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+++ b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/rms-pour-une-societe-numerique-libre.html
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+<!--#include virtual="/server/header.fr.html" -->
+<!-- Parent-Version: 1.77 -->
+<title>Pour une société numérique libre
+- Projet GNU - Free Software Foundation</title>
+
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+
+<h2>Pour une société numérique libre</h2>
+
+<p class="byline">Richard Stallman</p>
+
+<p><em>Transcription, effectuée par l'April, d'une conférence donnée en
+français à Choisy-le-Roi (France) le 16&nbsp;avril&nbsp;2016</em>&nbsp; (<a
+href="//audio-video.gnu.org/video/2016-04-16--rms--pour-une-societe-numerique-libre--choisy-le-roi--france.ogv">enregistrement
+vidéo</a>,&nbsp; <a href="#metadata">métadonnées</a>)</p>
+
+<hr class="thin" />
+
+<p><strong>Richard Stallman&nbsp;:</strong> J'ai une question au sujet de
+l'espace numérique public&nbsp;: est-ce qu'il permet que l'utilisateur vienne
+et utilise les ordinateurs sur Internet à l'anonymat&nbsp;? Est-ce que
+l'utilisateur est obligé de s'identifier pour naviguer&nbsp;? Parce que moi, je
+refuse de m'identifier pour me connecter à l'Internet. Où ils m'imposent de
+m'identifier pour me connecter, je refuse, par principe, parce que c'est une
+injustice. Souvent il faut donner un numéro de téléphone portable pour recevoir
+la clé. Je n'ai pas de téléphone portable, je ne peux pas les utiliser. Mais
+personne ne doit les utiliser. Il faut changer ce système.</p>
+
+<p>Pour commencer, j'ai des conditions pour vous. Si tu fais des photos de moi,
+ne les mets pas dans Facebook, ni Instagram, ni WhatsApp, parce que ces
+entreprises sont des moteurs de flicage. Elles reconnaissent les personnes par
+les visages ou par le dos de la tête. Si quelqu'un apparaît dans une photo et
+qu'il met cette photo dans Facebook, tu aides l'entreprise à le fliquer. Il ne
+faut pas le faire, c'est du mauvais traitement de l'autre, par exemple de tes
+amis ou de moi. Prière de ne pas me le faire. Si tu veux faire des photos de
+moi avec un ordinateur portable comme un téléphone, prière de désactiver
+d'avance la fonctionnalité de mettre la géolocalisation dans les photos parce
+que ça augmente le flicage. Si tu fais un enregistrement et que tu veux en
+distribuer des copies, prière de le faire uniquement dans les formats
+favorables aux logiciels libres. C'est-à-dire les formats Ogg ou le format WebM,
+pas dans «&nbsp;mp quoi que ce soit&nbsp;» parce que ces formats sont brevetés
+dans beaucoup de pays. Surtout pas dans Flash parce que Flash exige un
+programme privateur pour s'afficher. Et pas dans Windows Media Player, ni Real
+Player, ni QuickTime. Et assure-toi que le fonctionnement normal du site
+d'accès, du site de distribution, dans l'accès normal au site, permette le
+téléchargement des copies sans exécuter aucun programme pas libre. Voici le
+problème de YouTube. YouTube refuse de fonctionner si l'utilisateur n'exécute
+pas un programme pas libre en JavaScript contenu dans la page même.</p>
+
+<p>Et prière de mettre sur l'enregistrement la licence «&nbsp;Creative Commons
+Non Derivé&nbsp;», parce que c'est une présentation d'un point de vue.</p>
+
+<p>Le sujet pour aujourd'hui est «&nbsp;Pour une société numérique
+libre&nbsp;». Beaucoup de projets donnent pour acquis que la participation dans
+une société numérique est bonne. Et donc il y a des projets qui visent à
+brancher plus de gens à la société numérique. Ils supposent que d'avoir accès à
+l'Internet est bon. Mais est-ce bon ou pas&nbsp;? Ça dépend des détails. Ça
+dépend de si la société numérique dans laquelle tu participes est juste ou
+injuste. Si elle est injuste, le vrai but n'est pas l'inclusion numérique mais
+plutôt notre extraction numérique de cette société injuste. Nous devrions
+chercher à nous échapper de la société numérique injuste. Quelles sont les
+menaces à notre liberté dans la société numérique&nbsp;? En principe, j'ai neuf
+menaces à traiter si j'ai le temps.</p>
+
+<p>Mais une menace à la base de beaucoup d'autres, c'est le logiciel dont les
+utilisateurs n'ont pas le contrôle, c'est-à-dire les programmes pas libres.
+Donc, je présente d'abord la question du <a
+href="/philosophy/free-sw.html">logiciel libre</a>. En anglais, je dois dire
+<em>Free Software</em> et <em>free</em>, en anglais, est ambigu. Ce mot
+signifie ou «&nbsp;libre&nbsp;» ou «&nbsp;gratuit&nbsp;». Mais dans ce cas, il
+signifie «&nbsp;libre&nbsp;», uniquement «&nbsp;libre&nbsp;». Il ne signifie
+pas «&nbsp;gratuit&nbsp;». Le logiciel libre n'est pas forcément gratuit, pas
+toujours, souvent oui, mais pas toujours et pas forcément. Et ce n'est pas la
+question. Le prix est une question secondaire. Pas besoin de traiter cette
+question secondaire, elle ne m'intéresse pas tant. Donc, en anglais, je dois
+expliquer qu'il signifie «&nbsp;libre&nbsp;» et pas «&nbsp;gratuit&nbsp;» ou
+«&nbsp;gratis&nbsp;», le mot anglais pour «&nbsp;gratuit&nbsp;» est
+«&nbsp;gratis&nbsp;».</p>
+
+<p>Donc pour nous, peu importe si tu paies une copie d'un programme ou reçois
+cette copie gratuitement. La question pour nous, c'est&nbsp;: quand tu as reçu
+ce programme, qu'est-ce que tu as&nbsp;? Est-ce que ce programme respecte ta
+liberté et ta communauté ou pas&nbsp;? </p>
+
+<p>Mais c'est quoi un programme, c'est quoi un ordinateur&nbsp;? Un ordinateur
+est une machine très simple conceptuellement, qui ne sait faire qu'une
+chose&nbsp;: prendre la prochaine instruction et faire ce qu'elle dit, prendre
+la prochaine instruction et faire ce qu'elle dit, prendre la prochaine
+instruction et faire ce qu'elle dit&hellip; Des millions de fois par seconde.
+Mais c'est toujours pareil. Les instructions viennent d'un programme. Et selon
+quelles instructions le programme contient, le même ordinateur peut faire
+n'importe quoi. Dans quelques limites, il y a des choses impossibles que
+l'ordinateur ne peut pas faire. Hormis les choses impossibles, n'importe quel
+ordinateur peut faire n'importe quoi selon quel programme il exécute.</p>
+
+<p>Qui donne les instructions à ton ordinateur&nbsp;? Tu peux croire que c'est
+toi. Mais en vérité, c'est quelqu'un d'autre. Tu peux croire que ton ordinateur
+t'obéit, tandis qu'en vérité il obéit en premier à quelqu'un d'autre et à toi
+seulement quand l'autre l'autorise.</p>
+
+<p>Je peux expliquer la question du logiciel libre en trois mots&nbsp;:
+liberté, égalité, fraternité. C'est-à-dire les choses que l'État français ne
+respecte plus.</p>
+
+<p><em>Applaudissements</em></p>
+
+<p>Liberté parce que l'utilisateur d'un programme libre est libre dans son
+informatique. </p>
+
+<p>Égalité parce que le programme libre ne fournit à personne aucun pouvoir sur
+personne. Les utilisateurs sont égaux. </p>
+
+<p>Et fraternité parce que le logiciel libre encourage la coopération entre ses
+utilisateurs.</p>
+
+<p>Pour n'importe quel programme, il y a deux possibilités&nbsp;: ou les
+utilisateurs ont le contrôle du programme ou le programme a le contrôle des
+utilisateurs. Il n'y a pas d'autre possibilité. C'est toujours l'un ou l'autre.
+Quand les utilisateurs ont le contrôle du programme, nous l'appelons du
+logiciel libre. Et pourquoi&nbsp;? C'est quoi la liberté&nbsp;? La liberté est
+d'avoir le contrôle de ta propre vie, le contrôle des activités que tu fais
+dans ta vie. Mais si tu utilises un programme pour faire l'activité, le
+contrôle de l'activité requiert le contrôle du programme. Donc si les
+utilisateurs ont le contrôle du programme, ce programme respecte leur liberté
+et leur communauté, donc c'est du logiciel libre. Et pour que les utilisateurs
+aient le contrôle de ce programme, il doit porter les quatre libertés
+essentielles. Nous arrivons aux critères concrets du logiciel libre.</p>
+
+<p>La liberté zéro est celle d'exécuter le programme comme tu veux pour
+n'importe quel but.<br /> La liberté 1 est la liberté d'étudier le
+fonctionnement du programme et de le changer pour qu'il fasse ton informatique,
+pour qu'il fasse tes activités informatiques comme tu veux. Cette liberté, pour
+être pratique, requiert la disponibilité du code source du programme. Voilà du
+code source d'un programme très simple. Le code source est comme un mélange de
+mathématique et d'anglais. Si tu as appris le langage de programmation, tu peux
+lire le code, comprendre ce qu'il fait et le changer pour faire d'autres
+choses. Mais pour l'exécuter, il faut le convertir en forme exécutable, une
+série de 1 et de 0, énigmatique, très difficile à comprendre. Pour un petit
+programme comme ça, le programmeur pourrait comprendre sans beaucoup de travail
+ce que les 1 et 0 signifient. Mais pour un grand programme, ce travail est
+énorme et très difficile. Ça s'appelle l'ingénierie inverse.</p>
+
+<p>Si le développeur disait aux utilisateurs&nbsp;: «&nbsp;Oui, tu es libre de
+changer mon programme et on fait l'ingénierie inverse&nbsp;», ça serait se
+moquer des utilisateurs, ce n'est pas vraiment la possibilité pratique de faire
+des changements. Donc la liberté n°1 exige la disponibilité pour les
+utilisateurs du code source du programme.</p>
+
+<p>Ces deux libertés fournissent ensemble le contrôle séparé du programme.
+C'est-à-dire que chaque utilisateur a séparément le contrôle de ses copies. Je
+peux changer mes copies et tu peux changer tes copies, séparément.</p>
+
+<p>Voilà quatre utilisateurs d'un programme dont un change le programme et les
+trois autres l'utilisent tel quel. Le contrôle séparé est nécessaire mais ne
+suffit pas parce que beaucoup d'utilisateurs ne sont pas des programmeurs, ne
+savent pas programmer. Ils font d'autres choses dans la vie. Comment
+peuvent-ils participer dans l'exercice du contrôle sur ce programme sans savoir
+le faire directement&nbsp;? Par le contrôle collectif, c'est-à-dire la liberté
+de collaborer avec d'autres en exerçant le contrôle de ce programme.</p>
+
+<p>Voilà au-dessus un groupe de trois utilisateurs qui collaborent en faisant
+des changements de ce programme. Les deux à droite, changent directement le
+code. Évidemment, ce sont des programmeurs. Le troisième, à gauche, ne change
+pas directement le programme. Peut-être qu'il ne sait pas le faire. Mais, par
+sa participation dans le groupe, il participe aux décisions de quels
+changements à faire. Et comme ça, il participe dans le contrôle de ce que fait
+ce programme.</p>
+
+<p>En bas, il y a deux autres utilisateurs qui ne participent pas dans le
+groupe et utilisent le programme tel quel, la version originale. Pourquoi
+est-ce qu'ils ne participent pas&nbsp;? Nous ne savons pas. Il y a beaucoup de
+raisons possibles. Peut-être qu'ils ne se connaissent pas. Peut-être que les
+deux en bas ont d'autres désirs, d'autres idées de comment changer ce
+programme. Peut-être qu'ils ne veulent pas utiliser la version modifiée de ce
+groupe. Peut-être qu'ils voudraient mais ne connaissent pas le groupe, et
+demain ils commenceront à collaborer tous les cinq. Qui sait&nbsp;? </p>
+
+<p>Le contrôle collectif, c'est la liberté de collaborer avec ceux qui veulent
+collaborer avec toi. Et le contrôle collectif requiert deux libertés
+essentielles. La liberté deux est de faire des copies exactes du programme pour
+les donner ou les vendre aux autres, quand tu veux. Et la liberté trois est de
+faire des copies de tes versions modifiées pour les donner ou vendre aux
+autres, quand tu veux. Avec ces deux libertés, les utilisateurs ont le contrôle
+collectif. Parce que chaque membre du groupe, s'il fait une version modifiée,
+par la liberté trois il peut faire d'autres copies de cette version modifiée
+pour les transmettre à d'autres membres du groupe. Puis eux, par leur liberté
+numéro deux, peuvent en faire d'autres copies de la même version. Ce seront des
+copies exactes de la version qu'ils ont reçue. Donc ils peuvent donner ou
+vendre ces copies aux autres jusqu'à ce que tout le groupe possède des copies.
+Mais ils peuvent aussi offrir des copies aux autres et peuvent même publier
+cette version, c'est-à-dire offrir des copies au grand public.</p>
+
+<p>Quand le programme porte ces quatre libertés, de manière complète, les
+utilisateurs ont le contrôle de ce programme qui se qualifie de logiciel libre.
