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diff --git a/talermerchantdemos/blog/articles/fr/kragen-software.html b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/kragen-software.html new file mode 100644 index 0000000..aa3afea --- /dev/null +++ b/talermerchantdemos/blog/articles/fr/kragen-software.html @@ -0,0 +1,311 @@ +<!--#set var="ENGLISH_PAGE" value="/philosophy/kragen-software.en.html" --> + +<!--#include virtual="/server/header.fr.html" --> +<!-- Parent-Version: 1.77 --> + +<!-- This file is automatically generated by GNUnited Nations! --> +<title>Les gens, les lieux, les choses et les idées - Projet GNU - Free Software +Foundation</title> + +<!--#include virtual="/philosophy/po/kragen-software.translist" --> +<!--#include virtual="/server/banner.fr.html" --> +<h2>Les gens, les lieux, les choses et les idées</h2> + +<p> +par <strong>Kragen Sitaker <a +href="mailto:kragen@pobox.com"><kragen@pobox.com></a></strong> +</p> + +<h3 id="SEC1">Les logiciels</h3> +<p> +Les logiciels sont des idées, des informations. Ils diffèrent en fonction +des gens, des lieux, des choses ; ils peuvent être reproduits à l'infini +comme le feu, pour pratiquement rien. C'est un truisme, et même un +cliché. Mais il semble qu'il y ait des conséquences particulières qui n'ont +pas été bien explorées. +</p> +<p> +L'une d'elles est la suivante : cela ne fonctionne pas bien de les vendre de +la même manière que vous vendriez des esclaves, des lieux ou des choses ; +n'importe lequel de vos clients peut faire un nombre illimité de copies à +prix coûtant, ou moins. Les frictions du marché font actuellement de la +vente de logiciels un modèle commercial viable. Mais peut-être que les +marques jouent un rôle également ; il y a une question que l'on se pose : +Red Hat vend-il ses CD à 50 $ parce que les gens aiment la marque Red Hat, +ou seulement parce qu'ils ne savent pas qu'ils peuvent acheter pratiquement +le même CD chez CheapBytes pour 2 $ ? +</p> + +<h3 id="SEC2">Le passé et le présent</h3> +<p> +La manière traditionnelle de traiter cette question est de verrouiller les +idées dans l'esprit des gens, dans les lieux et dans les choses. Un juriste +peut très bien gagner pas mal d'argent en recrachant les idées appropriées, +sans faire preuve de créativité particulière, ou en débitant simplement des +procédures apprises par cœur – la plupart des testaments tomberaient dans +cette catégorie. Je dois me rendre au musée Georgia O'Keeffe pour voir les +anciens tableaux de Georgia, car les photos ne sont pas autorisées. C'est +pourquoi ils peuvent me faire payer un billet d'entrée (un très beau musée +d'ailleurs ; si vous y allez, ne prenez pas le passe « quatre jours », leur +collection est plutôt réduite). Un livre peut être vendu plus cher que le +coût de son impression, car les idées sont difficiles à séparer de leur +manifestation physique. +</p> +<p> +Le logiciel rend plus facile de séparer les idées, d'une part, des gens, +lieux ou objets, d'autre part. Si j'achète un ordinateur pour envoyer des +courriels et que je veuille faire des fractales, je n'ai pas besoin +d'acheter une nouvelle machine pour faire des fractales. J'ai seulement +besoin de télécharger un logiciel destiné à cet usage. Si je veux calculer +le point de rupture d'une traverse, je n'ai pas besoin d'engager un +ingénieur en calcul de structures ; je peux télécharger un logiciel +d'analyse par la « méthode des éléments finis » et simuler le stress de la +structure jusqu'à ce qu'elle cède. Je n'ai pas besoin d'aller au musée pour +voir les fractales de mon voisin ; je peux les mettre tout simplement sur +mon écran – après les avoir téléchargées, bien sûr. +</p> +<p> +C'est un changement spectaculaire. +</p> + +<h3 id="SEC3">Des logiciels verrouillés : l'avenir ?