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+<!-- Parent-Version: 1.77 -->
+
+<!-- This file is automatically generated by GNUnited Nations! -->
+<title>Entretien avec Richard Stallman, Édimbourg, 2004 - Projet GNU - Free
+Software Foundation</title>
+
+<!--#include virtual="/philosophy/po/rms-interview-edinburgh.translist" -->
+<!--#include virtual="/server/banner.fr.html" -->
+<h2>Entretien avec Richard Stallman, Édimbourg, 2004</h2>
+
+<p><i>Transcription d'un entretien avec Richard Stallman qui a eu lieu à
+l'école d'informatique de l'université d'Édimbourg le 27 mai 2004 ; publié à
+l'origine sur <a
+href="http://www.indymedia.org.uk/en/2004/05/292609.html">Indymedia</a>.</i></p>
+
+<dl>
+<dt>
+Quelqu'un ne consacre pas sa vie entière à développer une nouvelle forme de
+liberté sans croyances préexistantes qui le conduisent à le faire. Qu'est-ce
+qui vous a conduit à passer autant de temps sur les libertés liées aux
+logiciels ?
+</dt>
+
+<dd>
+Tout d'abord, élevé aux États-Unis dans les années 1960, j'ai certainement
+été exposé aux idées de liberté, puis dans les années 1970 au MIT, j'ai
+travaillé comme membre d'une communauté de programmeurs qui coopéraient et
+réfléchissaient sur la signification éthique et sociale de cette
+coopération. Quand cette communauté s'est éteinte au début des années 1980,
+le monde du logiciel privateur,<a id="TransNote1-rev"
+href="#TransNote1"><sup>1</sup></a> auquel la plupart des utilisateurs
+d'ordinateurs de cette époque contribuaient, ne m'inspirait par contraste
+que du dégoût moral. J'ai donc décidé d'essayer de recréer une communauté
+guidée par la coopération. J'ai réalisé que tout ce que m'apporterait une
+vie de compétition axée sur le contrôle des autres (c'est ça, l'univers du
+logiciel non libre), c'est de l'argent ; j'aurais une vie que je
+détesterais.
+</dd>
+
+<dt>
+Pensez-vous que le mouvement du logiciel libre, ou certaines de ses parties,
+pourraient tirer, ou tirent, profit de collaborations avec d'autres
+mouvements sociétaux ?
+</dt>
+
+<dd>
+Je ne vois pas beaucoup de bénéfice direct pour le logiciel libre
+lui-même. D'un autre côté, nous voyons des partis politiques embrasser la
+cause du logiciel libre, parce que cela s'accorde avec les idées de liberté
+et de coopération qu'ils défendent généralement. Ainsi, en ce sens, nous
+commençons à assister à une contribution d'autres mouvements aux idées du
+logiciel libre.
+</dd>
+
+<dt>
+Avez-vous pensé que le mouvement du logiciel libre est essentiel aux
+mouvements d'opposition à travers le monde qui s'opposent à la domination
+des entreprises, au militarisme, au capitalisme, etc. ?
+</dt>
+
+<dd>
+Nous ne sommes pas du tout contre le capitalisme, nous sommes contre le fait
+de mettre sous contrôle les utilisateurs de l'informatique, contre une
+certain type de pratique commerciale. Il y a des entreprises, à la fois
+grandes et petites, qui distribuent du logiciel libre et qui contribuent au
+logiciel libre. Nous les invitons cordialement à l'utiliser, à en vendre des
+copies, et nous les remercions de contribuer. Néanmoins, le logiciel libre
+est un mouvement contre la domination, pas nécessairement contre la
+domination des entreprises, mais contre toute forme de domination. Les
+utilisateurs de logiciels ne doivent pas être dominés par les développeurs,
+que ces développeurs soient des entreprises, des particuliers, des
+universités ou autres.
+Les utilisateurs ne doivent pas être maintenus divisés et démunis. Et cela,
+c'est ce que fait le logiciel non libre ; il maintient les utilisateurs
+divisés et démunis. Divisés, car il vous est interdit de partager des copies
+avec quiconque, et démunis, parce que le code source ne vous est pas
+fourni. Vous ne pouvez même pas dire ce que fait le programme, sans parler
+de le modifier. Ainsi, il y a sans aucun doute un rapport. Nous travaillons
+contre la domination par les développeurs de logiciels. Beaucoup de ces
+développeurs sont des entreprises, et quelques grosses entreprises exercent
+une forme de domination à travers le logiciel non libre.