+Et c'est donc la manière éthique et juste de distribuer des copies d'un
+programme. Mais si une de ces libertés manque ou est incomplète, en ce cas, les
+utilisateurs n'ont pas vraiment le contrôle du programme. C'est donc le
+programme qui a le contrôle des utilisateurs, et le propriétaire du programme
+qui a le contrôle du programme. Donc ce programme, pas libre, est un instrument
+du pouvoir injuste de son propriétaire sur ses utilisateurs. Voici pourquoi
+nous l'appelons un programme «&nbsp;privateur&nbsp;». Parce que la nature de sa
+manière de distribution est de priver de la liberté aux utilisateurs. Un
+programme privateur est injuste. L'existence même d'un programme privateur est
+une injustice. Il ne faut jamais participer au développement d'un programme
+privateur, ni sa promotion, parce que ça produit du mal.</p>
+
+<p>C'est déjà une injustice mais ça mène à une autre injustice. Parce
+qu'aujourd'hui, les propriétaires sont très conscients de leur pouvoir et
+calculent finement jusqu'à quel point ils peuvent maltraiter leurs propres
+utilisateurs pour gagner plus d'argent à leurs dépens. C'est ce qu'ils font
+normalement. Ils le font par l'introduction des fonctionnalités malveillantes
+dans les programmes privateurs. C'est le cas normal, ce n'est plus l'exception,
+c'est le cas normal qu'un programme privateur contienne des fonctionnalités
+malveillantes. Par exemple, des fonctionnalités de flicage. Voilà le <a
+href="/philosophy/why-call-it-the-swindle.html">Swindle</a>
+d'Amazon. Swindle signifie «&nbsp;escroquerie&nbsp;». C'est le nom approprié de
+ce produit qui est un lecteur de livre numérique, qui flique les utilisateurs.
+Ce produit fait de la lecture orwellienne parce qu'il transmet de temps en
+temps, à Amazon, le titre du livre et le numéro de la page. Et si l'utilisateur
+tape des notes sur un passage, elles sont transmises à Amazon. Si l'utilisateur
+souligne quelques passages, c'est transmis à Amazon. Flicage total de la
+lecture.</p>
+
+<p>Les fonctionnalités de flicage existent dans beaucoup de programmes
+privateurs, dans Windows, dans Mac OS, les iThings, en Flash Player, aussi
+dans presque tous les téléphones portables, aussi dans beaucoup d'applications,
+toutes les applications de <i>streaming</i> fliquent l’utilisateur. Parce que
+l'application fonctionne avec un service et le service exige que l'utilisateur
+s'identifie pour payer. Donc il sait qui a payé, il identifie l'utilisateur et
+il prend note de quelles œuvres cet utilisateur a regardé. Flicage total. Voici
+une raison qui suffit pour refuser toutes les applications de <i>streaming</i>.
+Et je les refuse. Même les applications pour faire de la lumière pour un
+téléphone fliquent l'utilisateur. Quelqu'un a investigué&nbsp;: ces
+applications transmettent des données à plusieurs sites. Pourquoi&nbsp;? Elles
+n'ont pas besoin de données pour allumer tout l'écran, mais évidemment c'était
+le but des développeurs de fliquer les utilisateurs. Ils le font parce qu'ils
+peuvent.</p>
+
+<p>Il y a aussi les menottes numériques, c'est-à-dire les fonctionnalités pour
+restreindre l'utilisateur, pour lui bloquer de faire ce qu'il voudrait faire.
+Par exemple, d'imposer du contrôle d'accès aux données dans la machine de
+l'utilisateur, pour lui nier l'utilisation des données qu'il a acquises. Par
+exemple, voilà l'horrible disque «&nbsp;rai bleu&nbsp;» [Blu-ray, NDT] qui
+contient des menottes numériques pour bloquer la libre utilisation des données
+dans le disque. Et dans le monde libre, nous n'avons pas trouvé de manière pour
+rompre ces menottes, donc il faut les refuser. Il faut refuser l'utilisation de
+n'importe quel produit conçu et fabriqué pour te restreindre, pour ta liberté.
+Moi je n'ai jamais utilisé un disque «&nbsp;raie bleu&nbsp;» et je ne
+l'utiliserai jamais sans avoir un programme libre capable de rompre les
+menottes et offrir l'accès libre aux données dans le disque. Ah, il y avait un
+libriste qui faisait des courses avec ses enfants, et devant la caisse il a
+trouvé dans le chariot un petit sac avec dedans un disque porteur de menottes
+numériques, il dit&nbsp;: «&nbsp;Sacré bleu&nbsp;!&nbsp;».</p>
+
+<p>Les menottes numériques se trouvent dans beaucoup de produits informatiques.
+Dans Windows, dans Mac OS et dans les iThings. Je crois aussi dans Android,
+dans FlashPlayer, dans le Swindle d'Amazon, et beaucoup d'autres programmes. Ce
+doit être un délit. La fabrication ou la vente des produits avec des menottes
+numériques devraient être punies par des années en prison.</p>
+
+<p>Il y a aussi les portes dérobées pour attaquer l'utilisateur. Une porte
+dérobée est une fonctionnalité malveillante qui accepte des commandes de
+quelqu'un, souvent le propriétaire de ce programme même, qui a développé la
+porte dérobée, qui garde aussi le secret pour l'utiliser. Et la porte dérobée
+s'utilise pour donner des mauvais coups à l'utilisateur. Parce que celui qui
+emploie la porte dérobée peut l'utiliser pour faire des coups à l'utilisateur,
+sans lui demander l'autorisation de les faire. Et qu'est-ce qu'il peut
+faire&nbsp;? Ça dépend du code qui implémente chaque porte dérobée, ça varie
+selon les cas. Mais dans le Swindle d'Amazon, il y a une porte dérobée pour
+supprimer à distance les livres. Nous le savons par l'observation&nbsp;: en
+2009, Amazon a supprimé des milliers de copies d'un livre, dans un acte
+orwellien. Et c'était quel livre&nbsp;? C'était <i>1984</i> de George Orwell.
+Suite à beaucoup de critiques, Amazon a dit qu'il ne le ferait jamais plus.
+Mais c'était un mensonge, parce que quelques années plus tard, Amazon est
+revenu à supprimer des livres. Amazon a dit qu'il ne le ferait jamais plus,
+sauf sous ordre de l'État. Si tu as lu <i>1984</i>, ce n'est pas très
+réconfortant. </p>
+
+<p><em>Rires du public</em></p>
+
+<p>Mais en vérité, Amazon de nouveau supprime des livres même sans ordre de
+l'État, arbitrairement. Et d'autres programmes aussi contiennent des portes
+dérobées. On ne peut pas savoir si le programme contient une porte dérobée,
+sauf en ayant de la chance, à observer les effets. Comme des utilisateurs ont
+observé la disparition d'un livre. J'ai rencontré quelqu'un qui m'a dit être
+en train de lire <i>1984</i> quand il a disparu.</p>
+
+<p>Il y a aussi la censure directe. Apple était le pionnier de la censure des
+applications. Le iPhone était le premier ordinateur d'utilisation générale,
+fabriqué pour imposer de la censure des applications. L'utilisateur ne pouvait
+plus installer les applications de son choix, il était limité à installer les
+applications approuvées par Apple. Et quand les utilisateurs ont trouvé des
+mécanismes pour éviter la censure, ils l'appelaient <i>jailbreak</i>.
+<i>Jailbreak</i> signifie «&nbsp;s'échapper de la prison&nbsp;». Donc notre
+terme pour de tels ordinateurs est <i>jail</i>, «&nbsp;prison&nbsp;». Voilà une
+prison, un «&nbsp;ordinateur-prison&nbsp;».</p>
+
+<p>Il y a aussi des portes dérobées universelles. Ça veut dire des portes
+dérobées avec le pouvoir d'imposer des changements arbitraires du code même.
+Windows contient une porte dérobée depuis au moins Windows XP. C'est dans
+Windows XP qu'un investigateur a démontré la présence d'une porte dérobée
+universelle. Microsoft ne l'admettait jamais, mais chez Windows 10, Microsoft a
+annoncé avec fierté la présence d'une porte dérobée universelle&nbsp;:
+Microsoft peut imposer des changements de logiciel quand il veut. L'utilisateur
+est totalement à la merci de Microsoft, impuissant.</p>
+
+<p>Il y a aussi une porte dérobée universelle dans le Swindle d'Amazon et dans
+presque tous les téléphones portables. Dans les téléphones portables, cette
+porte dérobée s'utilise pour les convertir en dispositifs d'écoute, qui
+écoutent tout le temps et transmettent toute la conversation qu'ils entendent.
+Et pas besoin de parler directement dans le micro, ils peuvent t'écouter depuis
+l'autre bout de la salle. Et si tu veux récupérer ta vie privée en éteignant le
+téléphone, quelle surprise&nbsp;! Il n'y a pas vraiment d'interrupteur,
+seulement un bouton qui signifie «&nbsp;s'il te plaît, éteins-toi&nbsp;». Et
+s'il ne veut pas s'éteindre, s'il a été converti en dispositif d'écoute, il
+fait semblant de s'éteindre pendant qu'il continue de fonctionner, écouter et
+transmettre tout le temps.</p>
+
+<p>La seule manière d'éviter de récupérer la vie privée est d'enlever toutes
+les piles, pas seulement la grande pile, mais toutes les piles pour être sûr.
+Il y a des modèles qui contiennent une pile secondaire qui suffit pour que le
+dispositif continue de fonctionner pour quelque temps.</p>
+
+<p>Donc, j'appelle les téléphones portables «&nbsp;le rêve de Staline&nbsp;»,
+parce qu'ils transmettent toujours des signaux qui informent le réseau de
+téléphonie où se trouve à ce moment le téléphone. Donc ils fliquent tous les
+mouvements des gens et leurs conversations. Si Staline avait pu distribuer de
+tels dispositifs à tous les habitants de l'Union soviétique, il l'aurait fait,
+mais la technologie n'existait pas encore. Aujourd'hui, elle existe.</p>
+
+<p>Je refuse d'être fliqué comme ça, donc je n'ai pas de téléphone portable.
+C'est mon devoir de citoyen.</p>
+
+<p>Autre forme de sabotage des utilisateurs de privateur&nbsp;: quand Microsoft
+découvre des erreurs de sécurité dans Windows, il les montre à la NSA, l'agence
+d'espionnage des États-Unis, avant de les corriger, pour que la NSA ait
+l'opportunité d'envahir les ordinateurs des autres, de n'importe qui. Crois-tu
+que l'État français doive utiliser Windows&nbsp;? Personne ne doit utiliser
+Windows. Mais le fait que nous savons que Microsoft agit comme ça, ne signifie
+pas que les autres ne le font pas. Nous ne savons rien sur les autres. Ce sont
+quelques exemples du «&nbsp;maliciel privateur&nbsp;». Mais que signifie le
+«&nbsp;maliciel&nbsp;»&nbsp;? Un programme conçu pour maltraiter son
+utilisateur.</p>
+
+<p>Souvent, les conversations au sujet du maliciel se limitent aux virus,
+c'est-à-dire les programmes qui ne devraient même pas être présents dans
+l'ordinateur. Mais ça c'est le refus de considérer l'autre moitié du sujet du
+maliciel, c'est-à-dire les produits informatiques qui sont du maliciel comme
+Windows, Mac OS, les i-Things, Android, Flash Player et beaucoup d'autres. J'ai
+présenté assez d'exemples pour démontrer que presque tous les utilisateurs du
+privateur sont déjà les victimes du maliciel privateur. Mais nous connaissons
+un tas d'autres exemples, des dizaines. Dans <a
+href="/proprietary/proprietary.html">http://gnu.org/proprietary/</a>, tu
+trouveras des listes organisées d'exemples.</p>
+
+<p>Et pourquoi est-ce qu'ils le font&nbsp;? Pour leurs gains. Ils ont trouvé
+des manières de gagner plus d'argent aux dépens de leurs utilisateurs en les
+maltraitant.</p>
+
+<p>Les exemples que nous connaissons sont peut-être des dizaines. Il y a des
+milliers de programmes privateurs dont nous ne savons rien. Et il est
+impossible d'investiguer. Il y a des manières de trouver, de chercher des
+fonctionnalités malveillantes visibles. Mais il y a aussi des fonctionnalités
+malveillantes cachées et très difficiles à découvrir. Donc, dans quelques cas,
+nous connaissons les fonctionnalités malveillantes et ces programmes sont du
+maliciel établi, démontré. Et dans les autres cas, le programme peut être du
+maliciel, mais nous ne savons pas et nous ne pouvons pas savoir.</p>
+
+<p>Celui qui nous bloque pour investiguer est le même qui aurait pu le faire.
+Donc nous ne pouvons pas nous confier à lui. Et donc chaque programme privateur
+est ou du maliciel démontré ou du maliciel possible. Il ne peut jamais y avoir
+une base rationnelle pour se confier à un programme privateur. C'est la foi
+aveugle ou rien. Et souvent, la foi aveugle en quelqu'un qui a déjà trahi cette
+foi.</p>
+
+<p>Donc pour avoir une base rationnelle pour te confier à un programme, il doit
+être libre. Dans le logiciel libre, les utilisateurs ont une défense contre le
+maliciel. Les utilisateurs ont le contrôle du programme. Ils peuvent lire le
+code source et s'ils trouvent quelque chose d'injuste, de mauvais, ils peuvent
+corriger le code. C'est la seule défense connue. On voit qu'elle n'est pas
+parfaite mais c'est de beaucoup meilleur que d'être sans défense comme les
+utilisateurs du privateur.</p>
+
+<p>Donc il faut s'échapper du logiciel privateur. Il faut venir vivre avec nous
+dans le monde libre que nous avons construit. Nous l'avons construit avec <a
+href="/gnu/gnu.html">le système d'exploitation GNU</a> et le noyau Linux. J'ai
+commencé le développement du système GNU en 84. Je voulais rendre possible
+l'utilisation d'un ordinateur en liberté, ce qui était impossible parce que
+l'ordinateur ne sait pas fonctionner sans système d'exploitation installé. Mais
+à l'époque, il n'y avait aucun système d'exploitation libre pour les
+ordinateurs modernes. Tous étaient privateurs et comme si l'utilisateur perdait
+sa liberté. Mais en tant que développeur des systèmes d'exploitation, j'ai
+décidé d'en développer un qui serait libre, 100&nbsp;% de logiciel libre, donc qui
+respecterait complètement la liberté et les droits de l'humain des
+utilisateurs.</p>
+
+<p>L'année 91, GNU était presque complet mais un composant essentiel
+manquait&nbsp;: le noyau. Cette année-là, M.&nbsp;Torvalds a commencé le
+développement de son noyau Linux. Linux, en 91, était privateur. Mais en 92, il
+l'a libéré. Il a publié le code source de Linux sous une des licences libres. À
+ce moment, il était possible de mettre Linux dans le dernier vide de GNU pour
+faire la combinaison, le système GNU-et-Linux. Et c'est depuis 92 qu'il est
+possible d'utiliser un PC en liberté, grâce à notre système.</p>
+
+<p>Je suppose que tu auras entendu dire «&nbsp;j'utilise Linux&nbsp;». Beaucoup
+disent qu'ils utilisent Linux, mais c'est faux. En vérité, ils utilisent le
+système GNU avec Linux. Ils ne reconnaissent pas notre travail. Ce n'est pas
+beau d'attribuer notre travail à quelqu'un d'autre. Nous avons besoin de la
+reconnaissance de notre travail pour promouvoir notre campagne pour la liberté
+des utilisateurs. Nous n'avons pas complètement gagné. Nous avons établi un
+monde libre dans un grand monde soumis. Donc il reste beaucoup de luttes et
+nous avons besoin de la reconnaissance de notre travail que nous avons déjà
+fait pour recruter des gens pour lutter. Ce qui est très triste, c'est que
+M.&nbsp;Torvalds n'est pas d'accord avec nos idées de liberté. Alors quand les gens lui
+attribuent notre travail, le résultat est qu'ils suivent la philosophie de
+Torvalds au lieu de la nôtre. Donc ils n'apprennent pas à valoriser la liberté,
+à lutter et donc notre lutte est affaiblie par cette erreur. Donc ce n'est pas
+qu'une insulte à nous, mais cela abime le futur de tout le monde. Prière donc
+de dire «&nbsp;j'utilise GNU-et-Linux&nbsp;». Prière de nous donner la
+reconnaissance égale.</p>
+
+<p>En principe, GNU-et-Linux est un système libre, mais dans la pratique pas
+toujours. Il y a beaucoup de variantes du système GNU-et-Linux, chacune
+développée par quelqu'un qui ajoute d'habitude d'autres programmes au système.