</h3> +<p> +Voilà ce qu'était en général la nature des applications informatiques, +jusqu'à récemment. Mais maintenant, nous avons le web, et les gens parlent +beaucoup d'ordinateurs intégrés, spécifiques d'une application. Soudain, on +peut fournir des applications comme on le faisait auparavant, mais on peut +verrouiller le logiciel – les idées – dans des lieux et des objets. +</p> +<p> +Par exemple, j'ai un cédérom qui contient l'ensemble des listings +téléphoniques américains. Avec suffisamment de temps et d'expertise, je peux +extraire ces listings et les mettre sur un site web (j'ai d'abord besoin de +faire de la rétroingénierie sur la structure de la base de données dans +laquelle ils sont stockés). Je peux exécuter des tests de corrélation pour +voir si des personnes portant un certain nom ont une répartition spatiale +plus biaisée que les autres à l'intérieur d'une ville (ce qui indiquerait +qu'elles vivent près de leur famille, peut-être, ou que la ville est +partagée en communautés). Je peux trouver l'orthographe du prénom Cathy qui +est la plus populaire (Kathy ? Cathi ?) et je peux voir si le choix de +l'orthographe est corrélé avec le nom de famille. +</p> +<p> +Il y a également plusieurs sites web qui contiennent les mêmes listings +téléphoniques, ou des versions plus récentes. Je ne peux rien faire de tout +cela avec ces sites web, car les listings téléphoniques – une idée – sont +verrouillés dans le site web – un lieu, ou une chose, cela dépend du point +de vue. +</p> +<p> +Une autre méthode est de verrouiller l'information dans des +objets. L'algorithme Skipjack de la <abbr title="National Security +Agency">NSA</abbr> a été classé secret il y a plusieurs années ; des +implémentations sont largement disponibles, mais seulement sur des +équipements spéciaux protégés. Ceci a permis de les déployer largement +derrière le rideau de fer qui entoure la recherche secrète, et ils +comptaient aussi le déployer largement dans le monde extérieur (jusqu'ici, +je suis de l'autre côté du rideau). Récemment, les événements les ont forcés +à distribuer des implémentations logicielles de Skipjack ; ils l'ont donc +déclassifié. Voir <a +href="https://www.schneier.com/crypto-gram/archives/1998/0715.html#skip">http://www.schneier.com/crypto-gram-9807.html#skip +[archivé]</a> pour plus de détails. +</p> + +<h3 id="SEC4">Pourquoi je n'aime pas cela</h3> +<p> +Posséder mon propre annuaire téléphonique me donne plus de liberté. D'un +autre côté, cela nécessite que j'installe un logiciel sur ma machine, ce qui +lui donne un certain degré de contrôle sur mon ordinateur. Dans ce cas +particulier, le logiciel fonctionne sous Windows 95, c'est pourquoi il exige +un contrôle total sur ma machine. Donc, c'est en fait beaucoup plus commode +pour moi de me rendre simplement sur la page web et de remplir le formulaire +pour trouver le numéro de téléphone de quelqu'un. +</p> +<p> +De plus, l'information stockée dans les objets est beaucoup plus pratique +que l'information stockée dans du logiciel ; un équipement dédié est souvent +beaucoup plus facile à utiliser qu'un ordinateur polyvalent. C'est pourquoi +beaucoup d'analystes prévoient une diminution de l'utilisation d'ordinateurs +polyvalents en faveur d'équipements dédiés. +</p> +<p> +Je suis quelque peu inquiet de cette tendance. J'aime me servir +d'ordinateurs polyvalents – bien que j'admette qu'ils soient souvent plus +difficiles à utiliser. J'aime la liberté qu'ils me donnent. L'ordinateur est +juste une extension de mon esprit. +</p> +<p> +Les sites web et les équipements dédiés ne sont pas comme cela. Ils ne me +donnent pas les mêmes libertés que les ordinateurs. Si la tendance se +confirme, de plus en plus de choses que j'effectue aujourd'hui avec mon +ordinateur seront faites par des équipements dédiés et des serveurs +distants. +</p> +<p> +Que signifie la liberté logicielle dans un tel environnement ? Il n'est +certainement pas mauvais en soi de faire