+</dd>
+
+<dt>
+Les développeurs de logiciel libre pourraient-ils fournir une infrastructure
+technique à ces mouvements qu'il ne serait pas possible de développer en
+utilisant des logiciels privateurs, ces derniers étant en effet trop chers
+et enfermés dans un modèle idéologique qui reflète les intérêts du système
+mondial dominant, basé sur la marchandisation, l'exploitation, le contrôle
+et la surveillance plutôt que sur le partage, la justice, la liberté et la
+démocratie ?
+</dt>
+
+<dd>
+Aujourd'hui, je n'irais pas jusqu'à dire que le logiciel non libre ne
+pourrait pas être utilisable par les mouvements d'opposition, parce que
+beaucoup d'entre eux l'utilisent. C'est contraire à l'éthique d'utiliser du
+logiciel non libre. Parce que&hellip; Du moins c'est contraire à l'éthique
+d'en utiliser des copies licites, mais quelle que soit la copie, ce n'est
+pas une bonne chose. Vous voyez, pour utiliser une copie licite, il faut
+accepter de ne pas partager avec d'autres personnes ; en soi, c'est un acte
+contraire à l'éthique, qu'on doit refuser. C'est la raison fondamentale pour
+laquelle j'ai lancé le mouvement du logiciel libre. Je voulais faciliter le
+refus d'un acte contraire à l'éthique, accepter la licence d'un logiciel non
+libre.
+Si vous utilisez une copie illicite, alors vous n'avez pas accepté cela,
+vous n'avez pas commis cet acte contraire à l'éthique. Mais vous êtes
+toujours&hellip; vous êtes condamné à vivre caché. Et vous n'êtes toujours
+pas en mesure d'obtenir le code source, aussi ne pouvez-vous pas dire à coup
+sûr ce que font ces programmes. Et ils pourraient, de fait, exercer une
+surveillance. On m'a dit qu'au Brésil, l'utilisation de copies illicites
+était utilisée en pratique comme argument pour mettre en prison les
+activistes du mouvement des travailleurs ruraux sans terre, qui depuis a
+migré vers le logiciel libre pour échapper à ce danger. Ils ne pouvaient
+bien sûr s'offrir de copies licites des logiciels. Ainsi, ces choses ne sont
+pas en droite ligne l'une de l'autre, mais il y a un parallèle et une
+relation croissante entre elles.
+</dd>
+
+<dt>
+La grosse entreprise, en tant que forme sociale, est très fermée : elle ne
+rend de comptes à personne hormis à ses actionnaires, par exemple un petit
+groupe de personnes qui ont de l'argent, et son organisation bureaucratique
+interne est presque aussi démocratique qu'un soviet. Est-ce que
+l'implication croissante d'entreprises dans le logiciel libre vous apparaît
+comme quelque chose d'inquiétant ?
+</dt>
+
+<dd>
+Pas directement. Parce que tant qu'un programme est un logiciel libre, cela
+veut dire que l'utilisateur n'est pas contrôlé par ses développeurs, que ces
+développeurs soient de grosses entreprises, de petites entreprises, quelques
+particuliers ou n'importe quoi d'autre. Tant que le logiciel est libre, ils
+ne contrôlent pas les gens. Cependant, la plupart des utilisateurs de
+logiciels libres ne les perçoivent pas en termes éthiques ou sociaux. Il
+existe un mouvement très efficace et très important appelé le mouvement open
+source, qui a été conçu spécialement pour détourner l'attention des
+utilisateurs de ces questions éthiques et sociales tout en parlant de notre
+travail. Et ils ont tout à fait réussi ; il y a de nombreuses personnes qui
+utilisent les logiciels libres que nous avons développés au nom de la
+liberté et de la coopération, et qui n'ont jamais entendu parler des raisons
+pour lesquelles nous l'avons fait. Ceci affaiblit notre communauté.