+Ces programmes peuvent être libres ou pas. Mais quand il ajoute des programmes
+pas libres, le résultat est un système pas complètement libre qui ne respecte
+pas en sa totalité la liberté de l'utilisateur.</p>
+
+<p>Un système d'exploitation est une collection de beaucoup de programmes, des
+milliers de programmes. Et pour qu'une collection respecte la liberté de
+l'utilisateur, chaque composant doit la respecter. S'il y a même un seul
+composant qui prive de la liberté, la collection prive de la liberté par ce
+composant. Donc l'adjonction d'un seul composant pas libre produit un système
+pas libre. C'est le cas usuel. Il y a plus de mille distributions GNU-et-Linux,
+presque toutes contiennent des programmes privateurs, il y en a plus ou moins
+dix qui sont totalement libres. Regarde <a
+href="/distros/free-distros.html">http://gnu.org/distros</a> pour la liste des
+distributions libres.</p>
+
+<p>Comment rendre libre un programme&nbsp;? D'abord il faut noter que selon la
+loi actuelle injuste du droit d'auteur, n'importe quel programme, par le fait
+d'être écrit, porte automatiquement un droit d'auteur. Et, par défaut, cette
+loi interdit toutes les quatre libertés&nbsp;: interdit de faire des copies,
+interdit de faire des changements, interdit de distribuer des copies, et même,
+dans beaucoup de pays, interdit d'exécuter le programme sans autorisation.
+Parce que pour que le programme s'exécute, il faut le copier, il faut que
+l'ordinateur copie le programme dans la mémoire et cela même est interdit, dans
+beaucoup de pays, par le droit d'auteur.</p>
+
+<p>Comment donc le programme peut être libre&nbsp;? Les détenteurs du droit
+d'auteur sur le code peuvent le libérer par une déclaration formelle octroyant
+les quatre libertés à tout utilisateur possédant une copie. Et cette
+déclaration s'appelle une licence de logiciel libre. Évidemment, il y a
+beaucoup de manières d'écrire des licences libres&nbsp;; il y a en beaucoup et
+elles sont différentes. Les différences ont des conséquences pratiques, elles
+ne sont pas équivalentes. Toutes, pour se qualifier de licence libre, doivent
+octroyer de manière adéquate les quatre libertés. Mais il y a des manières
+différentes de le faire.</p>
+
+<p>Il y a deux classes principales de licences libres. Il y a les licences
+faibles et les licences de gauche d'auteur, en anglais «&nbsp;copyleft&nbsp;»,
+en français «&nbsp;gauche d'auteur&nbsp;». «&nbsp;Copyright&nbsp;» signifie le
+droit d'auteur donc «&nbsp;Copyleft&nbsp;» signifie «&nbsp;le gauche
+d'auteur&nbsp;». Les licences faibles permettent presque n'importe quoi. Et ça
+parait très simple, mais c'est faible. Quand les développeurs disent&nbsp;:
+«&nbsp;Fais ce que tu veux&nbsp;», les entreprises répondent&nbsp;: «&nbsp;Ah
+oui, merci&nbsp;», et font des versions modifiées privatrices pour soumettre des
+utilisateurs avec le code que l'autre avait publié comme libre. Je l'avais vu
+en 85 quand j'avais un programme à distribuer pour le système GNU, j'avais déjà
+vu ce problème des licences faibles, donc j'ai inventé le gauche d'auteur, qui
+s'utilise dans la <a href="/licenses/gpl.html">GPL</a> de GNU, la GNU General
+Public License, GPL de GNU.</p>
+
+<p>Mais qu'est-ce que dit le gauche d'auteur&nbsp;? Le gauche d'auteur impose
+une condition sur l'exercice des libertés 2 et 3, c'est-à-dire sur la
+distribution de copies ou exactes ou modifiées. Et la condition dit&nbsp;:
+«&nbsp;Quand tu distribues des copies, tu dois respecter les mêmes libertés
+pour les utilisateurs suivants que je t'ai données&nbsp;». C'est-à-dire que
+l'intermédiaire n'a pas le droit d'ôter la liberté et redistribuer le code
+comme du logiciel privateur. Il est obligé, formellement, de distribuer les
+copies sous la même licence et avec le code source, de manière que les
+utilisateurs suivants, qui reçoivent le code de ses mains, aient les mêmes
+libertés que lui. Et comme ça, la liberté arrive à tout utilisateur, parce que
+les intermédiaires sont interdits d'ôter la liberté.</p>
+
+<p>Et le résultat d'utiliser le gauche d'auteur, est que les entreprises mêmes
+collaborent dans le développement de la version libre. Se voyant interdites de
+faire des versions privatrices, elles choisissent de participer dans la
+communauté. Donc si tu développes un programme libre, il est très important de
+protéger la liberté de tout utilisateur contre ces entreprises en leur niant
+l'option de convertir ton code en privateur.</p>
+
+<p>Je suppose que tu as entendu l'expression «&nbsp;<a
+href="/philosophy/open-source-misses-the-point.html">open source</a>&nbsp;» et
+tu auras noté que je n'ai jamais dit cette expression. Ce n'est pas la même
+chose que le logiciel libre. C'est le slogan d'une réaction contre nos idées
+libertaires. Une réaction qui cherchait à séparer notre logiciel de nos
+principes, de notre philosophie politique, de notre éthique. L'idée était
+d'inventer un autre nom, pour inventer un autre discours et donc pour choisir
+quelles idées mettre dans leur discours. Et ils ont choisi uniquement les
+niveaux superficiels pratiques, du logiciel libre en rejetant la base morale.
+Et donc, dans leur discours, ils ne citent que les valeurs pratiques
+superficielles, comme la bonne qualité du code. Pour nous, si tu développes et
+distribues un programme, c'est ton devoir moral de respecter la liberté des
+utilisateurs de changer et redistribuer ce programme. Mais pour ceux d'<i>Open
+Source</i>, ils refusent de le dire. Ce qu'ils disent est&nbsp;: «&nbsp;Si tu
+développes et distribues un programme, il peut être de ton intérêt pratique de
+permettre que les utilisateurs modifient et redistribuent ce programme parce
+que, comme ça, ils pourraient améliorer la qualité du code&nbsp;». Donc pour
+nous, les valeurs sont les droits de l'humain. Je ne dis pas les droits de
+l'homme parce que ces droits ne sont pas que pour les hommes, donc je dis les
+droits de l'humain. Mais pour eux, ce n'est pas une question des droits de
+l'utilisateur, uniquement l'avantage pratique du développeur. Donc ils
+acceptent, ils donnent pour acquis, que le développeur peut légitimement nier
+cette liberté aux utilisateurs. C'est le contraire de notre idée fondamentale.
+Un programme privateur est une injustice.</p>
+
+<p>Donc cette différence est profonde. Mais au niveau superficiel, les deux
+sont presque pareil. La différence est au niveau des valeurs. Malheureusement,
+en 98, quand ils ont inventé cette expression, ils étaient la majorité de la
+communauté et ils avaient l'appui de presque toutes les entreprises dans la
+communauté libre. Les médias importants et les politiciens ont suivi l'argent
+et donc, dès lors, dans les médias importants, on ne voit presque jamais
+«&nbsp;logiciel libre&nbsp;», énormément, uniquement <i>open source</i>. Nous
+devons faire un effort continu d'informer les utilisateurs de notre logiciel,
+qu'il existe toujours le mouvement logiciel libre, que nous ne sommes pas
+d'accord avec les idées d'<i>Open Source</i> que d'autres leur ont
+présentées.</p>
+
+<p>Chaque semaine, je reçois plusieurs messages me remerciant des contributions
+que j'ai faites à l'<i>open source</i>. Et je dois répondre&nbsp;: «&nbsp;Je
+n'ai rien fait pour l'<i>open source</i>, je ne suis pas d'accord, c'est l'idée
+des autres qui rejettent le mouvement logiciel libre.&nbsp;» Beaucoup pensent
+que j'ai lancé le mouvement <i>Open Source</i>. Il n'y a pas de mouvement
+<i>Open Source</i>. L'idée fondamentale d'<i>open source</i> est de ne pas être
+un mouvement, de ne pas lutter. Il n'y a pas de pourquoi lutter. C'est leur
+idée, c'est le non-mouvement <i>Open Source</i>. Mais je ne l'appuie pas.</p>
+
+<p>J'ai même vu des articles qui m'appelait «&nbsp;le père d'<i>open
+source</i>&nbsp;»&nbsp;! Ohhhhhhhhhhhh&nbsp;!!! Qu'est-ce que je peux
+faire&nbsp;? J'ai envoyé une lettre à l'éditeur disant «&nbsp;si je suis le
+père d'<i>open source</i>, il a été conçu par l'insémination artificielle,
+utilisant de la semence volée, sans mon autorisation&nbsp;». Puis j'explique
+les idées du mouvement «&nbsp;logiciel libre&nbsp;» et je présente son nom. Et
+voici le but de la lettre, que les lecteurs de ce magazine connaissent les
+idées du logiciel libre, mais je commence par une blague parce que j'aime les
+blagues.</p>
+
+<p>Enfin, si tu es d'accord avec ceux d'<i>Open Source</i>, avec les gens
+d'<i>Open Source</i>, tu as le droit de le dire. Mais si tu es d'accord avec le
+logiciel libre, prière de le montrer aux autres, prière de ne pas dire <i>open
+source</i>.</p>
+
+<p>Moi, je ne le dis jamais, sauf pour expliquer pourquoi je ne suis pas
+d'accord avec eux. Et c'est un appui important à notre mouvement que tu dises
+toujours «&nbsp;logiciel libre&nbsp;» et jamais «&nbsp;open source&nbsp;».
+C'est l'appui clair à notre mouvement, nous en avons besoin. Si tu veux, avec
+très peu de temps, nous appuyer, voici la manière.</p>
+
+<p>Les écoles doivent enseigner uniquement le logiciel libre parce que les
+écoles ont une mission sociale d'éduquer des bons citoyens d'une société forte,
+capable, indépendante, solidaire et libre. Dans l'informatique, ça veut dire
+enseigner uniquement du logiciel libre pour graduer [diplômer, NDT] des
+utilisateurs habitués aux logiciels libres. L'école ne doit jamais enseigner un
+programme privateur parce que donner aux jeunes du logiciel privateur est comme
+leur donner du tabac. C'est semer de la dépendance dans la société. Il ne faut
+pas.</p>
+
+<p>Il y a aussi la question de l'éducation morale dans la citoyenneté. Les
+écoles doivent éduquer chaque élève à coopérer avec les autres, à être un bon
+citoyen d'une société solidaire. Il faut enseigner l'habitude d'aider les
+autres. Donc chaque classe doit avoir la règle suivante&nbsp;:</p>
+
+<p>- les élèves&nbsp;: si tu apportes un programme à la classe, tu ne peux pas
+le garder pour toi, tu dois le partager, y compris son code source, avec les
+autres dans la classe, car cette classe est un lieu pour partager les
+connaissances. Donc il n'est pas autorisé d'apporter un programme privateur à
+cette classe, sauf pour l'ingénierie inverse. </p>
+
+<p>- l'école, pour donner le bon exemple, doit suivre sa propre règle, doit
+apporter uniquement des programmes libres à la classe et partager des copies, y
+compris des codes sources, avec tous ceux dans la classe qui veulent des
+copies, sauf pour les exercices de l'ingénierie inverse.</p>
+
+<p>Mais il y a aussi l'éducation à la programmation. Chaque programme incorpore
+des connaissances. S'il est privateur, il nie ces connaissances aux étudiants.
+Le programme privateur est donc l'ennemi de l'esprit de l'éducation et ne doit
+jamais être toléré dans une école, sauf pour faire de l'ingénierie inverse. Le
+programme libre offre ses connaissances aux étudiants. Le programme libre
+appuie l'éducation. Et comment apprendre à écrire bien le code&nbsp;? Il faut
+lire beaucoup de code et écrire beaucoup de code. Mais seulement le logiciel
+libre offre l'opportunité de lire le code des grands programmes qui
+s'utilisent. Puis il faut écrire beaucoup de code. Pour apprendre à écrire du
+code pour des grands programmes, il faut écrire beaucoup de code pour des
+grands programmes, mais il faut commencer par le petit. Que signifie le petit
+dans le champ d'écrire du code pour des grands programmes&nbsp;? Écrire des
+petits programmes n'est pas même commencé. Non, le commencement, c'est d'écrire
+des petits changements dans des grands programmes. Seulement le logiciel libre
+offre l'opportunité d'écrire des changements dans des grands programmes qui
+s'utilisent. N'importe quelle école peut offrir l'opportunité de maîtriser
+l'art de la programmation si elle est une école de logiciel libre.</p>
+
+<p>Les droits humains dépendent les uns des autres. C'est-à-dire que si nous
+perdons un droit humain, il devient plus difficile de protéger les autres
+droits humains. Mais vu que nous utilisons de l'informatique pour faire
+beaucoup d'activités importantes dans la vie, le contrôle de notre
+informatique, c'est-à-dire que le logiciel soit libre, est devenu un des droits
+humains essentiel pour défendre les autres droits humains. Et parfois, la
+liberté exige un sacrifice, c'est la vie&nbsp;! Il en a été toujours comme ça.
