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+<!-- Parent-Version: 1.77 -->
+
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+<title>Discours de Stallman à l'Institut National de Technologie, Trichy (Inde), le
+17 février 2004 - Projet GNU - Free Software Foundation</title>
+
+<!--#include virtual="/philosophy/po/nit-india.translist" -->
+<!--#include virtual="/server/banner.fr.html" -->
+<h2>Institut National de Technologie, Trichy (Inde), le 17 février 2004</h2>
+
+<p>
+par <a href="http://www.stallman.org/"><strong>Richard Stallman</strong></a>
+</p>
+
+ <p><em>Transcription du discours sur « le logiciel libre » donné par le
+Dr Richard Stallman le 17 février 2004 à l'Institut National de Technologie,
+Trichy, TN, Inde</em>
+</p>
+
+ <p><b>[MOC]</b> : Nous allons commencer avec la session de vidéo-conférence
+dans un petit moment. Que l'assistance veuille bien noter que les questions
+devront être inscrites sur un bout de papier et être remises au bureau du
+MOC.<a id="TransNote1-rev" href="#TransNote1"><sup>1</sup></a>. Il y a des
+bénévoles tout autour qui attentent avec du papier, aussi veuillez
+l'utiliser pour poser vos questions. Le Dr Richard Stallman a un problème
+d'audition et par conséquent ne sera pas à même de comprendre vos questions
+orales.
+</p>
+
+ <p>Mesdames et Messieurs, je me sens privilégié d'avoir l'occasion de vous
+accompagner lors de cette session matinale, qui lance la tendance de
+plusieurs manières. C'est la première fois dans l'histoire du <abbr
+title="National Institute of Technology">NIT</abbr> de Trichy qu'une
+vidéo-conférence va avoir lieu. Et l'association <abbr title="Electronics
+and Communication Engineering">ECE</abbr><a id="TransNote2-rev"
+href="#TransNote2"><sup>2</sup></a> est fière de prendre cette
+initiative. Cela n'aurait pas été possible sans la vision d'avenir et le dur
+labeur du personnel ces dernières années. Nous espérons que cette initiative
+sera la première d'une longue série et que du bon travail s'ensuivra dans
+les années qui viennent.
+</p>
+
+<p>Le logiciel, produit de la révolution numérique, est un peu comme de la
+magie. Des centaines de copies d'un logiciel peuvent être faites en touchant
+un bouton. Des morceaux de code peuvent être copiés et utilisés dans un
+autre programme sans beaucoup d'effort. Ceci et beaucoup d'autres propriétés
+font de lui un animal entièrement différent, un animal sauvage qui ne se
+plie pas aux lois conventionnelles du droit d'auteur. Mais certaines
+personnes, dans leur propre égoïsme, ont apprivoisé cet animal et privé la
+société de ses avantages.
+</p>
+
+<p>Au milieu d'elle s'est dressé un homme qui a juré de rendre aux usagers de
+l'informatique leur liberté perdue. Il a montré au monde, non pas avec des
+mots mais par son action, qu'il est possible de produire du logiciel sans
+que les utilisateurs renoncent à leur liberté. Un homme qui n'a pas besoin
+d'être introduit mais doit néanmoins être présenté par pure formalité. En
+1984, le Dr Richard Stallman a fondé le projet GNU, dans le but de
+développer le logiciel d'exploitation libre GNU et ainsi redonner aux
+utilisateurs de l'informatique la liberté que la plupart d'entre eux avaient
+perdue. GNU est un logiciel libre. Chacun est libre de le copier, de le
+redistribuer, comme d'y apporter des modifications, grandes ou petites.
+</p>
+
+<p>Le Dr Richard Stallman est sorti d'Harvard en 1974 avec un <abbr
+title="Bachelor of Arts">BA</abbr> en physique. Pendant ses années
+d'université, il a également travaillé dans l'équipe des hackers du
+laboratoire d'<abbr title="Intelligence Artificielle">IA</abbr> du <abbr
+title="Massachusetts Institute of Technology">MIT</abbr>, apprenant au
+passage le développement de systèmes d'exploitation. En 1984, il a
+démissionné du MIT pour lancer le projet GNU. Pour son travail, il a reçu de
+nombreux prix et récompenses qu'il n'est pas nécessaire de mentionner.
+</p>
+
+<p>Aujourd'hui les systèmes basés sur Linux, variantes du système GNU basées
+sur le noyau Linux développé par Linus Torvalds, sont largement utilisés. On
+estime à environ 20 millions le nombre d'utilisateurs de systèmes basés sur
+Linux aujourd'hui. Et ce nombre s'accroît à un rythme sans précédent.
+</p>
+
+<p>Mesdames et Messieurs, rencontrez l'homme, le moteur du mouvement du
+logiciel libre, le Dr Richard Stallman. [applaudissements] [silence]
+</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : Dois-je commencer ? [silence]
+</p>
+
+<p>M'entendez-vous ? [silence]
+</p>
+
+<p>Veuillez lever la main si vous ne pouvez pas m'entendre. [silence] Bon, si
+les gens pouvaient être un peu plus silencieux s'il vous plaît, je pense que
+je pourrais commencer.
+</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : Que l'assistance veuille bien garder le silence. Merci.
+</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : Ou peut-être que c'est juste le système qui génère du
+bruit. Je ne peux pas dire, je ne peux pas entendre si ce sont les gens qui
+parlent ou si c'est un artefact du système de communication. Dans ce qui me
+parvient, il y a surtout beaucoup de bruit. Baissez juste un peu le volume,
+je verrai comment faire. Il semble que je n'aie pas de commande pour ça. Ne
+vous inquiétez pas. Ne l'arrêtez pas cependant. Baissez juste un peu.
+</p>
+
+<p>Je veux savoir ce qu'il se passe dans la salle de manière à pouvoir vous
+entendre, mais le volume semble juste un peu trop fort, du coup le bruit de
+la pièce devient énorme.
+</p>
+
+<p>OK. Voyons. [silence] Bien, je suppose que je vais commencer, si c'est ce
+qu'il faut faire. Mon discours aujourd'hui&hellip; Bon, c'est le moment de
+commencer ? Ou alors, les gens arrivent encore dans la salle, est-ce qu'il
+faut que j'attende quelques minutes de plus ?
+</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : Monsieur, nous pouvons commencer.
+</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : Je vois des gens entrer. J'attendrai que ces personnes
+entrent et s'asseyent.
+</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : Monsieur, il se fait tard, je pense que nous pouvons
+commencer.
+</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : OK. Qu'est-ce que le logiciel libre ? Le logiciel libre est
+un logiciel qui respecte la liberté des utilisateurs. Cela n'a rien à voir
+avec le prix, tout du moins pas directement. Je ne parle pas d'un logiciel
+gratuit. Je ne veux pas dire un logiciel que vous obtenez sans payer ; c'est
+vraiment une question secondaire qui n'est pas particulièrement
+pertinente.<a id="TransNote3-rev" href="#TransNote3"><sup>3</sup></a> Je
+veux dire un logiciel que vous pouvez utiliser en toute liberté, un logiciel
+qui respecte les libertés de l'utilisateur. Je devrais être plus
+précis. Quelles sont ces libertés dont je parle ?
+</p>
+
+<p>Pour qu'un programme soit un logiciel libre, vous, en tant qu'utilisateur,
+devez avoir quatre libertés spécifiques. Il y a la liberté zéro, celle
+d'exécuter le programme, à n'importe quelle fin et de n'importe quelle
+manière. Il y a la liberté 1, celle d'étudier le code source, pour voir ce
+que le programme fait vraiment, et ensuite le modifier pour faire ce que
+vous voulez. Il y a la liberté 2, celle d'en distribuer des copies à
+d'autres, autrement dit la liberté d'aider votre voisin. Et enfin il y a la
+liberté 3, celle d'aider à établir votre communauté, c'est-à-dire celle de
+publier une version modifiée de sorte que d'autres puissent bénéficier de
+votre contribution.
+</p>
+
+<p>Toutes ces libertés sont essentielles. C'est une erreur d'y penser en termes
+de niveaux de liberté, parce que toutes quatre doivent être présentes pour
+que le logiciel soit légitime du point de vue éthique.
+</p>
+
+<p>Pourquoi ces libertés particulières ? La liberté zéro est essentielle pour
+que vous puissiez avoir le contrôle de votre propre ordinateur. Si vous
+n'êtes pas libre d'utiliser le programme à n'importe quelle fin et de
+n'importe quelle manière, l'utilisation de votre propre ordinateur est
+restreinte. Mais la liberté zéro n'est pas suffisante pour avoir le contrôle
+de votre ordinateur, parce que s'il n'y a rien de plus vous ne pouvez pas
+contrôler ce que fait le programme.
+</p>
+
+<p>La liberté 1 est essentielle. Elle vous permet de voir personnellement ce
+que le programme fait vraiment et ensuite d'opérer des changements pour
+qu'il fasse ce que vous voulez vraiment. Si vous n'avez pas la liberté 1,
+alors vous ne contrôlez pas ce que fait votre ordinateur. Le développeur
+contrôle ce que le programme va faire sur votre ordinateur et vous n'avez
+aucun recours.
+</p>
+
+<p>En fait, il n'est pas inhabituel pour un développeur d'intégrer des
+dispositifs malveillants. Ce sont principalement les développeurs de
+logiciels non libres qui le font, car ils supposent que vous ne pourrez pas
+les enlever. Ils pensent qu'ils s'en tireront, puisque vous êtes
+impuissant. Il est très courant que les programmes non libres espionnent
+l'utilisateur. Et ils pensent que vous ne serez pas capables de dire qu'ils
+vous espionnent parce que vous ne pouvez pas avoir le code source ; comment
+sauriez-vous ce qu'ils rapportent sur vous ? Nous avons découvert quelques
+cas de programmes espions. Par exemple, Windows. Il y a 3 ans il y a eu un
+scandale parce que Microsoft avait configuré Windows pour qu'il rapporte ce
+qui était installé sur votre disque dur. L'information était renvoyée à
+Microsoft. Cela a fait scandale ; il y a eu un tel tollé que Microsoft a
+enlevé cette fonctionnalité&hellip; puis l'a remise d'une manière déguisée.
+</p>
+
+<p>Il y a environ un an, quelques développeurs&hellip; quelques chercheurs ont
+découvert, ont compris que Windows XP, quand il réclame une mise à jour,
+rapporte à Microsoft ce qui est installé sur votre disque. Et il le fait
+secrètement. Il envoie la liste des fichiers de manière chiffrée, de sorte
+qu'il est impossible aux gens de savoir facilement ce qui se passe. Les
+chercheurs ont dû travailler dur<a id="TransNote4-rev"
+href="#TransNote4"><sup>4</sup></a> pour déterminer quelle information
+Windows renvoyait à Microsoft. Mais Windows n'est pas le seul logiciel – le
+seul logiciel non libre – qui vous espionne.<a
+href="#TransNote4"><sup>4</sup></a> Windows Media Player vous espionne
+également. Chaque fois que vous ouvrez un fichier, il envoie un rapport à
+Microsoft pour dire ce que vous regardez. Real Player le fait
+également. Ainsi Microsoft n'est pas le seul développeur de logiciel non
+libre coupable de maltraiter ses utilisateurs de cette façon
+particulière. Le TiVo<a id="TransNote5-rev"
+href="#TransNote5"><sup>5</sup></a> vous espionne également. Certaines
+personnes sont enthousiastes à propos du TiVo parce qu'il est basé sur GNU
+et Linux dans une certaine mesure.
+</p>
+
+<p>Mais il contient également du logiciel non libre. Et il est conçu pour vous
+espionner et rapporter ce que vous regardez. On m'a dit qu'il y a beaucoup
+d'autres programmes qui sont des « espiogiciels »
+<cite>[spyware]</cite>. Ensuite, il existe des programmes qui font d'autres
+choses déplaisantes. Par exemple il y a des programmes qui reconfigurent
+votre ordinateur, qui par exemple vous afficheront des publicités tout le
+temps. Et ils ne vous disent pas qu'ils installent ce programme qui
+affichera ces publicités. Ils pensent que la plupart des utilisateurs ne
+vont pas le remarquer, qu'ils ne seront pas capables de le comprendre. Ils
+supposent que vous installerez plusieurs programmes sans savoir lesquels
+auront changé la configuration de votre ordinateur, ou que vous ne saurez
+pas comment les enlever.
