'écriture 103 de ces programmes, et au début des années 90 le système GNU (à l'exception 104 du noyau) était complet. Le noyau GNU – projet dénommé « Hurd » – a une 105 architecture extrêmement ambitieuse et son développement s'est révélé très 106 lent et laborieux. À ce moment-là heureusement, Linus Torvalds était en 107 train de tester le premier noyau Linux, et quand il a vu le travail déjà 108 accompli par la FSF il a mis son noyau sous la GNU <abbr title="General 109 Public License">GPL</abbr> (licence publique générale GNU) et en a fait le 110 noyau du système GNU.</p> 111 112 <p> 113 La suite de l'histoire n'a pas besoin d'être racontée, puisque la plupart 114 d'entre nous l'avons vécue.</p> 115 116 <p> 117 J'ai dit précédemment que Richard Stallman a imaginé le concept de logiciel 118 libre. Ce que je n'ai cependant pas développé est la philosophie qui le 119 sous-tend.</p> 120 121 <p> 122 Dans l'expression <i>Free Software</i> (logiciel libre), <i>free</i> ne se 123 réfère pas au prix mais à la « liberté ».<a id="TransNote2-rev" 124 href="#TransNote2"><sup>2</sup></a> Ce concept ne va pas sans poser quelques 125 problèmes et certains théoriciens du mouvement (comme Éric Raymond) ont ces 126 derniers temps commencé à parler d'« open source », car « liberté » sonne 127 désagréablement aux oreilles de la plupart des gens. Liberté sonne comme 128 « rendre le monde meilleur » et comme « incertitude », donc comme 129 « changement » ; et le changement fait peur à beaucoup de gens. Pour 130 endormir cette peur, d'autres licences ont été inventées pour le logiciel 131 libre. Elles sont censées rendre le concept plus digeste pour ces personnes 132 et ne pas effrayer l'industrie.</p> 133 134 <p> 135 Mais c'est précisément la raison pour laquelle le projet GNU rejette le 136 terme « open source ». Nous pensons qu'il est plus sensé de rassurer les 137 gens sur l'idée originale, plutôt que d'affaiblir le concept. C'est 138 seulement quand les utilisateurs et les entreprises auront pris conscience 139 de l'importance de la liberté que sera évité un retour en arrière vers 140 l'ancien mode de pensée.</p> 141 142 <p> 143 La philosophie du projet GNU est que <em>chacun</em> devrait avoir le droit 144 d'utiliser un programme, de le copier et de l'adapter à ses propres 145 besoins. La <em>seule</em> restriction qu'applique la licence GNU GPL est 146 que <em>PERSONNE</em> n'a le droit de retirer cette liberté à d'autres.</p> 147 148 <p> 149 Quand un auteur place son code sous la GNU GPL, la liberté devient 150 indissociable de son programme. C'est naturellement une épine dans le pied 151 de nombreuses entreprises, puisque cela les empêche de modifier le code pour 152 ensuite le vendre en tant que logiciel privateur. Tant qu'il y aura des gens 153 qui rêveront de s'enrichir rapidement, c'est cette liberté qui empêchera les 154 entreprises comme Microsoft de corrompre le développement futur de notre 155 système.</p> 156 157 <p> 158 L'argument de loin le plus courant contre la philosophie GNU est que le 159 logiciel serait la « propriété intellectuelle » du programmeur et que ce 160 serait son droit de pouvoir décider à quel prix le programme doit être 161 distribué. Cet argument est très compréhensible par la plupart des gens, 162 puisqu'il suit précisément la façon de penser qui nous a été inculquée 163 durant les vingt dernières années.</p> 164 165 <p> 166 La réalité est toutefois différente. Les personnes vivant uniquement de la 167 vente de logiciel écrit par leurs soins sont l'exception. D'habitude les 168 programmeurs concèdent leurs droits de manière contractuelle à une 169 entreprise, qui gagne ensuite de l'argent en limitant l'accès à ce 170 programme. C'est donc en réalité l'entreprise qui possède les droits du 171 programme et décide de son prix, pas le programmeur.