From 1ae0306a3cf2ea27f60b2d205789994d260c2cce Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: Christian Grothoff Date: Sun, 11 Oct 2020 13:29:45 +0200 Subject: add i18n FSFS --- .../fr/is-ever-good-use-nonfree-program.html | 222 +++++++++++++++++++++ 1 file changed, 222 insertions(+) create mode 100644 talermerchantdemos/blog/articles/fr/is-ever-good-use-nonfree-program.html (limited to 'talermerchantdemos/blog/articles/fr/is-ever-good-use-nonfree-program.html') diff --git a/talermerchantdemos/blog/articles/fr/is-ever-good-use-nonfree-program.html b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/is-ever-good-use-nonfree-program.html new file mode 100644 index 0000000..aa085b4 --- /dev/null +++ b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/is-ever-good-use-nonfree-program.html @@ -0,0 +1,222 @@ + + + + + + +Arrive-t-il parfois qu'utiliser un programme non libre soit une bonne +chose ? - Projet GNU - Free Software Foundation + + + +

Arrive-t-il parfois qu'utiliser un programme non libre soit une bonne +chose ?

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par Richard Stallman

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Si vous faites fonctionner un programme non libre sur votre ordinateur, il +vous prive de votre liberté ; c'est vous qui en êtes la première victime.(*)

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Recommander à d'autres d'exécuter ce programme non libre, ou les y inciter, +revient à leur faire abandonner leur liberté. Pour agir de manière +responsable il ne faut donc pas entraîner ni inciter autrui à exécuter des +logiciels non libres. Quand le programme utilise un protocole secret pour +communiquer, comme c'est le cas pour Skype, le fait de l'utiliser entraîne +les autres à le faire aussi, il est donc particulièrement important d'éviter +tout usage de ce genre de programme.

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Mais il existe un cas particulier où l'utilisation d'un logiciel non libre, +voire le fait d'exhorter les autres à faire de même, peut être une chose +positive. Il s'agit du cas où l'utilisation du logiciel non libre vise +directement à mettre fin à l'utilisation de ce même logiciel.

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En 1983, j'ai décidé de développer le système d'exploitation GNU, en tant +que remplacement libre d'Unix. La manière pragmatique de le faire était +d'écrire et de tester les composants un à un sur Unix. Mais était-ce +légitime d'utiliser Unix pour cela ? Était-ce légitime de demander à +d'autres d'utiliser Unix pour cela, étant donné qu'Unix était un logiciel +privateur1 ? (Bien +entendu, s'il n'avait pas été privateur, il n'y aurait pas eu besoin de le +remplacer.)

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Je suis arrivé à la conclusion qu'utiliser Unix pour mettre fin à +l'utilisation d'Unix était une suggestion que je pouvais légitimement faire +à d'autres développeurs. J'y ai vu une sorte de participation minimale à une +entreprise malfaisante, gang criminel ou campagne politique malhonnête par +exemple, dans le but de l'exposer au grand jour et d'y mettre fin. Bien que +participer à une telle activité soit mal en soi, y mettre fin excuse une +participation périphérique mineure, comparable à la simple utilisation +d'Unix. Cet argument ne justifierait pas d'être chef de bande, mais +j'envisageais seulement d'utiliser Unix, pas de travailler pour son équipe +de développement.

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Le remplacement d'Unix a été achevé quand le dernier élément essentiel a été +remplacé par Linux, le noyau créé par Linus Torvalds en 1991. Nous +continuons à ajouter des composants au système GNU/Linux, mais cela ne +requiert pas l'utilisation d'Unix, donc cela ne la justifie pas – plus +maintenant. Par conséquent, quand vous utilisez un programme non libre pour +ce genre de raison, vous devriez vous demander de temps en temps si le +besoin existe toujours.