+Naturellement, si c'était du logiciel libre ça pourrait s'arranger – j'y
+reviendrai dans un instant. Mais parfois c'est pire. Parfois les programmes
+présentent des dispositifs conçus pour vous empêcher de faire certaines
+choses. Les développeurs de logiciel parlent volontiers de la façon dont
+leurs programmes pourraient faire des choses pour vous, mais parfois ils
+conçoivent des programmes qui vous empêchent de faire certaines choses. On
+appelle souvent ceci <abbr title="Digital Restrictions
+Management">DRM</abbr> (gestion numérique des restrictions) ; ces programmes
+sont conçus pour vous refuser l'accès à des fichiers, pour refuser de vous
+laisser les sauvegarder, ou les copier, ou les convertir.
+</p>
+
+<p>Encore plus bizarre, il y a un dispositif malveillant dans Kazaa, le
+programme de partage de musique, au moyen duquel la société&hellip; les
+développeurs vendent du temps de calcul sur votre ordinateur. Ainsi,
+d'autres personnes paieront Kazaa pour qu'ils puissent exécuter leurs
+programmes sur votre ordinateur. Ils ne vous payent pas vous. En fait,
+c'était tenu secret. Les développeurs de Kazaa n'ont pas dit aux
+utilisateurs : « À propos, nous allons vendre du temps sur votre
+ordinateur. » Les gens ont dû le découvrir par eux-mêmes.
+</p>
+
+<p>Je vous donne les exemples dont j'ai entendu parler. Mais vous ne savez
+jamais, quand il s'agit d'un autre programme non libre, s'il contient
+quelque dispositif secret malveillant. Le problème, c'est que vous ne pouvez
+pas obtenir le code source. Sans la liberté 1, la liberté de vous aider
+vous-même, d'étudier le code source et de le modifier pour faire ce que vous
+voulez, vous ne pouvez pas dire ce que le programme fait vraiment. Vous ne
+pouvez que faire confiance aveuglément au développeur. Le développeur dit :
+« Le programme fait ça. » Vous pouvez le croire, ou non.
+</p>
+
+<p>Naturellement, tous les développeurs de logiciel non libre n'y mettent pas
+de dispositifs malveillants. Certains font vraiment sincèrement leur
+possible pour y mettre des fonctionnalités qui satisferont
+l'utilisateur. Mais ils sont tous humains et ils font tous des erreurs. Ces
+erreurs s'appellent des bogues. Bon, nous les développeurs de logiciels
+libres, nous sommes également humains et nous faisons aussi des erreurs. Nos
+programmes présentent aussi des bogues. La différence, c'est que si vous
+avez la liberté d'étudier le code source ; vous pouvez trouver tout ce qui
+ne va pas dans le programme, notamment si c'est un dispositif malveillant
+délibéré ou un accident. Dans les deux cas vous pouvez le trouver et
+arranger le programme pour vous en débarrasser. Vous pouvez améliorer le
+programme. Avec du logiciel non libre vous êtes complètement impuissant,
+mais avec du logiciel libre vous avez le pouvoir sur votre ordinateur ; vous
+le contrôlez.
+Mais la liberté 1 n'est pas suffisante – c'est la liberté d'étudier
+personnellement le code source et ensuite de le modifier pour faire ce que
+vous voulez, c'est la liberté de vous aider vous-même. Pourtant la liberté 1
+n'est pas suffisante. Non seulement elle ne suffit pas aux millions de
+personnes qui utilisent des ordinateurs sans savoir programmer (ils ne
+savent pas comment étudier personnellement le code source et le modifier
+pour faire ce qu'ils veulent), mais elle n'est pas suffisante non plus pour
+nous, les programmeurs, parce qu'il y a tellement de programmes que personne
+n'a le temps de les étudier tous, de tous les maîtriser, pour pouvoir opérer
+des changements sur chacun d'eux.
+</p>
+
+<p>Aussi nous devons pouvoir travailler ensemble. Et la liberté 3 est là pour
+ça. C'est la liberté d'aider à établir votre communauté en publiant une
+version modifiée. Ainsi d'autres gens peuvent utiliser votre version. C'est
+ce qui nous permet à tous de travailler, ensemble, à prendre le contrôle de
+nos ordinateurs et de nos logiciels.
+</p>
+
+<p>Supposons qu'il y a un million d'utilisateurs et que tous veulent un certain
+changement dans un certain programme, pour qu’il fonctionne de telle ou
+telle manière. Eh bien, parmi ce million de personnes, par chance, il y en
+aura mille qui sauront programmer. Tôt ou tard une dizaine d’entre elles
+liront le code source du programme, opéreront le changement et publieront la
+version modifiée qui fera ce qu'elles veulent. Et il y a un million d'autres
+personnes qui voudront la même chose et utiliseront la version
+modifiée. Elles obtiendront toutes le changement qu'elles veulent, car
+certaines d'entre elles l'auront fait.
+</p>
+
+<p>Avec la liberté 3, une poignée de gens peut faire le changement qui devient
+alors disponible pour beaucoup d'autres. Et de cette façon, n'importe quelle
+collectivité d'utilisateurs peut prendre le contrôle du logiciel. Que se
+passe-t-il si un groupe de personnes veut un changement, mais qu'aucune
+d'elles ne sait programmer ? Supposez qu'il y ait seulement 500 personnes
+et, parmi elles, aucun programmeur. Maintenant, supposez qu'elles soient
+10 000, mais que ce soit des commerçants qui ne savent pas programmer. Bien,
+avec le logiciel libre ils peuvent toujours se servir des libertés 1 et 3. À
+eux tous, ils peuvent collecter une certaine somme d'argent. Et celle-ci une
+fois rassemblée, ils peuvent aller voir un programmeur ou une entreprise et
+demander : « Combien prenez-vous pour faire ce changement particulier et
+quand pouvez-vous le faire ? »
+</p>
+
+<p>Et s'ils n'aiment pas ce que cette entreprise particulière propose, ils
+peuvent aller en voir une autre et demander : « Combien prenez-vous pour
+faire ce changement et quand pouvez-vous le faire ? » Ils peuvent choisir
+avec qui ils vont traiter. Et ceci montre que logiciel libre signifie marché
+libre pour toutes sortes de services, comme de forcer le programme à faire
+ce que vous voulez. Avec le logiciel non libre, le support technique est un
+monopole parce que seul le développeur possède le code source et peut opérer
+un changement, quel qu'il soit.
+</p>
+
+<p>Si vous n'aimez pas ce que fait le programme, vous devez aller voir le
+développeur et le supplier : « Oh, s'il vous plaît, développeur, faites ce
+changement pour moi s'il vous plaît. » Et le développeur dira probablement :
+« Vous n'êtes pas assez important. Pourquoi m'intéresser à vous ? Il y en a
+seulement une centaine de milliers comme vous, pourquoi devrais-je m'en
+occuper ? » Mais avec le logiciel libre, il y a un marché libre pour le
+support technique. Si le développeur ne s'intéresse pas à votre demande,
+quelqu'un d'autre le fera, particulièrement si vous avez de quoi payer.
+</p>
+
+<p>Il y a des utilisateurs de logiciel qui considèrent un support technique de
+qualité comme essentiel et ils sont disposés à payer pour l'obtenir. En
+général, puisque le support du logiciel libre est un marché libre, ces
+utilisateurs peuvent s'attendre à un meilleur rapport qualité prix pour ce
+service s'ils utilisent du logiciel libre.
+</p>
+
+<p>Paradoxalement, quand vous avez le choix entre plusieurs programmes non
+libres pour faire le même travail et que, quel que soit votre choix, le
+support est toujours par la suite un monopole, vous avez un choix au départ,
+mais après vous êtes coincé. C'est le paradoxe du choix entre des
+monopoles. En d'autres termes vous avez le choix de qui sera votre
+maître. Mais le choix d'un maître n'est pas la liberté. Avec le logiciel
+libre, vous n'avez pas à choisir de maître. Vous choisissez la liberté et
+vous n'avez pas à choisir entre des monopoles. Au lieu de ça, vous continuez
+d'avoir la liberté, car tant que vous continuez à utiliser ce programme vous
+l'utilisez en toute liberté.
+</p>
+
+<p>Je viens donc d'expliquer les libertés zéro, 1 et 3. Elles sont toutes
+nécessaires pour que vous puissiez avoir le contrôle de votre ordinateur. La
+liberté 2 est un sujet différent. C'est la liberté d'aider votre voisin en
+distribuant des copies des programmes aux autres. Elle est essentielle pour
+une raison éthique fondamentale, pour que vous puissiez vivre une vie
+honnête où vous aidez les autres.
+</p>
+
+<p>La ressource la plus importante dans toute société est l'esprit de bonne
+volonté, la disposition à aider vos voisins. Naturellement, personne ne
+passe 100 % de son temps à aider ses voisins, personne ne fait à 100% ce que
+les autres demandent. Et c'est très bien ainsi parce que vous devez prendre
+soin de vous-même également. Mais seuls les gens extrêmement mauvais ne font
+rien pour aider leurs voisins. Et en fait normalement, dans la société, ces
+niveaux d'aide oscillent entre une valeur qui n'est pas nulle et une valeur
+qui n'est pas 100 %. Ces niveaux peuvent augmenter ou diminuer selon le
+changement social. Par la façon dont nous organisons la société, nous
+pouvons donner plus ou moins d'incitations aux gens pour qu'ils aident leur
+voisin et qu'ils s'entraident, et ces changements de niveaux font la
+différence entre une société vivable et une jungle où chacun
+s'entre-dévore. Ce n'est pas par accident que les principales religions du
+monde, depuis un millier d'années, incitent les gens à aider leurs voisins
+en encourageant un esprit de bienveillance, de bonne volonté envers leurs
+compagnons les êtres humains.
+</p>
+
+<p>Qu'est-ce que ça signifie quand de puissantes institutions de la société se
+mettent à dire que le partage avec votre voisin est mauvais ? Elles
+découragent les gens de s'entraider en réduisant le niveau de
+coopération. Elles empoisonnent cette ressource essentielle. Qu'est-ce que
+ça signifie quand elles annoncent que vous êtes un pirate lorsque vous aidez
+votre voisin ? Elles disent que partager avec votre voisin est l'équivalent
+moral d'une attaque de bateau. La morale est à l'envers, parce qu'attaquer
+des bateaux est vraiment, vraiment mauvais alors qu'aider votre voisin est
+bon et doit être encouragé. Qu'est-ce que ça signifie quand elles mettent en
+place de dures punitions pour les gens qui partagent avec leurs voisins ?
+Quel degré de peur faudra-t-il atteindre pour empêcher les gens d'aider
+leurs voisins ? Vous voulez vivre dans une société plombée par ce niveau de
+terreur ? La seule façon d’appeler ce qu'elles sont en train de faire, c'est
+« campagne de terreur ». Dans deux pays (jusqu'à présent), en Argentine et
+ensuite en Allemagne, ces entreprises – les développeurs de logiciel non
+libre – ont lancé des menaces publiques de viol en prison pour l'usage de
+copies illicites de logiciels. La seule façon d'appeler ça, quand des gens
+en menacent d'autres de viol, c'est « campagne de terreur ». Nous devons
+mettre fin à ce terrorisme, immédiatement.
+</p>
+
+<p>Pourquoi ai-je dit que la liberté 2, la liberté d'aider votre voisin, est
+nécessaire pour vivre une vie honnête ? Parce que si vous avez accepté une
+licence sur un programme non libre, vous avez dans une certaine mesure
+participé au mal. Vous vous êtes mis en mauvaise passe du point de vue
+moral. En utilisant un programme qui ne vous donne pas la liberté 2, la
+liberté d'aider votre voisin, vous vous êtes potentiellement placé devant un
+dilemme moral. Cela peut ne jamais se produire, mais dès que quelqu'un
+viendra vous demander « Je pourrais en avoir une copie ? », vous serez pris
+dans un dilemme moral où vous devrez choisir entre deux maux. L'un est de
+faire une copie pour aider votre voisin, mais alors vous violez la licence,
+et l'autre est de respecter la licence, mais alors vous êtes un mauvais
+voisin.
+Tous deux sont mauvais, donc vous devez choisir le moindre mal. Le moindre
+mal à mon avis, c'est de partager avec votre voisin et de violer la licence,
+puisque votre voisin le mérite ; à supposer que cette personne n'ait rien
+fait de mal, ne vous ait pas maltraité, elle mérite votre coopération. Par
+contre celui qui a toujours essayé de vous séparer de vos voisins fait
+quelque chose de très, très mal et ne mérite pas votre coopération. Alors,
+si vous devez faire quelque chose de mal, autant le faire à quelqu'un qui le
+mérite.
