From 1ae0306a3cf2ea27f60b2d205789994d260c2cce Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: Christian Grothoff Date: Sun, 11 Oct 2020 13:29:45 +0200 Subject: add i18n FSFS --- .../blog/articles/fr/words-to-avoid.html | 1493 ++++++++++++++++++++ 1 file changed, 1493 insertions(+) create mode 100644 talermerchantdemos/blog/articles/fr/words-to-avoid.html (limited to 'talermerchantdemos/blog/articles/fr/words-to-avoid.html') diff --git a/talermerchantdemos/blog/articles/fr/words-to-avoid.html b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/words-to-avoid.html new file mode 100644 index 0000000..aa12cc2 --- /dev/null +++ b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/words-to-avoid.html @@ -0,0 +1,1493 @@ + + + + + + +Mots à éviter (ou à utiliser avec précaution), car connotés ou prêtant à +confusion - Projet GNU - Free Software Foundation + + + +

Mots à éviter (ou à utiliser avec précaution),
car connotés ou prêtant +à confusion

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+Il y a un certain nombre de mots et d'expressions que nous vous recommandons +d'éviter, du moins dans certains contextes et usages. Certains sont ambigus +ou trompeurs ; d'autres présupposent un point de vue avec lequel nous ne +sommes pas d'accord et, nous l'espérons, vous n'êtes pas d'accord non plus.

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À consulter également : Catégories de +logiciels libres et non libres et Pourquoi l'appeler le +Swindle (l'arnaque) ?

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+ + +« accès » | +« actifs | +« alternative » | +« biens numériques » | +« bloqueur de pub » | + « type BSD » | +« cloud computing », « informatique dans les nuages », « informatique en nuage » | +« commercial » | +« compensation » | +« consommateur » | +« consommer » | +« contenu » | +« créateur » | + « sous licence Creative Commons | +« donner des logiciels » | +« économie de partage » | +« écosystème » | +« fermé » | +« FLOSS » | +« FOSS » | +« gestion numérique des droits », +« gestion des droits numériques » | +« Google » | +« graticiel », « freeware » | +« gratuitement » | + « disponible gratuitement » | +« hacker » | +« industrie du logiciel » | +« informatique de confiance » | +« Internet des objets » | + « système LAMP » | + « système Linux » | +« marché » | +« moderne » | +« monétiser » | + « lecteur MP3 » | +« ouvert », « open » | +« partage (de données personnelles) » | +« PC » | +« Photoshop » | +« piratage », « piraterie » | +« PowerPoint » | +« Produit » | +« Propriétaire de copyright » | +« propriété intellectuelle » | +« protection » | +« RAND » | +« SaaS » | +« Skype » | + « modèle de source » | + + + + + +« terminal » | + + +« vendre des logiciels » | +« verrous numériques », « serrures numériques » | +« vol » +

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« Accès »

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+Penser que la liberté d'un logiciel implique « l'accès » du public à ce +logiciel est une idée erronée courante. Ce n'est pas ce que veut dire +logiciel libre.

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+Les critères du logiciel libre ne +s'intéressent pas à qui a « accès » au programme ; les quatre libertés +essentielles concernent ce qu'un utilisateur possédant une copie du +programme est autorisé à en faire. Par exemple, la liberté 2 dit que cet +utilisateur est libre d'en faire une autre copie et vous la donner ou vous +la vendre. Mais aucun utilisateur n'est obligé de faire cela pour +vous ; vous n'avez pas le droit d'exiger une copie de ce programme +d'un utilisateur, quel qu'il soit.

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+En particulier, si vous écrivez vous-même un programme et n'en proposez de +copie à personne d'autre, ce programme est un logiciel libre d'une manière +triviale, parce chacun des utilisateurs qui en possède une copie a les +quatre libertés essentielles et que le seul utilisateur, c'est vous.

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+En pratique, quand de nombreux utilisateurs possèdent des exemplaires d'un +programme, il est sûr que l'un d'entre eux le mettra sur Internet et +qu'ainsi tout le monde y aura accès. Nous pensons que c'est ce qu'on doit +faire si le programme est utile. Mais ce n'est pas une exigence du logiciel +libre.

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+Il y a un seul contexte de logiciel libre dans lequel la question de l'accès +est directement pertinente : la GNU GPL permet de donner à un utilisateur +particulier accès par téléchargement au code source d'un programme au lieu +de lui donner une copie physique du code source. Ceci s'applique au cas +spécial où l'utilisateur a déjà une copie du programme sous forme non +source.

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Au lieu de dire Avec le logiciel libre, le public a accès au +programme, nous disons Avec le logiciel libre, les utilisateurs ont +les libertés fondamentales et Avec le logiciel libre, les +utilisateurs ont la maîtrise de ce que le programme fait pour eux.

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« Actifs » [assets]

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+Parler d'« actifs » ou d'« actifs numériques » lorsqu'il s'agit d'œuvres +publiées est encore pire que de le les appeler « contenu ». Cela suppose que, pour la société, elles +n'ont qu'une valeur comptable.

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« Alternative »

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+Nous ne décrivons pas le logiciel libre comme une « alternative » au +logiciel privateur. Cela supposerait en effet que toutes les +« alternatives » sont légitimes et que les utilisateurs ont avantage à en +avoir une de plus, quelle qu'elle soit. De fait, ce terme implique que le +logiciel libre devrait coexister avec du logiciel qui ne respecte pas la +liberté des utilisateurs.

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+Nous croyons que la distribution de logiciel en tant que logiciel libre est +la seule manière éthique de le rendre disponible aux autres. Les autres +méthodes, distribution de logiciel non +libre et service se +substituant au logiciel assujettissent leurs utilisateurs. Nous ne +pensons pas que ce soit une bonne chose de proposer aux utilisateurs ces +« alternatives » au logiciel libre. +

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« Biens numériques »

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+L'expression « biens numériques », telle qu'elle est appliquée aux copies +d'œuvres de l'esprit, les force à rentrer dans le schéma de pensée des biens +physiques, qui ne peuvent être copiés, et qui par conséquent doivent être +fabriqués et vendus. Cette métaphore incite les gens à juger de questions +touchant au logiciel et autres œuvres numériques en se basant sur leurs +opinions et intuitions concernant les biens physiques. De plus, elle place +ces questions dans le cadre de l'économie, dont les valeurs superficielles +et limitées ne comportent pas les notions de liberté et de communauté.

