From 1ae0306a3cf2ea27f60b2d205789994d260c2cce Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: Christian Grothoff Date: Sun, 11 Oct 2020 13:29:45 +0200 Subject: add i18n FSFS --- .../fr/programs-must-not-limit-freedom-to-run.html | 237 +++++++++++++++++++++ 1 file changed, 237 insertions(+) create mode 100644 talermerchantdemos/blog/articles/fr/programs-must-not-limit-freedom-to-run.html (limited to 'talermerchantdemos/blog/articles/fr/programs-must-not-limit-freedom-to-run.html') diff --git a/talermerchantdemos/blog/articles/fr/programs-must-not-limit-freedom-to-run.html b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/programs-must-not-limit-freedom-to-run.html new file mode 100644 index 0000000..7971505 --- /dev/null +++ b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/programs-must-not-limit-freedom-to-run.html @@ -0,0 +1,237 @@ + + + + + + +Pourquoi la liberté d'exécuter un programme doit être totale - Projet GNU - +Free Software Foundation + + + +

Pourquoi la liberté d'exécuter un programme doit être totale

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par Richard Stallman

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« Logiciel libre » signifie logiciel contrôlé par ses utilisateurs et non +l'inverse. Plus précisément, cela veut dire qu'avec le logiciel les +utilisateurs reçoivent quatre libertés +essentielles qu'ils méritent de posséder. En tête de liste, il y a la +liberté 0, la liberté d'exécuter le programme comme on le souhaite, afin de +faire ce qu'on veut avec.

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Certains développeurs se proposent de mettre des restrictions d'usage dans +les licences de logiciel pour interdire l'utilisation du programme à +certaines fins, mais aller dans ce sens serait désastreux. Cet article +explique pourquoi la liberté 0 ne doit pas avoir de limite. Des clauses +limitant l'utilisation d'un programme n'atteindraient que très partiellement +leur but, mais pourraient être dévastatrices pour la communauté du logiciel +libre.

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Avant toute chose, soyons clair sur ce que signifie la liberté 0. Elle +signifie que les termes de distribution du logiciel ne limitent pas la +manière dont on l'utilise. Elle ne vous dispense pas d'obéir aux lois. Par +exemple, la fraude est un délit aux États-Unis – une loi que j'estime juste +et adéquate. Quoi que dise la licence, utiliser un logiciel libre pour +frauder ne vous protégera pas des poursuites.

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Une clause de licence contre la fraude serait superflue dans un pays où +c'est un délit. Mais pourquoi pas une clause contre son utilisation pour la +torture, activité sur laquelle les États ferment souvent les yeux +lorsqu'elle est pratiquée par les « forces de sécurité » ?

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Une clause contre la torture ne fonctionnerait pas parce que ce sont les +services de l'État qui font appliquer les licences de logiciel libre, +quelles qu'elles soient. Un État qui veut pratiquer la torture ne tiendra +pas compte de la licence. Quand des personnes victimes de torture de la part +des États-Unis essaient d'attaquer le gouvernement américain en justice, les +tribunaux prononcent un non-lieu au motif que le traitement qu'elles ont +subi est un secret touchant à la sécurité nationale. Si un développeur de +logiciel essayait d'attaquer le gouvernement américain en justice pour avoir +utilisé un programme dans le but de pratiquer la torture, en contravention +avec sa licence, ce procès aboutirait aussi à un non-lieu. En général, les +États sont pleins d'astuce lorsqu'il s'agit de se donner des excuses légales +pour les choses terribles qu'ils veulent faire. Il en est de même pour les +entreprises pourvues de lobbies puissants.

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Et si la clause s'opposait à quelque activité privée particulière ? Par +exemple, PETA a proposé une licence qui interdirait l'utilisation du +logiciel pour causer de la douleur à des animaux à colonne vertébrale. Ou +bien il pourrait y avoir une clause contre l'utilisation d'un certain +programme pour faire et publier des dessins de Mahomet, ou pour expérimenter +sur les cellules-souches embryonnaires, ou encore pour faire des copies +illicites d'enregistrements musicaux.

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Il n'est pas sûr que ces clauses soient applicables. Les licences de +logiciel libre sont basées sur le droit du copyright, et essayer d'imposer +des conditions d'usage de cette façon revient à repousser la limite de ce +que permet le droit du copyright, la repousser de manière dangereuse. Est-ce +que vous apprécieriez que les livres comportent des clauses de licence se +rapportant à ce que vous pouvez faire avec l'information qu'ils +contiennent ?

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Et si de telles clauses étaient applicables ? Est-ce que ce serait une bonne +chose ?