+
+C'est comme une nation qui est libre mais dont la plupart des membres n'ont
+jamais appris à attacher de l'importance à la liberté. Ils sont en situation
+de vulnérabilité parce que si vous leur disiez « Abandonnez votre liberté et
+je vous donne cette chose de valeur », ils pourraient dire « oui » parce
+qu'ils n'ont jamais appris pourquoi ils doivent dire « non ». Vous
+rapprochez cela des entreprises qui pourraient vouloir retirer aux gens leur
+liberté et empiéter progressivement sur elle, et vous obtenez une
+vulnérabilité. Et ce que nous constatons, c'est que nombre d'entreprises de
+développement et de distribution de logiciel libre l'empaquettent avec du
+logiciel non libre qui met l'utilisateur sous contrôle, tout en disant que
+ce logiciel dominateur est un bonus qui améliore le système. Si vous n'avez
+pas appris à attacher de la valeur à la liberté, vous ne voyez aucune raison
+de ne pas les croire.
+Mais ceci n'est pas un problème nouveau et il ne se limite pas aux grandes
+entreprises. Dans les 7 ou 8 dernières années, tous les distributeurs
+commerciaux du système GNU/Linux ont pris l'habitude d'inclure du logiciel
+non libre dans leurs distributions. C'est une chose contre laquelle j'ai
+essayé de lutter de différentes manières, sans beaucoup de succès. Mais, en
+réalité, même les distributeurs non commerciaux du système d'exploitation
+GNU+Linux ont inclus et distribué du logiciel non libre. Ce qui est triste
+c'est que, parmi les nombreuses distributions, il n'y en avait jusqu'à
+récemment aucune que je pouvais recommander. Aujourd'hui, j'en connais une
+que je peux recommander ; elle s'appelle « Ututo-e » et vient
+d'Argentine. J'espère pouvoir en recommander une autre très prochainement.
+</dd>
+
+<dt>
+Pourquoi les croyances plus orientées « technique » du mouvement open source
+ne sont-elles pas suffisantes pour vous ?
+</dt>
+
+<dd>
+Le mouvement open source a été créé spécialement pour se débarrasser du
+fondement éthique du mouvement du logiciel libre. Le mouvement du logiciel
+libre se fonde sur le jugement éthique que le logiciel non libre est
+antisocial, que c'est faire du tort aux autres. Je suis arrivé à cette
+conclusion avant de commencer à développer le système GNU. J'ai développé le
+système GNU spécialement pour créer une alternative à une manière d'utiliser
+le logiciel contraire à l'éthique. Quand quelqu'un vous dit « Vous pouvez
+avoir ce logiciel sympa, mais seulement si vous signez une promesse que vous
+ne le partagerez avec personne », on vous demande de trahir le reste de
+l'humanité. Et je suis arrivé à la conclusion, au début des années 1980, que
+c'était mal et que c'était faire du tort aux gens. Mais il n'y avait pas
+d'autre moyen d'utiliser un ordinateur moderne.
+Tous les systèmes d'exploitation réclamaient une trahison de cette sorte
+avant que vous ne puissiez en obtenir une copie. Et c'était pour obtenir un
+binaire exécutable. Vous ne pouviez pas du tout obtenir le code. Le binaire
+exécutable est juste une suite de nombres, de laquelle même un programmeur a
+du mal à dégager du sens. Le code source ressemble à des mathématiques, et
+si vous avez appris la programmation, vous êtes capable de le lire. Mais,
+après avoir signé la trahison, vous ne pouviez même pas obtenir cette forme
+intelligible. Tout ce que vous pouviez obtenir, c'était les nombres dénués
+de sens que seuls les ordinateurs peuvent comprendre.
+C'est pourquoi j'ai décidé de créer une alternative, c'est-à-dire un autre
+système d'exploitation, un système qui n'aurait pas ces exigences contraires
+à l'éthique ; un système que vous pourriez obtenir sous forme de code
+source, de sorte que si vous décidiez d'apprendre la programmation vous
+puissiez le comprendre. Vous l'obtiendriez sans trahir les autres et vous
+seriez libre de le communiquer à d'autres personnes – libre, soit d'en
+donner des copies, soit de les vendre. Alors j'ai commencé à développer le
+système GNU, qui au début des années 1980 constituait la plus grande partie
+de ce que les gens ont, par erreur, commencé à appeler Linux. Ainsi donc,
+tout cela existe grâce au refus, par souci éthique, de s'accommoder d'une
+pratique antisociale. Mais cela est sujet à controverse.