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« Bloqueur de pub »

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+Quand le but principal d'un certain programme est de bloquer les publicités, +« bloqueur de pub » est un terme adéquat pour le définir. Cependant, le +navigateur GNU IceCat bloque les publicités qui pistent l'utilisateur par +suite de mesures plus générales de prévention de la surveillance par les +sites web. Ce n'est pas un « bloqueur de pub », c'est de la protection +contre la surveillance.

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« Cloud computing », « informatique dans les nuages » et +« informatique en nuage »

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+L'expression cloud computing (ou simplement cloud, +dans un contexte informatique) est un terme de marketing sans signification +cohérente, souvent traduit par « informatique dans les nuages » ou +« informatique en nuage ».1 Ces expressions sont utilisées pour un +ensemble d'activités différentes dont le seul dénominateur commun est +d'utiliser Internet pour quelque chose d'autre que la transmission de +fichiers. Par conséquent, elles sèment la confusion. Si vous les utilisez +dans vos réflexions, votre pensée sera confuse ; pourrait-on dire +« nébuleuse » ? +

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+En réfléchissant ou en répondant à une déclaration d'un tiers utilisant +l'une de ces expressions, la première étape est de clarifier le sujet. De +quel scénario s'agit-il ? Par quel terme clair et adéquat doit-on désigner +ce scénario ? Une fois que le sujet sera formulé clairement, il deviendra +possible d'y réfléchir de manière cohérente. +

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+Parmi les nombreuses significations de cloud computing, il y a +le stockage de données sur des services en ligne. Dans la plupart des +scénarios, c'est stupide car cela vous expose à la surveillance. +

+ +

+Une deuxième signification (qui inclut la précédente sans pour autant +décrire la même chose) est « service se +substituant au logiciel » (SaaSS), une pratique qui vous prive de tout contrôle sur +votre informatique. Vous ne devriez jamais utiliser de SaaSS. +

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+Ces expressions recouvrent également la location d'un serveur physique +distant, ou d'un serveur virtuel, pratiques valables dans certaines +circonstances. +

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+Enfin, elles peuvent désigner le fait d'accéder à votre propre serveur à +partir de votre propre appareil mobile, ce qui ne pose pas de problème +éthique particulier. +

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+La définition +de cloud computing donnée par le NIST mentionne trois +scénarios qui soulèvent différents problèmes éthiques : le logiciel en tant +que service (SaaS), la plateforme +en tant que service et l'infrastructure en tant que service. Toutefois, +cette définition ne correspond pas à la signification courante de +cloud computing, puisqu'elle ne tient pas compte des services +de stockage de données en ligne. Le SaaS tel que défini par le NIST recouvre +largement le SaaSS (service se substituant au logiciel), qui ne traite pas +correctement l'utilisateur ; mais les deux concepts ne sont pas équivalents. +

+ +

+Ces différentes pratiques informatiques n'ont même pas à faire partie de la +même discussion. La meilleure manière d'éviter la confusion propagée par +l'expression cloud computing est de ne pas parler de +cloud, ni de « nuage », quand il s'agit d'informatique. Parlez +du scénario qui vous occupe et désignez-le d'un nom spécifique. +

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+Curieusement, Larry Ellison, un développeur de logiciel privateur, a +également noté +la vacuité du terme cloud computing. Il a décidé de +l'utiliser quand même, car en tant que développeur de logiciel privateur, il +n'est pas motivé par les mêmes idéaux que nous. +

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« Commercial »

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+N'utilisez pas le mot « commercial » comme synonyme de « non libre ». Cela +mélange deux notions totalement distinctes.

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+Un programme est commercial s'il est développé en tant que partie d'une +activité commerciale. Un programme commercial peut être libre ou non libre +en fonction de sa licence. De la même manière, un programme développé par +une école ou une personne isolée peut être libre ou non libre, en fonction +de sa licence. Les deux questions, quel type d'entité a développé le +programme et quelle liberté est laissée aux utilisateurs, sont +indépendantes.

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+Dans la première décennie du mouvement du logiciel libre, les logiciels +libres étaient pratiquement tous non commerciaux ; les composants du système +d'exploitation GNU/Linux étaient développés par des particuliers ou par des +organisations non commerciales telles que la FSF ou des universités. Mais +dans les années 1990, le logiciel commercial libre a commencé à apparaître.

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+Le logiciel commercial libre est une contribution à notre communauté, donc +nous l'encourageons. Mais ceux qui pensent que « commercial » signifie « non +libre » sont tentés de penser que l'idée de logiciel commercial libre +contient une contradiction interne et la rejettent. Faisons attention à ne +pas utiliser le mot « commercial » dans ce sens.

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« Compensation »

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+Parler de « compensation pour les auteurs » en lien avec le copyright +suggère les hypothèses que (1) le copyright existe pour le bien des auteurs +et que (2) quand nous lisons quelque chose, nous avons une dette envers +l'auteur, que nous devons rembourser. La première hypothèse est simplement +fausse, et la +seconde est choquante. +

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+Le terme « compensation pour les ayants droit » ajoute une arnaque : vous +êtes censés imaginer qu'il s'agit de payer les auteurs, et ça peut être le +cas parfois, mais la plupart du temps cela induit des subsides pour les +mêmes sociétés d'édition qui nous assomment de lois injustes. +

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« Consommateur »

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+Le terme « consommateur », lorsqu'il est utilisé pour désigner les +utilisateurs de l'informatique, est chargé d'hypothèses que nous devons +rejeter. Certaines ont pour origine l'idée que l'utilisation du programme le +« consomme » (voir la rubrique suivante), ce qui +amène les gens à transposer aux œuvres numériques copiables les conclusions +économiques établies à propos de produits matériels non copiables.

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+En outre, décrire les utilisateurs de logiciel comme des « consommateurs » +se réfère à un schéma de pensée dans lequel les gens se limitent à choisir +entre les produits qui se trouvent être disponibles sur le « marché ». Il +n'y a pas place dans ce schéma de pensée pour l'idée qu'ils puissent avoir le contrôle +direct de ce que fait un logiciel.

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+Pour décrire des gens qui ne se limitent pas à la consommation passive +d'œuvres, nous suggérons des termes comme « personnes », « particuliers » et +« citoyens », plutôt que « consommateurs ».

