From 1ae0306a3cf2ea27f60b2d205789994d260c2cce Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: Christian Grothoff Date: Sun, 11 Oct 2020 13:29:45 +0200 Subject: add i18n FSFS --- .../blog/articles/fr/ubuntu-spyware.html | 282 +++++++++++++++++++++ 1 file changed, 282 insertions(+) create mode 100644 talermerchantdemos/blog/articles/fr/ubuntu-spyware.html (limited to 'talermerchantdemos/blog/articles/fr/ubuntu-spyware.html') diff --git a/talermerchantdemos/blog/articles/fr/ubuntu-spyware.html b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/ubuntu-spyware.html new file mode 100644 index 0000000..d4b76d2 --- /dev/null +++ b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/ubuntu-spyware.html @@ -0,0 +1,282 @@ + + + + + + +Un logiciel espion dans Ubuntu ! Que faire ? - Projet GNU - Free Software +Foundation + + + +

Un logiciel espion dans Ubuntu ! Que faire ?

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par Richard Stallman
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À compter de la +version 16.04 d'Ubuntu, la fonctionnalité de recherche espionne est +désactivée par défaut. Il semble que la campagne de pression lancée par cet +article ait été partiellement couronnée de succès. Néanmoins, proposer cette +fonctionnalité en option reste un problème, comme c'est expliqué plus +loin. Il faut qu'Ubuntu fasse de la recherche sur le réseau une commande que +l'utilisateur peut exécuter de temps en temps, pas une option +semi-permanente qu'il peut activer (et probablement oublier). +

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Bien que cette page décrive une situation factuelle qui a changé en partie, +elle reste importante. Cet exemple doit apprendre à notre communauté à ne +plus faire ce genre de chose, mais pour que cela se réalise nous devons +continuer à en parler.

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L'un des principaux avantages du logiciel libre est que la communauté +protège les utilisateurs des logiciels malveillants. Aujourd'hui Ubuntu GNU/Linux est devenue un +contre-exemple. Que devons-nous faire ?

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Le logiciel privateur est associé à la malveillance envers l'utilisateur : +code de surveillance, menottes numériques (gestion numérique des +restrictions, ou DRM) +destinées à imposer des limites aux utilisateurs, et portes dérobées qui +peuvent faire des choses déplaisantes sous contrôle à distance. Les +programmes qui effectuent l'une quelconque de ces opérations sont des +logiciels malveillants et doivent être traités comme tels. Les exemples les +plus communs sont Windows, les iTrucs, ou encore le +« Kindle » d'Amazon (connu pour son autodafé de livres virtualisés1), qui font ces trois +choses ; les Macintosh et la Playstation III qui imposent des menottes +numériques ; la plupart des téléphones portables, qui espionnent et +possèdent des portes dérobées ; Adobe Flash Player, qui espionne et fait +respecter les menottes numériques ; ainsi que de nombreuses applications +iTrucs ou Android, qui intègrent une ou plusieurs de ces pratiques néfastes.

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Le logiciel +libre donne aux utilisateurs la possibilité de se protéger contre les +comportements malveillants des logiciels. Encore mieux, la communauté +protège en général tout le monde et la majorité des utilisateurs n'a pas à +bouger le petit doigt. Voici comment.

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De temps à autre, des utilisateurs sachant programmer trouvent du code +malveillant dans un programme libre. Généralement, ce qu'ils font ensuite +c'est de publier une version corrigée du programme : les quatre libertés +(voir http://www.gnu.org/philosophy/free-sw.html) +qui définissent le logiciel libre le permettent. On appelle cela un +fork du programme. Rapidement, la communauté bascule sur la +version corrigée et la version infectée est rejetée. La perspective d'un +rejet ignominieux n'est pas vraiment tentante : donc, la plupart du temps, +même ceux qui ne sont pas arrêtés par leur conscience ou par la pression +sociale s'abstiennent de glisser des malfaçons dans les logiciels libres.

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Mais pas toujours. Ubuntu, distribution GNU/Linux influente et largement +utilisée, a installé du code de surveillance. Lorsque l'utilisateur effectue +une recherche dans ses propres fichiers en utilisant le système de recherche +d'Ubuntu desktop, Ubuntu envoie cette recherche à l'un des +serveurs de Canonical (Canonical étant la société qui développe Ubuntu).

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C'est exactement comme le premier cas de surveillance dont j'aie appris +l'existence, dans Windows. Mon vieil ami Fravia m'avait expliqué qu'un jour, +alors qu'il recherchait une phrase dans ses fichiers avec Windows, un paquet +– détecté par son pare-feu – avait été émis vers un serveur. À compter de +cet exemple, je suis devenu attentif et n'ai pas oublié la propension à la +malveillance qu'ont les logiciels privateurs « réputés ». Ce n'est peut-être +pas par hasard qu'Ubuntu émet les mêmes informations.

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Ubuntu se sert de ces informations sur leurs recherches pour afficher aux +utilisateurs des publicités pour des produits vendus par Amazon. Or, Amazon commet beaucoup de +méfaits ; en faisant la promotion de cette société, Canonical y +contribue. Cependant, les publicités ne sont pas le cœur du problème. Le +véritable problème est l'espionnage des utilisateurs. Canonical affirme +qu'Amazon ne sait rien de l'origine des recherches. Toutefois, il est tout +aussi déplorable de la part de Canonical de collecter vos informations +personnelles que cela ne l'aurait été de la part d'Amazon. La surveillance +exercée par Ubuntu n'est +pas anonyme.

