From 1ae0306a3cf2ea27f60b2d205789994d260c2cce Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: Christian Grothoff Date: Sun, 11 Oct 2020 13:29:45 +0200 Subject: add i18n FSFS --- .../articles/fr/when-free-depends-on-nonfree.html | 206 +++++++++++++++++++++ 1 file changed, 206 insertions(+) create mode 100644 talermerchantdemos/blog/articles/fr/when-free-depends-on-nonfree.html (limited to 'talermerchantdemos/blog/articles/fr/when-free-depends-on-nonfree.html') diff --git a/talermerchantdemos/blog/articles/fr/when-free-depends-on-nonfree.html b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/when-free-depends-on-nonfree.html new file mode 100644 index 0000000..9b59243 --- /dev/null +++ b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/when-free-depends-on-nonfree.html @@ -0,0 +1,206 @@ + + + + + + +Quand le logiciel libre dépend du logiciel privateur - Projet GNU - Free +Software Foundation + + + +

Quand le logiciel libre dépend du logiciel privateur

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par Richard Stallman

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Lorsqu'un programme est un logiciel libre (libre comme dans liberté de +parole), cela signifie qu'il offre à ses utilisateurs les quatre libertés +(gnu.org/philosophy/free-sw.html) de +telle sorte qu'ils contrôlent ce que fait le programme. Dans la plupart des +cas c'est suffisant pour que la distribution du programme soit éthique, mais +pas toujours. D'autres problèmes peuvent apparaître dans des circonstances +précises. Cet article vise à décrire un problème subtil dans lequel la mise +à jour d'un programme libre requiert l'usage d'un programme privateur.

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Si l'utilisation du programme libre dépend inévitablement d'un programme +privateur tiers, nous disons que le programme libre est « piégé ». Son code +est du logiciel libre et vous pouvez donc en copier certaines parties dans +d'autres programmes libres, ce qui donnera de bons résultats, des résultats +éthiques. Mais vous ne devez pas exécuter le programme piégé, car +cela implique d'abdiquer votre liberté en faveur du programme privateur.

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Une personne adhérant aux principes du logiciel libre ne créera pas +volontairement un programme piégé. Cependant, de nombreux programmes libres +sont développés par des gens ou des entreprises qui ne soutiennent pas +particulièrement ces principes ou qui ne comprennent pas le problème.

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La dépendance vis-à-vis d'un programme privateur peut prendre diverses +formes. La plus basique se rencontre lorsque le langage utilisé n'a pas +d'implémentation libre. Les premiers programmes que j'ai écrits pour le +système GNU dans les années 80, y compris GNU Emacs, GDB et GNU Make, +devaient être compilés avec le compilateur C privateur d'AT&T, car il +n'existait pas de compilateur C libre jusqu'à ce que j'écrive +GCC. Heureusement, ce genre de problème est le plus souvent de l'histoire +ancienne et nous avons désormais des compilateurs et des plateformes libres +pour tous les langages utilisés pour écrire des logiciels libres.

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Nous pouvons libérer un programme de ce genre de piège en le réécrivant dans +un autre langage, ou en fournissant une implémentation libre du langage dans +lequel il est écrit. Ainsi, lorsqu'une implémentation libre de Java a été +disponible, cela a sorti tous les programmes libres écrits en Java du piège Java.

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Ce genre de dépendance est simple à concevoir, car elle résulte d'une +situation à un moment donné. À l'instant T, le programme libre P ne pourra +pas s'exécuter sans la plateforme privatrice Q. En termes linguistiques, on +dira que cette relation est « synchronique ».

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Plus récemment, nous avons remarqué un autre type de dépendance dans des +programmes de base de données dont on peut compiler et exécuter n'importe +quelle version librement, mais dont la mise à jour de la version N vers la +version N+1 nécessite un logiciel privateur.

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Ceci se produit parce que le format interne de la base de données change +entre les versions N et N+1. Si vous avez utilisé la version N de manière +intensive, il est probable que vous avez une importante base de données au +format N. Afin de procéder à la mise à jour vers la version N+1 de ce +logiciel, vous devez reformater votre base de données.

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Si vous êtes censé faire ce reformatage en exécutant un logiciel privateur +ou en ayant recours au service en ligne du développeur, un SaaSS (service se +substituant au logiciel), le programme de base de données est piégé, +mais d'une façon plus subtile. N'importe quelle version de ce programme peut +être utilisée sans avoir besoin de logiciel privateur ni de SaaSS. Le +problème survient lorsque vous tentez d'en faire usage sur le long terme, ce +qui implique de le mettre à jour de temps en temps ; ce n'est pas possible +sans un logiciel privateur ou l'équivalent. Ce programme de base de données +est piégé dans le temps, nous pouvons donc dire qu'il est piégé de manière +« diachronique », pour emprunter un autre terme linguistique.

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Par exemple, le programme OpenERP (renommé depuis « Odoo »), bien que libre, +est diachroniquement piégé. GNU Health, +notre logiciel libre de gestion des centres médicaux, utilisait initialement +OpenERP. En 2011, le développeur de GNU Health, Luis Falcón, a découvert que +la mise à jour vers une nouvelle version d'OpenERP nécessitait l'envoi de la +base de données (remplie des données médicales des patients) au serveur +d'OpenERP afin d'être reformatée. C'est du SaaSS : il exige de l'utilisateur +de GNU Health (un centre médical) qu'il confie son système informatique et +ses données à la société développant OpenERP. Plutôt que de s'incliner, +Falcón a réécrit GNU Health afin qu'il utilise Tryton à la place.

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Utiliser un SaaSS est intrinsèquement équivalent à l'utilisation d'un +logiciel privateur contenant des fonctions d'espionnage ainsi qu'une porte +dérobée universelle. Ce service peut garder une copie des bases de données +que les utilisateurs reformatent. Même si nous pouvons faire confiance à la +société assurant le service pour ne jamais divulguer intentionnellement les +données à quiconque, sous quelque forme que ce soit, nous ne pouvons pas +être sûrs que ces données seraient à l'abri des agences de renseignement +de divers pays ou des crackers de sécurité informatique (merci de ne pas les +appeler « hackers »).

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Lorsqu'un programme est piégé diachroniquement, le libérer de ce piège +nécessite plus qu'une simple étape de programmation. Il s'agit plutôt d'un +travail récurrent, devant être fait à chaque changement du format de +données. Se lancer dans un projet en s'engageant à faire cela régulièrement +sur le long terme n'est pas facile. Il est peut-être plus facile de faire +pression sur la société pour qu'elle cesse de piéger les utilisateurs, en +refusant d'utiliser le logiciel piégé jusqu'à ce qu'elle obtempère. Vu la +difficulté de libérer le programme, mieux vaut ne pas l'utiliser du tout.

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Il est possible d'essayer un logiciel libre diachroniquement piégé sans +recourir à du logiciel privateur, mais si c'est pour faire plus que jouer +avec, vous devez vous garder de l'utiliser pour de bon. Entreprises et +particuliers trouveront facilement d'excellentes alternatives libres ne +souffrant pas d'un tel problème ; pour éviter le piège il suffit de savoir +le reconnaître.

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+ + + + + + + + + -- cgit v1.2.3