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+Le problème que pose l'emploi du mot « consommateur » a déjà +été signalé. +

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« Consommer »

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+« Consommer » se réfère à ce que nous faisons avec la nourriture : nous +l'ingérons, à la suite de quoi la nourriture n'existe plus en tant que +telle. Par analogie, nous employons le même mot pour décrire l'utilisation +d'autres ressources d'une manière qui les épuise. Son application à +des biens durables comme les vêtements ou les appareils est limite. Son +application à des œuvres publiées (programmes, enregistrements sur disque ou +dans un fichier, livres sur papier ou dans un fichier), dont la nature est +de durer indéfiniment et qui peuvent être exécutés, joués ou lus un nombre +illimité de fois, est une extension abusive. Jouer un enregistrement ou +exécuter un programme ne le consomme pas.

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+Ceux qui emploient le mot « consommer » dans ce contexte diront qu'ils ne +lui donnent pas son sens littéral. Alors, qu'est-ce qu'il signifie ? Il +signifie qu'on regarde les copies de logiciels ou autres œuvres du même +point de vue étroitement économique que les commodités matérielles comme +l'essence ou l'électricité consommées par une voiture. Les commodités sont +« fongibles » : il n'y a rien qui distingue une goutte d'essence que votre +voiture utilise aujourd'hui d'une autre goutte qu'elle a utilisée la semaine +dernière.

+ +

À quoi ça rime de considérer les œuvres de l'esprit comme une commodité ? +Cela suppose qu'une histoire, un article, un programme, une chanson, n'a +rien de particulier. Cette manière tordue de voir les choses est celle du +propriétaire ou du comptable d'une maison d'édition. Il n'est donc pas +surprenant que les éditeurs de logiciel privateur vous présentent l'usage du +logiciel comme une commodité. Leur point de vue déformé transparaît +clairement dans cet +article, qui se réfère également aux publications en tant que « contenu »

+ +

+Le point de vue réducteur associé à l'idée que nous « consommons du +contenu » ouvre la voie à des lois comme la DMCA, qui interdit aux utilisateurs de contourner les +dispositifs de gestion numérique des +restrictions (DRM) +des appareils numériques. Si les utilisateurs pensent que ces appareils leur +servent à « consommer », ils peuvent considérer de telles restrictions comme +naturelles.

+ +

+De plus, il favorise l'acceptation de services de « streaming » se servant +de DRM pour imposer des limitations perverses à l'écoute musicale ou au +visionnage de vidéos, de manière à faire rentrer ces activités dans le champ +de la « consommation ».

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+Pourquoi cet usage pervers est-il en train de se répandre ? Certains pensent +peut-être que le terme a l'air sophistiqué, mais son rejet pour des raisons +valables peut apparaître encore plus sophistiqué. D'autres veulent +généraliser à tous les médias, mais les mots français courants (lire, +écouter, regarder) ne s'y prêtent pas. Pour d'autres encore, il s'agit de +raisons commerciales (les leurs, ou celles de leur employeur). L'usage de ce +terme dans des forums prestigieux donne l'impression que c'est le terme +« correct ».

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+Parler de « consommer » de la musique, un roman ou toute autre œuvre +artistique revient à les traiter comme des commodités plutôt que comme de +l'art. Est-ce de cette façon que nous voulons penser aux œuvres publiées ? +Est-ce à cela que nous voulons encourager le public ?

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Si votre réponse est non, joignez-vous à moi ; bannissez le terme +« consommer » de votre vocabulaire dans ce contexte.

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Que faut-il utiliser à la place ? Vous pouvez choisir des verbes précis +comme « lire », « écouter », « visionner », « regarder », car ils +contribuent à freiner notre tendance à la généralisation abusive.

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Si vous tenez à généraliser, vous pouvez employer l'expression +« s'intéresser à », dont le sens est moins éloigné que « consommer ». S'il +s'agit d'une œuvre à usage pratique, « utiliser » est ce qui convient le +mieux.

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Voir également la rubrique précédente.

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« Contenu »

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+En anglais, le mot content possède plusieurs sens. Il est +parfaitement légitime de l'utiliser pour décrire un sentiment de confort et +de satisfaction. Mais se servir de ce mot comme substantif (au sens de +contenu) et l'appliquer à des publications ou à des œuvres de l'esprit +reflète une attitude que vous feriez mieux d'éviter. Cela revient à +considérer ces œuvres comme des marchandises dont le but est de remplir des +boîtes et de faire de l'argent. De fait, ce terme les rabaisse. Si vous +n'êtes pas d'accord avec cette attitude, vous pouvez les appeler « œuvres » +ou « publications ». +

+

+Ceux qui utilisent le terme « contenu » sont souvent les éditeurs qui +s'efforcent d'obtenir des pouvoirs de copyright accrus au nom des auteurs +(« créateurs », comme ils disent) des œuvres. « Contenu » révèle ce qu'ils +pensent vraiment de ces œuvres et de leurs auteurs. Tom Chatfield l'a +également reconnu dans +The Guardian:

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+Le contenu en soi n'est pas le sujet, comme le suggère l'usage-même du mot +contenu. Dès l'instant où vous mettez l'étiquette « contenu » sur chacun des +textes écrits sur la planète, vous avez admis qu'ils sont interchangeables, +que leur but premier est d'alimenter la machine à quantifier. +

+ +

+Dit autrement, « contenu » rabaisse les écrits et publications au niveau +d'une bouillie tout juste bonne à être injectée dans les « tuyaux » +d'Internet. +

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Consultez également la lettre ouverte de Courtney +Love à Steve Case et recherchez content provider dans cette +page ; hélas, Madame Love n'est pas consciente que le terme « propriété +intellectuelle », lui aussi, est entaché de +parti pris et de confusion.

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+Quoi qu'il en soit, aussi longtemps que d'autres personnes utiliseront +l'expression « fournisseurs de contenu » [content providers], +les dissidents politiques peuvent tout aussi bien se donner le nom de +« fournisseurs de mécontentement » [malcontent providers].

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+Le terme de « gestion de contenu » remporte le prix de la +vacuité. « Contenu » signifie « un type d'information » et « gestion » dans +ce contexte, « faire quelque chose avec cette information ». Donc un «  +système de gestion de contenu » est un système pour faire quelque chose avec +un type d'information. Cette description correspond à la plupart des +programmes.

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+Dans la plupart des cas, ce terme se réfère en fait à un système pour mettre +à jour des pages sur un site web. Pour cela, nous recommandons le terme +« système de révision pour site web ».