+</p>
+
+<p>Cependant, une fois que vous aurez reconnu ça, une fois que vous aurez
+réalisé qu'utiliser ce programme non libre vous expose à choisir entre deux
+maux, ce que vous devriez vraiment faire, c'est refuser de vous placer dans
+cette situation, en refusant d'utiliser ce programme non libre, en refusant
+de posséder ce programme non libre. Si vous êtes déterminé à n'utiliser et à
+ne posséder que du logiciel libre, alors vous ne vous placerez jamais devant
+ce dilemme moral. Puisque si jamais votre ami vous demande une copie du
+programme, vous pourrez dire  « Bien sûr ! » et cela ne sera pas mal, parce
+que « logiciel libre » signifie que vous pouvez en distribuer des
+copies. Cela signifie que vous n'avez pas promis de refuser de partager avec
+les autres. Vous pouvez partager et il n'y a rien de mauvais
+là-dedans. Ainsi, une fois que vous avez compris qu'utiliser et posséder un
+programme non libre signifie se placer potentiellement devant un dilemme
+moral, vous lui dites non. De cette façon vous évitez le dilemme moral et
+vous restez en position de pouvoir vivre une vie honnête ; vous n'allez pas
+vous retrouver obligé de faire quelque chose de mal.
+</p>
+
+<p>Une fois, j'assistais à une conférence de John Perry Barlow. Il a demandé à
+ceux qui n'avaient aucune copie illicite de logiciel de lever la main. Et
+une seule personne dans l'assistance a levé la main, c'était moi. Voyant ça,
+il a dit : « Oh, vous naturellement. » Il savait que toutes mes copies
+étaient des copies licites, autorisées, parce que les programmes étaient
+tous du logiciel libre. Les gens qui faisaient des copies de mes programmes
+étaient tous autorisés à les faire et à me donner une copie des leurs. Et
+toutes mes copies étaient licites.
+</p>
+
+<p>La police de l'information, qui essaie de mettre des gens en prison quand
+ils ont des copies illicites, fait quelque chose de mal. Ce qu'elle fait est
+illégitime, ce que heu&hellip; ceux qu'on appelle&hellip; <abbr
+title="National Association of Software and Services
+Companies">NASSCOM</abbr>, ce qu'ils font est mal, mais en même temps je ne
+veux pas avoir à ramper furtivement pour vous donner des copies de
+logiciel. J'utiliserai plutôt du logiciel libre et je pourrai rester debout,
+même si la police me regarde. Je peux vous en donner une copie et je n'ai
+pas à être effrayé. En choisissant le logiciel libre, nous ne vivons pas
+dans la crainte. Voilà donc le pourquoi des quatre libertés qui définissent
+le logiciel libre. La liberté zéro, c'est la liberté d'exécuter le programme
+comme vous le souhaitez, la liberté 1, celle de vous aider vous-même en
+étudiant le code source et en le modifiant pour faire ce que vous voulez, la
+liberté 2, celle de distribuer des copies à d'autres, et la liberté 3, celle
+d'établir votre communauté en publiant une version améliorée afin d'aider
+les autres utilisateurs.
+</p>
+
+<p>Cela dit, aucune n'a à voir avec le prix. « Libre » ne signifie pas que vous
+pouvez obtenir le logiciel gratuitement. En fait, il est parfaitement
+légitime que les gens en vendent des copies ; c'est un exemple de la
+liberté 2. La liberté 2, c'est la liberté de faire des copies et de les
+distribuer à d'autres ; ça inclut de les vendre si vous le souhaitez. Vous
+êtes libre de faire des copies et de les vendre. Il est vrai que typiquement
+les gens ne paieront pas cher leurs copies parce qu'ils savent qu'ils
+peuvent trouver ailleurs quelqu'un qui leur en donnera une. Ils pourraient
+payer un certain prix, vous savez, si le prix est assez bas, s'il est plus
+facile pour eux de payer que d'aller chercher ailleurs et se donner du mal
+pour se procurer une copie gratuite. Il y a des gens qui vendent des copies
+et qui gagnent de l'argent avec.
+Mais ils ne peuvent généralement pas rançonner les utilisateurs en leur
+extorquant beaucoup d'argent dur à gagner, parce qu'à ce moment-là les
+utilisateurs se redistribueront les copies entre eux. Ils feront cet
+effort. Donc le logiciel libre ne peut pas être utilisé pour extorquer
+l'argent des autres au point de nuire à la société. Mais cela ne signifie
+pas que l'argent ne change jamais de main. Cela ne signifie pas la
+gratuité. Parfois en Inde, les gens se réfèrent au logiciel
+<cite>Mukth</cite> ou <cite>Swatantra</cite> pour souligner que nous ne
+parlons pas de gratuité. Mais c’est vrai, l'économie que les utilisateurs
+peuvent faire en n'étant pas obligés de payer la licence peut être
+suffisante pour les encourager à utiliser l'ordinateur dans un pays qui
+compte beaucoup de gens pauvres, parce que les copies licites des logiciels
+peuvent coûter plus cher que l'ordinateur.
+</p>
+
+<p>L'ordinateur peut coûter ceci et les copies licites des logiciels peuvent
+coûter cela. Bon nombre de gens en Inde auraient peut-être les moyens de se
+payer un ordinateur, mais probablement pas les logiciels parce qu'ils
+peuvent tout juste se permettre de payer l'ordinateur. Aussi, en Inde, le
+logiciel libre peut faire une grande différence en ce qui concerne le nombre
+de personnes qui peuvent posséder un ordinateur et le faire
+fonctionner. Nous ne le voyons pas encore, parce que bon nombre de gens en
+Inde utilisent des copies illicites. Je ne pense pas que ce soit mal, mais
+nous pouvons voir que les développeurs de logiciel non libre tentent de
+rendre ceci impossible. Ils ont deux manières différentes de le faire. L'une
+est leur campagne de terreur – vous savez, la menace de violer les gens en
+prison. L'autre, les changements techniques qui peuvent empêcher les copies
+non autorisées de fonctionner, autrement dit l'obligation de s'inscrire pour
+que le logiciel fonctionne. Vous pouvez le voir dans Windows XP et il va y
+avoir davantage de mesures de ce type à l'avenir.
+Alors, ce à quoi nous pouvons nous attendre, c'est qu'il va devenir de plus
+en plus difficile de s'en tirer en utilisant des copies illicites. Et ça
+veut dire que l'usage de l'informatique en Inde court au désastre, comme les
+utilisateurs eux-mêmes. Leur train est sur une voie qui mène à la
+catastrophe. Ce que l'Inde doit faire, c'est s'efforcer de s'engager sur une
+autre voie, la voie du logiciel libre, la voie qui échappe à ce
+problème. Aussi chaque institution sociale en Inde, chaque organisme
+gouvernemental,<a id="TransNote6-rev" href="#TransNote6"><sup>6</sup></a>
+chaque école, chaque organisation, doit travailler aussi vite que possible à
+faire passer les gens de la voie non libre à la voie libre.
+</p>
+
+<p>Mais ce n'est pas ce qu'ils font. Et vous pouvez voir aisément, si vous
+regardez simplement autour de vous, qu'en Inde les organismes
+gouvernementaux utilisent la plupart du temps du logiciel non libre, et que
+les écoles en font autant. C'est une erreur terrible. C'est une politique
+idiote et désastreuse. Les gouvernements méritent à l'évidence d'utiliser du
+logiciel libre. Chaque utilisateur d'ordinateur mérite d'avoir les quatre
+libertés, et cela inclut les organismes gouvernementaux qui utilisent le
+logiciel. Mais quand il s'agit d'un de ces organismes, il a la
+responsabilité, le devoir de choisir du logiciel libre. Puisqu'il fait de
+l'informatique pour le public, c'est sa responsabilité de garder le contrôle
+de ses ordinateurs pour s'assurer que l'informatique qu'il fait est
+correcte. Il ne doit pas, ne peut pas légitimement permettre que le
+traitement des données tombe entre les mains du privé, laissant ainsi le
+privé prendre le contrôle de ce que font ses ordinateurs.
+</p>
+
+<p>Je vois un grand nombre de gens qui se déplacent par ici, que se
+passe-t-il ?&hellip; Que se passe-t-il ?&hellip; Je ne peux pas vous
+entendre, le son est éteint apparemment&hellip;
+</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : Monsieur, nous recueillons les questions.
+</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : De toute façon j'espère que c'est fini maintenant. Je vais
+continuer. Ainsi les organismes gouvernementaux ont le devoir de s'assurer
+qu'ils continuent d’avoir le contrôle.
+</p>
+
+<p>Ah je vois que vous recueillez déjà les questions. Mais je n'ai pas encore
+fini ! De toute façon&hellip; J'en suis probablement à la moitié. Bon,
+maintenant je comprends. Je vais continuer.
+</p>
+
+<p>Parce que, souvenez-vous, si vous utilisez un programme non libre, vous ne
+savez pas vraiment ce qu'il fait et vous n'avez aucun contrôle sur ce qu'il
+fait vraiment. Vous ne pouvez pas dire s'il y a une porte dérobée
+<cite>[backdoor]</cite>. Il y a des gens qui suspectent Microsoft d'avoir
+mis une porte dérobée dans Windows ou d'autres logiciels. Nous ne savons
+pas, parce que nous ne pouvons pas voir le code source. Il n'y a aucun moyen
+de découvrir s'il y en a une. Et il est possible aussi que les employés de
+Microsoft l'aient fait sans qu'on le leur ait demandé. J'ai entendu dire que
+certaines personnes travaillant sur Windows XP ont été arrêtées, accusées de
+travailler pour une organisation terroriste et accusées d'avoir tenté de
+placer une porte dérobée. Cela veut dire que si vous utilisez du logiciel
+non libre, vous devez avoir peur que l'entreprise, c'est-à-dire le
+développeur, y mette une porte dérobée, et vous devez également avoir peur
+que certains développeurs y mettent secrètement une porte dérobée sans que
+l'entreprise le sache. En effet, puisque vous ne pouvez pas obtenir le code
+source, ni l'étudier ou le changer, vous êtes impuissants dans les deux cas.
+</p>
+
+<p>Microsoft a fait une chose vraiment stupide, vraiment absurde. Ils ont
+soi-disant offert à divers gouvernements l'accès au code source. Mais ils
+l'ont fait d'une manière frauduleuse. Par exemple, ils ont offert au
+gouvernement indien l'accès au code source de Windows. Mais, cela ne
+signifie pas qu'ils ont offert une copie du code source au gouvernement
+indien. Oh que non ! Ils ont offert l'accès à un emplacement spécial du
+serveur, où quelques personnes choisies pourront se loguer et explorer les
+programmes pas à pas, pour soi-disant voir ce qui se passe dans le code
+source. Mais en aucune manière elles ne pourraient garantir que le code
+source qu'elles regardent sur le serveur est celui qui fonctionne sur leurs
+propres machines. Aussi tout cela est-il une supercherie, une
+plaisanterie. À part que la plaisanterie serait le fait du gouvernement
+indien s'il disait oui à ce projet.
+</p>
+
+<p>Et de toute façon, même en admettant qu'une organisation obtienne l'accès au
+code source, si la vôtre n'y a pas accès, cela ne vous aide pas.
+</p>
+
+<p>Chaque école d'Inde doit utiliser du logiciel libre. Ceci pour que leur
+éducation fasse des enfants d'Inde des utilisateurs du libre. Vous voyez,
+former ces enfants à devenir des utilisateurs de logiciels non libres les
+met sur la voie de la catastrophe. Aussi les écoles doivent-elles éduquer
+ces enfants à l'utilisation du libre.
+</p>
+
+<p>Cela ne devrait pas vous surprendre que Microsoft offre des copies gratuites
+de Windows aux écoles d'Inde. Ils le font pour la même raison que les
+fabricants de cigarettes offraient des paquets gratuits aux enfants. Ils
+essaient de rendre les enfants dépendants. Ils ne le font pas pour être
+utiles à quiconque, ils le font pour avoir plus d'emprise sur ces
+enfants. Ainsi, ils demandent aux écoles de devenir les instruments du
+maintien de cette emprise. Ceci ne devrait pas vous étonner. Si vous
+comparez Microsoft à d'autres formes de colonialisme, vous y verrez beaucoup
+de similitudes. Parce que, voyez-vous, le logiciel non libre est un système
+colonialiste. Au lieu d'avoir un pays qui colonise les autres, ce sont
+diverses sociétés qui tentent de coloniser le monde entier. Elles utilisent
+pour cela des tactiques de division et de conquête, en maintenant l'usager
+dans la division et l'impuissance.