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Certains feront sûrement des versions modifiées d'Ubuntu dépourvues de cette +fonctionnalité espionne. De fait, plusieurs distributions GNU/Linux sont des +versions modifiées d'Ubuntu. Lorsqu'elles se mettront à niveau avec la +dernière version d'Ubuntu, je m'attends à ce qu'elles enlèvent cette +fonctionnalité. Canonical s'y attend également, sans aucun doute.

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La plupart des développeurs de logiciel libre laisseraient tomber un tel +projet, étant donné la perspective d'une migration en masse vers la version +corrigée de quelqu'un d'autre. Mais Canonical n'a pas abandonné le logiciel +espion d'Ubuntu. Peut-être Canonical pense-t-il que le nom « Ubuntu » a +assez de poids et d'influence pour éviter les conséquences habituelles et +faire de la surveillance impunément.

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Canonical dit que cette fonctionnalité permet de faire des recherches sur +Internet « autrement ». Selon les détails de la méthode, cela pourrait, ou +non, aggraver le problème, mais cela ne l'atténuerait pas.

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Ubuntu permet aux utilisateurs de désactiver la surveillance. Évidemment, +Canonical pense que beaucoup d'entre eux vont laisser cette fonctionnalité à +son état par défaut, c'est-à-dire active. Et c'est ce que beaucoup font +probablement, car il ne leur vient pas à l'esprit d'essayer d'y changer quoi +que ce soit. Ainsi, l'existence de cette option ne rend pas pour autant la +fonctionnalité de surveillance acceptable.

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Même si elle était désactivée par défaut, cette fonctionnalité resterait +dangereuse : « activer une fois pour toutes » une pratique risquée, dont le +risque varie selon les spécificités du système, invite au +laisser-faire. Pour protéger la vie privée de l'utilisateur, les systèmes +doivent simplifier l'usage de la prudence : quand un programme de recherche +locale a une option de recherche sur le réseau, c'est à l'utilisateur de +choisir la recherche sur le réseau explicitement à chaque +fois. Rien de plus simple : il suffit de boutons séparés pour la +recherche sur le réseau et la recherche locale, comme c'était le cas dans +les anciennes versions d'Ubuntu. Une fonctionnalité de recherche sur le +réseau doit aussi informer l'utilisateur clairement et concrètement sur la +nature et la destination des données personnelles collectées, au moment où +il se sert de cette fonctionnalité.

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Si une proportion suffisante des faiseurs d'opinion de la communauté voient +cette question d'un point de vue uniquement personnel, s'ils désactivent la +surveillance pour eux-mêmes et continuent à promouvoir Ubuntu, Canonical +pourrait s'en tirer à bon compte. Ce serait une grande perte pour la +communauté du logiciel libre.

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Nous, qui présentons le logiciel libre comme une défense contre les +logiciels malveillants, n'affirmons pas qu'il s'agit d'une défense +parfaite. Il n'existe pas de défense parfaite. Nous ne disons pas que la +communauté va à coup sûr dissuader les gens d'implanter des +logiciels espions. Donc, à proprement parler, ce n'est pas parce qu'il y a +un logiciel malveillant dans Ubuntu que nous devons manger notre chapeau.

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Mais ce qui est en jeu ici dépasse le fait de savoir si quelques-uns d'entre +nous vont devoir avaler leur chapeau. La question est ici de savoir si notre +communauté peut efficacement utiliser l'argument des logiciels espions +privateurs. Si nous pouvons seulement dire « les logiciels libres ne vous +espionnent pas, sauf si c'est Ubuntu », c'est bien moins percutant que de +dire « les logiciels libres ne vous espionnent pas ».

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Il nous appartient d'exprimer notre réprobation à Canonical avec +suffisamment de force pour qu'il arrête cela. Canonical peut donner toutes +les excuses qu'il veut, elles seront insuffisantes ; même s'il affectait +tout l'argent que lui donne Amazon au développement de logiciel libre, cela +pourrait difficilement contrebalancer ce que le logiciel libre a à perdre +s'il cesse d'être un moyen efficace d'éviter aux utilisateurs de se faire +flouer.

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Si jamais vous recommandez ou redistribuez GNU/Linux, merci de retirer +Ubuntu des distributions que vous recommandez ou redistribuez. Si la +pratique d'installer et recommander des logiciels non libres ne vous +convainc pas d'arrêter, ceci le fera. Dans vos install parties, dans vos +« Journées du Libre », au FLISOL, n'installez pas et ne +recommandez pas Ubuntu. À la place, dites qu'Ubuntu est mise à l'index pour +espionnage.

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Pendant que vous y êtes, vous pouvez aussi leur dire qu'Ubuntu contient des +programmes non libres et suggère l'installation d'autres programmes non +libres (voir +http://www.gnu.org/distros/common-distros.html). Cela contrecarrera +l'autre forme d'influence négative qu'exerce Ubuntu dans la communauté du +logiciel libre : la légitimation des logiciels non libres.

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+La présence de logiciel non libre dans Ubuntu pose un problème d'éthique +différent. Pour qu'Ubuntu devienne éthique, il faut que cela aussi soit +corrigé. +

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Note de traduction
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  1. To kindle : allumer du feu. 
+ + + + + + + + + -- cgit v1.2.3