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« Créateur »

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+Le terme « créateur », appliqué aux auteurs, les compare implicitement à un +dieu (le « créateur »). Le terme est utilisé par les éditeurs pour élever le +statut moral des auteurs au-dessus de celui des gens ordinaires, pour +justifier des pouvoirs de copyright2 accrus que les éditeurs exercent au nom +des auteurs. Nous vous recommandons de dire « auteur » à la +place. Cependant, dans beaucoup de cas, « détenteurs de copyright » est ce +que vous voulez réellement dire. Ces deux termes ne sont pas équivalents. Il +arrive souvent que le détenteur du copyright ne soit pas l'auteur.

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« Sous licence Creative Commons »

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+Le plus important, à propos de la licence d'une œuvre, est de savoir si elle +est libre. Creative Commons publie sept licences ; trois d'entre elles sont +libres (CC BY, CC BY-SA et CC0) et les autres ne le sont pas. Par +conséquent, décrire une œuvre comme étant « sous licence Creative Commons » +ne dit pas si elle est libre et suggère que la question est sans +importance. La réponse est peut-être positive, mais ne pas la donner est +dommageable. +

+ +

+Pour attirer l'attention des gens sur la différence la plus importante entre +les licences Creative Commons, précisez toujours laquelle +s'applique. Par exemple : « sous licence Creative Commons CC BY-SA ». Si +vous ne savez pas quelle licence régit une œuvre donnée, renseignez-vous et +alors seulement formulez votre phrase. +

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« Donner des logiciels »

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+Utiliser le terme « donner » au lieu de « distribuer un programme comme +logiciel libre » induit en erreur. Le problème est le même qu'avec +« gratuitement » : cela implique que le problème est le prix, pas la +liberté. Une façon d'éviter la confusion est de dire « distribuer en tant +que logiciel libre ».

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« Économie de partage »

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+L'expression « économie de partage » est mal choisie lorsqu'on se réfère à +des services comme Uber et Airbnb qui arrangent des transactions +commerciales entre particuliers. Nous utilisons le terme « partage » pour +désigner une coopération non commerciale, notamment la redistribution non +commerciale de copies exactes d'œuvres publiées. Étendre l'emploi de ce mot +aux transactions citées plus haut en dénature le sens, donc nous ne +l'utilisons pas dans ce contexte.

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+Pour définir des entreprises comme Uber, il y a une expression plus +appropriée : « économie de service à la pièce ».

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« Écosystème »

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+Il n'est pas recommandé de décrire la communauté du libre, ou toute autre +communauté humaine, comme un « écosystème », parce que ce mot implique une +absence de jugement éthique.

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+Le terme « écosystème » suggère une attitude uniquement observatrice, sans +volonté de juger : ne pas se demander comment les choses devraient +se passer, juste étudier et comprendre ce qui se passe +effectivement. Dans un écosystème, certains organismes consomment +les autres. En écologie, on ne se demande pas s'il est juste qu'une chouette +mange une souris ou qu'une souris mange une graine, on observe seulement +qu'elles le font. Les populations des différentes espèces croissent ou +décroissent selon leur environnement ; ce n'est ni bien ni mal, juste un +phénomène écologique, même si cela peut aller jusqu'à l'extinction d'une +espèce.

+ +

+En revanche, les êtres qui adoptent une attitude active envers leur +environnement peuvent décider de préserver des choses qui, sans leur +intervention, pourraient s'éteindre : par exemple la société civile, la +démocratie, les droits de l'homme, la paix, la santé publique, la stabilité +du climat, la propreté de l'air et de l'eau, les espèces en danger, les arts +traditionnels… et la liberté des utilisateurs de l'informatique. +

+ + + +

« Fermé »

+ + +

+En décrivant un logiciel non libre comme « fermé », on se réfère clairement +au terme open source (source ouverte). Au sein du mouvement du +logiciel libre, nous +voulons éviter d'être confondus avec le mouvement open source, aussi, +nous évitons soigneusement de dire des choses qui inciteraient les gens à +nous mettre tous dans le même panier. Par conséquent, nous évitons de +décrire un logiciel non libre comme « fermé ». Nous le qualifions de « non +libre » ou « privateur ».3

+ + + +

« FLOSS »

+ + +

+Le terme « FLOSS », qui signifie Free/Libre and Open Source +Software, a été inventé comme moyen de rester neutre vis-à-vis du +logiciel libre et du logiciel open source. Si la neutralité est ce que +vous recherchez, « FLOSS » est le meilleur choix. Mais si vous voulez +montrez que vous êtes partisan de la liberté, n'employez pas de terme +neutre.

+ + + +

« FOSS »

+ + +

+Le terme « FOSS », qui signifie Free and Open Source Software, +été inventé comme moyen de rester +neutre vis-à-vis du logiciel libre et du logiciel open source, mais il +n'atteint pas vraiment son but. Si la neutralité est ce que vous recherchez, +« FLOSS » est un meilleur choix. Mais si vous voulez montrez que vous êtes +partisan de la liberté, n'employez pas de terme neutre.

+ +

Au lieu de FOSS, nous disons logiciel libre.

+
+ + + +

« Gestion numérique des droits » ou « Gestion des droits numériques »

+ + +

+Ce sont deux traductions de l'expression anglaise Digital Rights +Management (DRM), qui se réfère à des schémas techniques ayant pour +but d'imposer des restrictions aux utilisateurs de l'informatique. L'emploi +du mot « droits » dans ce contexte est de la propagande conçue pour vous +amener sans vous en rendre compte à adopter le point de vue de la minorité +qui impose ces restrictions, tout en ignorant celui du grand public à qui +elles sont imposées.

+

+Parmi les bonnes traductions : « gestion numérique des restrictions » +[Digital Restrictions Management] et « menottes numériques » +[digital handcuffs].

+

+Merci de vous inscrire sur le site de notre campagne pour abolir les DRM pour +lui apporter votre soutien.

+ + + +

« Google »

+ + +

+Veuillez éviter d'utiliser le mot « google » comme verbe, dans le sens de +chercher quelque chose sur Internet. « Google » n'est que le nom d'un moteur +de recherche particulier parmi d'autres. Nous suggérons d'utiliser à la +place l'expression « rechercher sur le web », ou simplement (dans certains +contextes) « rechercher ». Essayez d'utiliser un moteur de recherche qui +respecte votre vie privée ; par exemple, DuckDuckGo déclare ne pas pister ses +utilisateurs (il n'y a aucun moyen de vérifier cette assertion de +l'extérieur).