+Et si vous y réfléchissez, c'est ce que fait un programme non libre. Il
+maintient les utilisateurs dans la division et l'impuissance. Division parce
+qu'on vous interdit de distribuer des copies aux autres, on vous interdit
+d'aider votre voisin. Et impuissance, parce qu'on ne peut pas obtenir le
+code source ni le modifier. Avec cette politique de division et de conquête,
+vous constatez aussi l'utilisation systématique des [élites]<a
+id="TransNote7-rev" href="#TransNote7"><sup>7</sup></a> locales pour
+maintenir tous les autres dans le droit chemin. Par exemple, Microsoft fait
+des offres tarifaires spéciales à ceux qui semblent être particulièrement
+influents, pour obtenir d'eux qu'ils utilisent Windows et ainsi maintenir
+tout le monde dans le droit chemin. Les gouvernements sont utilisés de cette
+façon. Et les écoles sont utilisées de cette façon. Les écoles d'Inde
+doivent rejeter le logiciel non libre, refuser d'être utilisées pour
+maintenir la population dans le « droit chemin » de la domination des
+développeurs de logiciel non libre.
+</p>
+
+<p>Mais il y a deux raisons encore plus fondamentales pour lesquelles les
+écoles d'Inde doivent exiger du logiciel libre. La première raison, c'est la
+pédagogie. Quand les enfants atteindront l'adolescence, certains vont être
+fascinés par les ordinateurs. Ils vont vouloir tout apprendre sur ce qui se
+passe à l'intérieur. Ils vont vouloir apprendre comment le programme
+marche. S'ils utilisent du logiciel non libre, le professeur devra leur
+dire : « Désolé, vous ne pouvez pas apprendre ça, je ne peux pas l'apprendre
+non plus. C'est un secret. Personne n'a le droit d'apprendre ça. » Le
+logiciel non libre interdit l'éducation. Mais avec le logiciel libre, le
+professeur peut dire : « Allez-y. Voici le code source de ce
+programme. Lisez-le. Vous pouvez apprendre. Alors, maintenant que vous avez
+lu le code source, essayez de faire une modification, essayez de faire une
+petite modification dans ce programme. Puis essayez d'en faire
+d'autres. Essayez de modifier ce programme. » Et de cette façon, les élèves
+qui sont fascinés par les ordinateurs apprendront à écrire de bons
+logiciels.
+</p>
+
+<p>Pour autant que je sache, certains sont nés avec une aptitude pour la
+programmation ; ils sont nés avec une intelligence qui se développe dans le
+sens d'une aptitude à programmer. Ce seront des programmeurs naturels. Mais
+écrire un logiciel compréhensible, clair, est quelque chose qui
+s'apprend. C'est une question de jugement. On l'acquiert en lisant beaucoup
+de code source et en modifiant bon nombre de programmes. On apprend ainsi ce
+qui rend un programme facile à comprendre et facile à modifier. Chaque fois
+que vous essayez de lire un programme et que celui-ci présente une partie
+difficile à comprendre, vous apprenez que ce n'est pas la bonne façon
+d'écrire un code clair. Le logiciel non libre ne vous aide pas à faire
+ça. Le logiciel non libre vous maintient dans l'obscurité. Mais si les
+écoles d'Inde passaient au logiciel libre, alors elles pourraient donner aux
+élèves l'occasion d'apprendre à être de bons programmeurs ; d'apprendre de
+la même manière que je l'ai fait moi-même.
+Dans les années 70, j'ai eu une opportunité particulière. J'ai travaillé au
+laboratoire d'IA du MIT. Et là, nous avions notre propre système
+d'exploitation en temps partagé, qui était du logiciel libre. Nous
+partagions avec tout le monde. En fait, nous étions enchantés chaque fois
+que quelqu'un était intéressé par une partie de ce système. Nous étions
+enchantés chaque fois que quelqu'un voulait nous rejoindre en l'utilisant,
+puis en aidant à le développer. Et ainsi j'ai eu l'occasion de lire tous ces
+différents programmes – qui faisaient partie du système – et de les
+modifier. Et en faisant ça encore et encore, pendant des années, j'ai appris
+à être un bon programmeur. J'ai dû aller dans un endroit particulier sur
+terre pour en avoir l'opportunité, qui était très peu courante, très
+rare. Aujourd'hui n'importe quel PC fonctionnant avec le système
+d'exploitation GNU + Linux vous la donnera. Chaque école d'Inde équipée d'un
+ordinateur peut donner à ses étudiants cette même opportunité que je n'ai pu
+avoir qu'au MIT.
+</p>
+
+<p>Les écoles doivent donc utiliser du logiciel libre dans l'intérêt de la
+pédagogie. Mais il y a une raison encore plus sérieuse : les écoles ne sont
+pas censées enseigner seulement des faits ou des techniques, mais sur un
+plan plus fondamental elles sont censées enseigner l'esprit de bonne
+volonté, l'habitude de coopérer avec les autres. Ainsi les écoles doivent
+avoir une règle : « Si tu apportes un logiciel en classe, tu n'as pas le
+droit de le garder pour toi. Tu dois laisser les autres enfants le copier. »
+Une règle de bonne citoyenneté. Naturellement, l'école doit la mettre
+elle-même en pratique. Donc l'école ne doit introduire en classe que du
+logiciel libre. Les logiciels qui tournent sur les ordinateurs de la classe
+doivent tous être libres, et de cette façon les écoles pourront enseigner la
+bonne citoyenneté.
+</p>
+
+<p>Il y a trois semaines – non, c'était il y a deux semaines – quand j'ai
+rencontré le Dr Kalam et que je lui ai expliqué pourquoi il faut que les
+écoles se servent de logiciel libre et à quel point le logiciel non libre
+est un système colonial, j'ai été vraiment enchanté parce qu'il l'a compris
+immédiatement. Il a reconnu l'analogie. Il a compris comment les puissances
+coloniales ont essayé de recruter les élites comme auxiliaires afin de
+maintenir le reste de la population dans le droit chemin. Et le plus
+délicieux était que plusieurs personnes de chez Microsoft attendaient pour
+le voir juste après. Je suis sûr que, lorsqu'il a parlé avec elles, cette
+comparaison lui est venue à l'esprit pendant qu'elles essayaient de le
+convaincre de faire telle ou telle chose en lui offrant quelque pot-de-vin
+pour qu'il contribue à maintenir l'Inde dans le droit chemin.
+Ce qui s'est passé au cours de cette réunion, naturellement je ne le sais
+pas ; parce que je n'étais pas là, à sa réunion avec Microsoft. Mais je suis
+sûr que cette analogie lui a traversé l'esprit. Cela aura eu un certain
+effet. En tout cas j'espère que ça aura un certain effet sur vous ; j'espère
+que si quelqu'un vous invite, en tant qu'élite du peuple indien, à
+contribuer au maintien de l'Inde dans le droit chemin, vous comprendrez
+qu'il est de votre devoir de dire non ; j'espère que si quelqu'un vous
+invite à rejoindre le mouvement du logiciel libre – où ensemble, nous
+tissons notre propre code – vous comprendrez que c'est une façon de mettre
+un terme au colonialisme.
+</p>
+
+<p>Quand vous entendrez quelqu'un vous dire « Quoi ?! Nous avons un bureau en
+Inde ; nous avons dépensé un million de dollars par an pour payer quelques
+personnes en Inde. Est-ce que ça ne rend pas légitime le fait de coloniser
+le reste de l'Inde ? » vous reconnaîtrez à quel point c'est stupide – Les
+Britanniques employaient aussi des gens en Inde, mais ça n'a pas fait du
+colonialisme une bonne chose, ça ne l'a pas rendu légitime ni éthique. Parce
+que chaque utilisateur d'ordinateur mérite la liberté.
+</p>
+
+<p>Je viens d'expliquer pourquoi il faut que le logiciel soit libre. Que
+faisons-nous pour ça ? Je pensais à ces questions en 1983 et j'étais arrivé
+à la conclusion que le logiciel devait être libre ; que la seule manière de
+vivre dans la liberté était d'exiger du logiciel libre. Mais qu'est-ce que
+je pouvais faire pour ça ? Si vous voulez faire tourner l'ordinateur que
+vous venez de vous procurer, c'est d'un système d'exploitation que vous avez
+besoin en premier lieu. Et en 1983, tous les systèmes d'exploitation pour
+ordinateurs modernes étaient non libres. Ils étaient privateurs<a
+id="TransNote8-rev" href="#TransNote8"><sup>8</sup></a>. Qu'est-ce que je
+pouvais donc faire ? La seule façon de faire fonctionner l'ordinateur
+moderne qu'on s'était procuré était de signer un contrat où l'on promettait
+de trahir ses voisins. Quelle alternative pouvait-il y avoir ? La seule
+façon d'avoir une alternative, la seule manière d'utiliser un ordinateur en
+toute liberté, était d'écrire un logiciel d'exploitation libre.
+Alors j'ai décidé de le faire. J'étais développeur de systèmes
+d'exploitation, j'avais les qualifications pour entreprendre ce projet. J'ai
+donc décidé que j'écrirais un système d'exploitation libre ou que je
+mourrais en essayant – vraisemblablement de vieillesse, parce qu'à ce
+moment-là le mouvement du logiciel libre n'en était qu'à ses débuts et
+n'avait aucun ennemi ; nous avions juste beaucoup de travail devant
+nous. J'ai décidé de développer un système d'exploitation libre qui serait
+semblable à Unix, pour qu'il soit portable et que les utilisateurs d'Unix
+trouvent facile de migrer vers ce système qui leur donnait la liberté.
+</p>
+
+<p>Je me suis dit qu'en le rendant compatible avec un système populaire
+existant, nous aurions plus d'utilisateurs et qu'ainsi la communauté du
+libre, le « monde du Libre », se développerait davantage. Et j'ai donné au
+système le nom de GNU, qui signifie « GNU N'est pas Unix » <cite>[GNU's Not
+Unix]</cite>. C'est une manière humoristique de donner crédit aux idées
+d'Unix. C'est un acronyme récursif, une façon traditionnelle pour les
+programmeurs de s'amuser et de donner crédit en même temps. De plus, le mot
+GNU est utilisé dans bon nombre de jeux de mots. C'est un mot auquel est
+associé pas mal d'humour, ce qui fait de lui le meilleur mot possible pour
+tous les usages. Je dois expliquer que GNU (gnou) est le nom d'un animal
+d'Afrique. Cet animal est notre symbole. Donc, si vous voyez un animal à
+cornes souriant associé à nos logiciels, c'est un gnou.
+Il y a vingt ans et un mois, en janvier 1984, j'ai cessé mon travail au MIT
+et commencé à développer le système GNU. Je n'ai pas tout fait moi-même,
+naturellement ; j'ai aussi essayé de recruter d'autres gens pour m'aider. Et
+progressivement, au cours des années, de plus en plus de gens m'ont
+rejoint. Pendant les années 80, nous n'avions que quelques morceaux du
+système GNU. Certains de ces morceaux étaient de grande qualité, alors les
+gens les prenaient et les installaient sur leurs systèmes non libres. Par
+exemple l'éditeur de texte GNU Emacs et le compilateur C de GNU. C'était des
+programmes que les gens faisaient tourner même sur leur système Unix non
+libre. Mais notre but véritable n'était pas simplement d'avoir quelques
+programmes de grande diffusion. Le but était de faire un système complet,
+afin de pouvoir rejeter les systèmes non libres ; rejeter le logiciel non
+libre, nous sortir de l'esclavage du logiciel non libre. Ainsi nous avons
+continué à combler les brèches du système, et au début des années 90 il ne
+restait plus qu'une seule lacune importante, le noyau.
+</p>
+
+<p>En 1991 en Finlande, un étudiant d'université a écrit un noyau libre et l'a
+publié sous le nom de Linux. En fait, en 1991 il n'était pas libre. Au
+commencement il a été publié sous une licence un peu trop restrictive qui ne
+répondait pas aux critères du libre. Mais en 1992, l'auteur a changé sa
+licence et l'a rendu libre. À ce moment-là il est devenu possible de prendre
+le noyau et de l'adapter à la brèche du système GNU pour faire un système
+complet, le système qui est une combinaison de GNU et de Linux. Le système
+d'exploitation GNU + Linux a maintenant des dizaines de millions
+d'utilisateurs.