+Mais beaucoup maintenant refusent de faire même des petits sacrifices. Ils
+disent&nbsp;: «&nbsp;Non, je ne veux pas arrêter d'utiliser ce programme
+privateur. C'est très commode&nbsp;! Si un jour vous me montrez un programme
+pour faire ce travail 100&nbsp;% aussi commode et efficace et fiable que ce
+programme-ci, je l'adopterai.&nbsp;» Qu'est-ce que ça signifie&nbsp;? Ça
+signifie que pour lui, la valeur de la liberté est zéro. Si le sacrifice qu'il
+ferait pour la liberté est zéro, il valorise la liberté comme zéro. Et que
+faire&nbsp;? Je ne peux pas le forcer à changer d'avis. Mais je peux le citer
+comme exemple d'un sot, du sot qui ne valorise pas sa liberté et donc est dans
+le chemin pour la perdre.</p>
+
+<p>Comment appuyer notre cause&nbsp;? Si tu es programmeur, si tu es bon
+programmeur, tu peux écrire des contributions aux programmes libres. Il faut
+commencer en développant des contributions aux programmes libres existants.
+Après l'avoir fait 20&nbsp;fois, tu sauras gérer un projet et tu pourras lancer un
+projet et tu sauras comment le faire.</p>
+
+<p>Mais si tu n'es pas programmeur, il y a d'autres manières également
+importantes de contribuer. Par exemple organiser le mouvement. L'administration
+des organisations activistes pour la liberté est essentielle. Pas besoin de
+savoir programmer. Tu peux apprendre à faire des conférences comme celle-ci.
+Très, très important. Nous avons beaucoup plus de programmeurs que de
+conférenciers. Tu peux persuader des écoles et des États à migrer au logiciel
+libre. Très important. Regarde <a
+href="/education/education.html">http://gnu.org/education</a> pour les écoles
+et <a
+href="/philosophy/government-free-software.html">
+https://www.gnu.org/philosophy/government-free-software.html</a> pour
+l'autre.</p>
+
+<p>Si tu es expert dans l'utilisation du système, tu peux aider les autres. Tu
+peux lancer un groupe d'utilisateurs de GNU-et-Linux, ou participer dans un
+groupe déjà existant d'utilisateurs de GNU-et-Linux. Et tu peux dire
+«&nbsp;<i>Free Software</i>&nbsp;», «&nbsp;logiciel libre&nbsp;» et jamais
+<i>open source</i>. Il y a d'autres manières de nous aider. Regarde <a
+href="/help/help.html">http://gnu.org/help</a> pour d'autres idées. Tu peux
+aussi adhérer, te faire membre de la <i>Free Software Foundation</i>, regarde
+<a href="http://fsf.org/">http://fsf.org/</a>. </p>
+
+<p>Mais ça c'est une des menaces qui est relationnée avec d'autres menaces à la
+liberté numérique. Mais il y en a d'autres, par exemple le flicage. Le
+numérique facilite le flicage. Quand une activité est numérisée, ça met du
+flicage. Par exemple maintenant, aujourd'hui, les restaurants proposent de leur
+donner ton nom pour réserver une place. Il y a trente ans, il était possible de
+réserver une place&nbsp;: le restaurant écrivait quelques noms sur un papier et
+jetait le papier à la fin de la journée. Pas vraiment de flicage. Mais
+maintenant c'est un système numérique qui garde toutes les données. C'est la
+pratique usuelle. Garder à jamais toutes les données qui sont évidemment
+disponibles à l'État. Il y a du flicage fait directement par l'État et du
+flicage fait par des entreprises, mais toutes les données sont disponibles aux
+flics&nbsp;! Donc pas vraiment de différence.</p>
+
+<p>Parfois, ils nous fliquent à travers nos produits informatiques. En ce cas,
+souvent, ce sont les programmes privateurs qui fliquent, parce que les
+utilisateurs n'ont pas le contrôle et n'ont pas la possibilité de supprimer le
+flicage. Donc si tu n'utilises jamais du logiciel privateur, ça te protège de
+ce chemin de flicage. Mais il y a d'autres chemins. Il y a le flicage qui
+fonctionne à travers des systèmes que nous utilisons mais ne nous appartiennent
+pas, comme, par exemple, les fournisseurs d'accès Internet et les services de
+téléphonie. Nos ordinateurs fonctionnent avec ces services, mais nous ne sommes
+pas les propriétaires, nous ne pouvons pas changer le logiciel dans les
+services pour ne pas nous fliquer. La seule manière de réduire ce flicage est
+par l'organisation pratique contre les tendances d'imposer toujours plus de
+flicage. Ils utilisent n'importe quelle excuse pour augmenter le flicage. En
+France, le terrorisme est un petit danger, comparé à d'autres grands dangers,
+comme les voitures, le sucre, le tabac. Voici des grands dangers capables de
+tuer des millions, qui tuent beaucoup de milliers au moins. Et voilà le
+terrorisme qui tue beaucoup moins. Donc il faut éviter la panique. Mais il y a
+une grande tendance à utiliser la panique. Est-ce que c'est un mot français
+panique&nbsp;? Oui. Et les politiciens l'exploitent et augmentent, les médias
+augmentent la panique. Je connaissais quelqu'un qui, suite à regarder à la télé
+plusieurs fois les avions choquant les tours à New York, elle, habitait en
+Californie, mais elle avait peur de sortir. Évidemment, il ne faut pas les
+regarder. Heureusement, je n'ai pas de télé&nbsp;! Donc&hellip;</p>
+
+<p>Le 11 septembre 2001, j'étais à Washington. Il y avait une réunion cet
+après-midi-là, évidemment annulée. Il m'a fallu deux heures pour reconnaître la
+prochaine victime&nbsp;: notre liberté serait la prochaine victime. Donc j'ai
+commencé à écrire un article appelant les Américains à ne pas attaquer leur
+propre liberté. Par frustration de ne pas pouvoir trouver les organisateurs, ne
+pas pouvoir toucher les organisateurs des attentats, ils étaient susceptibles
+d'attaquer leur propre liberté.</p>
+
+<p>Et le 13 novembre j'étais à Paris pour faire une conférence le lendemain
+ici, qui a été malheureusement gratuitement annulée. Je me préoccupais de la
+liberté des Français. Je savais que l'État profiterait de cette excuse pour
+réduire les libertés des Français et voici que cela s'est produit. </p>
+
+<p>C'est à vous de vous organiser contre cette tendance. Vous devez dire qu'il
+faut risquer un peu de morts pour garder ce qui est vraiment essentiel&nbsp;:
+la liberté. Dans le passé, nous avons gagné des libertés par des grands
+sacrifices, des vies. Et les gens étaient disposés à le faire, à risquer même
+les grands sacrifices, parce que la liberté était importante. Et maintenant,
+ils enlèvent la liberté à tout le monde au nom d'éviter quelques peu de morts.
+C'est le contraire. C'est le contraire de la philosophie qui a acquis la
+liberté. Maintenant, c'est la philosophie de perdre la liberté. Il faut
+comparer le danger du terrorisme avec d'autres dangers pour reconnaître comment
+c'est petit, qu'il ne mérite pas de perdre la liberté, déchirer votre propre
+liberté.</p>
+
+<p>Mais qu'est-ce qu'ils font&nbsp;? Ils font du flicage partout. Quand j'ai vu
+les Vélib', j'ai pensé un système de flicage. Il faut ne pas l'utiliser. Pour
+moi, je suis habitué à rejeter les systèmes de flicage. J'utilise le métro mais
+j'achète des carnets. Je n'ai pas de carte. Je ne veux pas être fliqué. C'est
+très important de rejeter les systèmes de flicage qui s'introduisent dans tous
+les systèmes que nous utilisons. J'ai une carte de crédit que j'utilise pour
+acheter des billets d'avion et rien d'autre. Rien&nbsp;! Ah, théoriquement,
+pour louer une voiture, si je le faisais, mais ça fait des années que je n'ai
+pas loué une voiture, je n'ai plus le temps de conduire moi-même. Trop de
+courrier. Mais je l'utiliserais comme ça, parce que les agences de voitures
+exigent de regarder le permis de conduire donc elles savent à qui elles louent
+la voiture. Pas d'anonymat à protéger donc j'utiliserais la carte. Mais hormis
+ça, je paie en liquide pour ne pas être fliqué.</p>
+
+<p>C'est avec ce type d'organisation que nous pouvons mettre de la pression
+contre le flicage. Mais aussi politiquement. Il faut dire aux élus&nbsp;:
+«&nbsp;Non au flicage. Le flicage est plus dangereux que les
+terroristes&nbsp;!&nbsp;» Et c'est vrai, parce que le mal que les terroristes
+peuvent faire est limité. Mais l'État sans démocratie pourrait faire du mal
+sans limites. Que signifie la démocratie&nbsp;? Que le peuple a le contrôle de
+l'État, le contrôle des actions de l'État. Mais l'État a tendance à agir
+secrètement. Comment donc avoir le contrôle des actions secrètes de
+l'État&nbsp;? Il faut savoir ce que fait l'État. Et comment le savoir&nbsp;?
+Grâce aux héros, aux lanceurs d'alerte, qui révèlent ce que fait l'État. La
+démocratie a besoin des lanceurs d'alerte, c'est-à-dire des sources des
+journalistes. Les deux sont synonymes. Mais l'État n'aime pas que des héros
+révèlent leurs actions secrètes. Donc les États les appellent des espions,
+essaient de les mettre en prison, suite à des procès injustes. Si l'État sait
+toujours qui va où et qui communique avec qui, l'État peut trouver toujours les
+lanceurs d'alerte et le lancement de l'alerte serait trop difficile, il y aura
+très peu de lanceurs d'alerte et fin de la démocratie.</p>
+
+<p>J'ai donc démontré la limite absolue du flicage, possible dans une
+démocratie. Quand le flicage suffit pour identifier, pour fliquer qui va où et
+qui communique avec qui, fin à la démocratie. Il faut donc réduire les niveaux
+de flicage par accumulation de données, c'est-à-dire au point où il serait
+insuffisant pour savoir qui va où et qui communique avec qui.</p>
+
+<p>Il faut rendre sauve la carrière de lanceur d'alerte. Mais comment le
+faire&nbsp;? Quelques-uns proposent des limites à l'utilisation des données
+accumulées. Mais ça ne corrige rien parce que quand les règles sont proposées,
+elles disent toujours&nbsp;: «&nbsp;Pour trouver des délinquants l'État peut
+accéder aux données.&nbsp;» Mais quand l'État dit que le lancement d'alerte
+était un crime, voici l'excuse pour utiliser les données. Ce n'est pas une
+solution.</p>
+
+<p>Autre solution proposée, c'est d'exiger chaque fois que l'utilisateur
+autorise le stockage de ses données. Mais nous savons que si un service
+informatique dit&nbsp;: «&nbsp;En utilisant ce service, vous utilisez le
+stockage de vos données&nbsp;», les gens le font. Sauf moi. Moi, si je vois que
+le site exige mes données personnelles, je ne l'utilise pas. Je vois que c'est
+déjà injuste. Je ne lis pas les politiques de vie privée parce que je sais que
+ça ne suffit jamais, dans aucun cas. Dois-je me confier à un site parce que la
+politique de vie privée m'assure de quelque chose&nbsp;? Parce que qui sait si
+le site vraiment suit sa politique&nbsp;? Et les politiques sont écrites pour
+avoir des confusions, pour paraître très fortes, tandis qu'elles sont en vérité
+très faibles.</p>
+
+<p>Normalement, ce sera le site qui interprète la politique. Et le site dit
+normalement que la gestion a le droit de changer dans le futur cette politique.
+Si je donne maintenant les données et le site change la politique après,
+l'entreprise sera autorisée à utiliser les données que je lui avais déjà
+livrées. Il ne faut jamais se confier de ça. Ça ne peut pas être adéquat. Donc,
+qu'est-ce qu'il faut faire&nbsp;?</p>
+
+<p>Il faut des lois pour exiger que les systèmes numériques soient conçus pour
+ne pas accumuler les données. Ce doit être une loi et il ne faut pas accepter
+des excuses. Oui, il est facile de concevoir le site pour fonctionner de
+manière qu'il ait besoin des données personnelles. Si l'entreprise veut
+fliquer, elle peut construire une telle excuse. Donc il faut rejeter toute
+excuse. Il faut dire si, en principe, le service est possible sans accumuler
+ces données, il faut le faire sans accumuler ces données.</p>
+
+<p>Il faut interdire les caméras connectées à l'Internet. Sauf dans des lieux
+complètement privés. Si tu veux exposer l'intérieur de chez toi à tout le
+monde, tu as le droit. Mais si la caméra regarde un lieu où le public est
+admis, la connecter à un réseau doit être interdit. Il faut exiger que toutes
+les caméras soient des caméras de sécurité en lieu de caméras de surveillance.