+ + + +

« Graticiel » ou « freeware »

+ + +

+Veuillez ne pas utiliser le terme « graticiel » ou freeware +comme synonymes de « logiciel libre ». Freeware était souvent +utilisé dans les années 80 pour des programmes distribués uniquement sous +leur forme exécutable, sans le code source. Aujourd'hui, ce terme n'a pas +vraiment de définition acceptée.

+

+Si vous utilisez d'autres langues que l'anglais, essayez d'éviter également +d'employer des mots empruntés à l'anglais tels que free +software ou freeware. C'est mieux de traduire +l'expression free software dans votre langue (en français : +logiciel libre).

+ +

+En utilisant un mot de votre +propre langue, vous montrez que vous vous référez bien à la liberté et +que vous ne vous contentez pas d'imiter un mystérieux concept de marketing +venant de l'étranger. La référence à la liberté peut, à première vue, +sembler étrange ou perturbante pour vos compatriotes, mais quand ils verront +que le logiciel libre fait exactement ce qu'il dit, ils comprendront +vraiment le message qu'il véhicule. +

+ + + +

« Gratuitement »

+ + +

+Si vous voulez dire qu'un programme est un logiciel libre, ne dites pas +qu'il est disponible gratuitement [freely], (ou « librement » +dans le sens d'« entrée libre »). Ce terme signifie « à prix +nul ». L'important dans le logiciel libre, c'est la liberté, pas le prix.4

+

+Les logiciels libres sont souvent disponibles gratuitement, par exemple sur +des serveurs FTP. Mais ils sont également disponibles sur des CD-ROM +payants ; par ailleurs les logiciels privateurs en promotion sont parfois +disponibles gratuitement et quelques-uns sont gratuits en temps normal pour +certains utilisateurs.

+

+Pour éviter toute confusion, vous pouvez dire que le programme est +disponible « en tant que logiciel libre ».

+ + + +

« Disponible gratuitement »

+ + +

+N'utilisez pas l'expression « logiciel disponible gratuitement » comme +synonyme de « logiciel libre ». Ces expressions ne sont pas +équivalentes. « Disponible gratuitement » signifie que tout le monde peut +facilement en obtenir une copie. Le « logiciel libre » est défini en termes +de liberté accordée aux utilisateurs qui en ont une copie. Ce sont des +réponses à des questions différentes. +

+ + + +

« Hacker »

+ + +

+Un hacker est quelqu'un qui aime exercer son ingéniosité +de façon ludique – pas nécessairement avec les ordinateurs. Les +programmeurs de l'ancienne communauté du logiciel libre du MIT des années 60 et 70 +s'identifiaient eux-mêmes comme hackers. Aux environs de 1980, des +journalistes qui découvraient la communauté des hackers ont mal compris ce +terme et l'ont assimilé à « casseurs de sécurité ».

+ +

+Merci de ne pas répandre cette erreur. Les personnes qui cassent la sécurité +sont des « crackers ».

+ + + +

« Industrie du logiciel »

+ + +

+L'expression « industrie du logiciel » incite les gens à penser que le +logiciel est toujours développé par une sorte d'usine et qu'il est ensuite +livré aux « consommateurs ». La communauté du logiciel libre montre que ce +n'est pas le cas. Les entreprises de logiciel existent et différentes +entreprises développent des logiciels libres ou non libres, mais celles qui +développent des logiciels libres ne sont pas gérées comme des usines.

+

+Le terme « industrie » est utilisé pour la propagande par les défenseurs des +brevets logiciels. Ils appellent le développement logiciel « industrie » et +puis essaient d'en tirer la conclusion qu'il doit être soumis aux monopoles +des brevets. Le +Parlement européen, en rejetant les brevets logiciels en 2003, a approuvé +par son vote la définition de l'« industrie » comme « production automatisée +de biens matériels ».

+ + + +

« Informatique de confiance »

+ + +

+L'« informatique de confiance » +est le nom donné par ses promoteurs à un schéma de conception des +ordinateurs qui permet aux développeurs d'applications de compter sur votre +ordinateur pour leur obéir plutôt qu'à vous. De leur point de vue, il s'agit +d'informatique « de confiance ». De votre point de vue, elle est +« déloyale ». +

+ + + +

« Internet des objets »

+ + +

+Quand des entreprises ont décidé de fabriquer des appareils qui se +connecteraient par Internet au serveur du fabricant, et par conséquent +pourraient facilement espionner leurs utilisateurs, elles ont bien vu que +cela n'aurait l'air très engageant. Alors elles ont trouvé un nom innocent +et sympa, l'« Internet des objets ».

+

+L'expérience montre que souvent ces produits espionnent +effectivement leurs utilisateurs ; ils sont également conçus pour donner aux gens +des conseils biaisés. De plus, le fabricant peut saboter le produit en +arrêtant le serveur dont il dépend.

+

+Nous les appelons Internet of Stings (Internet des dangers).5 +

+ + + +

« Système LAMP »

+ + +

+« LAMP » signifie « Linux, Apache, MySQL et PHP » – une combinaison courante +de logiciels à utiliser sur un serveur web, mis à part que « Linux » désigne +en réalité le système GNU/Linux. Donc, au lieu de « LAMP » ce devrait être +« GLAMP » : « GNU, Linux, Apache, MySQL and PHP ». +

+ + + +

« Système Linux »

+ + +

+Linux est le nom du noyau que Linus Torvalds a développé à partir de +1991. Le système d'exploitation dans lequel Linux est utilisé est +principalement GNU et Linux lui a été ajouté. Appeler tout le système +« Linux » est à la fois injuste et source de confusion. Merci d'appeler le +système complet GNU/Linux, pour en +donner crédit au projet GNU et pour distinguer le système complet du noyau +seul. +

+ + + +

« Marché »

+ + +

+Il est trompeur de décrire les utilisateurs de logiciels libres ou les +utilisateurs de logiciels en général en termes de « marché ».

+

+Cela ne veut pas dire que nous sommes contre les marchés. Si vous avez une +société de services s'occupant de logiciels libres, alors vous avez des +clients et vous commercez avec eux dans un marché. Aussi longtemps que vous +respectez leur liberté, nous vous souhaitons de réussir dans votre marché.

+

+Mais le mouvement du logiciel libre est un mouvement sociétal, pas une +entreprise, et la réussite à laquelle il se destine n'est pas celle d'un +marché. Nous essayons de servir le public en lui donnant la liberté – pas en +essayant de retirer des clients à un concurrent. Assimiler la campagne pour +la liberté à une campagne commerciale nie l'importance de la liberté et +légitime le logiciel privateur.