</p> 172 173 <p> 174 Si un avocat développe une défense particulièrement intelligente, il ne peut 175 pas ensuite la revendiquer comme sa « propriété intellectuelle » ; sa 176 méthode est disponible pour tous. Pourquoi acceptons-nous si volontiers la 177 notion que chaque ligne de code (peu importe qu'elle soit sans originalité 178 ou bâclée) soit si unique et si extraordinairement personnelle ? La folie du 179 contrôle va aujourd'hui si loin que les gènes humains peuvent être brevetés 180 (mais habituellement pas par ceux qui les « utilisent »). Doit-on vraiment 181 accepter que <em>tout</em> puisse faire l'objet d'un brevet et d'une 182 licence ?</p> 183 184 <p> 185 C'est précisément cette question qui représente l'un des points-clés du 186 projet GNU. Imaginons simplement qu'il n'y ait aucun droit sur des logiciels 187 brevetés, ou que breveter un logiciel ne soit pas habituel car tout le monde 188 publierait ses programmes sous la GNU GPL.</p> 189 190 <p> 191 On pourrait se servir de solutions existantes à des problèmes courants 192 auxquels on devait auparavant trouver de nouvelles solutions, encore et 193 encore. Personne ne perdrait jamais plus son temps à travailler sur les 194 mêmes problèmes des douzaines de fois. Les programmeurs pourraient explorer 195 de nouvelles voies et résoudre de nouveaux problèmes. Quand un groupe 196 d'utilisateurs aurait absolument besoin d'une nouvelle fonctionnalité dans 197 un programme, il lui suffirait de trouver un programmeur pour la mettre en 198 œuvre. Libérés des limitations des licences et de l'argent, ils ne 199 tiendraient plus compte que de deux éléments pour le développement d'un 200 programme : la demande, et la qualité.</p> 201 202 <p> 203 À propos de qualité : pour les entreprises, il devient de plus en plus clair 204 aujourd'hui que l'accès des utilisateurs au code source a un énorme 205 avantage. Dit simplement : plus d'yeux voient plus de choses. Des solutions 206 qui apparaissent inimaginables à certains sont évidentes pour 207 d'autres. Grâce à cet avantage, le logiciel libre est souvent meilleur que 208 son pendant privateur. Pourtant, une tendance se développe aujourd'hui qui 209 consiste, certes, à donner à l'utilisateur un droit de regard sur le code 210 source, mais à ne lui accorder aucun autre droit. Il doit sagement renvoyer 211 ses améliorations à l'entreprise, qui ainsi améliore son produit. Quasiment 212 une gigantesque division de développement bénévole. Si nous ne faisons pas 213 attention <em>aujourd'hui</em> et que nous ne défendons pas nos droits au 214 logiciel libre, il se peut que, dans 5 ans, nous devions payer pour obtenir 215 une version développée avec notre propre correctif.</p> 216 217 <p> 218 Le concept du logiciel en tant que « propriété intellectuelle » porte en lui 219 le germe sa propre chute (veuillez pardonner le pathos de cette 220 phrase). Aussi longtemps que nous accepterons ce concept, nous accepterons 221 également le danger qu'une nouvelle entreprise essaie de s'approprier le 222 contrôle. Microsoft <em>n'est pas</em> le mal personnifié, comme ont l'air 223 de le penser certains. Microsoft est la <em>conséquence naturelle</em> d'un 224 système globalement accepté.</p> 225 226 <p> 227 La peur de scier la branche sur laquelle on est assis est également 228 largement répandue, mais néanmoins complètement irrationnelle. De meilleurs 229 programmes amènent plus d'utilisateurs qui ont d'autres besoins, de 230 nouvelles idées, et ainsi créent une nouvelle demande. La structure va se 231 modifier afin de s'adapter à la nouvelle donne, mais il y aura plutôt plus 232 de travail que moins, le travail deviendra moins routinier et donc plus 233 intéressant.