+</p>
+
+<p>Malheureusement la plupart d'entre eux ne savent pas qu'à la base c'est le
+système GNU. Ils pensent que le système entier est Linux. C'est le résultat
+d'une confusion. Les gens qui ont associé Linux et le système GNU ne se sont
+pas rendu compte qu'ils avaient utilisé Linux pour combler cette brèche. Ils
+pensaient qu'ils partaient de Linux et lui ajoutaient tous les autres
+composants dont ils avaient besoin pour en faire un système complet. Tous
+ces autres composants étaient pour l'essentiel le système GNU, mais ils ne
+l'ont pas compris. Ils ont pensé qu'ils partaient de Linux et qu'ils le
+transformaient en système complet. Ils ont ainsi commencé à parler du
+système entier en l'appelant Linux, alors qu'en réalité c'était plus GNU
+qu'autre chose. Le résultat, c'est la confusion que vous voyez
+aujourd'hui. Beaucoup de gens, quand ils parlent du système GNU, l'appellent
+Linux. De fait, si vous entendez quelqu'un parler de Linux, à moins qu'il ne
+parle d'un système embarqué, il est à peu près sûr qu'il désigne le système
+GNU avec Linux en plus. Mais parfois il parle d'un système embarqué, et là
+peut-être qu'il désigne effectivement Linux, puisque dans ces systèmes les
+gens utilisent parfois Linux tout seul, sans le reste du système
+d'exploitation. Vous n'avez pas besoin d'un système d'exploitation complet
+dans un ordinateur embarqué.
+</p>
+
+<p>Donc il y a beaucoup de confusion. Quand les gens disent Linux, ils
+désignent parfois un système d'exploitation complet que vous pourriez faire
+tourner sur un ordinateur de bureau ou sur un serveur, et parfois le noyau
+seul, qui suffit à un simple ordinateur embarqué. Donc, si vous voulez
+éviter de jeter la confusion dans la tête des gens, vous devez distinguer
+les deux, utiliser différents noms pour différentes choses. Quand vous
+parlez du noyau, s'il vous plaît appelez-le « Linux ». Il a été écrit par
+une personne qui l'a nommé Linux. Nous devons utiliser le nom qu'il a
+choisi. Quand vous parlez du système d'exploitation, c'est surtout GNU. Et
+quand j'ai commencé à le développer, je l'ai nommé GNU. Je vous serais donc
+reconnaissant d'appeler cette combinaison GNU + Linux. Tout ce que je
+demande, c'est une mention équivalente pour les principaux développeurs du
+système, le projet GNU. Nous avons écrit la plus grande partie du système et
+nous avons eu la vision d'ensemble de ce travail. Donnez-nous mention
+équivalente, je vous en prie. Nous en avons besoin. Nous en avons besoin
+pour pouvoir propager notre philosophie. Apprenez aux gens les raisons
+éthiques, les questions sociales et politiques qui sont en jeu ici,
+apprenez-leur pourquoi il faut que le logiciel soit libre.
+</p>
+
+<p>Une dernière chose. On m'a suggéré de parler des questions relatives au
+matériel. Parfois, les gens demandent si le matériel doit également être
+libre. Eh bien, la question n'est pertinente qu'en partie. Parce que
+voyez-vous, qu'est-ce que ça signifie pour le logiciel, d'être libre ? Cela
+veut dire que vous êtes libre de l'utiliser si vous le souhaitez, d'étudier
+ce qu'il fait, de le modifier, de le copier et d'en distribuer des copies, y
+compris des copies modifiées. Mais voyez-vous, les utilisateurs ordinaires
+de matériel ne peuvent pas le copier. Il n'existe pas de copieur. Si je suis
+un utilisateur ordinaire de logiciel, je peux le copier, puisque chaque
+ordinateur est un copieur de logiciel. Et je n'ai besoin d'aucun équipement
+spécial pour pouvoir étudier les plans et les changer. J'ai juste à
+comprendre la programmation ; alors je peux lire le code source aussi
+longtemps que le développeur me laissera en avoir une copie.
+Mais le matériel n'est pas fabriqué par copie. Vous ne faites pas des
+ordinateurs en les mettant dans un copieur universel. Vous savez, si
+quelqu'un vous donne un puce de <abbr title="Central Processing
+Unit">CPU</abbr> (unité centrale), vous ne pouvez pas copier ce morceau de
+CPU pour faire un autre morceau identique. Personne ne peut faire ça. Il
+n'existe pas de copieur. Maintenant que diriez-vous de le modifier ?
+Personne ne peut modifier une puce. Une fois qu'elle est fabriquée, elle est
+fabriquée. Il y a des puces qui sont personnalisables, mais entrer dedans
+réellement et modifier le matériel de la puce, c'est impossible. Pour ce qui
+est des puces personnalisables&hellip; Supposez que ce soit une puce
+programmable par microcode ou un réseau de portes programmables. Le
+microcode est un logiciel, ce n'est pas du matériel. Le modèle de circuit de
+portes qu'on met dans une puce contenant un réseau de portes programmables
+est logiciel ; ce modèle peut être facilement modifié et peut facilement
+être copié parce que c'est un logiciel.
+</p>
+
+<p>Cela va vous aider à comprendre comment ces questions se rattachent à
+diverses situations. Le modèle que vous chargez dans quelque chose est du
+logiciel. L'objet physique en revanche, c'est le matériel. L'objet physique
+ne peut pas être simplement copié, il doit être fabriqué dans une usine.
+</p>
+
+<p>Mais parfois, il y a une question différente qui est pertinente pour le
+matériel : est-ce que les spécifications sont disponibles ? Vous savez,
+est-ce que le public peut obtenir des copies des plans pour découvrir ce que
+fait le matériel ? Eh bien, c'est nécessaire dans certains cas pour que vous
+puissiez rechercher les dispositifs malveillants. C'est un problème assez
+nouveau. Dans le passé, au niveau du contrôleur de disque – vous savez c'est
+une carte, vous la placez dans votre ordinateur – vous n'aviez pas trop à
+vous inquiéter de savoir s’il y avait un danger que ce contrôleur de disque
+soit muni d'un dispositif malveillant, Parce qu'il n'y avait pas vraiment de
+danger. Il n'y avait pas beaucoup de possibilités d'y mettre un dispositif
+malveillant. Comment auraient-ils envoyé une commande à votre contrôleur de
+disque dans ce cas ? Ce n'était pas vraiment faisable. Mais maintenant que
+le matériel devient de plus en plus puissant, il peut être placé dans des
+endroits de plus en plus petits. Il est devenu possible à quelqu'un de
+mettre des portes dérobées dans votre contrôleur de disque, dans votre unité
+centrale, dans votre carte réseau. Comment savez-vous que votre carte réseau
+n'est pas équipée pour recevoir quelque message secret qui va lui dire de se
+mettre à vous espionner d'une façon ou d'une autre ?
+</p>
+
+<p>Ainsi ces problèmes commencent à prendre de l'importance. À mesure que le
+matériel devient suffisamment puissant, nous devons exiger de pouvoir
+contrôler ce qui est vraiment à l'intérieur. Mais vous l'avez remarqué, pas
+mal de choses à l'intérieur de ce prétendu matériel sont en fait du
+logiciel. Beaucoup de contrôleurs de périphériques de nos jours comportent
+des ordinateurs. Il y a des logiciels à télécharger dans cet ordinateur. Et
+ils devraient être libres. C'est la seule façon de pouvoir leur faire
+confiance, de pouvoir dire qu'ils ne contiennent pas une porte dérobée pour
+nous espionner. Ce doit être des logiciels libres.
+</p>
+
+<p>Donc, pour répondre d'une manière générale à la question « Cela
+s'applique-t-il aux ordinateurs embarqués ? »&hellip; Après réflexion j'en
+suis arrivé à la conclusion que si de nouveaux logiciels peuvent être
+chargés dans cet appareil, c'est manifestement un ordinateur. C'est vraiment
+un ordinateur pour vous, l'utilisateur. Et ça veut dire que vous devez avoir
+la liberté d'en contrôler les logiciels. Mais plus récemment a surgi une
+autre question : si l'appareil peut parler au réseau, que ce soit Internet
+ou le réseau de téléphonie mobile ou quoi que ce soit d'autre, s'il peut
+parler à d'autres personnes, vous ne savez pas s'il n'est pas en train de
+vous espionner. Aussi doit-il être équipé de logiciel libre. Considérez par
+exemple les téléphones portables. Vous ne devez pas utiliser de portable à
+moins que son logiciel ne soit libre. Il y a vraiment des fonctionnalités
+malveillantes dangereuses dans les téléphones portables.
+Il y en a en Europe dans lesquels un dispositif permet à quelqu'un
+d’ordonner à distance au téléphone de vous écouter. C'est vraiment un
+dispositif espion dans le sens le plus classique. Et si vous avez un
+portable, est-ce que vous savez qui pourrait vous espionner à tout moment ?
+Vous ne le savez pas, à moins que le logiciel à l'intérieur ne soit
+libre. Aussi, devons-nous exiger du logiciel libre dans ces
+téléphones. C'est l'une des raisons pour lesquelles je ne m'en servirai
+jamais – parce que le réseau de téléphonie mobile est un dispositif de
+surveillance. Il peut enregistrer là où vous allez. Il peut garder une trace
+permanente des endroits où vous avez été à chaque instant. Et je pense que
+c'est une telle menace contre notre liberté que nous devons refuser d'avoir
+ces téléphones. Ils sont dangereux, c'est du poison.
+</p>
+
+<p>Quoi qu'il en soit, je voudrais vous renvoyer pour plus d'information au
+site web du projet GNU, <cite>www.gnu.org</cite> et également au site web de
+la <cite>Free Software Foundation of India</cite>, qui est
+<cite>FSFIndia</cite>. Non désolé&hellip; Non, c'est&hellip; C'est
+<cite>gnu.org.in</cite>. C'est ça, <cite>gnu.org.in</cite>. Si vous voulez
+aider le logiciel libre en Inde, contactez s'il vous plaît la
+<cite>FSF-India</cite> pour que vous puissiez unir vos efforts avec d'autres
+et, ensemble, vous battre pour la liberté.
+</p>
+
+<p>Maintenant, je vais prendre les questions.
+</p>
+
+<p>Oh là là, que j'ai envie de dormir !
+</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : Monsieur, nous allons lire les questions recueillies dans
+l'assistance une à une, et&hellip; alors vous pourrez y répondre.
+</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : OK, si une personne pose des questions multiples, s'il vous
+plaît posez-les moi une seule à la fois.
+</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : Oui, Monsieur.
+</p>
+
+<p>La première question vient de H. Sundar Raman. Voici sa question : « Quelle
+est la différence entre le logiciel open source et le logiciel libre ? »
+</p>
+<p><b>[RMS bâille]</b>
+</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : Je dois d'abord expliquer que logiciel libre et open source
+ont chacun deux sens liés.
+</p>
+
+<p>Je suis en train de regarder une image de moi en miroir, alors il m'est
+difficile de savoir où mettre les mains.
+</p>
+
+<p>Chacun se rapporte à une catégorie de logiciel et chacun se rapporte à un
+mouvement philosophique. Donc il y a le logiciel libre – le logiciel libre
+est une catégorie de licences. Et il y a le mouvement du logiciel libre qui
+est une philosophie. De même l'open source est une catégorie de licences et
+une philosophie. Pour pouvoir comparer le mouvement du logiciel libre et le
+mouvement open source – pardon – nous pouvons comparer le logiciel libre
+comme catégorie de logiciel à l'open source comme catégorie de logiciel. Et
+nous pouvons comparer la philosophie du mouvement du logiciel libre à la
+philosophie open source. Et ce qu'on constate, c'est qu'en tant que
+catégories de logiciel ils sont très proches. L'open source est une
+catégorie de licences tout comme le logiciel libre. Ces deux catégories sont
+définies par un langage très différent, mais jusqu'ici, sur le plan
+pratique, elles sont assez semblables. Il y a quelques licences qui
+respectent les critères de l'open source, mais pas ceux du logiciel
+libre. Elles ne sont cependant pas souvent utilisées. Alors, si vous savez
+qu'un programme est open source et que vous ne savez rien d'autre, vous ne
+pouvez pas être sûr que ce soit un logiciel libre, mais c'en est
+probablement un.