+ + + +

« Modèle de code source »

+ + +

+Wikipédia utilise l'expression « modèle de code source » de manière confuse +et ambiguë. Ostensiblement, il s'agit de la manière dont le code source d'un +programme est distribué, mais le texte confond ceci avec la méthodologie de +développement. Il distingue open source (code source ouvert) et +shared source (code source partagé), mais ces approches se +recouvrent ; Microsoft utilise la deuxième expression comme terme de +marketing pour couvrir un large éventail de pratiques, dont certaines sont +« open source ». Cette expression ne véhicule donc pas vraiment +d'information cohérente, mais en revanche elle donne l'occasion de parler +d'« open source » dans des pages qui décrivent des programmes libres.

+ + + +

« Moderne »

+ + +

+Le terme « moderne » a un sens dans un contexte descriptif, par exemple +quand on se contente de distinguer les périodes récentes des plus anciennes.

+ +

Il devient un problème quand il présuppose que les méthodes anciennes sont +« dépassées », autrement dit présumées inférieures aux méthodes +actuelles. Dans les domaines technologiques où ce sont les entreprises qui +font les choix et les imposent aux utilisateurs, c'est souvent l'inverse qui +est vrai.

+ + + +

« Monétiser »

+ + +

+La définition correcte de « monétiser » est « utiliser quelque chose comme +monnaie ». Par exemple, les sociétés humaines ont monétisé l'or, l'argent, +le cuivre, le papier imprimé, certaines sortes de coquillages et de gros +cailloux. Cependant, nous observons maintenant une tendance à utiliser ce +mot d'une autre façon, dans le sens d'« utiliser quelque chose comme centre +de profit ».

+

+Cette pratique donne au profit le premier rôle et à la chose qu'on utilise +pour faire du profit un rôle secondaire. Lorsqu'elle est appliquée à un +projet logiciel, cette attitude est critiquable parce qu'elle conduit les +développeurs à rendre le programme privateur s'ils trouvent que de le rendre +libre n'est pas assez profitable.

+

+Une entreprise productive et éthique peut gagner de l'argent, mais si elle +conditionne tout le reste au profit, il est peu probable qu'elle reste +éthique.

+ + + +

« Lecteur MP3 »

+ + +

+ + +À la fin des années 90, il est devenu possible de fabriquer des lecteurs +audio numériques portables. La plupart d'entre eux décodaient le format +breveté MP3 et c'est encore le cas. Certains lecteurs utilisaient aussi les +codecs audio libres de brevet Ogg Vorbis et FLAC et quelques-uns ne +pouvaient même pas lire les fichiers codés en MP3, car leurs développeurs +devaient se protéger des brevets sur le format MP3.

+ +

Appeler « lecteurs MP3 » les lecteurs audio en général a pour effet de +promouvoir le format MP3 et de décourager l'utilisation des autres formats +(dont certains sont en outre techniquement supérieurs). Bien que les brevets +sur MP3 aient expiré, il n'est toujours pas souhaitable de le faire.

+ +

Au lieu de « lecteur MP3 », nous suggérons le terme « lecteur audio +numérique », ou simplement « lecteur audio » si le contexte le permet.

+ + + +

« Ouvert » ou « open »

+ + +

+Veuillez éviter d'employer les termes open (ouvert) et +open source à la place de « logiciel libre ». Ils se réfèrent à +des positions +différentes, basées sur des valeurs différentes. Le mouvement du +logiciel libre fait campagne pour votre liberté dans le domaine de +l'informatique, une question de justice. L'open source, qui n'est pas un +mouvement, ne fait campagne pour aucune cause de cette façon.

+ +

Quand on se réfère au point de vue de l'open source, c'est normal d'employer +ce nom, mais veuillez ne pas l'utiliser pour parler de nous, de nos +logiciels ou de nos idées, car cela conduit les gens à supposer que nos +idées sont semblables aux leurs.

+ +
+

Au lieu d'open source, nous disons logiciel libre.

+
+ + + +

« Partage (de données personnelles) »

+ + +

+Quand des entreprises manipulent ou piègent des gens pour qu'ils leur +révèlent leur données personnelles et leur fassent ainsi cadeau de leur vie +privée, veuillez ne pas appeler cela du « partage ». Nous utilisons ce terme +pour désigner une coopération non commerciale, en particulier la +redistribution de copies exactes d'œuvres publiées, et nous disons que c'est +bien. Ne l'appliquez pas à une pratique qui est nuisible et dangereuse.

+ + + +

« PC »

+ + +

+Vous pouvez utiliser l'abréviation « PC » pour vous référer à un certain +type d'ordinateur, mais veuillez ne pas l'utiliser avec l'implication que +l'ordinateur fonctionne sous Microsoft Windows. Si vous installez GNU/Linux +sur le même ordinateur, cela reste un PC.

+ +

+Le terme « WC » a été suggéré pour un ordinateur exécutant Windows.

+ + + +

« Photoshop »

+ + +

+Veuillez éviter d'utiliser le verbe « photoshoper », dérivé de +« Photoshop », en voulant parler de manipulation d'image ou d'édition +d'image en général. Photoshop n'est que le nom d'un éditeur d'image +particulier, qui doit être évité parce qu'il est privateur. Il existe +beaucoup de programmes libres pour l'édition d'images, comme GIMP.

+ + + +

« Piratage » et « piraterie »

+ + +

+Les éditeurs assimilent souvent la copie qu'ils n'approuvent pas à du +« piratage » ou de la « piraterie ». De cette façon, ils laissent entendre +que la copie illégale est l'équivalent moral de l'attaque de bateaux en +haute mer, du rapt et du meurtre de leurs passagers. Sur la base d'une telle +propagande, ils ont mis en place sur une grande partie de la planète des +lois interdisant la copie dans la plupart des circonstances (ou quelquefois +dans toutes). Ils continuent à faire pression pour rendre cette prohibition +encore plus complète. +

+

+Si vous ne croyez pas que la copie non approuvée par l'éditeur soit aussi +grave que l'enlèvement ou le meurtre, vous préférerez sans doute ne pas +utiliser les mots « piratage » ni « piraterie » pour la décrire. Des termes +neutres comme « copie non autorisée » (ou « copie prohibée » au cas où c'est +illégal) peuvent le remplacer. Quelques-uns d'entre nous préfèrent même +utiliser un terme positif comme « partage d'information avec son voisin ».

+ +

+Un juge américain qui présidait un procès pour infraction au copyright a +reconnu que « piratage » +et « vol » étaient diffamatoires.

