taler-merchant-demos

Python-based Frontends for the Demonstration Web site
Log | Files | Refs | Submodules | README | LICENSE

dat.html (24554B)


      1 <!--#set var="ENGLISH_PAGE" value="/philosophy/dat.en.html" -->
      2 
      3 <!--#include virtual="/server/header.fr.html" -->
      4 <!-- Parent-Version: 1.96 -->
      5 <!-- This page is derived from /server/standards/boilerplate.html -->
      6 <!--#set var="TAGS" value="essays cultural funding" -->
      7 <!--#set var="DISABLE_TOP_ADDENDUM" value="yes" -->
      8 
      9 <!-- This file is automatically generated by GNUnited Nations! -->
     10 <title>La bonne façon de taxer les cassettes audio-numériques - Projet GNU - Free
     11 Software Foundation</title>
     12 
     13 <!--#include virtual="/philosophy/po/dat.translist" -->
     14 <!--#include virtual="/server/banner.fr.html" -->
     15 <!--#include virtual="/philosophy/ph-breadcrumb.fr.html" -->
     16 <!--GNUN: OUT-OF-DATE NOTICE-->
     17 <!--#include virtual="/server/top-addendum.fr.html" -->
     18 <div class="article reduced-width">
     19 
     20 <h2>La bonne façon de taxer les cassettes audio-numériques</h2>
     21 
     22 <address class="byline">par <a href="https://www.stallman.org/">Richard Stallman</a></address>
     23 
     24 <div class="infobox">
     25 <p><em>[Cet article ne concerne pas le logiciel, du moins pas directement. Il
     26 concerne la question parallèle du partage de la musique.]</em></p>
     27 
     28 <p><em>[Cet article a été publié initialement dans le magazine
     29 <cite>Wired</cite> en 1992 ; au lieu de modifier le texte, j'ai ajouté des
     30 notes, entre crochets et avec italiques ou autre mise en relief.]</em></p>
     31 
     32 <p><em>[L'article original s'intéressait au problème (alors hypothétique) du
     33 partage de la musique au moyen des enregistreurs audio numériques (qui
     34 venaient d'apparaître sur le marché), puisque c'était ce que cette
     35 proposition de loi fiscale américaine était censée traiter. De nos jours,
     36 elle pourrait s'appliquer au partage de fichiers sur Internet.]</em></p>
     37 
     38 <p><em> [Une autre approche, initiée par le regretté Francis Muguet avec mon
     39 aide, et qui contient certaines de ces idées, est appelée mécénat global. Je
     40 soutiens les deux solutions ; c'est-à-dire que je suis pour adopter l'une ou
     41 l'autre.] </em></p>
     42 </div>
     43 <hr class="thin" />
     44 
     45 <p>Les magnats des maisons de disques n'aiment pas les appareils à cassettes
     46 audio-numériques (<abbr title="Digital Audio Tape">DAT</abbr>), ces
     47 appareils qui peuvent faire des copies parfaites d'enregistrements
     48 musicaux. Ils craignent que les consommateurs ne fassent eux-mêmes des
     49 copies et arrêtent d'acheter des enregistrements.</p>
     50 
     51 <p>Sous la menace de poursuites judiciaires, ils ont obtenu des fabricants de
     52 DAT un arrangement par lequel ces derniers doivent leur verser une redevance
     53 pour chaque appareil et chaque cassette DAT vendus. Cet argent doit être
     54 partagé entre les divers acteurs du marché de la musique : musiciens,
     55 compositeurs, éditeurs de musique et maisons de disques. De plus, les
     56 fabricants de DAT ont accepté de brider leurs appareils, de sorte qu'on ne
     57 puisse faire la copie d'une copie d'un morceau préenregistré.</p>
     58 
     59 <p>Aujourd'hui, les maisons de disques ont demandé au Congrès de rédiger une
     60 loi qui transforme ces redevances en une taxe et qui interdise la
     61 fabrication d'appareils DAT qui fonctionnent sans les restrictions imposées.</p>
     62 
     63 <p>L'idée de départ de la taxe est de « compenser » les musiciens pour les
     64 copies faites par des particuliers en utilisant des DAT. Cependant, 57% des
     65 fonds récoltés iraient aux maisons de disques et éditeurs de musique (n'en
     66 laissant qu'un peu moins de la moitié aux personnes ayant participé à la
     67 création). La plus grosse part de cette somme irait aux superstars de la
