From 1ae0306a3cf2ea27f60b2d205789994d260c2cce Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: Christian Grothoff Date: Sun, 11 Oct 2020 13:29:45 +0200 Subject: add i18n FSFS --- .../blog/articles/fr/why-gnu-linux.html | 291 +++++++++++++++++++++ 1 file changed, 291 insertions(+) create mode 100644 talermerchantdemos/blog/articles/fr/why-gnu-linux.html (limited to 'talermerchantdemos/blog/articles/fr/why-gnu-linux.html') diff --git a/talermerchantdemos/blog/articles/fr/why-gnu-linux.html b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/why-gnu-linux.html new file mode 100644 index 0000000..792d7e2 --- /dev/null +++ b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/why-gnu-linux.html @@ -0,0 +1,291 @@ + + + + + + +Pourquoi GNU/Linux ? - Projet GNU - Free Software Foundation + + + +

Qu'y a-t-il dans un nom ?

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par Richard Stallman

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Si vous souhaitez en savoir plus sur ce sujet, vous pouvez aussi consulter +notre FAQ GNU/Linux, notre page Linux et le projet GNU, qui donne une +histoire du système GNU/Linux s'intéressant à la question du nom, et notre +page sur les utilisateurs +de GNU qui n'ont jamais entendu parler de GNU. + +

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+Les noms véhiculent des significations ; le choix des noms détermine la +signification de ce que nous disons. Un nom mal choisi donne aux gens une +idée fausse. Une rose, quel que soit son nom, sentira toujours aussi bon, +mais si vous l'appelez « stylo », les gens seront plutôt déçus quand ils +essaieront d'écrire avec. Et si vous appelez les stylos « roses », les gens +pourraient ne pas réaliser à quoi ils servent. Si vous appelez notre système +d'exploitation « Linux », cela véhicule une idée fausse de l'origine du +système, de son histoire et de sa finalité. Si vous l'appelez GNU/Linux, cela véhicule (mais sans la +détailler) une idée juste.

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+Mais est-ce important pour notre communauté ? Est-ce important que les gens +connaissent l'origine, l'histoire et la finalité du système? Oui – parce que +ceux qui oublient l'histoire sont souvent condamnés à la répéter. Le monde +du Libre qui s'est développé autour de GNU/Linux n'est pas en sécurité ; les +problèmes qui nous ont amenés à développer GNU ne sont pas complètement +éradiqués et ils menacent de revenir.

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+Quand j'explique pourquoi il convient d'appeler le système d'exploitation +« GNU/Linux » plutôt que « Linux », les gens répondent parfois de la manière +suivante :

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+Bien que le projet GNU mérite qu'on lui donne crédit pour son travail, +est-ce que cela vaut la peine de faire des histoires quand des gens ne le +font pas ? L'important n'est-il pas que le travail soit fait, et non qui l'a +fait ? Vous devriez vous calmer, être fiers du travail bien fait et ne pas +vous soucier de reconnaissance. +

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+Ce serait un sage conseil si seulement la situation était bien celle-là, si +le travail était fait et s'il était temps de se calmer. Si seulement c'était +vrai ! Mais les défis abondent et il n'est pas temps de considérer le futur +comme acquis. La force de notre communauté repose sur son engagement pour la +liberté et la coopération. Utiliser le nom GNU/Linux est une manière pour les gens +de s'en souvenir, pour ensuite informer les autres de ces buts.

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+Il est possible d'écrire de bons logiciels sans penser à GNU ; beaucoup de +bons travaux ont été faits au nom de Linux également. Mais le nom « Linux » +a été associé depuis l'origine à une philosophie qui ne s'engage pas pour la +liberté de coopérer. Comme ce nom est de plus en plus utilisé par les +entreprises, nous aurons de plus en plus de mal à le connecter à l'esprit +communautaire.

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+Un grand défi pour l'avenir du logiciel libre vient de la tendance des +sociétés de distribution de « Linux » à ajouter des logiciels non libres à +GNU/Linux, au nom de la commodité et +de la puissance. Tous les développeurs de distributions commerciales +majeures le font, aucune ne produit de distribution entièrement libre. La +plupart des sociétés n'identifient pas clairement les produits non libres +dans leurs distributions ; beaucoup développent même des logiciels non +libres et les ajoutent au système. Quelques-unes annoncent de façon +scandaleuse des systèmes « Linux » dont le droit d'utilisation est concédé +par poste, ce qui donne à l'utilisateur autant de liberté que Microsoft +Windows.

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+Les gens essaient de justifier l'ajout de logiciel non libre au nom de la +« popularité de Linux », mettant de fait la popularité au-dessus de la +liberté. Parfois, c'est ouvertement admis. Par exemple, d'après Wired +Magazine, Robert McMillan (éditeur de Linux Magazine) « pense que le +mouvement vers le logiciel open source devrait être soutenu par des +décisions techniques, plutôt que politiques ». Et le PDG de Caldera a +demandé ouvertement aux utilisateurs de laisser +tomber l'objectif de la liberté pour travailler à la place en faveur de « la +popularité de Linux ».