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Cela dit, il reste d'autres programmes privateurs qui ont besoin d'être +remplacés, et des questions analogues se posent souvent. Faut-il que vous +fassiez tourner le pilote privateur d'un périphérique pour vous aider à +développer un pilote de remplacement ? (Plus précisément, est-il éthique de +notre part de vous inciter à le faire ?) Oui, sans hésiter. Est-il +acceptable d'exécuter le JavaScript non libre d'un site +web afin de faire une réclamation demandant aux webmestres de libérer ce +même code JavaScript, ou de faire fonctionner le site sans lui ? Bien sûr – +mais pour le reste vous devriez faire en sorte que LibreJS le bloque pour vous.

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Toutefois cette justification ne s'étendra pas à d'autres situations. Les +personnes qui développent des logiciels non libres, même des logiciels avec +des fonctionnalités malveillantes, donnent souvent comme excuse le fait +qu'elles financent d'une manière ou d'une autre le développement de logiciel +libre. Cependant, une entreprise qui est fondamentalement dans l'erreur ne +peut pas se dédouaner en dépensant une partie de ses bénéfices pour une +noble cause. Par exemple, une partie des activités de la Fondation Gates est +louable (pas toutes), mais cela n'excuse pas la carrière de Bill Gates, ni +Microsoft. Si une entreprise travaille directement contre la noble cause +grâce à laquelle elle essaye de se légitimer, elle se contredit et cela mine +ladite cause.

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Il vaut même mieux en principe éviter d'utiliser un programme non libre pour +développer du logiciel libre ou de suggérer aux autres de le faire. Par +exemple, on ne devrait pas demander aux gens d'exécuter Windows ou MacOS +dans le but de porter des applications libres sur ces plateformes. En tant +que développeur d'Emacs et GCC, j'ai accepté des modifications qui leur +permettent de fonctionner sur des systèmes non libres tels que VMS, Windows +ou MacOS. Je n'avais aucune raison de rejeter ce code, même si un certain +nombre de gens s'étaient servis de systèmes privateurs pour l'écrire. Ce +n'est pas moi qui leur avais demandé, ni même suggéré d'utiliser ces +systèmes injustes ; ils les utilisaient avant de commencer à travailler pour +GNU. Ils ont également réalisé l'empaquetage des nouvelles versions pour ces +systèmes.

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L'exception « développer son propre remplaçant » est valable dans certaines +limites et essentielle à la progression du logiciel libre, mais nous devons +éviter que cette pratique ne se banalise, de peur qu'elle ne se transforme +en une excuse universelle justifiant n'importe quelle activité lucrative +impliquant des logiciels non libres.

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De temps à autre, il est nécessaire d'utiliser, voire de mettre à niveau un +système privateur installé sur une machine pour pouvoir le remplacer par un +système libre. Ce n'est pas exactement le même problème, mais on peut lui +appliquer les mêmes arguments : il est légitime de recommander l'utilisation +d'un logiciel privateur momentanément afin de le supprimer.

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Note : l'utilisation de logiciel non libre peut avoir des effets indirects +malheureux, comme de récompenser le coupable ou d'encourager les autres à +utiliser ce programme. C'est une raison supplémentaire de l'éviter.

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La plupart des logiciels privateurs sont accompagnés d'un « contrat +utilisateur final » que très peu de gens lisent. Bien caché à l'intérieur, +il y a dans la plupart des cas un engagement à se comporter en voisin non +coopératif, en mauvais voisin. Le contrat déclare en effet que vous +promettez de ne pas distribuer de copies aux autres, ni même d'en prêter une +à quelqu'un.

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Tenir un tel engagement est pire que de le rompre. Quelles que soient les +arguties juridiques mises en avant par les développeurs, ils auront du mal à +prétendre que leur stratagème donne aux utilisateurs l'obligation morale +d'être non coopératifs.

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Nous pensons toutefois que la voie la plus acceptable moralement est de +rejeter soigneusement ce type de contrat.

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Note de traduction
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  1. Autre traduction de proprietary : +propriétaire. 
+ + + + + + + + -- cgit v1.2.3