+
+<p>Dans les années 1990, alors que le système GNU+Linux devenait populaire et
+parvenait à avoir des millions d'utilisateurs, beaucoup étaient des
+techniciens avec des œillères techniques qui ne voulaient pas regarder les
+choses en termes de bien et de mal, mais seulement en termes d'efficacité et
+d'inefficacité. Ainsi, ils commencèrent à dire à beaucoup d'autres : voilà
+un système très fiable, très puissant, qui est cool et passionnant et que
+vous pouvez avoir à bon marché. Et ils ne mentionnaient pas que cela vous
+permettait d'éviter une trahison, contraire à l'éthique, du reste de
+l'humanité. Que cela vous permettait d'éviter d'être maintenus divisés et
+démunis.
+Ainsi, il y avait de nombreuses personnes qui utilisaient le logiciel libre
+mais n'avaient jamais entendu parler de ces idées, entre autres des gens qui
+étaient dans les affaires et dont l'approche de la vie était dénuée de
+morale. Aussi, quand quelqu'un a proposé le terme d'« open source », ils se
+sont rués dessus pour en faire un moyen d'enterrer ces considérations
+d'éthique. Ils ont le droit de promouvoir leur point de vue, mais je ne le
+partage pas. C'est pourquoi je refuse à jamais de faire quoi que ce soit
+sous le vocable « open source » et j'espère que vous ferez de même, vous
+aussi.</p>
+</dd>
+
+<dt>
+Étant donné qu'il aide les utilisateurs à comprendre les libertés liées au
+logiciel libre en clarifiant l'utilisation ambiguë du mot <cite>free</cite>
+en anglais,<a id="TransNote2-rev" href="#TransNote2"><sup>2</sup></a> que
+pensez-vous de l'utilisation du terme « FLOSS » pour <cite>Free/Libre Open
+Source Software</cite> (logiciel libre et open source) ?
+</dt>
+
+<dd>
+Il y a beaucoup de gens qui, par exemple, désirent étudier notre communauté
+ou écrire sur notre communauté, et qui évitent de prendre parti pour le
+mouvement du logiciel libre ou le mouvement open source. Souvent, ils ont
+d'abord entendu parler du mouvement open source et ils pensent que nous le
+soutenons tous. Je leur montre qu'en fait notre communauté a été créée par
+le mouvement du logiciel libre. Mais alors, ils répondent souvent qu'ils ne
+s'intéressent pas à ce genre de désaccord et qu'ils aimeraient faire
+référence aux deux mouvements sans prendre parti. Alors je leur recommande
+le terme <cite>Free/Libre Open Source Software</cite> comme un moyen de
+faire référence aux deux mouvements en leur donnant un poids équivalent, et
+de ne recourir au terme FLOSS qu'après en avoir donné la signification. Je
+pense que&hellip; Si vous ne voulez pas prendre parti entre les deux
+mouvements, alors oui, bien sûr, utilisez ce terme. Ce que j'espère, c'est
+que vous prendrez parti pour le mouvement du logiciel libre, mais tout le
+monde n'y est pas obligé. Ce terme est légitime.
+</dd>
+
+<dt>
+Êtes-vous heureux du développement de la communauté qui est issue de votre
+idée de système d'exploitation libre ? Dans quelle mesure s'est-elle
+développée différemment de ce que vous aviez imaginé au début ?
+</dt>
+
+<dd>
+Eh bien, dans l'ensemble, j'en suis assez content. Mais il y a bien sûr des
+choses qui ne me plaisent pas, essentiellement un point faible : un grand
+nombre de gens de la communauté ne considèrent pas le logiciel libre sous
+l'angle de la liberté, ils n'ont pas appris à attacher de l'importance à
+leur liberté ni même à la reconnaître. Cela rend notre survie
+incertaine. Cela nous affaiblit. Et, ainsi, alors que nous sommes confrontés
+à des menaces variées, cette faiblesse rend notre réponse difficile. Notre
+communauté pourrait être anéantie par les brevets logiciels. Elle pourrait
+être anéantie par l'informatique déloyale. Elle pourrait être anéantie
+simplement par le refus des fabricants de matériel de nous communiquer assez
+d'informations sur la manière d'utiliser le matériel, ce qui ferait que nous
+ne pourrions plus écrire de logiciels libres pour piloter ce matériel.