+ + + +

« PowerPoint »

+ + +

+Veuillez éviter d'utiliser le terme « PowerPoint » pour parler d'une +quelconque présentation par diapositives. « PowerPoint » est juste le nom +d'un programme privateur particulier servant à faire des présentations. Dans +l'intérêt de votre liberté, vous ne devez utiliser que du logiciel libre +pour les vôtres – qui par conséquent ne seront pas des « PowerPoint ». Parmi +les choix recommandés, il y a la classe beamer de LaTeX et +LibreOffice Impress.

+ + + +

« Produit »

+ + +

+Si vous parlez d'un produit, n'hésitez pas à l'appeler ainsi ; mais s'il +s'agit d'un service, ne l'appelez pas « produit ». Si un fournisseur de +service appelle ce service « produit », insistez avec fermeté pour l'appeler +« service ». Si un fournisseur de service appelle une formule forfaitaire +« produit », insistez avec fermeté pour l'appeler « forfait ». +

+ + + +

« Propriétaire de copyright »

+ + +

+Le copyright est un privilège artificiel donné par l'État pour servir +l'intérêt public et dure un temps limité; ce n'est pas un droit naturel +comme de posséder une maison ou une chemise. C'est pour en prendre acte que +les juristes avaient l'habitude d'appeler le récipiendaire de ce privilège +« détenteur de copyright ».

+ +

Il y a quelques décennies, les détenteurs de copyright se sont mis à essayer +d'abaisser le niveau de conscience du public sur cette question. Outre leurs +fréquentes références au concept bidon de « propriété intellectuelle », ils ont +commencé à se désigner eux-mêmes comme « propriétaires de +copyright ». Résistez avec nous en utilisant le terme traditionnel de +« détenteur de copyright ».

+ + + +

« Propriété intellectuelle »

+ + +

+Les éditeurs et les juristes aiment assimiler le copyright à la « propriété +intellectuelle » – un terme qui inclut aussi les brevets, les marques +déposées et d'autres domaines plus obscurs du droit. Ces lois ont si peu de +choses en commun, et diffèrent tant, qu'il serait malavisé de faire des +généralisations. Il est beaucoup mieux de parler spécifiquement de +« copyright », de « brevets » ou de « marques déposées ».

+

+Le terme « propriété intellectuelle » contient un postulat caché : qu'il est +naturel de penser à ces divers problèmes en se basant sur une analogie avec +les objets physiques et sur la notion de propriété que nous appliquons à ces +derniers.

+

+Quand il s'agit de copie, cette analogie néglige la différence cruciale +entre les objets matériels et l'information : l'information peut être copiée +et partagée presque sans effort, alors que ce n'est pas possible avec les +objets matériels.

+

+Pour éviter de propager le parti pris et la confusion, il est préférable +d'adopter fermement l'attitude de ne pas +parler ni même penser en termes de « propriété intellectuelle ».

+

+L'hypocrisie d'appeler ces pouvoirs « droits » commence à +embarrasser l'Organisation mondiale de la « propriété intellectuelle ».

+ + + +

« Protection »

+ + +

+Les avocats des éditeurs adorent utiliser le terme « protection » pour +décrire le copyright. Ce mot implique la prévention de la destruction ou de +la souffrance. Par conséquent, il pousse les gens à s'identifier au +propriétaire et à l'éditeur qui bénéficient du copyright, plutôt qu'aux +utilisateurs qui subissent ses restrictions.

+

+Il est facile d'éviter le mot « protection » et d'utiliser des termes +neutres à la place. Par exemple, au lieu de « la protection du copyright +dure très longtemps », vous pouvez dire « le copyright dure très +longtemps ».

+

+De même, au lieu de dire « protégé par le copyright », vous pouvez dire +« couvert par le copyright » ou simplement « sous copyright ».

+

+Si vous voulez critiquer le copyright au lieu de rester neutre, vous pouvez +utiliser le terme « restrictions du copyright ». Ainsi vous pouvez dire : +« les restrictions du copyright durent très longtemps ».

+ +

+Le terme « protection » est aussi utilisé pour décrire des fonctionnalités +malveillantes, comme dans « protection contre la copie », une fonctionnalité +qui interfère avec la copie. Du point de vue de l'utilisateur, c'est de +l'obstruction. Nous appelons donc cela « obstruction à la copie ». Souvent +elle est appelée « gestion numérique des restrictions », ou DRM. Voir la campagne Defective by Design.

+ + + +

« RAND (raisonnable et non discriminatoire) »

+ + +

+Les organismes de normalisation qui promulguent des normes restreintes par +des brevets, interdisant le logiciel libre, ont typiquement pour politique +de se procurer des licences de brevets qui exigent une redevance fixe par +copie de chaque programme conforme à la norme. Ils se réfèrent souvent à de +telles licences par le sigle « RAND », qui signifie « raisonnable et non +discriminatoire » [reasonable and non-discriminatory].

+

+Ce sigle tente de légitimer une classe de licences de brevets qui ne sont +généralement ni « raisonnables », ni « non discriminatoires ». Il est vrai +que ces licences ne sont pas discriminatoires à l'encontre de personnes +spécifiques, mais elles le sont à l'encontre de la communauté du logiciel +libre et cela les rend déraisonnables. Ainsi, une moitié de « RAND » est +trompeuse, l'autre moitié est partiale.

+

+Les organismes de normalisation doivent reconnaître que ces licences sont +discriminatoires et laisser tomber l'utilisation du terme « raisonnable et +non discriminatoire » ou « RAND » pour les décrire. Jusqu'à ce qu'ils le +fassent, les auteurs qui ne veulent pas de cette langue de bois feraient +bien de rejeter ce terme. L'accepter et l'utiliser, simplement parce que les +sociétés qui exercent leur pouvoir par les brevets l'ont répandu, laisse à +ces sociétés le soin de leur dicter les vues qu'ils expriment.

+

+Nous suggérons à la place le terme « droits uniformes seulement » +[uniform fee only], ou « UFO » en abrégé. Il est approprié, car +la seule clause de ces licences est une redevance uniforme.

+ + + +

« SaaS » ou Software as a Service

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+Nous avions l'habitude de dire que le SaaS est une injustice, et puis nous +avons constaté une grande variabilité dans les activités que les gens +mettaient dans cette catégorie. Nous sommes alors passés à une nouvelle +expression, « service comme substitut de logiciel », ou « SaaSS ». Cette +expression a deux avantages : d'une part elle n'a jamais été utilisée +auparavant, et donc notre définition est la seule qui existe, d'autre part +elle explique en quoi consiste l'injustice.