+C'est quoi la différence&nbsp;? La caméra de sécurité fait un enregistrement
+local accessible uniquement si tu vas au lieu. Donc ça sert pour observer les
+délits et pour poursuivre les coupables. Mais ça ne sert pas au flicage de tout
+le monde, parce que l'accès aux enregistrements est trop incommode pour le
+faire toujours. On le fera quand il y a une raison spéciale comme un délit,
+mais pas toujours. Mais une fois que la caméra est branchée à l'Internet, il
+est facile de centraliser tous les enregistrements, de chercher par des
+programmes de reconnaissance de visage, etc. Voilà le flicage général. Donc
+pour éviter le flicage général, il faut interdire de telles caméras.</p>
+
+<p>Il faut exiger que les systèmes matériels soient fabriqués pour ne pas
+fliquer les gens. Et ça doit s'appliquer à tous les systèmes, publics ou
+privés, qui ont des effets au public. Par exemple, les Velib'. Je crois que
+j'ai identifié une manière de faire fonctionner le système des Velib' sans
+fliquer les utilisateurs. De manière que les utilisateurs paient et le système
+ne sait jamais qui a emprunté un vélo ou qui a rendu un vélo, sauf dans le cas
+où il ne rend pas le vélo. En ce cas, le système a besoin de savoir qui a volé
+le vélo, ou qui ne rend pas le vélo quand il doit. Donc il faut faire
+attention. Il faut donner la priorité à éviter le flicage. Si nous donnons la
+priorité à la commodité, si nous acceptons comme des solutions des systèmes qui
+fliquent, nous aurons une société de flicage total.</p>
+
+<p>Par exemple il faut rejeter Uber parce que c'est un système de flicage. Le
+système sait qui a utilisé une voiture de où à où. Donc c'est nettement pire
+que les taxis normaux. On peut appeler un taxi normal et payer en liquide sans
+qu'il sache qui tu es. Donc j'utilise les taxis normaux, je n'utiliserai jamais
+Uber&nbsp;!</p>
+
+<p>Une autre menace est la censure. Maintenant on voit que beaucoup de pays
+censurent l'Internet. La censure est injuste. Et même en Europe, il y a
+beaucoup de censure. Maintenant, nous voyons qu'un comédien allemand va être
+poursuivi pour insulter quelqu'un. C'est absurde&nbsp;! Insulter quelqu'un ne
+doit jamais être un délit. Sarkozy était célèbre pour poursuivre ceux qui
+l'insultaient. Maintenant, c'est Erdogan. Les deux sont plus ou moins
+équivalents dans l'injustice. Il faut changer ces lois. En France, même des
+postures sur l'histoire sont censurées. En France, il est interdit de dire
+qu'il n'y avait pas de génocide des Arméniens. En Turquie, il est interdit de
+dire qu'il y avait un génocide des Arméniens. Deux lois également injustes.</p>
+
+<p>Et je veux citer un héros que j'admire. Il s'appelait Hrant Dink. Il était
+citoyen turc de descendance arménienne, et il cherchait à réconcilier les deux
+peuples, mais il a été poursuivi en Turquie pour avoir affirmé qu'il y avait un
+génocide des Arméniens. Et quand il a entendu que la France proposait une loi
+pour interdire de nier, de dire qu'il n'y avait pas de génocide des Arméniens,
+il a dit que si la France adoptait une telle loi, lui, il irait en France pour
+nier ce génocide, pour défier l'État de le poursuivre. Malheureusement, quand
+la France a adopté cette loi, il était déjà mort. Il a été assassiné pour sa
+politique. Et maintenant la France a une loi injuste et il n'y a pas de Hrant
+Dink pour se manifester. C'est à vous de vous manifester contre cette loi. En
+France, tant que dure cette loi, il est impossible de parler de ce sujet
+honnêtement. Ou on imite l'opinion imposée par l'État, ou l'on fait un délit.
+Hors de la France, on peut considérer honnêtement cette question. Ce doit être
+possible en France.</p>
+
+<p>Beaucoup d'États imposent des filtres sur l'Internet, imposent le filtrage
+aux fournisseurs d'accès. Voici une autre attaque à la liberté des gens.</p>
+
+<p>Maintenant l'Europe est en train d'imposer une autre forme de censure&nbsp;:
+le droit à censurer les recherches de ton nom. Et des pays essaient d'imposer
+cette loi aux entreprises mondialement. Évidemment, les entreprises seront
+obligées de traiter l'Europe comme elles sont obligées de traiter la Chine.</p>
+
+<p>Il y a une d'autres formes de censure. En Australie, il y a la censure des
+liens, il y a des liens interdits. À l'organisation Electronic Frontiers
+Australia qui défend les droits humains dans le monde informatique, a été
+ordonné de supprimer un lien vers un site étranger, politique, sous la peine
+d'une amende de 11&nbsp;000 dollars par jour. Et c'était quel site&nbsp;? Ce n'était
+pas un site terroriste, c'était presque également horrible, c'était un site à
+l'encontre du droit de l'avortement. Mais ils ont le droit de présenter leur
+opinion, même en Australie.</p>
+
+<p>Et en Inde, il y a une autre forme de censure&nbsp;: des fonctionnaires ont
+le pouvoir de supprimer des pages sans procès, parce qu'ils considèrent que les
+pages insultent la religion de quelqu'un. Autre injustice. La liberté
+d'expression comprend le droit d'insulter n'importe quelle idée, y compris
+n'importe quelle religion. Et il faut soutenir ce droit. Je propose à tout le
+monde de regarder la bande dessinée <i>Jesus and Mo</i>, c'est très, très
+drôle. Ça présente Jésus et Mohammed comme couple homosexuel. Et toujours des
+commentaires sur des questions philosophiques et c'est drôle. </p>
+
+<p>Il faut défendre le droit de dire de telles choses, même si les gens
+religieux ne l'aiment pas. Ils n'ont pas le droit d'imposer à tout le monde de
+ne pas les critiquer ni de se moquer d'eux. Parce que la liberté d'expression
+contient le droit de se moquer de n'importe qui ou n'importe quoi. Même de moi.
+Même du logiciel libre.</p>
+
+<p>Une autre menace est l'utilisation des ordinateurs pour les élections
+publiques. On ne sait jamais ce qui se passe dans l'ordinateur. Seulement des
+experts sont capables d'étudier le fonctionnement du programme dans
+l'ordinateur. Mais ça ne suffit pas. Si c'est aujourd'hui l'élection et il y a
+un mois une équipe d'experts a étudié le code de ce programme, comment savoir
+si le programme qui s'exécute aujourd'hui est le même que celui qu'ils ont
+étudié. Peut-être que quelqu'un a installé ce matin un programme modifié pour
+compter mal les votes et ce soir il réinstallera le programme correct. Le
+problème d'utiliser les ordinateurs pour voter, c'est qu'on ne sait jamais si
+l'ordinateur a compté correctement les votes, il n'y a pas manière de le
+vérifier. Il faut voter de manière qu'on puisse vérifier les résultats,
+après.</p>
+
+<p>La votation par Internet est folle, totalement folle, c'est pire encore.
+Parce que ça expose l'intégrité de l'élection au risque de la sécurité
+d'Internet. Washington D.C. pensait utiliser le vote par Internet. Mais avant
+de l'utiliser vraiment, ils ont fait une expérience en défiant quelques
+investigateurs à rompre la sécurité et falsifier les résultats. Et une équipe
+d'étudiants a falsifié les résultats, a fait gagner un robot fictionnel.
+Heureusement, Washington D.C. a rejeté l'idée de voter par Internet.</p>
+
+<p>Je crois que c'est l'Estonie qui utilise beaucoup le vote par Internet. Une
+équipe a investigué leur sécurité et a déterminé qu'il serait très facile de
+rompre la sécurité de leurs serveurs. Pas pour tout le monde, mais de qui
+est-ce qu'il faut avoir peur&nbsp;? Pas n'importe qui, mais plutôt l'armée de
+l'Internet de la Russie. Pour la Russie, rompre la sécurité de l'élection
+estonienne serait assez facile. Est-ce que les Estoniens veulent que leurs
+élections soient déterminées par les Russes, par l'État de <i>Poutine</i>
+[prononcé «&nbsp;putain&nbsp;», NDT]. Est-ce que j'ai dit quelque chose de
+drôle&nbsp;? C'est son nom, n'est-ce pas&nbsp;? Je ne dis pas
+«&nbsp;poutine&nbsp;», ça se trouve au Québec.</p>
+
+<p>Donc c'est fou d'utiliser les ordinateurs pour voter. Et pourquoi est-ce
+qu'ils le proposent&nbsp;? Pour économiser. Mais combien coûtent les
+élections&nbsp;? C'est très peu comparé à d'autres dépenses de l'État. C'est
+idiot de courir un tel risque pour économiser un petit peu.</p>
+
+<p>Une autre menace à la liberté, c'est la guerre contre le partage. Que
+signifie «&nbsp;partager&nbsp;»&nbsp;? Partager des copies signifie la
+redistribution non commerciale, entre les gens, des copies exactes. Et je crois
+qu'il faut être légal. Tout le monde doit avoir le droit de partager des copies
+de n'importe quelle œuvre publiée. C'est très, très utile, et c'est une forme
+de coopération entre les gens. Voici la fraternité.</p>
+
+<p>Pourquoi est-ce que la technologie numérique est utile&nbsp;? Parce qu'elle
+facilite la manipulation, copiage et transmission des données. Y compris,
+évidemment, le partage des œuvres publiées. Mais les éditeurs ne veulent pas
+que nous profitions de cette avance technique. Les éditeurs veulent nous
+imposer un univers de payer chaque utilisation. Donc ils ont mené une guerre
+contre le partage et contre ceux qui partagent, pendant des décennies. Ils ont
+commencé avec des insultes. Ils ont appelé ceux qui partagent des
+«&nbsp;pirates&nbsp;». Ah&nbsp;! C'est absurde, parce que les pirates attaquent
+les navires et je crois qu'il faut envoyer la marine pour mettre fin à la
+piraterie. Ça n'a rien à voir avec nos ordinateurs. Attaquer les navires est
+très, très mauvais. Partager est bon. Donc il ne faut pas utiliser le même mot
+pour tous les deux. Voici la propagande des éditeurs. Je le rejette. Je refuse
+d'appeler le partage, piraterie. Mais ils ont le droit de présenter leurs
+opinions. Ça ce n'est pas une guerre. S'ils s'étaient limités à exprimer des
+opinions, je ne dirais pas guerre contre le partage. Mais ils sont allés
+beaucoup plus loin.</p>
+
+<p>Il y a plus ou moins trente ans, ils ont commencé à convertir les produits
+techniques que nous utilisons chez nous en flics de prison. Pas pour nous
+servir, mais plutôt pour nous restreindre. Je veux dire qu'ils ont mis des
+fonctionnalités malveillantes de menottes numériques. Ça s'appelle en anglais
+<i>Digital Restrictions Management</i>, DRM. Puis, ils ont acheté dans
+plusieurs pays des lois qui interdisent les développements pour rompre les
+menottes. Donc nos États ont pris le parti des éditeurs à notre encontre.
+L'État français a légiféré plusieurs fois des pénalisations de partager. Enfin,
+il a éliminé le principe fondamental de la justice&nbsp;: aucune punition sans
+procès juste. Le but de l'Hadopi était de punir les gens sans vrai procès. Le
+soupçon suffit pour punir quelqu'un, la seule accusation suffit pour punir.</p>
+
+<p>Heureusement, l'Hadopi n'a pas fonctionné. Mais on ne peut pas supposer que
+toutes leurs mesures injustes s'échoueront. Pas toujours. Il faut organiser
+contre de telles lois parce que le but est injuste. Au Japon, ils sont allés
+plus loin encore. L'acte de décharger une copie de n'importe quoi, sans
+autorisation, est puni par deux ans de prison. Et si ça ne suffit pas, je
+suppose qu'ils tueront les gens qui partagent. Parce que pour les éditeurs, il
+n'y a pas de limites. Les éditeurs veulent faire n'importe quoi pour réprimer
+le partage, la fraternité.</p>
+
+<p>Pourquoi est-ce qu'ils proposent et imposent cette série de mesures
+injustes&nbsp;? Parce que partager est bon. Et avec la technologie numérique,
+partager est facile donc les gens partagent. Et pour que les gens arrêtent de
+partager, il faut des mesures cruelles. Donc, il faut mettre fin à cette guerre
+en légalisant le partage. Et pour protéger le droit de partager, il faut
+interdire les mesures que les éditeurs emploient et pourraient toujours
+employer pour nous enlever le droit de partager, comme les menottes numériques,
+les DRM. La fabrication de produits avec DRM, ou la vente de tels produits doit
+être un délit. Et aussi, l'imposition des contrats selon lesquels l'utilisateur
+s'engage à ne pas partager, doit être bloquée. Ce chemin de nous ôter le droit
+de partager doit être bloqué. La loi doit dire que n'importe quel contrat selon
+lequel l'utilisateur s'engage à ne pas partager, manque de valeur légale, signé
+où que ce soit. Même si le contrat a été accepté dans un autre pays, dans un
+autre pays ce contrat ne doit pas avoir de valeur légale, la force légale. Donc
+rien ne peut limiter le droit de partager une œuvre publiée.</p>
+
+<p>Les questions des données privées personnelles, c'est une autre question,
+rien à voir entre les deux.</p>
+
+<p>Évidemment, les éditeurs diront que si nous partageons des copies, c'est
+voler de l'argent aux artistes. Mais c'est absurde. Ce sont les éditeurs qui
+volent de l'argent aux artistes&nbsp;! J'achète des disques de musique
+commerciaux. Et quand je les achète, je suis triste de ne pas appuyer les
+musiciens. Je sais que les éditeurs de disques ne paient pas les musiciens,
+sauf quelque peu de grandes stars établies pour longtemps, et pas pour leur
+premier disque. Mais je les achète parce que c'est la seule manière légale
+d'acquérir de la musique qui ne m'opprime pas. Je peux acheter un disque à
+l'anonymat, sans accepter un contrat, et le disque ne contiendra pas de DRM.