+Il y a de nombreux points faibles que nous avons sur le long terme. Pour
+survivre à ces menaces, nous devons faire différentes choses, mais dans tous
+les cas, plus nous sommes conscients, plus nous sommes motivés, plus il nous
+sera facile de faire ce qu'il faut. Ainsi, la chose la plus fondamentale que
+nous devons reconnaître et mettre en valeur sur le long terme, c'est la
+liberté qu'apporte le logiciel libre, de manière que les utilisateurs se
+battent pour leur liberté comme les gens se battent pour la liberté
+d'expression, la liberté de la presse, la liberté de réunion, parce que ces
+libertés sont elles aussi grandement menacées dans le monde aujourd'hui.
+</dd>
+
+<dt>
+Qu'est-ce qui, selon vous, menace le développement du logiciel libre
+aujourd'hui ?
+</dt>
+
+<dd>
+Je dois souligner que notre but n'est pas précisément de croître. Notre but
+est de libérer le cyberespace. Cela signifie libérer tous les utilisateurs
+de l'informatique. Nous espérons qu'au final ils opteront tous pour le
+logiciel libre, mais nous ne devons pas considérer le simple succès comme
+notre but, ce serait manquer la question ultime. Mais si j'entends la
+question comme « Qu'est-ce qui entrave le développement du logiciel
+libre ? », eh bien, en partie c'est l'inertie, l'inertie sociale. Beaucoup
+de gens ont appris à utiliser Windows et n'ont pas encore appris à utiliser
+GNU/Linux. Ce n'est plus très difficile d'apprendre GNU/Linux. Il y a
+cinq ans c'était difficile; plus maintenant. Mais c'est toujours plus
+difficile que ne rien faire.
+Et les gens qui sont, vous savez&hellip; si vous n'avez appris aucun système
+d'exploitation, alors apprendre GNU/Linux est aussi facile que n'importe
+quoi d'autre, mais si vous avez déjà appris Windows, c'est plus facile de
+continuer à faire ce que vous savez faire. C'est ça l'inertie. Et il y a
+plus de gens formés à utiliser le système Windows que de gens formés à
+utiliser le système GNU/Linux. Chaque fois que vous essayez de convaincre
+les gens de changer, vous luttez contre l'inertie. De plus, nous avons le
+problème que les fabricants de matériel ne coopèrent pas avec nous comme ils
+coopèrent avec Microsoft. Nous avons cette inertie-là également.
+Et ensuite, nous avons le danger des brevets logiciels dans certains
+pays. Je souhaiterais que tous ceux qui lisent ceci (ou tous ceux qui
+l'écoutent) s'adressent à tous leurs candidats aux élections du Parlement
+européen et leur demandent de se situer par rapport à la question des
+brevets logiciels. « Voterez-vous pour le rétablissement des amendements du
+parlement qui ont été adoptés en septembre dernier et qui, apparemment, vont
+être annulés par le Conseil de ministres ? Voterez-vous pour rétablir ces
+amendements en seconde lecture ? » C'est une question très concrète à
+laquelle on répond par oui ou par non.