     68 musique, ce qui n'est pas fait pour encourager la créativité musicale. Tout
     69 ceci alors que les possesseurs de DAT ne pourraient faire plein usage de la
     70 technologie DAT.</p>
     71 
     72 <p>Ici, je propose un système différent de taxation des appareils et cassettes
     73 DAT ; un système qui se propose d'encourager la musique plutôt que de
     74 conforter des intérêts acquis.</p>
     75 
     76 <ul>
     77 <li>Récolter des fonds en taxant les appareils et cassettes DAT, comme la
     78 proposition actuelle le fait.</li>
     79 <li>Par un système de sondage, mesurer l'ampleur de la copie de chaque morceau
     80 musical.</li>
     81 <li>Distribuer intégralement les fonds aux créateurs de la musique.</li>
     82 <li>Ajuster la part de chaque collaborateur de manière que l'incrément par copie
     83 diminue à mesure que le nombre de copies augmente. Cela permet de distribuer
     84 les fonds plus largement pour aider convenablement un plus grand nombre de
     85 musiciens.</li>
     86 <li>Ne pas brider le fonctionnement des appareils DAT.</li>
     87 </ul>
     88 
     89 <h3>Quel est le but du copyright ?</h3>
     90 
     91 <p>L'industrie du disque présente la taxe proposée comme une « compensation »
     92 pour les musiciens, ce qui suppose qu'ils ont le droit d'être payés pour
     93 toute copie effectuée. Beaucoup d'Américains croient que la loi sur le
     94 copyright est le reflet d'un droit naturel pour les auteurs ou les
     95 musiciens, qu'ils ont droit à une considération spéciale de la part de la
     96 politique publique. Pourtant, n'importe quel juriste spécialisé dans ce
     97 domaine sait qu'il s'agit d'une méprise, d'une façon de voir rejetée par le
     98 droit américain.</p>
     99 
    100 <p>Le principe de base du copyright, tel qu'il est donné par la Constitution
    101 des États-Unis, est de « promouvoir le progrès de la science et des arts
    102 utiles ». Le progrès, en musique, veut dire de nouvelles variétés de musique
    103 pour la plus grande joie du public : le copyright est censé promouvoir un
    104 bien public, pas privé.</p>
    105 
    106 <p>Le copyright est couramment vu par le public non averti et les politiciens
    107 comme un droit naturel, ce qui souvent conduit à de mauvaises décisions
    108 quant à la politique du copyright. Même les tribunaux, en définissant les
    109 détails du système de copyright, laissent implicitement s'insinuer cette
    110 idée, alors même qu'elle devrait être exclue. Il s'agit d'une erreur de
    111 concept, parce qu'on confond un moyen (le copyright) d'arriver à une fin (le
    112 progrès) avec la finalité elle-même.</p>
    113 
    114 <p>Faire progresser les arts ne justifie pas, en soi, l'idée que les auteurs
    115 aient droit à un copyright particulier, ni même que le copyright existe. Le
    116 copyright ne se justifie que si les bénéfices du progrès dépassent les
    117 charges qu'il impose à tout le monde (sauf à son titulaire).</p>
    118 
    119 <p>Comment pouvons-nous faire cette comparaison entre coûts et bénéfices ? Cela
    120 dépend en partie des faits (comment une loi particulière affecte l'activité
    121 musicale et les musiciens) et en partie de nos jugements de valeur sur ces
    122 résultats.</p>
    123 
    124 <p>Supposons qu'il vaille mieux payer une taxe sur les DAT, s'il doit en
    125 résulter un accroissement significatif de l'activité musicale, et cherchons
    126 comment on doit organiser les détails de cette taxe afin de porter au
    127 maximum les bénéfices. Mais auparavant, passons en revue les principes de
    128 base et les faits qui ont un rapport avec cette recherche.</p>
    129 
    130 <h3>La loi de la diminution des performances</h3>
    131 
    132 <p>La loi de la diminution des performances est un principe général de
    133 l'économie. Elle dit que chaque augmentation supplémentaire d'un effort ou
    134 d'un financement, dépensé dans un but donné, produit typiquement un
    135 accroissement de plus en plus faible des performances. Il y a des exceptions
    136 à cette loi, mais elles sont isolées ; si l'on continue à accumuler les