+Donc, ça ne m'opprime pas. Les autres systèmes de distribution commerciaux
+oppriment les utilisateurs, donc je ne les accepte pas. Ou ils imposent du DRM,
+ou ils imposent des contrats injustes, ou ils fliquent l'utilisateur.</p>
+
+<p>Mais c'est vrai que si nous apprécions les Arts, c'est de notre intérêt
+pratique d'appuyer les artistes. Mais il faut le faire d'autres manières, des
+manières qui ne contribuent pas et qui ne supposent pas la guerre contre le
+partage. Il faut donc des systèmes d'appuyer des artistes, compatibles avec la
+liberté du partage. Et j'en propose deux.</p>
+
+<p>Un système fonctionnerait à travers l'État. L'État peut avoir une somme
+d'argent à répartir entre les artistes selon le succès de chacun. On peut
+mesurer le succès de chaque artiste par un système de sondage ou en comptant la
+fréquence de partage de ses œuvres. Puis on a un chiffre de succès pour chaque
+artiste. Combien d'argent est-ce qu'il reçoit&nbsp;? L'idée évidente est de
+répartir en proportion linéaire au succès de chacun. Mais ce système
+gaspillerait l'argent parce que vu il y a peu stars qui ont beaucoup de succès,
+plus de succès que d'autres artistes, mais énormément plus. La star A peut
+facilement avoir mille fois le succès d'un artiste capable et apprécié, mais
+pas star, B. Et avec la proportion linéaire, si A a mille fois le succès de B,
+A recevra mille fois l'argent de B. Comme ça, la majorité de l'argent sera pour
+peu de stars, qui n'ont pas vraiment besoin de plus d'argent. Et les artistes
+qui en ont besoin, les artistes capables mais pas stars, recevront très peu
+chacun. Donc c'est la mal utilisation de l'argent pour appuyer les Arts. Donc
+je propose de calculer la racine cubique du succès de chaque artiste. Pourquoi
+la racine cubique&nbsp;? Je ne dis pas que ce soit la fonction parfaite.
+Peut-être la racine quartique ou la racine 2.8, je ne sais pas. Il y a beaucoup
+de fonctions qui ont plus ou moins cette forme. Et des économistes peuvent
+calculer laquelle est la meilleure. Le point, c'est que la racine cubique a des
+résultats assez simples. La racine cubique de 1000 est 10. Ça se voit. Donc si
+A a mille fois le succès de B, avec la racine cubique, A recevra dix fois
+l'argent de B, au lieu de mille fois, seulement dix fois. L'effet d'utiliser la
+racine cubique ou n'importe telle fonction, est de transférer la plupart de
+l'argent des stars aux artistes de succès moyen. Voici où plus d'appuis peuvent
+vraiment aider les Arts. Voici les artistes qui ont besoin de quelque chose de
+plus pour se dédier 100&nbsp;% à l'art. Et ce système est complètement compatible
+avec la légalisation du partage. Chaque artiste dira à ses fans&nbsp;:
+«&nbsp;Partagez mes œuvres avec les autres&nbsp;!&nbsp;»</p>
+
+<p>L'autre système que je propose fonctionnerait par des paiements volontaires.
+Si chaque produit pouvait produire une œuvre a un bouton pour envoyer une
+petite somme aux artistes, l'utilisateur peut l'envoyer, ou pas, comme il veut.
+Je propose une petite somme, pas minuscule, seulement petite. Peut-être en
+France, dix centimes. Si la somme est trop petite, la quantité envoyée en total
+serait très peu. Si la somme est zéro, le total envoyé sera zéro. Si la
+quantité est presque zéro, le total sera presque zéro. Mais si la somme est
+trop grande, très peu enverront de l'argent. Donc il y a une somme qui maximise
+le total envoyé par jour et je suppose que ce serait la somme optimale.</p>
+
+<p><strong>Public&nbsp;:</strong> Inaudible.</p>
+
+<p><strong>RMS&nbsp;:</strong> Quoi&nbsp;? Je n'entends pas. Non, ce doit être
+un système anonyme. Et les cartes bancaires ne fonctionnent pas pour des
+paiements si petits. Mais nous avons développé un système qui fonctionnerait
+pour ça, il s'appelle <i>GNU Taler</i>. Et le but principal est d'éviter le
+flicage des paiements parce que <i>GNU Taler</i> donne l'anonymat parfait aux
+payeurs, mais pas à celui qui reçoit le paiement. Quand les entreprises
+reçoivent les paiements, leur revenu sera complètement observé par l'État.
+Taler rend possible les paiements anonymes mais pas l'évasion fiscale. Ça a été
+conçu pour ça. Regarde <a href="https://taler.net/">https://taler.net/</a>.</p>
+
+<p>En vérité, il y a déjà des paiements volontaires aux artistes et ça
+fonctionne plus ou moins. Il y a des artistes qui reçoivent de l'argent, des
+paiements volontaires, et ça suffit. Mais il y a aussi le système de vendre des
+copies. Je ne suis pas contre ce système, je ne propose pas de l'éliminer. Il y
+a le système de vendre des entrées à un concert ou une œuvre de théâtre,
+pourquoi pas&nbsp;? Ça ne fait pas de mal, donc je ne propose pas de l'éliminer.
+Mais je trouve que c'est bon de proposer d'autres systèmes, en plus, pour
+appuyer mieux les artistes. Le système actuel appuie mieux les éditeurs que les
+artistes. Et c'est injuste parce qu'il est basé sur l'interdiction du
+partage.</p>
+
+<p>Enfin, il y a aussi l'injustice que nous n'avons aucun droit d'agir dans le
+monde virtuel. Si tu as une opinion et tu peux la présenter aux gens, tu as le
+droit de l'écrire sur un panneau et de te promener dans la rue. Pas vraiment en
+France où beaucoup d'opinions politiques sont censurées, mais dans un pays
+libre, au moins. Mais même en France, si ton idée n'est pas censurée, tu n'as
+pas besoin de l'appui des entreprises pour la présenter. Mais pour faire pareil
+dans l'Internet, qu'est-ce qu'il faut&nbsp;? Il faut l'appui d'un fournisseur
+d'accès, d'un registre de noms de domaine, et d'un service d'hébergement. Et
+chacun peut te nier la coopération arbitrairement. Chacun écrit ses propres
+conditions de service et interprète ses conditions de service et peut te couper
+le service s’il juge que tu as violé ces conditions. C'est complètement
+arbitraire. Et nous l'avons vu il y a quelques années quand les États-Unis
+voulaient chasser Wikileaks de l'Internet, pas par une poursuite criminelle,
+mais plutôt en attaquant les entreprises qui fournissaient des services à
+Wikileaks. Wikileaks avait loué un serveur virtuel à Amazon. Un officiel a
+appelé Amazon et a convaincu les exécutifs de la gestion d'Amazon d'interpréter
+leurs conditions de service comme interdisant le lancement d'alertes. Donc
+Amazon a coupé le service sans procès. Pas besoin de procès. Puis les
+États-Unis ont attaqué beaucoup de noms de domaine, mais enfin la Suisse a
+refusé d'obéir aux commandes des États-Unis, donc wikileaks.ch existe
+toujours. Puis les États-Unis ont attaqué les entreprises de paiement, parce
+que Wikileaks dépendait et dépend toujours des dons pour fonctionner. Beaucoup
+qui appuyaient le travail de Wikileaks envoyaient de l'argent. Mais beaucoup
+d'entreprises, PayPal, Google, VISA, Mastercard, Bank of America et d'autres
+ont déclaré qu'ils refuseraient d'envoyer de l'argent à Wikileaks. Puis une
+entreprise en Islande a offert d'accepter des donations pour Wikileaks et VISA
+et Mastercard lui ont coupé le service, arbitrairement évidemment.</p>
+
+<p>Puis la loi européenne est intervenue, parce que selon la loi européenne, vu
+que Mastercard et VISA ont une grande fraction de ce marché-là, ils ne peuvent
+pas couper arbitrairement le service. Et cette entreprise a fait un procès et a
+gagné. Donc enfin une limite. Enfin l'idée que celui qui a contracté le service
+a le droit de continuer tant qu'il suit les conditions et que ce n'est pas le
+fournisseur de service qui doit interpréter et qui doit décider. Il faut pour
+les services ordinaires et communs d'Internet, établir démocratiquement les
+conditions, de manière que le fournisseur d'un service ne puisse jamais décider
+arbitrairement de couper le service à aucun client, mais plutôt porter plainte.
+Par exemple si le client ne paie pas, le fournisseur pourrait porter plainte au
+tribunal disant «&nbsp;il ne nous paie plus&nbsp;» et le tribunal autoriserait
+de couper le service. Mais pas arbitrairement, pas par la décision selon les
+critères écrits par cette entreprise. Ça, c'est le pouvoir injuste.</p>
+
+<p>Heureusement, Bitcoin a plus ou moins éliminé la possibilité de bloquer les
+donations à quelqu'un par les entreprises de paiement. On peut donner de
+l'argent à Wikileaks par Bitcoin et aucune entreprise ne peut l'empêcher. Donc
+c'est un problème résolu, mais il y a beaucoup de services normaux dans
+l'Internet. Et il faut établir des conditions justes pour continuer d'utiliser
+de tels services, comme il y a pour louer un appartement. Je ne sais pas si
+c'est pareil en France mais à Boston, si tu loues un appartement, le
+propriétaire ne peut pas arbitrairement écrire le contrat. Il y a des
+conditions autorisées et les autres conditions sont interdites. Et même s'il
+les met dans le contrat, elles manquent de valeur légale. Et il ne peut pas
+t'expulser arbitrairement. S'il juge que tu n'as pas suivi les conditions, il
+doit aller au tribunal et solliciter l'ordre de t'expulser. Ce n'est pas lui,
+le propriétaire, qui décide. Il faut être comme ça aussi dans l'Internet.</p>
+
+<p>Maintenant, j'ai ici un petit gnou adorable qui a besoin d'une famille. Donc
+je vais le vendre aux enchères au bénéfice de la <i>Free Software
+Foundation</i>. Si tu achètes le gnou, je peux signer la carte pour toi. Si tu
+as un manchot chez toi, tu as besoin de gnou pour le manchot. Il ne doit y
+avoir aucun manchot sans gnou, jamais. À chaque manchot, son gnou. Nous pouvons
+accepter le paiement en liquide, par une carte bancaire si elle peut faire des
+achats internationaux par téléphone, ou par bitcoins si tu as avec toi de quoi
+faire le paiement ici devant moi. Quand tu enchéris, prière d'agiter la main
+et crier la quantité le plus fort possible car j'ai des problèmes auditifs et
+que tu veux que je prenne note.</p>
+
+<p>Je dois commencer par le prix normal de 25&nbsp;€. Est-ce que j'ai
+25&nbsp;€&nbsp;? Combien&nbsp;? Combien&nbsp;? J'ai 30&nbsp;€. Est-ce que j'ai
+35&nbsp;? 35&nbsp;? 35&nbsp;€ pour ce petit gnou adorable. 35&nbsp;€ à la FSF
+pour&hellip; J'ai 35. Est-ce que j'ai 40&nbsp;? 40&nbsp;€. Qui a dit
+50&nbsp;€&nbsp;? C'est vous. J'ai 50. Est-ce que j'ai 55&nbsp;? Est-ce que j'ai
+55 pour ce petit gnou adorable&nbsp;? Combien&nbsp;? J'ai 60. Est-ce que j'ai
+70 pour ce petit gnou adorable qui a besoin d'une famille. 70 à la FSF pour
+protéger la liberté. 70&nbsp;€, dernière opportunité pour offrir 70&nbsp;€ ou
+plus. Dernière opportunité. 70 ou plus. Un, deux, trois. Vendu pour 60.</p>
+
+<p><em>Applaudissements</em></p>
+
+<p>Comment voulez-vous payer&nbsp;? Venez payer. Ah, vous pouvez aller au
+distributeur de billets et revenir, il y aura du temps pendant que je réponds.
+OK, donc, venez payer 60. Et donc je le signerai après les questions.</p>
+
+<p>Et vous pouvez toujours acheter des marchandises par là, elles sont moins
+chères, il y a des petits badges pour 2&nbsp;€. C'est une manière d'appuyer la
+ FSF.Mais vous pouvez aussi vous adhérer à la FSF à travers le site <a
+href="https://fsf.org/">fsf.org</a>, ou ici, vous pouvez remplir un formulaire,
+payer la cotisation annuelle et vous serez membre.</p>
+
+<p>Maintenant les questions. Est-ce qu'il y a un autre microphone utilisable
+pour ça&nbsp;? Je peux utiliser l'autre microphone et le garder à la main. Donc
+celui-ci sera pour poser des questions mais pour ne pas perdre de temps, je
+propose de maintenir le micro dans un seul lieu ici et que les gens se
+déplacent pour poser des questions. C'est beaucoup mieux, vous verrez. Donc
+ici, venez ici pour poser des questions. Est-ce que ça fonctionne&nbsp;? Il
+n'est pas encore activé. Allô. Celui-ci ne marche pas. OK. Maintenant oui. Donc
+les questions. Venez maintenant à la queue, c'est une méthode plus juste et
+plus efficace. Par là à la queue.</p>
+
+<p><strong>Questionneur A&nbsp;:</strong> Il y a des gens comme moi, comme la
+plupart d'entre nous qui se soucient&hellip;</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Il faut prononcer plus clairement chaque
+consonne, mon problème est de reconnaître les consonnes, donc il faut parler
+plus lentement, en articulant chaque consonne.</p>
+
+<p><strong>Questionneur A&nbsp;:</strong> D'accord. Donc, ici, la plupart
+d'entre nous sont soucieux de leur protection de leurs données privées. Mais la
+majorité des gens s'en moque complètement. Il y a même des gens qui sont prêts
+à donner leurs données privées pour être célèbres.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Il y a des fous&nbsp;! </p>
+
+<p><strong>Questionneur A&nbsp;:</strong> Il y a des fous.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Il y a des sots&nbsp;!</p>
+
+<p><strong>Questionneur A&nbsp;:</strong> Il y a des sots. La plupart des gens
+s'en moquent complètement.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> À la question, s'il vous plaît.</p>
+
+<p><strong>Questionneur A&nbsp;:</strong> La question c'est «&nbsp;la plupart
+des gens utilisent Facebook pour organiser&hellip;&nbsp;»</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Non, c'est Facebook qui les utilise. </p>
+
+<p><em>Rires du public</em></p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Oui, ce sont des sots, mais c'est quoi la
+question&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>Questionneur A&nbsp;:</strong> C'est, je n'ai pas envie de me couper
+de ces gens, parce que le seul moyen que j'ai d'aller à leurs événements qu'ils
+organisent, c'est d'avoir un compte Facebook.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Mais moi, je n'aurai pas de compte Facebook.