+</p>
+
+<p>Dans le même temps, il y a deux mouvements et leurs philosophies ; et elles
+sont très éloignées l'une de l'autre. Dans le mouvement du logiciel libre
+nous avons une philosophie basée sur la liberté et l'éthique. Nous disons
+que vous devez exiger le logiciel libre pour pouvoir vivre une vie honnête
+et avoir la liberté d'aider les autres. Le mouvement open source a été
+précisément formé pour éviter de dire ça, pour rejeter nos principes
+éthiques. Les gens du mouvement open source ne disent pas que vous devez
+exiger le logiciel open source. Ils disent qu'il peut être commode ou
+avantageux. Ils n'ont en vue que les valeurs pratiques. Ils disent qu'ils
+ont une conception supérieure&hellip; pardon, un modèle supérieur de
+développement, supérieur dans un sens technique, superficiel, c'est-à-dire
+qu'il produit habituellement un logiciel techniquement meilleur.
+Mais c'est tout ce qu'ils vous diront. Ils ne diront pas que c'est un
+impératif éthique ; que le code source du logiciel doit être ouvert ; que le
+logiciel à source fermée est une tentative de vous coloniser et que vous
+devez vous en échapper. Ils ne diront rien de ce genre. De fait, la raison
+d’être de leur mouvement, c'est précisément de ne pas le faire, de le
+dissimuler. Et quand on en revient à la base philosophique, ce qu'ils disent
+et ce que nous disons est aussi différent que le jour et la nuit. C'est
+pourquoi je suis toujours très malheureux quand on m'associe, moi ou mon
+travail, à l'open source.
+</p>
+
+<p>Les gens qui ont développé le mouvement open source, les gens dont c'est la
+motivation, contribuent d'habitude à notre communauté parce que leur
+logiciel est habituellement libre. Et ce peut être une bonne
+contribution. Mais je suis complètement en désaccord avec leur
+philosophie. Je pense qu'elle est superficielle et je suis très malheureux
+quand les gens me collent leur slogan comme étiquette en donnant
+l'impression que je suis d'accord avec cette philosophie.
+</p>
+
+<p>Question suivante, s'il vous plaît !
+</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : La question suivante vient d'Advait Thumbde. Sa question
+est : « La liberté de copier peut ne pas générer assez d'argent, qui est
+essentiel pour financer le développement technologique. Là où tant
+d'entreprises concurrentes&hellip; »
+</p>
+
+<p><b>[interruption de RMS ]</b> : Non. C'est faux. C'est faux ! L'argent n'est
+pas essentiel pour le développement technologique, pas dans le secteur du
+logiciel. C'est sans doute le cas dans d'autres secteurs, parce qu'ils sont
+beaucoup plus difficiles. Cela coûte beaucoup d'argent d'installer une usine
+pour construire du matériel. Oui, cela exige un investissement. Mais nous
+avons prouvé dans le mouvement du logiciel libre, nous avons montré que nous
+pouvions développer un large éventail de logiciels sans aucun
+investissement. Nous l'avons prouvé en le faisant. Il y a environ un million
+de personnes qui contribuent au logiciel libre et la plupart d'entre elles
+sont bénévoles. De grands programmes ont été développés par des bénévoles,
+ce qui montre qu'il n'est pas nécessaire de lever des fonds importants. Il
+n'est pas nécessaire d'avoir de l'argent.
+Cela dit, je suppose que ces bénévoles ont de quoi manger, qu'ils ne sont
+pas à la rue. Ils doivent avoir un travail. Je ne sais pas en quoi consiste
+ce travail, mais souvenez-vous que si vous considérez l'emploi en
+informatique, seule une petite fraction concerne la programmation. Il s'agit
+essentiellement de concevoir des logiciels personnalisés, dont seule une
+petite fraction est destinée à être publiée, à être mise à la disposition du
+public. Donc il y a beaucoup d'emplois qui permettent aux gens de gagner
+leur vie. Ainsi ils peuvent passer une partie de leur temps libre à
+développer notre logiciel libre. Cela ne pose pas de problème du moment que
+nous en développons beaucoup. Et c'est ce que nous faisons. De fait, nous
+savons que ce n'est pas un problème.
+</p>
+
+<p>Ainsi, les gens qui disent que le logiciel libre ne fonctionnera pas parce
+que nous ne pouvons pas mobiliser de fonds sont comme ceux qui disent que
+les avions ne voleront pas parce que l'antigravité n'existe pas. Eh bien,
+les avions volent, ce qui prouve que nous n'avons pas besoin de
+l'antigravité. Je devrais également préciser qu'il y a aussi des personnes
+qui sont payées pour développer des logiciels libres. L'argent provient de
+diverses sources. Parfois ces personnes adaptent des programmes libres
+existants pour satisfaire des demandes de clients. Parfois elles obtiennent
+des financements des universités ou des gouvernements.
+</p>
+
+<p>Les gouvernements financent une grande partie du développement logiciel dans
+le monde. Sauf cas exceptionnel où le logiciel doit être tenu secret, ce
+pourrait tout aussi bien être du logiciel libre. Ainsi nous devons propager
+cette idée dans le milieu universitaire : quand vous avez le projet de
+développer un logiciel, ce doit être un logiciel libre. C'est une exigence
+éthique que de le rendre libre.
+</p>
+
+<p>Enfin, j'ajouterai que vous pouvez très bien souhaiter gagner de l'argent en
+faisant quelque chose ; vous pouvez souhaiter une activité lucrative. En
+soi, ce n'est pas mauvais. Mais si cette activité elle-même est mauvaise,
+vous ne pouvez pas la justifier en disant : « Je vais gagner de l'argent. »
+Vous savez, les [escrocs]<a id="TransNote9-rev"
+href="#TransNote9"><sup>9</sup></a> gagnent de l'argent, mais ce n'est pas
+une excuse pour voler les gens. Le logiciel non libre est un poison du point
+de vue de l'éthique. C'est une magouille pour maintenir les gens divisés et
+impuissants, c'est une forme de colonisation et c'est mal. Ainsi, quand
+quelqu'un me dit « Je vais rendre mon programme privateur pour pouvoir
+gagner de l'argent et travailler à plein temps pour développer le
+programme », je lui réponds « C'est comme de dire que vous allez voler des
+gens pour pouvoir gagner de l'argent, ce qui vous permettra de voler à plein
+temps. C'est très mal et vous ne devez pas le faire. »
+</p>
+
+<p>Je crois que des gens qui contribuent à la société ont&hellip; Eh bien, les
+gens qui apportent une contribution à la société, c'est une bonne idée si
+nous les récompensons pour ça. Et les gens qui font des choses nuisibles à
+la société, c'est une bonne idée si nous trouvons des moyens de les
+punir. Cela encouragera les gens à faire des choses qui contribuent à la
+société et à ne pas faire de choses qui lui nuisent. Et donc les gens qui
+développent du logiciel libre devraient être récompensés et ceux qui
+développent du logiciel non libre devraient être punis, puisque le logiciel
+libre est une contribution à la société, mais que le logiciel non libre est
+une magouille pour la coloniser. Et cela mérite une punition, pas une
+récompense.
+Une autre manière d’envisager la question est de se rendre compte
+qu'utiliser un programme non libre revient à être idiot, ou à manquer
+d'éthique, ou les deux. Ce qui signifie que, pour moi, ce programme non
+libre pourrait aussi bien n'être rien, parce que je ne vais pas
+l'utiliser. Les gens qui ont une éthique, les gens qui tiennent à vivre une
+vie honnête vont le rejeter de toute façon. Ainsi, ce programme ne sera
+utile qu’aux nigauds qui n'ont pas une conscience très développée. Qu’est-ce
+qu’il y a de bon là-dedans ? Supposons qu'une personne me dise : « Je peux
+seulement développer ce programme si je le rends privateur ; c'est la seule
+manière pour moi de gagner assez d'argent pour passer du temps à le
+développer. » Je ne vais pas lui répondre que ça ne peut pas être vrai,
+parce que je ne connais pas sa situation.
+Si elle dit qu'il n'y a aucun moyen de développer ce programme à moins
+d'être payée à plein temps et qu'elle ne sait pas comment faire autrement
+que de le rendre privateur, je ne vais pas lui répondre que c'est faux,
+parce qu'elle connaît sa propre situation. Voici ce que je lui répondrai :
+« Je vous en prie, ne développez pas le programme. Développer le programme
+de cette façon serait mauvais ou serait nocif. Ainsi ça serait mieux si vous
+ne le faisiez pas du tout. Faites autre chose puisque dans quelques années,
+tôt ou tard, quelqu'un d'autre sera dans une situation différente, quelqu'un
+qui pourra écrire ce programme sans exercer de domination sur les
+utilisateurs. Et nous pouvons nous permettre d'attendre quelques années pour
+garder notre liberté. La liberté vaut bien un petit sacrifice. Nous pouvons
+attendre quelques années. »
+</p>
+
+<p>Bien, question suivante.
+</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : Sa question suivante est : « Toutes les œuvres
+intellectuelles, les livres par exemple, sont privatrices. N'est-ce pas
+justifié dans le cas du logiciel ? »
+</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : Eh bien, il fait erreur. Il y a beaucoup de livres libres
+aussi. En fait, de plus en plus, le mouvement se propage aux livres pour les
+rendre libres ; libres comme en liberté, je veux dire. Nous avons commencé à
+le faire dans les années 80. Tous les manuels des logiciels GNU qui ont été
+développés dans le cadre du projet GNU sont libres dans le sens où vous êtes
+libres de les copier. Ils ne sont pas gratuits, du moins pas toujours. Nous
+imprimons des copies et nous les vendons ; et nous les vendons plus chères
+que le coût de production parce que nous essayons de récolter des
+fonds. Vous savez, bien sûr, que ce surcoût provient de ce que nous essayons
+de récolter des fonds substantiels avec ces livres. Mais vous êtes libres de
+les copier et de les modifier. Et vous pourriez même obtenir le code source
+par Internet, le code source des livres.
+Et nous ne sommes plus les seuls. Il y a maintenant un mouvement pour les
+manuels libres. En fait, il y a des projets en Inde et ailleurs pour
+développer du matériel pédagogique libre et le mettre à disposition des
+écoles. Du matériel pédagogique libre pour un cycle d'étude complet . Parce
+que le matériel pédagogique doit être libre. Aussi je suggère que vous
+regardiez le site <a href="http://gnowledge.org">gnowledge.org</a>. C'est
+comme <cite>knowledge</cite>, mais orthographié avec un « g » au lieu d'un
+« k ». Et vous verrez l'une de ces initiatives mise en œuvre par le
+Pr Nagarjuna à Mumbai.
+</p>
+
+<p>En outre, je dois mentionner l'encyclopédie libre Wikipédia. C'est la plus
+grande encyclopédie de l'Histoire. Je crois qu'il y a maintenant plus de
+cent soixante mille rubriques, bien plus que n'importe quelle autre
+encyclopédie ait jamais eues ; environ deux fois plus. Et ceci a été fait en
+quelques années seulement ; par le public.
+</p>
+
+<p>Donc, si nous devions croire à ces menaces&hellip; Quand les gens disent que
+la seule manière de développer ces choses, la seule manière d'écrire et de
+mettre à jour une encyclopédie est privatrice, ils brandissent une
+menace. Ils disent que si vous n'acceptez pas de renoncer à votre liberté,
+vous n'aurez pas d'encyclopédie, vous n'aurez pas de logiciel. Ils nous
+demandent de nous sentir impuissants et désespérés. C'est vraiment stupide.
+</p>
+
+<p><b>[RMS bâille]</b>
+</p>
+
+<p>Question suivante.
+</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : La question suivante est de Ganapathy. Il dit : « Je crois
+que le plus grand défi pour le logiciel libre est d'obtenir des logiciels de
+qualité, ce qui signifie des développeurs de qualité. Mais ils doivent avoir
+suffisamment de motivation pour y consacrer du temps et de la
+réflexion. Aussi que suggérez-vous pour avoir des développeurs
+enthousiastes ? »
+</p>
+
+<p><b>[interruption de RMS]</b> : Ce n'est pas vrai.
+</p>
+
+<p>Vous savez, je n'arrête pas de recevoir des questions de gens qui croient à
+des choses manifestement fausses, de gens qui font des suppositions sur
+notre communauté et qui font des suppositions erronées.