tourner un serveur web sans +proposer mon logiciel et mes bases de données en téléchargement (quand bien +même, il ne serait pas possible pour la plupart des gens de les +télécharger ; le serveur de brevets d'IBM s'appuie sur une base de données +de plusieurs téraoctets). +</p> +<p> +Je crois que les logiciels – et particulièrement les logiciels open source – +ont la capacité de donner aux particuliers un contrôle nettement plus +important sur leur propre vie, car ils consistent en idées et non pas en +personnes, en lieux ou en objets. La tendance à l'utilisation d'équipements +dédiés et de serveurs distants pourrait renverser la situation. +</p> +<p> +Quel est l'intérêt d'avoir un logiciel libre gravé dans une ROM ? Un +logiciel est-il encore libre si je dois décortiquer une ROM pour lire le +code source et le graver dans une nouvelle ROM pour faire fonctionner une +version modifiée ? Qu'est-ce que cela signifie d'avoir un logiciel libre +exécutant une application accessible à distance sur un serveur web ? Même +avec les meilleures intentions il devient difficile, avec ces technologies, +de donner aux utilisateurs la liberté dont ils bénéficient avec les PC. +</p> + +<h3 id="SEC5">Comment le combattre</h3> +<p> +Il est plus cher d'acheter un nouvel équipement que de télécharger un +logiciel et de l'installer sur ma machine. C'est pourquoi les gens +n'utiliseront pas les équipements dédiés s'ils ne donnent pas d'avantages. +</p> +<p> +Mais ils donnent vraiment des avantages. Ils sont <strong>vraiment</strong> +plus faciles à utiliser que les ordinateurs polyvalents. Un bouton pour +chaque fonction ; pas de mode spécial dans lequel les boutons font autre +chose, ou rien du tout. Un affichage pour chaque variable d'état ; vous +n'avez pas à cliquer sur des objets pour les rendre visibles. Je ne pense +pas que ce soit une limitation inhérente aux ordinateurs polyvalents, mais +plutôt une limitation de leur état actuel. +</p> +<p> +Et autre chose, ils fonctionnent, tout simplement. Souvent ce n'est pas le +cas des ordinateurs polyvalents, particulièrement quand ils fonctionnent +avec des systèmes d'exploitation de Microsoft. Même dans le meilleur des +cas, vous devez toujours perdre du temps à faire des choses qui n'ont rien à +voir avec ce que vous voulez faire – taper une lettre ou autre. Plus +généralement, vous devez cliquer ici ou là pendant une dizaine de +secondes. Au pire, vous devez réinstaller Windows et l'application, +reconfigurer des périphériques et réinstaller leurs pilotes avant de faire +quoi que ce soit d'autre. +</p> +<p> +Un troisième gros problème, c'est qu'ils nécessitent l'installation de +logiciels. Si je veux commencer à utiliser ma machine pour écrire des +courriels d'une autre manière, je dois installer un logiciel de +messagerie. Bien que ce soit sensiblement moins cher que d'acheter un +équipement dédié aux courriers électroniques, c'est considérablement moins +pratique, plus intimidant et plus déroutant (c'est ce que je me suis laissé +dire). Et cela prend également plus de temps. +</p> +<p> +Si les ordinateurs polyvalents veulent survivre à l'assaut des petits +boîtiers bon marché, ils devront devenir aussi faciles à utiliser et aussi +fiables que ces équipements dédiés, et il devra être aussi simple d'y +installer des logiciels. Cela nécessite un environnement totalement +différent de celui dont nous disposons sur nos ordinateurs de bureau +aujourd'hui ; sans surprise, GNU/Linux est le système qui s'en rapproche le +plus ; plus que tout autre que j'aie essayé (Squeak pourrait même être +mieux, mais je ne l'ai pas encore essayé). Mais GNU/Linux est incroyablement +loin de compte. Cela nécessitera des équipements différents aussi bien que +des logiciels différents. +</p> +<p> +Les avantages des serveurs distants sont similaires : facilité d'utilisation +grâce aux interfaces uniformes