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@@ -0,0 +1,473 @@
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+
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+<!-- Parent-Version: 1.84 -->
+
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+<title>Histoire et philosophie du projet GNU - Projet GNU - Free Software
+Foundation</title>
+
+<!-- top-addendum is disabled because the original text was written in German
+ rather than in English, which is clearly stated in the article itself -->
+<!--#set var="DISABLE_TOP_ADDENDUM" value="yes" -->
+<!--#include virtual="/philosophy/po/greve-clown.translist" -->
+<!--#include virtual="/server/banner.fr.html" -->
+<h2>Histoire et philosophie du projet GNU</h2>
+
+<address class="byline"><strong>Georg C. F. Greve</strong> <a
+href="mailto:greve@gnu.org">&lt;greve@gnu.org&gt;</a></address>
+
+<p><em>Traduction d'un discours donné en allemand au CLOWN <cite>(CLuster Of
+Working Nodes)</cite>, un projet de grappe de 512 machines sous Debian
+GNU/Linux) à l'université de Paderborn (Allemagne), le 5 décembre 1998.</em></p>
+
+<p><em>La traduction en français a été faite à partir de l'<a
+href="/philosophy/greve-clown.de.html">original en allemand</a>, avec
+quelques vérifications sur la version anglaise. Reportez-vous si possible à
+l'original.</em></p>
+
+<hr class="thin" />
+
+<div class="article">
+<blockquote>
+<p>
+Note de l'auteur : En traduisant ce texte [en anglais], j'ai essayé de
+rester aussi près que possible du discours que j'avais fait en
+Allemagne. Reconstruire les phrases allemandes pour les transformer en un
+anglais correct a demandé un certain travail ; je voudrais remercier mon
+colocataire et ami Doug Chapin, qui est d'origine américaine, de m'avoir
+aidé à traduire quelques mots et expressions. La traduction n'arrivera
+jamais à transmettre les mêmes émotions et implications que le discours,
+mais je pense que nous en sommes très proches&hellip;
+</p>
+</blockquote>
+<p>
+En préparant ce discours, j'ai lu pas mal de documents et parlé avec un
+certain nombre de personnes. Il m'est ainsi apparu que même les gens dont le
+travail est issu plus ou moins directement du projet GNU ne réalisent pas du
+tout sa signification. J'ai l'impression que, dans l'excitation du renouveau
+que nous vivons aujourd'hui, une partie de la conscience de ces racines a
+disparu. Ce soir, j'espère pouvoir vous faire redécouvrir un certain nombre
+de ces racines.</p>
+
+<p>
+L'origine se situe quelque part entre la fin des années 70 et le début des
+années 80, quand l'industrie du logiciel est devenue ce que nous considérons
+aujourd'hui comme allant de soi. Au début de la concurrence, les entreprises
+ont choisi comme stratégie de survie d'accaparer le code. Pour essayer de
+justifier la légalité de cette pratique, elles ont créé des expressions
+comme « piratage informatique », qui suggèrent que la copie fait perdre
+quelque chose. Les gens ont été forcés de se soumettre à des contrats de
+licence qui les empêchaient de rendre les programmes accessibles à qui que
+ce soit.</p>
+
+<p>
+Quand un ami vous demandait la permission de copier un de vos programmes,
+vous étiez placé devant un dilemme. La copie ne lèse personne, car le
+programme ne se détériore pas au cours du processus de copie&hellip; Vous
+auriez perdu beaucoup plus s'il vous avait demandé de lui passer le sel, car
+deux personne ne peuvent pas se servir en même temps. La politique de ces
+entreprises a forcé les gens à <em>choisir</em> entre légalité et amitié.</p>
+
+<p>
+Cela a énervé beaucoup de gens, dont la plupart ont continué malgré tout à
+faire des copies. Ils les faisaient souvent avec de très mauvaises excuses,
+qui servaient principalement à apaiser la mauvaise conscience que les
+entreprises suscitaient en eux par leur choix de mots. La meilleure excuse