+</p>
+
+<p>En réalité, le logiciel libre a une réputation de haute qualité. C'est
+justement pour ça que le système d'exploitation GNU + Linux a commencé à
+percer à la fin des années 90. Les gens ont découvert qu'il fonctionnait
+pendant des mois. Ils constataient que le seul moment où le système
+plantait, c'était quand l'alimentation tombait en panne. Et ceci diffère du
+logiciel non libre, qui souvent est assez peu fiable. On voit constamment
+des gens faire l'hypothèse idiote que le logiciel libre ne peut pas
+fonctionner. Ils ne savent rien, mais ils inventent tout. Pourquoi ça ?
+D'après moi, c'est que le logiciel non libre est si courant qu'ils supposent
+qu'il doit bien fonctionner.
+</p>
+
+<p>Pensez-vous que les gens utilisent Windows parce qu'il est bon ? Quelle idée
+ridicule. Ils utilisent Windows parce que les autres utilisent Windows et
+c'est la seule raison. En fait non, ce n'est pas la seule raison&hellip; Ils
+utilisent Windows parce qu'il vient avec leurs ordinateurs. Ce sont les deux
+raisons. La seule raison pour laquelle&hellip; une solution de rechange
+survit, c'est qu'elle est meilleure. Le logiciel libre doit être deux fois
+meilleur pour que les gens qui ont l'esprit pratique le
+choisissent. Naturellement, vous pouvez entendre mon mépris dans le terme
+« esprit pratique ». Ce sont des gens qui ne donnent pas de valeur à leur
+liberté.
+Ce sont des idiots. Un idiot et sa liberté se séparent très vite. Mais il y
+a beaucoup d'idiots, en particulier dans de nombreuses organisations où les
+gens croient qu'ils ne sont pas censés prêter attention à l'éthique ni à la
+liberté ; qu'ils sont seulement censés prêter attention aux aspects
+pratiques à court terme, ce qui est une recette pour prendre de mauvaises
+décisions, pour causer du tort à la société. Mais c'est comme ça qu'ils
+sont. Alors pourquoi ces mêmes personnes choisissent-elles parfois le
+logiciel libre ? Parce qu'il a des avantages pratiques. Par exemple, il est
+puissant et il est fiable.
+</p>
+
+<p>Question suivante.
+</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : La question suivante est de Subramani : « Distribuer le
+logiciel sous forme d'exemplaires gratuits <cite>[free]</cite> est favorable
+à l'utilisateur. Mais est-ce favorable aux entreprises ? Ne pensez-vous pas
+que cela déséquilibrera l'équilibre économique dans le logiciel ? »
+</p>
+
+<p><strong>[RMS]</strong> : C'est tout à fait idiot. Tout d'abord,
+rappelez-vous, j'ai expliqué que le logiciel libre est une question de
+liberté, pas de prix. « Libre » ne signifie pas que le logiciel est
+gratuit. Mais parfois il l'est. D'autre part, vous pouvez quelquefois avoir
+du logiciel non libre gratuit. Cela ne le rend pas légitime sur le plan
+éthique, parce qu'il piétine toujours votre liberté. Il vous maintient
+toujours divisés et impuissants, même si vous n'avez pas à payer. Les écoles
+d'Inde peuvent se procurer Windows gratuitement, mais il reste
+nuisible. Ainsi la question n'est pas le prix. La question est de savoir si
+le logiciel respecte votre liberté. Et ce&hellip; cette&hellip; idée qu'il y
+a un certain type d'équilibre&hellip; Je ne sais pas du tout de quoi il veut
+parler, mais rappelez-vous que si une entreprise gagne de l'argent en
+mettant les gens sous sa coupe, elle est mauvaise. Cela doit prendre fin.
+Il y a beaucoup d'entreprises qui fonctionnent en maltraitant les gens. Ces
+entreprises sont mauvaises ; elles n'ont pas le droit de poursuivre leur
+activité ; tout ce qu'elles méritent, c'est qu'on y mette un terme. Je ne
+dirai pas que le logiciel non libre soit le plus grave des problèmes. Parce
+que, vous savez, le travail des enfants est très courant, mais je pense que
+la plupart du temps il ne consiste pas à développer du logiciel libre ; je
+pense qu'il s'agit d'autre chose. Il y a de nombreuses façons pour une
+entreprise de nuire à la société par son activité. Et nous devons mettre un
+terme à cela.
+</p>
+
+<p>Ou prenez Coca-Cola, qui empoisonne les gens tout en asséchant leur
+approvisionnement en eau. Et pas seulement ça : ils assassinent les
+organisateurs de syndicats en Colombie. C'est pourquoi il y a un boycott
+mondial de la société Coca-Cola. La société est d'ailleurs poursuivie aux
+États-Unis pour des accords avec des paramilitaires pour ces assassinats en
+Colombie.<a id="TransNote10-rev" href="#TransNote10"><sup>10</sup></a> Alors
+rejoignez le boycott. N'achetez pas de Coke.
+</p>
+
+<p>J'ai dit ça surtout pour illustrer le fait qu'il y a de nombreuses façons
+pour une entreprise de ne pas se conduire de manière éthique. Et les
+entreprises qui font ça n'ont pas le droit de continuer. Elles ne sont pas
+légitimes et elles ne doivent pas être traitées comme telles. Le
+développement de logiciel non libre en est un exemple car, quoi que fasse le
+programme, la licence met les utilisateurs sous contrôle, et ce n'est pas
+bien.
+</p>
+
+<p>Question suivante.
+</p>
+
+<p><strong>[MOC]</strong> : Windows gère les langues régionales et ça aide le
+peuple d'Inde, mais GNU n'a pas cette fonctionnalité. Quelle est votre
+suggestion à cet égard ?
+</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : Il se trompe. Vous savez, je n'ai jamais donné de discours
+avec autant de questions dont les énoncés sont faux et critiquent le
+mouvement du logiciel libre de manière inexacte. Vous savez, je peux
+comprendre qu'on ne sache pas. Chacun d'entre nous est né complètement
+ignorant. Et chacun d'entre nous, sur chacun des sujets particuliers,
+commence sans rien savoir. Mais pourquoi les gens d'ici sont-ils si prêts à
+faire des suppositions quand ils ne savent pas ? Pourquoi ne pas admettre
+que vous ne savez pas ? Pourquoi ces gens croient-ils des choses qui sont
+fausses ? Ils n'ont clairement aucune bonne preuve pour ça.
+</p>
+
+<p>En réalité, Windows&hellip; ne gère pas toutes les langues indiennes. Par
+contre, le logiciel libre le fait. Et ce n'est pas seulement Windows
+d'ailleurs, il y a beaucoup d'autres logiciels non libres. Et « non libres »
+signifie que vous ne pouvez pas les modifier, alors qu'avec le logiciel
+libre vous pouvez le faire. Si vous voulez qu'un programme gère votre langue
+préférée et qu'il n'est pas libre, vous devez mendier et supplier le
+développeur de s'occuper de votre problème. Mais si le programme est un
+logiciel libre, vous n'avez pas besoin de prier quiconque. Vous pouvez
+simplement le faire vous-même. Et c'est ce qui se produit. En Inde, les gens
+adaptent GNU/Linux aux diverses langues indiennes. S'ils ne l'ont pas encore
+fait pour votre langue préférée, vous pouvez lancer le projet. Vous n'êtes
+pas impuissants. Lancez le projet pour soutenir votre langue préférée. Vous
+savez, même les tribus peuvent traduire le système dans leur langue. Vous
+n'êtes pas obligés d'avoir celui d'une des langues identifiées comme
+principales. Pour obtenir du support dans le logiciel libre, vous devez
+juste être volontaire pour faire le travail.
+</p>
+
+<p>Question suivante s'il vous plaît.
+</p>
+<p><b>[MOC]</b> : Monsieur, nous voudrions savoir combien de temps nous pouvons
+continuer cette session de question/réponse ?
+</p>
+<p><b>[RMS]</b> : Eh bien, j'ai certainement encore quinze minutes.
+</p>
+<p><b>[MOC]</b> : Oui Monsieur.
+</p>
+<p><b>[RMS]</b> : Oh, je vous en prie, ne m'appelez pas Monsieur. Je crois à
+l'égalité. Et c'est en quelque sorte mauvais pour moi que vous m'appeliez
+Monsieur. Ça pourrait m'inciter à me surestimer en voyant à quel point je
+suis important. Et ce serait mauvais pour moi comme pour vous.
+</p>
+<p>La chose importante ici c'est la liberté. Je suis juste son représentant.
+</p>
+<p><b>[MOC]</b> : La question suivante est de Vijay Anand. La voici : « Il y a
+beaucoup de distributions incompatibles GNU/Linux. Est-ce un désavantage
+pour le mouvement du logiciel libre ? »
+</p>
+<p><b>[RMS]</b> : Bon, ne surévaluons pas les conséquences de leur
+incompatibilité. Au niveau du code source ils sont presque tous&hellip; ils
+sont compatibles pour l'essentiel, à moins que vous ne fassiez des choses
+très particulières. Vous n'avez pas besoin de vous inquiéter des différentes
+versions quand vous écrivez du code source. Il donnera des binaires
+différents et des paquets différents, mais ce n'est pas un gros problème. Ma
+réponse est donc : non ce n'est pas un inconvénient majeur. Naturellement
+vous savez, avoir différentes versions d'un système peut être bon si
+différents utilisateurs les veulent. Maintenant voyez le contraste entre ça
+et le genre d'incompatibilité que nous avons, que nous trouvons dans le
+monde non libre. Vous constaterez que Microsoft fabrique des
+incompatibilités monstrueuses dans chaque version de ses systèmes. Ils
+fabriquent délibérément des formats incompatibles avec tous les autres et
+des protocoles incompatibles avec tous les autres. Ils essayent toutes
+sortes de manières d'empêcher les autres d'interopérer avec eux. Et chaque
+version d'un logiciel de Microsoft est susceptible d'être incompatible avec
+la version précédente.
+</p>
+
+<p>Ils imposent l'incompatibilité parce qu'ils sont puissants et qu'ils pensent
+pouvoir s'en tirer avec ça. Au contraire, dans le monde du logiciel libre,
+nous les développeurs, nous n'avons pas le pouvoir. Si je prends une
+décision que vous n'aimez pas, vous n'êtes pas coincé. Puisque vous avez le
+code source, vous pouvez le changer ; vous pouvez changer n'importe laquelle
+de mes décisions. À supposer que je prenne la décision de vous imposer
+l'incompatibilité, vous pourriez changer mon programme. Vous pourriez le
+prendre et le modifier pour le rendre compatible avec tout ce que vous
+voulez. Même si je prenais une décision que vous n'aimez pas pour une autre
+raison, vous pourriez toujours le modifier. Quelle que soit la raison pour
+laquelle j'aurais pris la décision, quelle que soit la raison pour laquelle
+vous ne l'aimez pas ; vous pouvez le changer. Je n'ai donc aucun pouvoir sur
+vous quand je développe du logiciel libre. Vous, les utilisateurs, vous êtes
+aux commandes de votre logiciel. Ainsi il fera généralement plus ou moins ce
+que vous voulez. Mais les développeurs de logiciel non libre, eux, ont du
+pouvoir sur vous et vous êtes coincés par leurs décisions.
+</p>
+
+<p>Question suivante s'il vous plaît.
+</p>
+
+<p><strong>[MOC]</strong> : La question suivante est de Rakesh : « Puisque le
+code source du logiciel libre est disponible, il est possible à un cracker
+d'introduire un code malveillant dans le programme et de distribuer des
+binaires de manière à ce qu'il ressemble à l'original. Est-ce un
+inconvénient pour le mouvement du logiciel libre ? »
+</p>
+
+<p><strong>[RMS]</strong> : Eh bien, nous avons des moyens de nous protéger
+contre ça. Par exemple vous pouvez obtenir vos copies d'un distributeur
+sûr. Nous utilisons des signatures numériques pour signer notre code et nous
+utilisons&hellip; vous savez, une clé de chiffrement avec une somme de
+contrôle <cite>[checksum]</cite><a id="TransNote11-rev"
+href="#TransNote11"><sup>11</sup></a>. De sorte que vous pouvez voir la
+somme de contrôle que le développeur publie et ainsi obtenir l'assurance que
+la version que vous avez est la bonne.