+Ça, c'est un principe. Et je dis aux gens, si vous voulez m'inviter, voici les
+manières possibles.</p>
+
+<p><strong>Questionneur A&nbsp;:</strong> Mais ils n'ont pas tous envie de
+faire l'effort de se débarrasser de Facebook.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Donc ceux qui ne font pas l'effort,
+évidemment, n'ont pas vraiment envie de vous inviter.</p>
+
+<p><em>Rires et applaudissements du public</em></p>
+
+<p><strong>Questionneur B&nbsp;:</strong> Voilà.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Prochaine question.</p>
+
+<p><strong>Questionneur B&nbsp;:</strong> Pendant votre exposé, vous nous avez
+indiqué que vous utilisiez des voitures de location.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Oui, je l'utilisais.</p>
+
+<p><strong>Questionneur B&nbsp;:</strong> Et ça ne vous dérange pas le fait,
+par exemple, de savoir que sur les routes, il y a des caméras, et que donc on
+peut&hellip;</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Oui, ça me dérange. Mais je ne me trouve pas
+obligé d'éviter toute forme de flicage. Je déteste le flicage. Mais je ne vais
+pas aux limites absolues dans mon rejet du flicage. Je voyage dans des avions
+aussi, et ça aussi est fliqué. Mais par contre, aux États-Unis où les trains de
+longue distance sont fliqués, j'utilise plutôt les autobus, en lieu des trains.
+Je refuse d'utiliser les trains d'Amtrak, parce que Amtrak flique les clients
+et les autobus, non. Donc, je ne dis pas que chacun est obligé d'être un héros
+en refusant tout flicage, à n'importe quel prix. Mais je vais assez loin. Je
+vais assez loin parce que ce n'est pas vraiment si difficile que tout ça.</p>
+
+<p><strong>Questionneur B&nbsp;:</strong> D'accord. OK. Alors, ça m'amène à une
+autre petite question toute bête. Vous avez un ordinateur et dessus il y a une
+connexion pour l'écran et sur la connexion pour l'écran il y a un boîtier HDMI
+que vous vous êtes procuré.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Je n'entends pas les mots que vous dites
+maintenant. Oui il y a un adaptateur et donc quoi&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>Questionneur B&nbsp;:</strong>Sur l'adaptateur HDMI, il me semble
+qu'il y a un logiciel qui s'assure de crypter les données qui circulent pour
+s'assurer&hellip;</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Je ne le crois pas. HDMI contient cette
+fonctionnalité malveillante. Il y a des ordinateurs libres qui possèdent des
+prises HDMI, mais le système libre n'active jamais la fonctionnalité de
+DRM.</p>
+
+<p><strong>Questionneur B&nbsp;:</strong> D'accord. OK. Et ma toute dernière
+question si personne ne veut me prendre le micro avant. </p>
+
+<p><em>Contestation du public</em></p>
+
+<p><strong>Questionneur B&nbsp;:</strong> Bon, eh bien ça va. </p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Donc au prochain.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Bonjour, j'ai plusieurs
+questions.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Deux et puis quelqu'un d'autre. </p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Trois&nbsp;!</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Vous pouvez revenir à la queue.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Non, parce qu'il y en a une, ce n'est
+pas moi, parce que comme le célèbre inspecteur, j'ai une femme.</p>
+
+<p><em>Rires du public</em></p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Je ne comprends pas. Peut-être que je n'ai
+pas complètement entendu.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Ce n'est pas important pour vous,
+pour la question.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Donc direct à la question.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Donc ma femme, elle utilise XP.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> C'est dommage.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Mais moi je suis sage, j'utilise
+Trisquel. Mais ma femme utilise XP et je voudrais savoir si je dois la passer à
+Windows&nbsp;10, c'est-à-dire si Windows&nbsp;10 c'est vraiment plus performant que
+XP.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> C'est même plus injuste. Mais moi, je ne
+ferai rien pour aider l'utilisation de Windows. Je ne ferai rien pour
+personne.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Ma question de savoir seulement
+lequel est le plus performant.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Quoi&nbsp;? Je n'entends pas, je n'entends
+pas.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Quel est le plus performant des
+deux&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Ça ne m'intéresse pas. Je refuse d'utiliser
+ni l'un ni l'autre et je refuse d'appuyer l'utilisation de Windows par les
+gens. Si quelqu'un me demande d'aider son utilisation de Windows, je dis
+«&nbsp;par conscience je refuse d'appuyer l'utilisation de logiciels
+privateurs. Je ne peux pas vous ordonner d'arrêter de l'utiliser, mais je ne
+vais me mêler dans votre utilisation de ce programme injuste.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Alors je ne saurai pas quel est le
+plus dangereux.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Pour elle, les deux sont également dangereux
+parce qu'ils sont du logiciel privateur, donc injustes.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Il n'y a pas eu de progrès,
+alors&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Bien sûr, chez les logiciels privateurs, les
+choses deviennent pires.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Il n'est même pas plus
+dangereux&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Non. Chez le logiciel privateur, ils perdent
+chaque année de conscience éthique, ils deviennent toujours pires. Dans Windows
+XP, il y a une porte dérobée universelle. Dans Windows&nbsp;10, Microsoft a annoncé
+la présence d'une porte dérobée universelle. Microsoft a, je ne sais pas le
+dire en français, c'est difficile même en anglais, maintenant, je ne sais pas
+le dire. C'est la même chose, aux États-Unis nous parlons l’anglais.C'est la
+même langue, c'est l'anglais. Microsoft et les développeurs du logiciel
+privateur ne connaissent pas la honte. Prochain. Ça suffit. Prochain&nbsp;!</p>
+
+<p><strong>Questionneur D&nbsp;:</strong> Bonsoir et d'abord bravo pour le fait
+que vous parlez très bien le français.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Mais vous devez parler plus fort pour que
+j'entende&nbsp;! Le micro fonctionne. Vous devez articuler mieux chaque
+consonne. À la question&nbsp;!</p>
+
+<p><strong>Questionneur D&nbsp;:</strong> Les questions. Ça va paraître des
+questions bateau parce que c'est ce qu'on m'oppose systématiquement quand je
+parle du logiciel libre, c'est vraiment une question bête. On me dit que les
+créateurs de logiciels préfèrent ne pas partager parce que sinon c'est le
+concurrent qui va en profiter.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Ça ne justifie pas le logiciel privateur,
+rien ne peut le justifier. Si vous ne voulez pas libérer le programme, vous ne
+devez pas le développer.</p>
+
+<p><strong>Questionneur D&nbsp;:</strong> Ça, je l'ai bien compris, mais allez
+dire ça à mon patron&nbsp;!</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> La distribution d'un programme privateur est
+une entreprise pour soumettre les gens. Et c'est injuste, il ne faut pas le
+faire.</p>
+
+<p><strong>Questionneur D&nbsp;:</strong> À titre perso, je l'ai parfaitement
+compris, mais la majeure partie des gens dans le monde professionnel auxquels
+on essaie de l'expliquer, vont vous dire&nbsp;: «&nbsp;Vous tuez tout un pan de
+l'industrie&nbsp;».</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Ça c'est autre chose. Est-ce que nous parlons
+de l'éthique ou de leurs opinions. Ce sont deux sujets.</p>
+
+<p><strong>Questionneur D&nbsp;:</strong> Je ne sais pas faire comment les
+convaincre.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Moi non plus. Mais ce que je dis, c'est que
+ce qu'ils font est injuste. Moi, je refuse d'utiliser leurs produits.</p>
+
+<p><strong>Questionneur D&nbsp;:</strong> Moi aussi, à titre individuel, mais
+malheureusement.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Moi entièrement&nbsp;!</p>
+
+<p><strong>Questionneur D&nbsp;:</strong> Mais du coup, je me retrouverais sans
+boulot, malheureusement.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Moi, je refuserais un boulot d'utiliser du
+logiciel privateur.</p>
+
+<p><strong>Questionneur D&nbsp;:</strong> Deuxième question. Je suis également
+scandalisé par le fait que, bon moi je suis plutôt dans l'univers de tout ce
+qui est au niveau machines industrielles, mais les concepteurs de machines
+industrielles, pour utiliser leurs machines, ils développent presque
+exclusivement sous Windows. Et ça, moi, je le déplore.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Les développeurs de quoi&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>Questionneur D&nbsp;:</strong> Les gens qui construisent différentes
+machines qu'on utilise dans l'industrie, les machines-outils.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Ça il faut changer. Il faut les remplacer. Ça
+ne fait pas de logique. Je dis ce qui est nécessaire éthiquement et vous
+répondez que c'est difficile&nbsp;! Je sais que c'est difficile, ça ne change
+rien.</p>
+
+<p><strong>Questionneur D&nbsp;:</strong> Comment les convaincre
+alors&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Je n'ai pas de recette pour convaincre
+quelqu'un. Mais si quelqu'un distribue du logiciel privateur, je ne l'utilise
+pas. C'est très simple. Il faut le courage de dire non. Changer l'opinion d'un
+autre est hors de notre pouvoir. Mais de dire non, c'est dans notre
+pouvoir.</p>
+
+<p><strong>Questionneur D&nbsp;:</strong> C'est ce que je fais à titre
+individuel. Et j'essaie de convaincre au moins les gens à titre individuel,
+même si je n'y arrive pas parce que&hellip;</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Mais, mais, mais, mais, mais&nbsp;! Il faut
+essayer avec beaucoup de gens. C'est du gaspillage d'essayer trop longtemps de
+convaincre celui-là. Si vous voyez qu'il ne fait pas attention, parlez à un
+autre.</p>
+
+<p><strong>Questionneur D&nbsp;:</strong> OK. Donc en parler au plus grand
+nombre et ne pas perdre de temps sur ceux qui refusent. </p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Oui, bien sûr, c'est plus efficace. </p>
+
+<p><strong>Questionneur D&nbsp;:</strong> Je laisse ma place à la personne
+suivante.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Mais il faut démontrer que vous refusez le
+logiciel privateur. Parce que ça, c'est dans votre pouvoir. Si vous ne résistez
+pas assez fort, il est difficile de convaincre les autres&nbsp;!</p>
+
+<p><strong>Questionneur E&nbsp;:</strong> Bonsoir. Bravo pour votre
+présentation sur les logiciels libres.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Je n'entends rien. Il faut parler plus fort
+et lentement.</p>
+
+<p><strong>Questionneur E&nbsp;:</strong> Je parle plus fort. Bravo pour votre
+présentation sur les logiciels libres. Que pensez-vous du hardware
+libre&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> La distinction de libre ou privateur
+s'applique aux œuvres. Mais un objet physique n'est pas une œuvre, sauf dans le
+cas d'une sculpture. Donc ce qui peut être libre, c'est la conception du
+produit. Regardez <a
+href="/philosophy/free-hardware-designs.html">
+http://www.gnu.org/philosophy/free-hardware-designs.html</a>.</p>
+
+<p><strong>Questionneur E&nbsp;:</strong> OK. Merci.</p>
+
+<p><strong>Questionneur F&nbsp;:</strong> Bonjour Richard. Moi j'essaie de
+faire ce que je peux au niveau de l'information et de convaincre les autres.
+Bon, ici, j'ai un Ubuntu Touch, donc c'est un téléphone&hellip;</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Pas complètement libre.</p>
+
+<p><strong>Questionneur F&nbsp;:</strong> Alors justement, j'aurais voulu dire
+que c'était complètement libre, mais du coup, en quoi ça ne l'est
+pas&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Je veux le dire. Ubuntu est une des
+distributions GNU-et-Linux qui n'est pas libre. Et Ubuntu utilise son influence
+pour enseigner les valeurs superficielles. Comment est-ce qu'on enseigne des
+valeurs&nbsp;? En les incorporant dans vos paroles et vos actions. Les actions
+et les paroles des développeurs d'Ubuntu enseignent les valeurs superficielles
+parce qu'ils incorporent, ils mettent des programmes privateurs dans Ubuntu. Et
+dans ce qu'ils disent, ils citent uniquement les valeurs superficielles. Par
+exemple, ils pourraient dire&nbsp;: «&nbsp;Tu mérites la liberté dans ton
+informatique mais chez nous, tu ne l'auras pas&nbsp;». Ils pourraient le dire,
+mais évidemment, ils ne le disent pas. En lieu de ça, ils disent&nbsp;:
+«&nbsp;Nous essayons de te fournir la meilleure expérience possible
+d'utilisateur&nbsp;», c'est-à-dire ils ne valorisent pas la liberté mais plutôt
+la commodité, et rien de plus profond. Voici un des obstacles au mouvement
+logiciel libre. Regarde <a
+href="/distros/distros.html">http://www.gnu.org/distros/</a>. Continuez s'il
+vous plaît.</p>
+
+<p><strong>Questionneur F&nbsp;:</strong> Là [le questionneur montre son
+téléphone, NDT], il n'y a pas de logiciel propriétaire, c'est entièrement
+libre, il n'y a aucun logiciel privateur.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Non, ce n'est pas vrai. Je suis désolé, mais
+ce n'est pas vrai. Ubuntu contient des logiciels privateurs. Ubuntu installe
+des programmes privateurs. Je sais que dans les téléphones portables, beaucoup
+de périphériques exigent des drivers privateurs. Il faut de l'ingénierie
+inverse pour corriger ce problème. Donc la question c'est quoi&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>Questionneur F&nbsp;:</strong> Est-ce que ce n'est pas un moindre
+mal, par rapport à Android&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Je ne sais pas comparer Ubuntu et Android
+dans ça. Je sais qu'il y a une version modifiée complètement libre d'Android,
+qui s'appelle Replicant, qui fonctionne dans plusieurs modèles de téléphones,
+mais ne sait pas gérer beaucoup de périphériques parce que ces périphériques
+exigent des programmes privateurs. Si Ubuntu sait fonctionner avec ces
+périphériques, c'est parce qu'il contient ces drivers privateurs. Donc au
+prochain.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Alors il y a des distributions qui
+mélangent dans leurs dépôts des logiciels libres et des logiciels non libres.