+était probablement « si je l'utilisais plus souvent, alors je
+l'achèterais. » Cette phrase, quiconque a dû un jour s'en remettre à un
+logiciel privateur<a id="TransNote1-rev" href="#TransNote1"><sup>1</sup></a>
+se l'est sûrement déjà dite au moins une fois.</p>
+
+<p>
+Un homme, cependant, a trouvé cette situation insupportable. Habitué à la
+liberté et à l'utilisation responsable des opportunités des premiers jours,
+« paradisiaques » selon ses propres termes, Richard Stallman a développé le
+concept d'un système entièrement libre au début des années 80. Très vite, il
+est apparu que ce nouveau système serait compatible avec Unix et l'enfant
+fut baptisé (les acronymes récursifs étant à l'époque très en vogue) GNU, ce
+qui signifie <cite>GNU's Not Unix</cite> (GNU N'est pas Unix). Stallman a
+rassemblé quelques personnes fascinées tout autant que lui par la
+perspective d'un système libre et a fondé la <cite>Free Software
+Foundation</cite> (Fondation pour le logiciel libre), dont il est encore
+aujourd'hui président.</p>
+
+<p>
+Puisqu'un système Unix a besoin en premier lieu d'un large ensemble de
+composants, il devint évident que ces derniers constitueraient la première
+étape vers un système entièrement libre. La FSF travailla donc à l'écriture
+de ces programmes, et au début des années 90 le système GNU (à l'exception
+du noyau) était complet. Le noyau GNU – projet dénommé « Hurd » – a une
+architecture extrêmement ambitieuse et son développement s'est révélé très
+lent et laborieux. À ce moment-là heureusement, Linus Torvalds était en
+train de tester le premier noyau Linux, et quand il a vu le travail déjà
+accompli par la FSF il a mis son noyau sous la GNU <abbr title="General
+Public License">GPL</abbr> (licence publique générale GNU) et en a fait le
+noyau du système GNU.</p>
+
+<p>
+La suite de l'histoire n'a pas besoin d'être racontée, puisque la plupart
+d'entre nous l'avons vécue.</p>
+
+<p>
+J'ai dit précédemment que Richard Stallman a imaginé le concept de logiciel
+libre. Ce que je n'ai cependant pas développé est la philosophie qui le
+sous-tend.</p>
+
+<p>
+Dans l'expression <cite>Free Software</cite> (logiciel libre),
+<cite>free</cite> ne se réfère pas au prix mais à la « liberté ».<a
+id="TransNote2-rev" href="#TransNote2"><sup>2</sup></a> Ce concept ne va pas
+sans poser quelques problèmes et certains théoriciens du mouvement (comme
+Éric Raymond) ont ces derniers temps commencé à parler d'« open source »,
+car « liberté » sonne désagréablement aux oreilles de la plupart des
+gens. Liberté sonne comme « rendre le monde meilleur » et comme
+« incertitude », donc comme « changement » ; et le changement fait peur à
+beaucoup de gens. Pour endormir cette peur, d'autres licences ont été
+inventées pour le logiciel libre. Elles sont censées rendre le concept plus
+digeste pour ces personnes et ne pas effrayer l'industrie.</p>
+
+<p>
+Mais c'est précisément la raison pour laquelle le projet GNU rejette le
+terme « open source ». Nous pensons qu'il est plus sensé de rassurer les
+gens sur l'idée originale, plutôt que d'affaiblir le concept. C'est
+seulement quand les utilisateurs et les entreprises auront pris conscience
+de l'importance de la liberté que sera évité un retour en arrière vers
+l'ancien mode de pensée.</p>
+
+<p>
+La philosophie du projet GNU est que <em>chacun</em> devrait avoir le droit
+d'utiliser un programme, de le copier et de l'adapter à ses propres
+besoins. La <em>seule</em> restriction qu'applique la licence GNU GPL est
+que <em>PERSONNE</em> n'a le droit de retirer cette liberté à d'autres.</p>
+
+<p>
+Quand un auteur place son code sous la GNU GPL, la liberté devient
+indissociable de son programme. C'est naturellement une épine dans le pied
+de nombreuses entreprises, puisque cela les empêche de modifier le code pour
+ensuite le vendre en tant que logiciel privateur. Tant qu'il y aura des gens