    137 données, on finira par mettre les exceptions de côté.</p>
    138 
    139 <p>Prenons un exemple : vous pouvez fluidifier la circulation en construisant
    140 des routes. Rajouter une voie de 32 km à une route citadine encombrée
    141 augmentera la vitesse du trafic moyen d'environ 25 km/h. Rajoutez une autre
    142 voie à celles-ci et vous n'aurez pas la même amélioration (environ 8 km/h de
    143 mieux seulement). D'autres voies supplémentaires n'apporteront aucune
    144 amélioration sensible si les embouteillages ont été résorbés. Seulement,
    145 chaque voie supplémentaire causera un dérangement plus grand et de plus en
    146 plus d'immeubles devront être détruits pour faire de la place.</p>
    147 
    148 <p>Si l'on applique cela à l'activité des musiciens, la loi de la diminution
    149 des performances nous dit que chaque accroissement successif des revenus des
    150 musiciens aura un effet de plus en plus faible sur la masse créative.</p>
    151 
    152 <p>Cette diminution des performances est la raison principale pour laquelle il
    153 faut rejeter l'idée que toute utilisation de la musique « doit » être
    154 couverte par le copyright. Il n'y a rien à gagner à essayer de garantir à
    155 ses détenteurs le contrôle de tous les aspects possibles de l'utilisation de
    156 la musique ou de leur donner un enjeu financier dans tous les produits
    157 dérivés possibles. Étendre le copyright ne peut « promouvoir le progrès »
    158 que jusqu'à un certain point. Des extensions supplémentaires ne font
    159 qu'augmenter ce que le public paie à ses détenteurs pour une chose que de
    160 toute façon ils feront. Pousser le copyright au-delà de ce point est
    161 certainement indésirable.</p>
    162 
    163 <h3>Les échanges</h3>
    164 
    165 <p>Ceux qui ont des intérêts acquis dans l'extension du copyright entament la
    166 discussion en prétendant que le copyright « doit » être étendu autant que
    167 possible. Mais le principe de diminution des performances rend cette
    168 revendication peu plausible. Alors, ils prennent comme position de repli
    169 qu'il faut étendre le copyright pour accélérer le progrès. Mais c'est tout
    170 aussi faux, car c'est oublier l'existence d'autres échanges. Le copyright
    171 impose au public des coûts et des charges, comme n'importe quel projet
    172 gouvernemental. Le jeu n'en vaut peut-être pas la chandelle.</p>
    173 
    174 <p>Le gouvernement assume de nombreuses fonctions importantes, mais qui
    175 voudrait qu'une de ces fonctions soit portée à son maximum ? Par exemple,
    176 les gouvernements construisent des routes, très bien. Mais quel leader
    177 préconiserait la construction de toutes les routes qu'il serait possible de
    178 construire ? Construire des routes coûte cher et les citoyens ont d'autres
    179 façons d'utiliser leur argent. Se concentrer sur la construction de routes
    180 implique de délaisser les autres besoins sociaux et individuels.</p>
    181 
    182 <p>On peut appliquer les mêmes considérations aux décisions individuelles. En y
    183 mettant le prix, vous pouvez vous acheter une maison plus grande, plus
    184 cossue. La plupart des gens préféreront la maison la plus chère, toutes
    185 choses égales par ailleurs. Mais quand on a des ressources limitées,
    186 dépenser plus pour une maison au-delà d'un certain point devient de la
    187 mauvaise gestion.</p>
    188 
    189 <p>Le copyright ne dépense pas directement les fonds publics, mais impose bel
    190 et bien un coût à chaque citoyen : une perte de liberté. Plus grande est
    191 l'étendue du copyright, plus lourd est le prix à payer en liberté. Peut-être
    192 que nous préférons jouir de certaines de nos libertés plutôt que de les
    193 perdre dans l'échange. Nous devons juger chaque décision concernant la
    194 politique du copyright en comparant les profits et les coûts.</p>
    195 
    196 <h3>L'« incitation » est un mauvais concept</h3>
    197 
    198 <p>L'idée d'inciter à produire de la musique par des espèces sonnantes et