</p> 234 235 <p> 236 Enfin, il y a la peur assez répandue du manque de reconnaissance. Eh bien, 237 la reconnaissance que les figures de proue des différentes philosophies 238 reçoivent parle d'elle-même. Pour ma part, je préférerais être aussi 239 respecté que Linus Torvalds ou Richard Stallman, plutôt que d'avoir la 240 réputation de Bill Gates.</p> 241 242 <p> 243 Je le reconnais, tout cela a une teinte d'idéalisme et d'amélioration du 244 monde, mais une grande partie des idées qui ont vraiment fait bouger ce 245 monde étaient empreintes du souhait de le rendre un petit peu meilleur.</p> 246 247 <p> 248 Et pour mettre les choses au clair : non, le projet GNU n'est pas contre le 249 capitalisme ou les entreprises en général, ni contre les entreprises de 250 développement de logiciel en particulier. Nous ne souhaitons pas non plus 251 limiter la possibilité de faire du profit, bien au contraire. Chaque 252 entreprise sera tenue de faire le plus d'argent possible grâce au 253 logiciel… tant qu'elle s'en tiendra aux principes du logiciel 254 libre. Plus ces entreprises gagneront d'argent, plus elles pourront investir 255 dans le développement de nouveaux logiciels. Nous ne voulons pas faire 256 disparaître le marché mais l'adapter à l'époque actuelle.</p> 257 258 <p> 259 Une petite remarque sur les principes de base : naturellement une 260 documentation libre fait partie du logiciel libre. Cela a peu de sens de 261 libérer le successeur du livre, le logiciel, et en même temps d'accepter un 262 contrôle sur son équivalent numérique. La documentation libre est tout aussi 263 importante que le logiciel libre lui-même.</p> 264 265 <p> 266 Quelqu'un a peut-être qualifié ma déclaration que nous voulons « adapter le 267 marché à l'époque actuelle » de figure de rhétorique ; pourtant c'est un 268 point capital de la philosophie GNU : l'époque pendant laquelle les 269 logiciels n'étaient intéressants que pour une poignée de dingues 270 <i>[freaks]</i> et pour les grandes entreprises est révolue depuis 271 longtemps. Aujourd'hui, logiciel signifie accès à l'information. Un système 272 qui limite la disponibilité du logiciel, et par conséquent l'accessibilité 273 de l'information, <em>doit</em> être remis en question.</p> 274 275 <p> 276 Quand Éric Raymond a publié le « document de Halloween », il a déclenché 277 des sentiments allant de l'euphorie à la paranoïa. Pour ceux qui ne l'ont 278 pas lu, il s'agit d'une étude interne de Microsoft dans laquelle sont 279 discutées les forces et faiblesses du logiciel libre en général, et de Linux 280 en particulier. L'auteur arrive à la conclusion que Microsoft n'a que deux 281 possibilités d'échapper à cette menace.</p> 282 283 <p> 284 La première est la création de nouveaux protocoles (ou la modification 285 d'anciens) qui, dorénavant, ne seraient pas documentés du tout, ou bien très 286 mal. Ainsi, seuls les ordinateurs fonctionnant sous Windows pourraient 287 disposer d'une implémentation fonctionnelle de ces protocoles.</p> 288 289 <p> 290 Un exemple d'application de cette tactique est la série « Cxi » des 291 imprimantes HP, qui ont été mises sur le marché à des prix imbattables en 292 tant qu'« imprimantes Windows ». Les spécifications ne furent divulguées 293 qu'à Microsoft, pour que ces imprimantes ne puissent être utilisées par 294 aucun autre système d'exploitation.</p> 295 296 <p> 297 Un « vendeur spécialisé » m'a expliqué que « pour Windows » signifiait que 298 l'imprimante aurait besoin d'une mémoire particulière dont ne disposerait 299 que Windows et qu'ainsi il était impossible de l'utiliser sous 300 Linux. Naturellement, cela embrouille tout utilisateur ordinaire, ce qui 301 m'amène directement à la deuxième tactique décrite.