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En réalité les gens ont des idées très différentes sur l'éthique des +activités qui peuvent être pratiquées à l'aide de logiciel. Il se trouve +que, personnellement, je considère ces quatre activités non conventionnelles +comme légitimes et pense qu'elles ne doivent pas être interdites. Je +soutiens notamment l'utilisation de logiciel dans l'expérimentation médicale +sur les animaux et dans l'industrie de la viande. Je défends les droits de +l'homme dont jouissent les activistes des droits des animaux, mais ne suis +pas d'accord avec eux. Je ne voudrais pas que PETA ait gain de cause en ce +qui concerne les restrictions d'usage du logiciel.

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Comme je ne suis pas pacifiste, je ne serais pas non plus d'accord avec une +clause interdisant son usage militaire. Je condamne les guerres d'agression, +mais je ne condamne pas la riposte. En fait, j'ai soutenu des actions visant +à convaincre différentes armées de passer au logiciel libre, puisque +qu'elles peuvent y vérifier l'absence de portes dérobées +[backdoors] et de dispositifs d'espionnage qui pourraient +mettre en péril la sécurité nationale.

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Comme je ne suis pas contre les entreprises d'une manière générale, je +m'opposerais à toute restriction de l'usage commercial. Un système qu'on +pourrait seulement utiliser pour le divertissement, les loisirs et l'école +serait interdit à une grande part de nos activités informatiques.

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J'ai déjà exposé certaines de mes idées sur d'autres questions politiques, +sur les actions qui sont ou ne sont pas injustes. Votre point de vue est +peut-être différent, et c'est là précisément que je veux en venir. Si nous +acceptons de mettre des programmes comportant des restrictions d'usage dans +un système d'exploitation libre comme GNU, les gens inventeront une +multitude de restrictions d'usage. Il y aura des programmes interdits dans +les abattoirs, des programmes interdits uniquement pour les cochons, des +programmes interdits uniquement pour les vaches et des programmes réservés à +la nourriture kascher. Une personne qui déteste les épinards pourrait écrire +un programme autorisant la préparation de tous les légumes sauf les +épinards, alors qu'un fan de Popeye autoriserait uniquement celle des +épinards. Il y aurait des lecteurs de musique réservés au rap et d'autres à +la musique classique.

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Il en résulterait un système qu'on ne pourrait pas considérer comme +polyvalent. Chaque fois qu'on se proposerait d'effectuer une tâche, on +devrait vérifier un tas de licences pour voir quelles parties du système +sont hors limites pour cette tâche particulière.

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Quelle serait la réaction des utilisateurs ? Je pense que la plupart d'entre +eux utiliseraient des systèmes privateurs (propriétaires). Permettre une +quelconque restriction d'usage dans un logiciel libre aboutirait surtout à +pousser les utilisateurs vers le logiciel privateur. Essayer d'empêcher les +utilisateurs de faire quelque chose par le biais de restrictions d'usage du +logiciel libre est aussi inefficace que de pousser un objet avec un long +spaghetti bien cuit.

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+C'est pire qu'inefficace ; c'est aussi une mauvaise action, parce que les +développeurs de logiciel ne doivent pas exercer un tel pouvoir sur ce que +font les utilisateurs. Imaginez qu'on nous vende des stylos avec des clauses +concernant ce que nous pouvons écrire avec ; ce serait répugnant, nous ne +devrions pas le tolérer. Il en est de même avec le logiciel polyvalent. Si +vous fabriquez quelque chose qui est d'usage universel, comme un stylo, les +gens l'utiliseront pour écrire toutes sortes de choses, même des choses +horribles, comme l'ordre de torturer un opposant ; mais vous ne devez pas +avoir le pouvoir de contrôler les actions des gens par le biais de leurs +stylos. C'est la même chose pour un éditeur de texte, un compilateur ou un +noyau.

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Vous avez tout de même l'occasion de déterminer l'utilisation qui peut être +faite de votre logiciel : quand vous décidez quelles fonctionnalités +implémenter. Vous pouvez écrire des programmes qui se prêtent surtout aux +usages que vous estimez positifs, et vous n'avez aucune obligation de +programmer des fonctionnalités qui pourraient se prêter à des actions que +vous désapprouvez.

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La conclusion est évidente : un programme ne doit pas restreindre les tâches +que ses utilisateurs peuvent effectuer avec son aide. La liberté 0 doit être +totale. Nous avons besoin d'arrêter la torture, mais nous ne pouvons pas le +faire avec des licences de logiciel. Le rôle des licences de logiciel est +d'instaurer et de protéger la liberté des utilisateurs.

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+ + + + + + + + -- cgit v1.2.3