    199 trébuchantes est basée sur un malentendu. Le premier espoir des musiciens,
    200 c'est une autre sorte de reconnaissance ; cet espoir leur est indispensable
    201 car très peu deviennent riches avec leur musique ; une personne talentueuse
    202 dont le but premier serait la prospérité la rechercherait par d'autres
    203 moyens.</p>
    204 
    205 <p>En fait, des études psychologiques montrent que le désir d'une récompense
    206 extrinsèque (comme le profit) entrave en général l'activité créatrice, comme
    207 par exemple écrire de la musique. Ceux qui ont cette activité créatrice
    208 sont, pour la plupart, ceux qui travaillent pour eux-mêmes.</p>
    209 
    210 <p>Ce qui ne veut pas dire que les musiciens ne se préoccupent pas d'être
    211 payés. La plupart espèrent vivre de leur musique, pour avoir la liberté d'y
    212 consacrer tout leur temps. Tant qu'ils auront de quoi vivre, ils feront de
    213 la musique du mieux qu'ils pourront. On pourrait leur souhaiter de gagner
    214 plus que juste assez, pour qu'ils puissent vivre comme presque tout
    215 Américain. Mais leur offrir de la richesse supplémentaire n'apporte rien de
    216 plus au public ; c'est une question de diminution des performances.</p>
    217 
    218 <p>Forts de cette compréhension des choses, considérons maintenant comment une
    219 taxe sur les DAT peut servir l'objectif visé par le copyright.</p>
    220 
    221 <h3>Qui doit recevoir les fonds ?</h3>
    222 
    223 <p>Si le but de la taxe sur les DAT est de mieux rémunérer les musiciens et les
    224 compositeurs, alors on doit leur reverser la totalité de l'argent récolté,
    225 pas seulement 43 %. Ce sont vraiment eux, les musiciens et les compositeurs,
    226 qui créent la musique. En principe, on pourrait complètement se passer des
    227 maisons de disques.</p>
    228 
    229 <p>Les maisons de disques ont tout de même une utilité : elles distribuent des
    230 enregistrements musicaux, généralement de haute qualité. Ce service est
    231 largement utilisé et le restera probablement. Et c'est vrai que l'acheteur
    232 doit le payer. Mais celui qui écoute de la musique et qui fait des copies
    233 pour lui-même ou pour ses amis n'utilise pas ce service ; il utilise
    234 simplement le travail des musiciens et des compositeurs. La collaboration
    235 des maisons de disques est accessoire, pas essentielle.</p>
    236 
    237 <h3>Répartir les fonds</h3>
    238 
    239 <p>Quelle part de la recette de la taxe doit aller à chaque musicien ou
    240 compositeur ? Ce que proposent les maisons de disques serait de répartir
    241 l'argent en fonction des ventes de disques.</p>
    242 
    243 <p>Il est raisonnable de distribuer les fonds en se basant plus ou moins sur la
    244 quantité de copies faites du travail du musicien. Mais une proportion
    245 stricte n'est pas la meilleure répartition. Si chaque musicien ou musicienne
    246 reçoit une part strictement proportionnelle au nombre de copies de sa
    247 musique, une grande partie de la recette rendra quelques superstars encore
    248 plus riches qu'elles ne le sont. Ce n'est pas cela qui va promouvoir la
    249 culture et la diversité musicale.</p>
    250 
    251 <p>Ce que nous pouvons faire pour promouvoir plus efficacement la musique,
    252 c'est de diminuer la part du musicien au fur et à mesure que le nombre de
    253 copies augmente. Par exemple, on pourrait calculer un « nombre de copies
    254 corrigé » qui, au-delà d'un certain point, augmente plus lentement que le
    255 nombre effectif.</p>
    256 
    257 <p>Ce système dégressif permet de distribuer l'argent plus largement, d'aider
    258 plus de musiciens en leur donnant un niveau de vie convenable. Cela
    259 encourage la diversité, ce qu'est censé faire le copyright.</p>
    260 
    261 <p>Le gouvernement américain a déjà établi un programme de financement de la
    262 diversité des arts : le <abbr title="National Endowment for the
    263 Arts">NEA</abbr>.<a id="TransNote1-rev" href="#TransNote1"><sup>1</sup></a>
    264 Cependant, ses subventions impliquent un pouvoir discrétionnaire, ce qui en