</p> 302 303 <p> 304 Elle est habituellement abrégée en « <abbr title="Fear Uncertainty 305 Doubt">FUD</abbr> » (peur, incertitude et doute) et a été utilisée bien 306 avant Microsoft, par IBM. L'idée est simple : une fois qu'une personne a été 307 suffisamment désorientée, elle n'ose plus prendre <em>aucune</em> décision 308 et s'accroche à sa position actuelle. C'est du moins l'idée.</p> 309 310 <p> 311 De tout temps, l'éducation a été l'ennemie de la superstition. Pour ne pas 312 gêner le courant d'éducation entre nous, nous ne devons pas nous laisser 313 diviser.</p> 314 315 <p> 316 La division la plus évidente de ces derniers temps se situe dans la 317 distinction dont j'ai parlé précédemment entre l'« open source » et le 318 « logiciel libre ». Garder séparés les deux concepts est souvent difficile, 319 même pour les initiés, et il est difficile de comprendre la différence sans 320 se replacer dans le contexte historique. Comme c'est un point central, je 321 voudrais encore m'y attarder un peu.</p> 322 323 <p> 324 Après l'achèvement du système GNU par l'inclusion du noyau Linux, un système 325 libre complet, puissant et fonctionnel devenait soudain disponible. Cela 326 devait inévitablement, tôt ou tard, attirer l'attention du public.</p> 327 328 <p> 329 Quand cette attention s'est manifestée, de nombreuses entreprises ont été 330 déconcertées par le mot « libre ». Elles l'ont immédiatement associé à 331 « gratuit », ce qui pour elles signifiait « sans profit ». Quand on a tenté 332 de leur expliquer que « libre » signifiait en fait « liberté » et non pas 333 « gratuité », l'idée était déjà devenue définitivement suspecte pour 334 l'industrie.</p> 335 336 <p> 337 De cette confusion est très rapidement née l'idée d'éviter à tout prix les 338 mots « libre » et « liberté ». L'expression « open source » était née.</p> 339 340 <p> 341 Effectivement, il est certainement plus facile de vendre l'idée en parlant 342 d'« open source » plutôt que de « logiciel libre ». Mais cela conduit aussi 343 à ce que les « nouveaux » n'aient plus aucune notion de ce qu'était 344 réellement l'idée de base. Cela a divisé le mouvement et conduit à des 345 guerres de tranchées extrêmement improductives, dans lesquelles beaucoup 346 d'énergie créatrice a été gaspillée.</p> 347 348 <p> 349 Qu'un plus grand public soit intéressé ne signifie pas qu'il soit nécessaire 350 de moins parler de la philosophie qui sous-tend le mouvement. Au contraire, 351 plus il y a de personnes et d'entreprises qui ne comprennent pas que cette 352 liberté est aussi dans leur propre intérêt, plus nous devons en parler. La 353 liberté du logiciel apporte un énorme potentiel à chacun d'entre nous, 354 entreprise comme utilisateur.</p> 355 356 <p> 357 Le but n'est pas de remplacer le capitalisme ni de détruire des 358 entreprises. Nous voulons adapter l'utilisation du logiciel aux nécessités 359 du XXIe siècle pour le bénéfice de tous. C'est le cœur du projet GNU.</p> 360 361 <p> 362 Chacun de nous peut y participer, que ce soit sous la forme d'un programme, 363 d'une documentation, ou simplement en expliquant à d'autres personnes qu'il 364 existe une autre manière de régler les choses.</p> 365 366 <p> 367 Il est particulièrement important de faire comprendre aux entreprises que le 368 logiciel libre <em>n'est pas une menace</em>, mais bien une 369 chance. Naturellement cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais quand 370 les possibilités et les perspectives apparaîtront clairement à toutes les 371 personnes impliquées, nous pourrons tous en profiter. Donc si vous 372 travaillez vous-même dans une entreprise de logiciel, familiarisez-vous avec 373 ce thème, discutez-en avec vos amis et collègues. Et n'essayez pas de les 374 « convertir » (je sais que malheureusement la plupart d'entre nous ont 375 tendance à le faire). Les arguments parlent d'eux-mêmes. Donnez-leur le 376 temps, laissez-les calmement se pencher sur le concept de liberté et se 377 l'approprier. Montrez-leur que ce n'est pas quelque chose qu'ils doivent 378 redouter.