+Mais il y a des distributions qui font la différence. Si j'installe Mageia
+GNU/Linux et que je n'active pas les dépôts non libres, pourquoi ne vous voulez
+pas que je puisse considérer ma distribution comme libre&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Ah&nbsp;! Mais c'est une confusion. Si une
+distribution distingue bien les programmes libres des programmes privateurs, et
+vous installez uniquement les paquets libres, vous avez un système libre. Mais
+juger la distribution est autre chose. Pour juger la distribution, il faut
+prendre en compte tous les paquets offerts, les paquets libres et les paquets
+privateurs. Par exemple Debian. Vous avez cité un autre nom que je ne reconnais
+pas.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> La distribution française Mageia qui
+est un <em>fork</em> de Mandriva. Elle est bien connue.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Ça, je ne connais pas. </p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Parce qu'elle utilise RPM.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Debian est un exemple que je connais. Debian
+sépare les paquets libres des paquets privateurs. Et Debian fait beaucoup
+attention à les séparer bien. Donc si vous installez uniquement les paquets
+libres, vous avez un système libre. Et c'est une manière efficace d'avoir un
+système libre si vous êtes expert et vous faites attention. Le problème, c'est
+que pas tout le monde fait tant attention à la liberté. Nous ne pouvons pas
+proposer l'installation de Debian, ni de Mageia, si Mageia fait la même chose
+que Debian, c'est un cas pareil. Nous ne pouvons pas recommander ni Debian, ni
+Mageia, ni n'importe quelle distribution qui sépare les paquets libres des
+paquets privateurs, au grand public. Parce que dans le grand public, il y a
+beaucoup qui ne feront pas attention, qui installeront aussi les paquets
+privateurs. Nous ne devons pas diriger les gens vers les programmes privateurs.
+C'est notre devoir éthique. Donc si quelqu'un est expert et libriste, je
+pourrais lui proposer d'installer de telles distributions, mais au grand
+public, non. Je fais confiance au projet Debian, de séparer bien les paquets
+libres des paquets privateurs.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Et au niveau du noyau&nbsp;? C'est le
+noyau Linux libre.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Debian sépare le code libre de Linux même des
+<em>blobs</em>. Les blobs sont dans la catégorie pas libre. Debian sépare le libre et le
+privateur soigneusement.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> J'ai compris.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Le prochain.</p>
+
+<p><strong>Questionneur G&nbsp;:</strong> J'aurais une question.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Je n'entends pas. Vous parlez trop vite pour
+moi. Je suis dur d'oreille.</p>
+
+<p><strong>Questionneur G&nbsp;:</strong> Oui. En plus je parle vite de
+base.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Mais pour que j'entende, vous devez parler
+lentement.</p>
+
+<p><strong>Questionneur G&nbsp;:</strong> Vous nous avez clairement expliqué
+l'avantage pour l'utilisateur d'utiliser un logiciel libre. Et je suis d'accord
+avec vous. Mais quel est l'avantage pour une société, telle Microsoft, de
+proposer un logiciel libre&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Ça ne m'intéresse pas. Le logiciel privateur
+est injuste. Ils ne doivent pas le faire.</p>
+
+<p><strong>Questionneur G&nbsp;:</strong> Oui. Mais quels sont les arguments
+que l'on peut avancer&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Je n'ai pas d'argument de cette forme. Je ne
+dis pas&nbsp;: «&nbsp;Vous gagnerez plus si vous respectez les droits des
+autres&nbsp;». Non&nbsp;! Je dis&nbsp;: «&nbsp;Ce que vous faites est injuste,
+il faut arrêter&nbsp;». Mais évidemment, Microsoft ne va pas arrêter de soi.
+C'est à nous de vaincre les entreprises privatrices.</p>
+
+<p><strong>Questionneur G&nbsp;:</strong> D'accord, voilà. Merci.</p>
+
+<p><strong>Questionneur H&nbsp;:</strong> Bonjour, j'ai deux questions. Est-ce
+que vous considérez que la liberté 0 est vraiment respectée si un programme
+n'est pas accessible, par exemple aux personnes non-voyantes&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Oui bien sûr. La faute de quelques
+fonctionnalités désirables n'est pas un manque de liberté. Il faut les
+distinguer. Un programme libre mais pas accessible est beaucoup meilleur qu'un
+programme injuste, privateur, qui ne respecte la liberté de personne. Et donner
+un programme libre auquel manquent quelques fonctionnalités désirables,
+n'importe qui est libre d'ajouter ces fonctionnalités. Mais donner un programme
+privateur, nous ne pouvons pas le libérer, nous ne pouvons rien faire pour le
+libérer. Le seul chemin pour arriver au but désiré, c'est-à-dire au programme
+libre qui fait toutes les choses désirables, est à travers le programme libre
+qui ne fait pas toutes, parce que nous pouvons ajouter les fonctionnalités. Il
+y a environ 15&nbsp;ans, un programmeur aveugle qui s'appelle Krishnakant, est
+venu à ma conférence en Inde, et il s'est plaint qu'un programme de vocaliser
+l'écran, un programme libre, ne fonctionnait pas vraiment bien. Et il a
+dit&nbsp;: «&nbsp;Qu'est-ce que je dois faire&nbsp;?&nbsp;» Je lui ai proposé
+de l'améliorer. Quelques années plus tard, il est venu à une autre conférence,
+en Inde, et il a raconté ce que je viens de dire. Puis il a dit&nbsp;:
+«&nbsp;Et je l'ai fait&nbsp;!&nbsp;» Il est devenu développeur de ce programme,
+Orca et l'a beaucoup amélioré, et a contribué. Voici quelque chose que vous
+pouvez aussi faire si vous êtes bon programmeur, je ne vous connais pas. Lui,
+il était bon programmeur. Vous, si vous pouvez programmer bien, vous pouvez
+corriger les fautes techniques pratiques dans les programmes libres. Mais les
+fautes éthiques dans les programmes privateurs, nous ne pouvons pas corriger,
+nous ne pouvons rien faire. C'est nous rendre ou nous battre. Et je dois dire
+que je ne tolérerai jamais un programme privateur seulement parce qu'il
+fonctionne mieux pour quelque peu, au niveau pratique. C'est meilleur de
+libérer la majorité d'abord, et avoir la possibilité de libérer le reste, que
+de ne rien faire, de ne libérer personne.</p>
+
+<p><strong>Questionneur H&nbsp;:</strong> D'accord. Et du coup, est-ce qu'au
+niveau de la <em>Free Software Foundation</em>, vous allez militer pour que
+tous les projets GNU soient accessibles aux personnes déficientes
+visuelles&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Nous faisons un peu d'efforts, mais les
+développeurs des programmes GNU sont des volontaires, nous ne pouvons pas les
+commander, seulement encourager. Maintenant nous cherchons des développeurs et
+des administrateurs, volontaires, bien sûr, tous les deux. Mais quelqu'un qui
+veut coordonner avec les développeurs des projets, pourrait aider beaucoup dans
+ce travail, parce qu'il pourrait trouver les fautes dans les paquets GNU et les
+indiquer aux développeurs. Et je peux appuyer quand il leur dit de faire
+attention à améliorer ces points. </p>
+
+<p><strong>Questionneur H&nbsp;:</strong> D'accord. OK. Merci.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Si vous voulez le faire, je vous invite parce
+que ça serait une amélioration désirable.</p>
+
+<p><strong>Questionneur H&nbsp;:</strong> Oui, j'aimerais bien, effectivement,
+participer.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Voudriez-vous m'envoyer un message&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>Questionneur H&nbsp;:</strong> Heu oui, oui, je peux faire ça.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> &lt;<a
+href="mailto:rms@gnu.org">rms@gnu.org</a>&gt;</p>
+
+<p><strong>Questionneur H&nbsp;:</strong> D'accord. OK. Merci.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> <em>Happy Hacking!</em></p>
+
+<p><em>Rires du public</em></p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Je n'aime pas mon FAI.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> FAI&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Fournisseur d'accès Internet. Donc,
+je voudrais savoir si nous pouvons rêver, pour le futur, d'un Internet qui se
+passe de FAI, qui n'ait pas besoin de FAI. Et en attendant, pouvez-vous me
+donner un truc qui me permettrait de me brancher quelque part au réseau sans
+passer par mon FAI&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Ce n'est pas mon champ.</p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Ce n'est pas votre champ&nbsp;! Je me
+sentirais plus libre sans lui.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Je serais très content si c'était possible.
+Mais en tout cas, je n'ai pas de fournisseur d'accès. Je voyage tout le temps,
+je branche l'ordinateur à l'Internet chez quelqu'un.</p>
+
+<p><em>Rires du public</em></p>
+
+<p><strong>Questionneur C&nbsp;:</strong> Merci.</p>
+
+<p><strong>Questionneur I&nbsp;:</strong> Bonjour. J'avais une question qui
+concernait le matériel libre, qui a été déjà abordé tout à l'heure. </p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Plus fort. Je n'entends pas. Mais direct à la
+question, s'il vous plaît.</p>
+
+<p><strong>Questionneur I&nbsp;:</strong> Du coup, ma question, celle que
+j'aurais aimé vous soumettre concerne&hellip;</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Il faut prononcer chaque consonne pour que je
+l'entende.</p>
+
+<p><strong>Questionneur I&nbsp;:</strong> ma question serait de savoir si vous
+aviez déjà envisagé une société complètement libre&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> C'est trop large comme question. Il y a
+beaucoup de questions éthiques dans le monde, dans la vie. La liberté, j'ai
+pensé beaucoup aux libertés dans l'informatique, mais je ne sais pas si j'ai
+trouvé toutes les questions. Mais dans d'autres champs de la vie, il y a
+d'autres questions, complètement différentes. Donc vous me proposez de penser
+longtemps à tant de questions que je n'aurai pas le temps.</p>
+
+<p><strong>Questionneur I&nbsp;:</strong> L'interrogation était surtout de
+pouvoir libérer complètement un ordinateur et de pouvoir le propager sur
+d'autres choses.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Enfin, maintenant, il faut remplacer le
+logiciel et dans cet ordinateur-ci, même le BIOS est libre. Ça veut dire même
+le logiciel d'initialisation est libre.</p>
+
+<p><strong>Questionneur I&nbsp;:</strong> Mais le système qui va contrôler le
+CPU par exemple&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Je n'entends pas.</p>
+
+<p><strong>Questionneur I&nbsp;:</strong> Le système qui va contrôler le CPU
+par exemple.</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Ça n'a pas de système pour contrôler le CPU.
+C'est est une image. Mais dans les nouveaux processeurs d'Intel, il y a une
+porte dérobée dans le processeur même qu'il est impossible d'éviter. Il faut
+rejeter ces processeurs. Je ne connais pas d'autres solutions. Ça s'appelle le
+<em>Management Engine</em> et c'est totalement horrible.</p>
+
+<p><strong>Questionneur I&nbsp;:</strong> Quelle serait une alternative à ces
+microprocesseurs alors&nbsp;?</p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Je ne sais pas vraiment. Mais il y a des
+projets pour développer des processeurs de conception libre. Mais je ne peux
+rien faire sauf attendre. Je n'ai pas de solution pour toutes les injustices de
+la vie. Pour quelques-unes, je propose des solutions.</p>
+
+<p>Maintenant, je termine, ça fait trois heures, je n'ai plus de temps, j'ai
+d'autres choses à faire, mais merci pour être venus et je vous propose de
+lutter pour la liberté.</p>
+
+<p><strong>Questionneur I&nbsp;:</strong> Merci beaucoup.</p>
+
+<p><em>Applaudissements</em></p>
+
+<p><strong>R.M.S.&nbsp;:</strong> Je vous propose de dire aux élus «&nbsp;le
+flicage est plus dangereux que les terroristes&nbsp;».</p>
+
+<hr class="thin" />
+
+<h3 id="metadata" style="font-size: 1.2em">Métadonnées</h3>
+
+<p><em>Titre&nbsp;:</em> &nbsp;Pour une société numérique libre, Richard Stallman<br />
+<em>Intervenant&nbsp;:</em> &nbsp;Richard Stallman<br />
+<em>Lieu&nbsp;:</em> &nbsp;<a
+href="http://mediatheque.choisyleroi.fr/">Médiathèque Aragon</a>,
+Choisy-le-Roi, France<br />
+<em>Date&nbsp;:</em> &nbsp;16 avril 2016<br />
+<em>Durée&nbsp;:</em> &nbsp;2 h 43 min<br />
+<em>Licence&nbsp;:</em> &nbsp;<a
+href="/licenses/licenses.html#VerbatimCopying">Verbatim</a><br />
+<em><a
+href="http://web.archive.org/web/20160414191859/http://mediatheque.choisyleroi.fr/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=413:conference-de-richard-stallman-qpour-une-societe-numerique-libreq&amp;catid=33:actualites">Événement</a></em><br />
+<em>URL de la vidéo&nbsp;:</em> &nbsp;<a
+href="//audio-video.gnu.org/video/2016-04-16--rms--pour-une-societe-numerique-libre--choisy-le-roi--france.ogv">
+sur gnu.org</a> &nbsp;|&nbsp; <a
+href="http://www.tmplab.org/video/stallman/20160416-R.M.Stallman-Choisy.ogv">sur
+tmplab.org</a><br />
+<em><a
+href="http://www.tmplab.org/video/index.php?conference=stallman">Pour
+visionner la vidéo</a></em></p>
+
+</div><!-- for id="content", starts in the include above -->
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+ If you wish to list earlier years, that is ok too.
+ Either "2001, 2002, 2003" or "2001-2003" are ok for specifying
+ years, as long as each year in the range is in fact a copyrightable
+ year, i.e., a year in which the document was published (including
+ being publicly visible on the web or in a revision control system).
+
+ There is more detail about copyright years in the GNU Maintainers
+ Information document, www.gnu.org/prep/maintain. -->
+
+<p>Copyright &copy; 2016 Richard Stallman</p>
+
+<p>Cette page peut être utilisée suivant les conditions de la licence <a
+rel="license"
+href="http://creativecommons.org/licenses/by-nd/4.0/deed.fr">Creative
+Commons attribution, pas de modification, 4.0 internationale (CC BY-ND
+4.0)</a>.</p>
+
+<!--#include virtual="/server/bottom-notes.fr.html" -->
+
+<p class="unprintable">Dernière mise à jour :
+$Date: 2019/05/25 07:31:27 $
+</p>
+</div>
+</div>
+</body>
+</html>
+