    265 fait un nœud de controverses, quelquefois parce qu'une partie du public
    266 n'aime pas du tout l'œuvre subventionnée, d'autres fois parce que très peu
    267 de gens l'apprécient vraiment. Disperser les revenus issus de la taxe sur
    268 les DAT aura aussi comme effet d'aider des musiciens moins
    269 populaires. Toutefois, cela n'aidera pas les musiciens dont personne n'aime
    270 le travail. De plus, comme tout ce système n'implique ni pouvoir
    271 discrétionnaire, ni décision arbitraire, il offre peu de prise à la
    272 contestation de cas particuliers.</p>
    273 
    274 <p><em>[On m'a plus tard posé une question intéressante : quelle organisation
    275 « gérerait » la distribution des fonds. Puisqu'il s'agit de fonds publics,
    276 c'est une agence gouvernementale qui doit collecter la taxe et distribuer
    277 les fonds. Les organisations privées ne doivent pas être impliquées.]</em></p>
    278 
    279 <h3>Encourager la copie privée</h3>
    280 
    281 <p>La proposition des maisons de disques inclut une exigence, celle de rendre
    282 difficile la copie privée. Concrètement, cela exige que les appareils DAT
    283 non professionnels refusent de copier une copie faite sur une autre machine
    284 DAT. Cette exigence est basée sur la supposition que la copie privée est en
    285 quelque sorte déloyale.</p>
    286 
    287 <p>Dans le passé, beaucoup de gens la considéraient comme déloyale, parce
    288 qu'elle réduisait les revenus des musiciens. La taxe sur les DAT a rendu
    289 cette raison obsolète. À partir du moment où la copie privée contribue à
    290 payer les musiciens via la taxe sur les DAT, la raison qui poussait à la
    291 décourager disparaît.</p>
    292 
    293 <p>Par conséquent, si l'on accepte une taxe sur les DAT, on ne doit pas brider
    294 la copie de cassettes DAT. La copie privée est plus efficace que les maisons
    295 de disques ou que les magasins de musique ; les amateurs de musique doivent
    296 être encouragés à la copier chez eux autant que possible.</p>
    297 
    298 <h3>Évaluer l'utilisation de chaque morceau de musique</h3>
    299 
    300 <p>De nos jours, aux État-Unis, la presque totalité de la musique enregistrée
    301 s'achète chez des disquaires ; la copie privée n'en est qu'une infime
    302 partie. Cela restera probablement longtemps ainsi, car les magasins de
    303 musique offrent un lieu où aller pour trouver un produit particulier ou
    304 faire son choix parmi un large éventail. Tant que cela reste vrai, on peut
    305 généralement estimer assez bien l'audience de tel ou tel morceau en comptant
    306 les ventes d'enregistrements.</p>
    307 
    308 <p>À terme, il est possible que la copie privée se développe largement, à tel
    309 point qu'estimer son étendue par le nombre de ventes ne sera pas
    310 satisfaisant. Pas satisfaisant, ça l'est déjà pour les musiciens qui
    311 distribuent leur œuvre de façon indépendante, sans l'aide des maisons de
    312 disques ; et s'il y en a qui doivent être aidés, c'est bien eux. Nous avons
    313 besoin d'une autre manière d'évaluer l'usage de chaque morceau particulier
    314 pour pouvoir distribuer les fonds récoltés par la taxe.</p>
    315 
    316 <p>Ces évaluations peuvent se pratiquer par sondage. De temps en temps, les
    317 sondeurs demanderont à des membres du public choisis au hasard de montrer
    318 les copies qu'ils auront faites de morceaux sous copyright. Ces citoyens ne
    319 seront pas tenus de répondre. Mais comme il n'y aura ni pénalité ni
    320 culpabilité associée à la copie, les gens seront heureux de participer. Les
    321 fans d'un groupe espéreront être choisis, pour contribuer au résultat de
    322 leur groupe favori.</p>
    323 
    324 <p>Pour rendre ces sondages plus efficaces et pour qu'ils reposent sur une plus
    325 large base (et soient donc plus précis), on pourra les automatiser. Le
    326 bureau de sondage pourra faire parvenir des cartes mémoire accessibles en
    327 lecture/écriture aux participants choisis, qui les connecteront un temps sur