+</p>
+<p>[silence]</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : La question suivante est de Krishnan. Voici la question :
+« Quand pensez-vous que GNU HURD sera disponible au public pour un usage
+normal ? »
+</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : J'ai appris que je ne devais pas tenter de le prévoir. Il y a
+quelques mois les développeurs de HURD ont conclu qu'ils devaient vraiment
+changer pour un autre micronoyau. Et ça va demander une somme de travail
+considérable. Je suis&hellip; Je suis déçu par ce retard. Mais apparemment
+ça veut dire qu'il y aura un certain retard.
+</p>
+
+<p>Question suivante s'il vous plaît.</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : La question suivante est de Manu Méta&hellip;
+Métallurgie. Voici la question : « Est-ce que développer du logiciel libre
+sur des systèmes d'exploitation non libres est mauvais ? »</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : Eh bien, ce n'est pas exactement mauvais. Mais il est idiot
+d'utiliser un système d'exploitation non libre, parce que vous ne pouvez pas
+vivre en liberté aussi longtemps que vous le ferez. Et votre logiciel, bien
+qu'il soit libre, n'est pas une contribution au monde du Libre s'il ne
+fonctionne pas sur un système d'exploitation libre.</p>
+
+<p>Et en particulier vous devez vous méfier de la plateforme Java de
+Sun. N'utilisez jamais cette plateforme pour développer du logiciel. Du
+moins pas pour développer du logiciel libre, parce que le programme Java de
+Sun n'est pas libre. Il y a les plateformes Java libres, mais elles n'ont
+pas toutes les possibilités de celle de Sun. Aussi le danger, si vous
+utilisez cette plateforme, c'est que vous pourriez utiliser certaines
+fonctionnalités que nous n'avons pas encore sans même le savoir. Vous ne le
+remarquerez pas parce que ça marchera. Ça marchera sur la plateforme de
+Sun. Si bien que, plusieurs mois plus tard, vous essayerez le programme sur
+notre plateforme et vous constaterez que vous avez effectué pendant des mois
+un travail basé sur une fonctionnalité que nous n'avons pas. Et vous direz :
+« Oh ! Ça demanderait tellement de travail pour le refaire que je ne peux
+pas. »
+Si bien que votre programme ne fonctionnera sur aucune plateforme libre. Du
+moins pas avant des années, pas avant que nous ayons implémenté une solution
+de rechange pour cette fonctionnalité. Ainsi vous devriez utiliser notre
+plateforme Java libre pour développer. Utilisez la plateforme Java de GNU,
+le compilateur Java de GNU et la bibliothèque GNU Classpath. N'utilisez pas
+les bibliothèques Java de Sun, elles ne sont pas libres. De cette façon, si
+vous commencez à utiliser une fonctionnalité standard de Java que nous
+n'avons pas, vous le découvrirez immédiatement. Et vous pourrez choisir une
+autre manière de résoudre le problème sans perdre de temps.</p>
+
+<p>Question suivante s'il vous plaît.</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : « Quel est pour vous le plus grand obstacle pour les
+logiciels libres en Inde ? Comment détruire ces obstacles ? »</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : Je dirais que le plus grand obstacle pour les logiciels
+libres en Inde, en ce moment, c'est la tendance des organismes
+gouvernementaux et des écoles à utiliser du logiciel non libre. Il est
+essentiel de convaincre les écoles d'enseigner aux enfants de l'Inde à se
+développer en liberté. Quand Windows&hellip; Microsoft offre gratuitement
+aux écoles des copies de Windows, les écoles doivent dire : « Nous n'allons
+pas les accepter. Nous n'allons pas contribuer à inculquer la dépendance à
+nos gamins. »</p>
+
+<p>Question suivante s'il vous plaît.</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : La question suivante est de Pankaj. Voici la question :
+« Est-ce que la disponibilité du code source le rend plus vulnérable aux
+attaques ? »</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : Eh bien, en pratique, c'est exactement l'inverse. Notre
+logiciel est beaucoup plus sécurisé. Les gens font diverses spéculations
+autour du pourquoi de cet état de fait. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est
+ce que les gens observent. </p>
+
+<p>Question suivante.</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : C'est la dernière question de cette conférence.</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> OK.</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : Voici la question : « Il y a eu une récente polémique à
+propos de la GFDL. De quoi s'agissait-il ? »</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : Désolé, polémique à propos de quoi ?</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : La GFDL, la licence.</p>
+
+<p><b>[RMS]</b> : Ah, il y a des gens qui n'aiment pas certaines des
+dispositions de la GFDL. La GFDL a introduit des sections non techniques ;
+des sections qui donnent vos opinions à propos de&hellip; de votre secteur
+d'activité, etc. et qui sont invariantes. Elles ne peuvent pas être
+modifiées ni enlevées. La GFDL dit en fait que le contenu principal de
+l'œuvre est conçu pour des manuels ; et aussi que la documentation qui
+l'accompagne doit être libre, mais que vous pouvez également avoir des
+sections exposant une opinion ; ces dernières n'ont aucune documentation,
+mais donnent votre avis à propos de l'éthique de votre secteur d'activité,
+etc. Elles doivent être conservées et ne peuvent pas être modifiées. Il y a
+des gens qui pensent que c'est une mauvaise chose. Je pense qu'ils sont trop
+rigides dans leur compréhension des libertés. Les gens ont besoin de la
+liberté de modifier la substance technique de l'œuvre et la GFDL leur donne
+cette liberté. Mais avoir l'opinion de l'auteur quelque part n'interfère pas
+avec votre utilisation d'une œuvre technique et n'interfère pas avec votre
+modification de l'œuvre pour faire un travail technique différent.</p>
+
+<p>C'était donc la dernière question, alors que je suppose que nous avons fini.</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : Nous vous remercions, Monsieur, pour cette session motivante
+et intéressante&hellip;</p>
+
+<p><b>[RMS interrompt]</b> : S'il vous plaît, ne m'appelez pas Monsieur.</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : Nous vous remercions, Richard pour cette session motivante et
+intéressante. Vous nous avez apporté un immense savoir sur le logiciel libre
+et levé de nombreux doutes concernant le mouvement. Nous comprenons
+maintenant parfaitement l'importance d'utiliser le logiciel libre. Nous
+sommes sûrs que cela vous aura gagné de nombreux disciples dans la
+communauté des étudiants de notre université. Nous nous trouvons
+nous-même&hellip;</p>
+
+<p><b>[RMS interrompt]</b> : Joyeux hacking et bonne nuit.</p>
+
+<p><b>[MOC]</b> : Très bonne nuit à vous, Monsieur.</p>
+
+<p>[applaudissements]</p>
+
+<blockquote>
+<p>Contributeurs (par ordre alphabétique) : Krishnan, Saravana Manickam, Vijay
+Kumar, Vimal Joseph.</p>
+</blockquote>
+
+<div class="translators-notes">
+
+<!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't have notes.-->
+<hr /><b>Notes des relecteurs</b> <ol>
+<li id="TransNote1">MOC : ce sigle signifie probablement <cite>Maintenance
+Operations Center</cite>, la régie audio/vidéo. <a href="#TransNote1-rev"
+class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote2">« L'association ECE » organise entre autres des
+conférences et des séminaires techniques inter-départements destinés à des
+écoles d'ingénieurs disséminées sur tout le territoire de l'Inde, d'où
+l'utilité de la vidéo-conférence. <a href="#TransNote2-rev"
+class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote3">En anglais, le mot <cite>free</cite> veut dire libre,
+mais aussi gratuit, d'où la confusion possible. <a href="#TransNote3-rev"
+class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote4">Il y a une incertitude à cet endroit de la
+transcription. <a href="#TransNote4-rev"
+class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote5">Le « TiVo » est un enregistreur vidéo numérique pour les
+programmes de télévision, qui fonctionne aux États-Unis et dans plusieurs
+autres pays. <a href="#TransNote5-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote6"><cite>Government agency</cite>. Il en existe dans chaque
+État indien aussi bien qu'au niveau fédéral. La traduction communément
+admise, « organisme gouvernemental », a cours au Québec. C'est une entité
+juridique distincte, relevant d'un ministère, chargée d'une mission
+d'intérêt public et financée au moins en partie (sauf exception) sur fonds
+publics. Il est toutefois probable que RMS voulait aussi parler des services
+gérés directement par les ministères, ce qui correspondrait à la notion
+française d'« administration publique » (relevant de la comptabilité
+publique). <a href="#TransNote6-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote7">Il manque un mot à cet endroit de la transcription. Nous
+l'avons remplacé par « élite ». Ce mot semble revenir plusieurs fois dans la
+suite du discours, avec la même incertitude. <a href="#TransNote7-rev"
+class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote8">Autre traduction de <cite>proprietary</cite> :
+propriétaire. <a href="#TransNote8-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote9">Ici encore, il manque un mot dans la transcription. <a
+href="#TransNote9-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote10">Il y a une incertitude à cet endroit de la
+transcription. <a href="#TransNote10-rev"
+class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote11">Cette phrase est très approximative, la transcription
+étant incomplète à cet endroit. <a href="#TransNote11-rev"
+class="nounderline">&#8593;</a></li>
+</ol></div>
+</div>
+
+<!-- for id="content", starts in the include above -->
+<!--#include virtual="/server/footer.fr.html" -->
+<div id="footer">
+<div class="unprintable">
+
+<p>Veuillez envoyer les requêtes concernant la FSF et GNU à <a
+href="mailto:gnu@gnu.org">&lt;gnu@gnu.org&gt;</a>. Il existe aussi <a
+href="/contact/">d'autres moyens de contacter</a> la FSF. Les liens
+orphelins et autres corrections ou suggestions peuvent être signalés à <a
+href="mailto:webmasters@gnu.org">&lt;webmasters@gnu.org&gt;</a>.</p>
+
+<p>
+<!-- TRANSLATORS: Ignore the original text in this paragraph,
+ replace it with the translation of these two:
+
+ We work hard and do our best to provide accurate, good quality
+ translations. However, we are not exempt from imperfection.
+ Please send your comments and general suggestions in this regard
+ to <a href="mailto:web-translators@gnu.org">
+
+ &lt;web-translators@gnu.org&gt;</a>.</p>
+
+ <p>For information on coordinating and submitting translations of
+ our web pages, see <a
+ href="/server/standards/README.translations.html">Translations
+ README</a>. -->
+Nous faisons le maximum pour proposer des traductions fidèles et de bonne
+qualité, mais nous ne sommes pas parfaits. Merci d'adresser vos commentaires
+sur cette page, ainsi que vos suggestions d'ordre général sur les
+traductions, à <a href="mailto:web-translators@gnu.org">
+&lt;web-translators@gnu.org&gt;</a>.</p>
+<p>Pour tout renseignement sur la coordination et la soumission des
+traductions de nos pages web, reportez-vous au <a
+href="/server/standards/README.translations.html">guide de traduction</a>.</p>
+</div>
+
+<!-- Regarding copyright, in general, standalone pages (as opposed to
+ files generated as part of manuals) on the GNU web server should
+ be under CC BY-ND 3.0 US. Please do NOT change or remove this
+ without talking with the webmasters or licensing team first.
+ Please make sure the copyright date is consistent with the
+ document. For web pages, it is ok to list just the latest year the
+ document was modified, or published.
+
+ If you wish to list earlier years, that is ok too.
+ Either "2001, 2002, 2003" or "2001-2003" are ok for specifying
+ years, as long as each year in the range is in fact a copyrightable
+ year, i.e., a year in which the document was published (including
+ being publicly visible on the web or in a revision control system).
+
+ There is more detail about copyright years in the GNU Maintainers
+ Information document, www.gnu.org/prep/maintain. -->
+<p>Copyright &copy; 2004 Richard M. Stallman, Vijay Kumar</p>
+
+<p>La reproduction exacte et la distribution intégrale de cet article sont
+permises sur n'importe quel support d'archivage, pourvu que le présent avis
+soit conservé.</p>
+
+<!--#include virtual="/server/bottom-notes.fr.html" -->
+<div class="translators-credits">
+
+<!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't want credits.-->
+Traduction : Miluz.<br />Révision : <a
+href="mailto:trad-gnu&#64;april.org">trad-gnu&#64;april.org</a></div>
+
+<p class="unprintable"><!-- timestamp start -->
+Dernière mise à jour :
+
+$Date: 2019/05/01 14:01:20 $
+
+<!-- timestamp end -->
+</p>
+</div>
+</div>
+</body>
+</html>