</p> 379 380 <p> 381 J'espère que j'ai réussi à vous transmettre cette philosophie, ou du moins à 382 amener l'un ou l'autre d'entre vous à réfléchir. Si vous avez des questions 383 ou envie de discuter, je reste volontiers ce soir à votre disposition. Sinon 384 je nous souhaite à tous une soirée très intéressante. Merci beaucoup.</p> 385 </div> 386 387 <div class="translators-notes"> 388 389 <!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't have notes.--> 390 <hr /><b>Notes de traduction</b><ol> 391 <li><a id="TransNote1" href="#TransNote1-rev" 392 class="nounderline">↑</a> 393 Autre traduction de <i>proprietary</i>: propriétaire.</li> 394 <li><a id="TransNote2" href="#TransNote2-rev" 395 class="nounderline">↑</a> 396 En anglais, le mot <i>free</i> veut dire « libre », mais aussi « gratuit », 397 d'où la confusion possible.</li> 398 </ol></div> 399 </div> 400 401 <!-- for id="content", starts in the include above --> 402 <!--#include virtual="/server/footer.fr.html" --> 403 <div id="footer" role="contentinfo"> 404 <div class="unprintable"> 405 406 <p>Veuillez envoyer les requêtes concernant la FSF et GNU à <<a 407 href="mailto:gnu@gnu.org">gnu@gnu.org</a>>. Il existe aussi <a 408 href="/contact/">d'autres moyens de contacter</a> la FSF. Les liens 409 orphelins et autres corrections ou suggestions peuvent être signalés à 410 <<a href="mailto:webmasters@gnu.org">webmasters@gnu.org</a>>.</p> 411 412 <p>Merci d'envoyer vos commentaires sur ce texte à Georg Greve <a 413 href="mailto:greve@gnu.org"><greve@gnu.org></a>.</p> 414 415 <p> 416 <!-- TRANSLATORS: Ignore the original text in this paragraph, 417 replace it with the translation of these two: 418 419 We work hard and do our best to provide accurate, good quality 420 translations. However, we are not exempt from imperfection. 421 Please send your comments and general suggestions in this regard 422 to <a href="mailto:web-translators@gnu.org"> 423 424 <web-translators@gnu.org></a>.</p> 425 426 <p>For information on coordinating and contributing translations of 427 our web pages, see <a 428 href="/server/standards/README.translations.html">Translations 429 README</a>. --> 430 Merci d'adresser vos commentaires sur les pages en français à <<a 431 href="mailto:trad-gnu@april.org">trad-gnu@april.org</a>>, et sur les 432 traductions en général à <<a 433 href="mailto:web-translators@gnu.org">web-translators@gnu.org</a>>. Si 434 vous souhaitez y contribuer, vous trouverez dans le <a 435 href="/server/standards/README.translations.html">guide de traduction</a> 436 les infos nécessaires.</p> 437 </div> 438 439 <p>Copyright © 1998 Georg C. F. Greve</p> 440 441 <p id="Permission">La reproduction exacte et la distribution de copies intégrales de cette 442 transcription sont permises, pourvu le copyright et la présente licence y 443 figurent.</p> 444 445 <!--#include virtual="/server/bottom-notes.fr.html" --> 446 <div class="translators-credits"> 447 448 <!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't want credits.--> 449 Traduction : Marc de Maillard<br /> Révision : <a 450 href="mailto:trad-gnu@april.org">trad-gnu@april.org</a></div> 451 452 <p class="unprintable"><!-- timestamp start --> 453 Dernière mise à jour : 454 455 $Date: 2021/11/05 15:00:47 $ 456 457 <!-- timestamp end --> 458 </p> 459 </div> 460 </div> 461 <!-- for class="inner", starts in the banner include --> 462 </body> 463 </html>