    328 leur DAT puis les renverront par la poste. Si cela est bien fait, le bureau
    329 de sondage n'aura aucun moyen de savoir qui a envoyé quoi et donc qui a
    330 copié quoi, mais il aura un total exact.</p>
    331 
    332 <h3>Conclusion</h3>
    333 
    334 <p>Les maisons de disques ont proposé un excellent moyen pour taxer le public
    335 et augmenter leurs propres revenus, mais ce n'est pas un but légitime du
    336 copyright. En portant l'attention qu'elles méritent aux finalités du
    337 copyright plutôt qu'à ses moyens passés, nous pouvons esquisser un système
    338 qui aide les musiciens tout en donnant aux citoyens la liberté totale de
    339 copier de la musique autant qu'ils veulent.</p>
    340 
    341 <h3>Ce que vous pouvez faire</h3>
    342 
    343 <p><em>[Cette section n'est plus d'actualité ; il est trop tard, parce que la
    344 taxe sur les DAT a été adoptée en 1992 – et que les enregistreurs DAT sont
    345 obsolètes de nos jours. Cependant, la même méthode peut soutenir les
    346 musiciens et les autres artistes dans un monde où le partage de copies sur
    347 Internet aura été légalisé.]</em></p>
    348 
    349 <p>Les groupes de pression des maisons de disques travaillent dur pour faire
    350 passer leur version de la taxe sur les DAT. Il y a peu d'opposition
    351 organisée et peu de débat public. Leur proposition de loi a déjà été envoyée
    352 de la commission au Sénat.</p>
    353 
    354 <p>Cet article propose une alternative au plan des maisons de disques. Pour que
    355 cette alternative, ou toute autre alternative, ait une chance d'aboutir,
    356 nous devons tout d'abord prévenir l'adoption hâtive de leur projet. Pour
    357 cela, vous pouvez écrire à:</p>
    358 
    359 <address>
    360 Congressman Barney Frank<br />
    361 437 Cherry St<br />
    362 West Newton, MA 02165</address>
    363 <address>
    364 Senator Metzenbaum<br />
    365 United States Senate<br />
    366 Washington, DC 20510</address>
    367 <address>
    368 House Subcommittee on Intellectual Property<br />
    369 House of Representatives<br />
    370 Washington, DC 20515</address>
    371 
    372 <p>Pressez le Congrès de rejeter la proposition des maisons de disques, pour
    373 qu'il soit possible de la reconsidérer en même temps que d'autres
    374 alternatives ! Cela ne prend que quelques minutes pour écrire une courte
    375 lettre, mais, avec le courrier d'autres gens, on peut faire avancer les
    376 choses dans le bon sens.</p>
    377 
    378 <p>Si vous connaissez des musiciens, des compositeurs, des interprètes,
    379 donnez-leur une copie de cet article. Beaucoup de musiciens préfèrent cette
    380 alternative à la proposition de taxe des maisons de disques et ils sont
    381 fortement motivés pour exprimer leurs préoccupations.</p>
    382 </div>
    383 
    384 <div class="translators-notes">
    385 
    386 <!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't have notes.-->
    387 <hr /><b>Note de traduction</b><ol>
    388 <li><a id="TransNote1" href="#TransNote1-rev"
    389 class="nounderline">&#8593;</a>
    390 Fonds national pour les arts.</li></ol></div>
    391 </div>
    392 
    393 <!-- for id="content", starts in the include above -->
    394 <!--#include virtual="/server/footer.fr.html" -->
    395 <div id="footer" role="contentinfo">
    396 <div class="unprintable">
    397 
    398 <p>Veuillez envoyer les requêtes concernant la FSF et GNU à &lt;<a
    399 href="mailto:gnu@gnu.org">gnu@gnu.org</a>&gt;. Il existe aussi <a
    400 href="/contact/">d'autres moyens de contacter</a> la FSF. Les liens
    401 orphelins et autres corrections ou suggestions peuvent être signalés à
    402 &lt;<a href="mailto:webmasters@gnu.org">webmasters@gnu.org</a>&gt;.</p>
    403 
    404 <p>
    405 <!-- TRANSLATORS: Ignore the original text in this paragraph,
    406         replace it with the translation of these two:
    407 
    408         We work hard and do our best to provide accurate, good quality
    409         translations.  However, we are not exempt from imperfection.