+

+Consulter l'article Qui ce serveur +sert-il réellement ? pour une discussion du problème.

+

+En espagnol, nous continuons à utiliser l'expression software como +servicio parce que le jeu de mots software como ser +vicio (logiciel comme étant pernicieux) est trop bon pour qu'on +l'abandonne.

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« Skype »

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+Veuillez ne pas utiliser le mot « skype » comme verbe (skyper) dans le sens +général de passer des appels téléphoniques et vidéo via Internet. Skype +n'est que le nom d'un programme privateur particulier, qui espionne +ses utilisateurs. Si vous voulez passer des appels téléphoniques ou +vidéo via Internet d'une façon qui respecte votre liberté et vos données +personnelles, essayez l'un des nombreux +programmes libres remplaçant Skype.

+ + + + + +

« Terminal »

+ + +

Les téléphones mobiles et les tablettes sont des ordinateurs et les gens +devraient pouvoir travailler dessus à l'aide de logiciel libre. Les appeler +« terminaux » suppose qu'ils ne sont bons qu'à se connecter à des serveurs, +ce qui est une mauvaise manière de faire votre propre travail.

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« Type BSD »

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+L'expression « licence de type BSD » [BSD-style license] prête +à confusion, car elle mélange des licences qui +ont des différences importantes. Par exemple, la licence originale BSD, +avec sa clause publicitaire, n'est pas compatible avec la GNU GPL, mais la +licence BSD révisée est compatible avec la GPL.

+

+Pour être plus clair, il est préférable de nommer la licence spécifique en question et +d'éviter le terme vague « de type BSD ».

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« Vendre des logiciels »

+ + +

+L'expression « vendre des logiciels » est ambiguë. À strictement parler, +échanger une copie d'un programme libre pour une somme d'argent est vendre le programme, et il n'y a aucun +mal à ça. Cependant, les gens ont l'habitude d'associer l'expression +« vendre un logiciel » aux restrictions privatrices sur l'utilisation +subséquente du logiciel. Vous pouvez être clair et éviter la confusion en +parlant, soit de « distribution de copies d'un programme contre +rémunération », soit d'« imposition de restrictions privatrices sur +l'utilisation d'un programme ».

+

+Consulter l'article vendre des logiciels +libres pour une discussion plus détaillée sur le sujet.

+ + + +

« Verrous (ou serrures) numériques »

+ + +

+Les expressions « verrous numériques » et « serrures numériques » +(traductions de digital locks) sont utilisées pour désigner les +dispositifs de gestion numérique des restrictions (DRM) par certains de ceux +qui les critiquent. Le problème est qu'elles ne rendent pas justice à la +malignité des DRM. Les gens qui ont inventé ces expressions n'y ont pas bien +réfléchi.

+

+Les verrous, de même que les serrures, ne sont pas nécessairement oppressifs +ni mauvais. Vous en possédez probablement plusieurs, ainsi que leurs clés ou +leurs codes ; vous les trouvez utiles ou gênants, mais de toute façon ils ne +vous oppriment pas parce que vous pouvez les ouvrir et les fermer. De même, +nous constatons que le +chiffrement constitue une protection inestimable de nos fichiers +numériques. Cela aussi est une sorte de serrure sur laquelle vous exercez un +contrôle.

+

+Un dispositif de DRM est comme un verrou (une serrure) placé(e) sur vous par +une autre personne qui refuse de vous en donner la clé, autrement dit comme +des menottes. Par conséquent la métaphore appropriée au DRM est +« menottes numériques » et non « verrous (ou serrures) numériques ».

+

+De nombreuses campagnes d'opposition aux DRM ont choisi la terminologie peu +judicieuse de « verrous (ou serrures) numériques » ; pour rectifier les +choses, nous devons réclamer avec fermeté que cette erreur soit corrigée. La +FSF peut soutenir une campagne qui s'oppose aux « verrous (ou serrures) +numériques » si nous sommes d'accord sur le fond ; toutefois, quand nous +déclarons notre soutien, nous remplaçons ostensiblement cette expression par +« menottes numériques » et nous disons pourquoi.

+ + + +

« Vol »

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+Les partisans d'une forme de copyright trop stricte, répressive, utilisent +souvent des mots comme « dérobé » et « vol » pour désigner les infractions +au copyright. C'est du baratin, mais ils nous demandent de le prendre pour +argent comptant.

+

+Le droit américain ne considère pas les infractions au copyright comme du +« vol ». Les +lois sur le vol ne s'appliquent pas aux infractions au copyright. Les +partisans d'un copyright répressif font appel à l'autorité – tout en +dénaturant ce que dit cette dernière.

+

+Pour réfuter leurs arguments, vous pouvez vous référer à cet exemple +concret qui montre ce qu'on peut décrire à bon escient comme un « vol de +copyright ».

+

+La copie non autorisée est interdite par le copyright dans de nombreuses +situations (pas dans toutes !), mais que ce soit interdit ne veut pas dire +que c'est mal. En général, les lois ne définissent pas le bien et le +mal. Les lois, au mieux, essaient d'implémenter la justice. Si les lois +(l'implémentation) ne se conforment pas à nos idées du bien et du mal (les +specs), ce sont les lois qui doivent changer.

+ +

+Un juge américain qui présidait un procès pour infraction au copyright a +reconnu que « piratage » +et « vol » étaient diffamatoires.

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Cet essai est publié dans Free +Software, Free Society: The Selected Essays of Richard +M. Stallman.

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Notes de traduction
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  1.   +« Informatique dans les nuages » ne veut absolument rien +dire. « Informatique en nuage » pourrait évoquer le calcul distribué, mais +désigne généralement tout autre chose.
  2. +
  3.   +Le copyright américain est l'équivalent du droit d'auteur français, mais il +y a des différences significatives du point de vue juridique, c'est pourquoi +nous ne traduisons pas ce terme.
  4. +
  5.   +Autre traduction de proprietary : propriétaire.
  6. +
  7.   +Le mot anglais free a deux significations : « libre » et +« gratuit ».
  8. +
  9.   +Internet of Stings (litt. Internet des épines) a une grande +similarité avec Internet of Things (Internet des objets). Nous +n'avons pas pu conserver ce jeu de mots en français.
+ + + + + + + + + -- cgit v1.2.3