+Vous obtiendrez souvent d'autres types de réponse. Vous pourrez obtenir des
+réponses évasives si vous demandez : « Êtes-vous pour ou contre les brevets
+logiciels ? ». Les gens qui ont rédigé la directive prétendent qu'elle
+n'autorise pas les brevets logiciels ; ils disent que c'est parce que,
+d'après cette directive, tout ce qui peut faire l'objet d'un brevet doit
+être de nature technique. Mais une personne de la Commission qui travaille
+sur ce dossier admet qu'ils mettent dans ce terme ce qu'ils veulent y mettre
+– effet de style pour endormir le monde ; donc, en fait il ne limite
+rien. Alors, si un candidat vous dit « Je soutiens le texte de la
+Commission, car il n'autorise pas les brevets logiciels », vous pouvez lui
+faire cette remarque et reposer la question avec insistance : « Voterez-vous
+pour les amendements précédents du Parlement ? »
+</dd>
+
+<dt>OK. Merci beaucoup.</dt>
+</dl>
+
+<div class="translators-notes">
+
+<!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't have notes.-->
+<hr /><b>Notes de traduction</b><ol>
+<li id="TransNote1">Autre traduction de <cite>proprietary</cite> :
+propriétaire. <a href="#TransNote1-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote2">L'ambiguïté du mot <cite>free</cite> est qu'il peut
+signifier « libre » ou « gratuit ». <a href="#TransNote2-rev"
+class="nounderline">&#8593;</a></li>
+</ol></div>
+</div>
+
+<!-- for id="content", starts in the include above -->
+<!--#include virtual="/server/footer.fr.html" -->
+<div id="footer">
+<div class="unprintable">
+
+<p>Veuillez envoyer les requêtes concernant la FSF et GNU à <a
+href="mailto:gnu@gnu.org">&lt;gnu@gnu.org&gt;</a>. Il existe aussi <a
+href="/contact/">d'autres moyens de contacter</a> la FSF. Les liens
+orphelins et autres corrections ou suggestions peuvent être signalés à <a
+href="mailto:webmasters@gnu.org">&lt;webmasters@gnu.org&gt;</a>.</p>
+
+<p>
+<!-- TRANSLATORS: Ignore the original text in this paragraph,
+ replace it with the translation of these two:
+
+ We work hard and do our best to provide accurate, good quality
+ translations. However, we are not exempt from imperfection.
+ Please send your comments and general suggestions in this regard
+ to <a href="mailto:web-translators@gnu.org">
+
+ &lt;web-translators@gnu.org&gt;</a>.</p>
+
+ <p>For information on coordinating and submitting translations of
+ our web pages, see <a
+ href="/server/standards/README.translations.html">Translations
+ README</a>. -->
+Nous faisons le maximum pour proposer des traductions fidèles et de bonne
+qualité, mais nous ne sommes pas parfaits. Merci d'adresser vos commentaires
+sur cette page, ainsi que vos suggestions d'ordre général sur les
+traductions, à <a href="mailto:web-translators@gnu.org">
+&lt;web-translators@gnu.org&gt;</a>.</p>
+<p>Pour tout renseignement sur la coordination et la soumission des
+traductions de nos pages web, reportez-vous au <a
+href="/server/standards/README.translations.html">guide de traduction</a>.</p>
+</div>
+
+<!-- Regarding copyright, in general, standalone pages (as opposed to
+ files generated as part of manuals) on the GNU web server should
+ be under CC BY-ND 3.0 US. Please do NOT change or remove this
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+
+ If you wish to list earlier years, that is ok too.
+ Either "2001, 2002, 2003" or "2001-2003" are ok for specifying
+ years, as long as each year in the range is in fact a copyrightable
+ year, i.e., a year in which the document was published (including
+ being publicly visible on the web or in a revision control system).
+
+ There is more detail about copyright years in the GNU Maintainers
+ Information document, www.gnu.org/prep/maintain. -->
+<p>Copyright &copy; 2004 Richard M. Stallman</p>
+
+<p>Cette page peut être utilisée suivant les conditions de la licence <a
+rel="license"
+href="http://creativecommons.org/licenses/by-nd/3.0/us/deed.fr">Creative
+Commons attribution de paternité, pas de modification, 3.0 États-Unis
+(CC BY-ND 3.0 US)</a>.</p>
+
+<!--#include virtual="/server/bottom-notes.fr.html" -->
+<div class="translators-credits">
+
+<!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't want credits.-->
+Traduction : José Fournier.<br /> Révision : <a
+href="mailto:trad-gnu&#64;april.org">trad-gnu&#64;april.org</a></div>
+
+<p class="unprintable"><!-- timestamp start -->
+Dernière mise à jour :
+
+$Date: 2018/11/03 21:59:49 $
+
+<!-- timestamp end -->
+</p>
+</div>
+</div>
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+</html>