via un navigateur web, « ça marche sans +histoire », et pas d'installation – on les utilise, c'est tout. Mais ils ont +aussi d'autres avantages : ils peuvent fournir des services qui nécessitent +d'importantes capacités de stockage ou de puissance de calcul, qui ne +peuvent raisonnablement pas être fournies par votre machine, à moins de +dépenser des fortunes (télécharger la base de données d'AltaVista chaque +jour serait un moyen vraiment inefficace de faire des recherches sur le +web). +</p> +<p> +Je pense que ces avantages supplémentaires sont probablement impossibles à +surmonter pour le moment, bien que je sois intéressé par la recherche sur la +distribution entre de nombreuses machines de tâches nécessitant une grande +capacité de calcul. +</p> + +<div class="translators-notes"> + +<!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't have notes.--> + </div> +</div> + +<!-- for id="content", starts in the include above --> +<!--#include virtual="/server/footer.fr.html" --> +<div id="footer"> +<div class="unprintable"> + +<p>Veuillez envoyer les requêtes concernant la FSF et GNU à <a +href="mailto:gnu@gnu.org"><gnu@gnu.org></a>. Il existe aussi <a +href="/contact/">d'autres moyens de contacter</a> la FSF. Les liens +orphelins et autres corrections ou suggestions peuvent être signalés à <a +href="mailto:webmasters@gnu.org"><webmasters@gnu.org></a>.</p> + +<p> +<!-- TRANSLATORS: Ignore the original text in this paragraph, + replace it with the translation of these two: + + We work hard and do our best to provide accurate, good quality + translations. However, we are not exempt from imperfection. + Please send your comments and general suggestions in this regard + to <a href="mailto:web-translators@gnu.org"> + + <web-translators@gnu.org></a>.</p> + + <p>For information on coordinating and submitting translations of + our web pages, see <a + href="/server/standards/README.translations.html">Translations + README</a>. --> +Nous faisons le maximum pour proposer des traductions fidèles et de bonne +qualité, mais nous ne sommes pas parfaits. Merci d'adresser vos commentaires +sur cette page, ainsi que vos suggestions d'ordre général sur les +traductions, à <a href="mailto:web-translators@gnu.org"> +<web-translators@gnu.org></a>.</p> +<p>Pour tout renseignement sur la coordination et la soumission des +traductions de nos pages web, reportez-vous au <a +href="/server/standards/README.translations.html">guide de traduction</a>.</p> +</div> + +<!-- Regarding copyright, in general, standalone pages (as opposed to + files generated as part of manuals) on the GNU web server should + be under CC BY-ND 3.0 US. Please do NOT change or remove this + without talking with the webmasters or licensing team first. + Please make sure the copyright date is consistent with the + document. For web pages, it is ok to list just the latest year the + document was modified, or published. + + If you wish to list earlier years, that is ok too. + Either "2001, 2002, 2003" or "2001-2003" are ok for specifying + years, as long as each year in the range is in fact a copyrightable + year, i.e., a year in which the document was published (including + being publicly visible on the web or in a revision control system). + + There is more detail about copyright years in the GNU Maintainers + Information document, www.gnu.org/prep/maintain. --> +<p>Ce texte est dans le domaine public.</p> + +<!--#include virtual="/server/bottom-notes.fr.html" --> +<div class="translators-credits"> + +<!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't want credits.--> +Traduction : Cédric Corazza.<br /> Révision : <a +href="mailto:trad-gnu@april.org">trad-gnu@april.org</a></div> + +<p class="unprintable"><!-- timestamp start --> +Dernière mise à jour : + +$Date: 2018/09/07 09:58:14 $ + +<!-- timestamp end --> +</p> +</div> +</div> +</body> +</html> |