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+Ajouter des logiciels non libres au système GNU/Linux pourrait augmenter sa +popularité, si ce que nous entendons par popularité est le nombre de +personnes utilisant une partie de GNU/Linux en combinaison avec des +logiciels non libres. Mais en même temps, cela encourage implicitement la +communauté à accepter les logiciels non libres comme une bonne chose et à +oublier son objectif, qui est la liberté. Ça ne sert à rien de conduire plus +vite si l'on ne peut pas rester sur la route.

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+Quand l'« ajout » non libre est une bibliothèque ou un outil de +développement, il peut devenir un piège pour les développeurs de logiciel +libre. Quand ils écrivent un logiciel libre qui dépend d'un outil non libre, +leur logiciel ne peut pas faire partie d'un système complètement +libre. Motif et Qt ont piégé de nombreux logiciels libres de cette manière +dans le passé, en créant des problèmes dont la solution a pris des +années. Le problème de Motif n'a jamais vraiment été résolu, jusqu'à ce +qu'il devienne obsolète et ne soit plus utilisé. Plus tard, l'implémentation +Java non libre de Sun a eu un effet similaire : le piège Java, qui maintenant a +presque disparu, heureusement.

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+Si notre communauté continue d'aller dans cette direction, cela peut +rediriger l'avenir de GNU/Linux vers +une mosaïque de composants libres et non libres. Dans cinq ans, nous aurons +certainement toujours beaucoup de logiciels libres ; mais si nous ne faisons +pas attention ils seront difficilement utilisables sans les logiciels non +libres que les utilisateurs espèrent trouver avec. Si cela arrive, notre +campagne pour la liberté aura échoué.

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+Si la publication d'alternatives libres était simplement une question de +programmation, la résolution de problèmes futurs pourrait devenir plus +simple au fur et à mesure que les ressources de développement de notre +communauté augmentent. Mais nous faisons face à des obstacles qui menacent +de la rendre plus difficile : des lois qui interdisent le logiciel +libre. Comme les brevets logiciels s'accumulent et que des lois telles que +la DMCA sont utilisées +pour interdire le développement de logiciels libres pour des tâches +importantes comme la lecture de DVD ou l'écoute d'un flux RealAudio, la +seule issue évidente qui va nous rester pour nous battre contre les formats +de fichiers brevetés et secrets sera de rejeter les programmes non +libres qui les utilisent.

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+Répondre à ces défis demandera des efforts dans de nombreux domaines +différents. Mais ce dont nous avons besoin avant tout pour affronter les +défis de toute espèce, c'est de garder en mémoire notre but, qui est la +liberté de coopérer. Nous ne pouvons pas nous reposer sur le simple désir de +logiciels puissants et fiables pour motiver les gens à faire de grands +efforts. Nous avons besoin de la sorte de détermination qui anime ceux qui +se battent pour leur liberté et leur communauté, la détermination de tenir +pendant des années et de ne pas abandonner.

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+Dans notre communauté, ce but et cette détermination émanent principalement +du projet GNU. C'est nous qui parlons de liberté et de communauté comme de +quelque chose qu'il faut défendre ; les organisations qui parlent de +« Linux » ne disent pas cela, d'habitude. Typiquement, les magazines sur +« Linux » sont pleins de publicités pour des logiciels non libres ; les +sociétés qui empaquettent « Linux » ajoutent des logiciels non libres au +système ; d'autres sociétés proposent des « services basés sur Linux » en +développant des applications non libres. Il est typique également que les +groupes d'utilisateurs de « Linux » invitent des revendeurs à présenter ces +applications. Le point central où les personnes de notre communauté sont +susceptibles de croiser les idées de liberté et de détermination est le +projet GNU.

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+Mais quand les gens croiseront ces idées, est-ce qu'ils se sentiront +concernés ?

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+Ceux qui savent qu'ils utilisent un système provenant du projet GNU peuvent +voir une relation directe entre eux et GNU. Ils ne vont pas forcément être +d'accord avec notre philosophie, mais au moins ils verront une raison d'y +penser sérieusement. Par contre, les gens qui se considèrent comme des +« utilisateurs de Linux » et croient que le projet GNU « a développé des +outils ayant prouvé leur efficacité pour Linux » ne perçoivent +habituellement qu'une relation indirecte entre GNU et eux. Ils peuvent tout +simplement passer à côté de la philosophie de GNU.

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+Le projet GNU est idéaliste ; or tous ceux qui encouragent l'idéalisme +aujourd'hui font face à un obstacle majeur : l'idéologie dominante qui +invite les gens à rejeter l'idéalisme comme « manquant de sens +pratique ». Notre idéalisme a toujours été on ne peut plus pratique ; c'est +bien la raison pour laquelle nous avons un système d'exploitation GNU/Linux. Les personnes qui aiment ce +système devraient savoir que c'est une concrétisation de notre idéalisme.

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+Si « le travail » était terminé, s'il n'y avait rien d'autre en jeu que de +nous donner crédit, peut-être qu'il serait plus sage de laisser tomber le +sujet. Mais nous ne sommes pas dans cette situation. Pour inciter les gens à +faire le travail qui doit être fait, nous avons besoin d'être reconnus pour +ce que nous avons déjà fait. S'il vous plaît, aidez-nous en appelant le +système d'exploitation GNU/Linux.

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Cet essai est publié dans Free +Software, Free Society: The Selected Essays of Richard +M. Stallman.

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