    410         Please send your comments and general suggestions in this regard
    411         to <a href="mailto:web-translators@gnu.org">
    412 
    413         &lt;web-translators@gnu.org&gt;</a>.</p>
    414 
    415         <p>For information on coordinating and contributing translations of
    416         our web pages, see <a
    417         href="/server/standards/README.translations.html">Translations
    418         README</a>. -->
    419 Merci d'adresser vos commentaires sur les pages en français à &lt;<a
    420 href="mailto:trad-gnu@april.org">trad-gnu@april.org</a>&gt;, et sur les
    421 traductions en général à &lt;<a
    422 href="mailto:web-translators@gnu.org">web-translators@gnu.org</a>&gt;. Si
    423 vous souhaitez y contribuer, vous trouverez dans le <a
    424 href="/server/standards/README.translations.html">guide de traduction</a>
    425 les infos nécessaires.</p>
    426 </div>
    427 
    428 <!-- Regarding copyright, in general, standalone pages (as opposed to
    429      files generated as part of manuals) on the GNU web server should
    430      be under CC BY-ND 4.0.  Please do NOT change or remove this
    431      without talking with the webmasters or licensing team first.
    432      Please make sure the copyright date is consistent with the
    433      document.  For web pages, it is ok to list just the latest year the
    434      document was modified, or published.
    435      
    436      If you wish to list earlier years, that is ok too.
    437      Either "2001, 2002, 2003" or "2001-2003" are ok for specifying
    438      years, as long as each year in the range is in fact a copyrightable
    439      year, i.e., a year in which the document was published (including
    440      being publicly visible on the web or in a revision control system).
    441      
    442      There is more detail about copyright years in the GNU Maintainers
    443      Information document, www.gnu.org/prep/maintain. -->
    444 <p>Copyright &copy; 1992, 2009, 2010, 2021 Richard Stallman</p>
    445 
    446 <p>Cette page peut être utilisée suivant les conditions de la licence <a
    447 rel="license"
    448 href="http://creativecommons.org/licenses/by-nd/4.0/deed.fr">Creative
    449 Commons attribution, pas de modification, 4.0 internationale (CC BY-ND
    450 4.0)</a>.</p>
    451 
    452 <!--#include virtual="/server/bottom-notes.fr.html" -->
    453 <div class="translators-credits">
    454 
    455 <!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't want credits.-->
    456 Traduction : Pierre-Yves Enderlin<br />Révision : <a
    457 href="mailto:trad-gnu&#64;april.org">trad-gnu&#64;april.org</a></div>
    458 
    459 <p class="unprintable"><!-- timestamp start -->
    460 Dernière mise à jour :
    461 
    462 $Date: 2021/11/05 15:00:47 $
    463 
    464 <!-- timestamp end -->
    465 </p>
    466 </div>
    467 </div>
    468 <!-- for class="inner", starts in the banner include -->
    469 </body>
    470 </html>