+qui rêveront de s'enrichir rapidement, c'est cette liberté qui empêchera les
+entreprises comme Microsoft de corrompre le développement futur de notre
+système.</p>
+
+<p>
+L'argument de loin le plus courant contre la philosophie GNU est que le
+logiciel serait la « propriété intellectuelle » du programmeur et que ce
+serait son droit de pouvoir décider à quel prix le programme doit être
+distribué. Cet argument est très compréhensible par la plupart des gens,
+puisqu'il suit précisément la façon de penser qui nous a été inculquée
+durant les vingt dernières années.</p>
+
+<p>
+La réalité est toutefois différente. Les personnes vivant uniquement de la
+vente de logiciel écrit par leurs soins sont l'exception. D'habitude les
+programmeurs concèdent leurs droits de manière contractuelle à une
+entreprise, qui gagne ensuite de l'argent en limitant l'accès à ce
+programme. C'est donc en réalité l'entreprise qui possède les droits du
+programme et décide de son prix, pas le programmeur.</p>
+
+<p>
+Si un avocat développe une défense particulièrement intelligente, il ne peut
+pas ensuite la revendiquer comme sa « propriété intellectuelle » ; sa
+méthode est disponible pour tous. Pourquoi acceptons-nous si volontiers la
+notion que chaque ligne de code (peu importe qu'elle soit sans originalité
+ou bâclée) soit si unique et si extraordinairement personnelle ? La folie du
+contrôle va aujourd'hui si loin que les gènes humains peuvent être brevetés
+(mais habituellement pas par ceux qui les « utilisent »). Doit-on vraiment
+accepter que <em>tout</em> puisse faire l'objet d'un brevet et d'une
+licence ?</p>
+
+<p>
+C'est précisément cette question qui représente l'un des points-clés du
+projet GNU. Imaginons simplement qu'il n'y ait aucun droit sur des logiciels
+brevetés, ou que breveter un logiciel ne soit pas habituel car tout le monde
+publierait ses programmes sous la GNU GPL.</p>
+
+<p>
+On pourrait se servir de solutions existantes à des problèmes courants
+auxquels on devait auparavant trouver de nouvelles solutions, encore et
+encore. Personne ne perdrait jamais plus son temps à travailler sur les
+mêmes problèmes des douzaines de fois. Les programmeurs pourraient explorer
+de nouvelles voies et résoudre de nouveaux problèmes. Quand un groupe
+d'utilisateurs aurait absolument besoin d'une nouvelle fonctionnalité dans
+un programme, il lui suffirait de trouver un programmeur pour la mettre en
+œuvre. Libérés des limitations des licences et de l'argent, ils ne
+tiendraient plus compte que de deux éléments pour le développement d'un
+programme : la demande, et la qualité.</p>
+
+<p>
+À propos de qualité : pour les entreprises, il devient de plus en plus clair
+aujourd'hui que l'accès des utilisateurs au code source a un énorme
+avantage. Dit simplement : plus d'yeux voient plus de choses. Des solutions
+qui apparaissent inimaginables à certains sont évidentes pour
+d'autres. Grâce à cet avantage, le logiciel libre est souvent meilleur que
+son pendant privateur. Pourtant, une tendance se développe aujourd'hui qui
+consiste, certes, à donner à l'utilisateur un droit de regard sur le code
+source, mais à ne lui accorder aucun autre droit. Il doit sagement renvoyer
+ses améliorations à l'entreprise, qui ainsi améliore son produit. Quasiment
+une gigantesque division de développement bénévole. Si nous ne faisons pas
+attention <em>aujourd'hui</em> et que nous ne défendons pas nos droits au
+logiciel libre, il se peut que, dans 5 ans, nous devions payer pour obtenir
+une version développée avec notre propre correctif.</p>
+
+<p>
+Le concept du logiciel en tant que « propriété intellectuelle » porte en lui
+le germe sa propre chute (veuillez pardonner le pathos de cette
+phrase). Aussi longtemps que nous accepterons ce concept, nous accepterons
+également le danger qu'une nouvelle entreprise essaie de s'approprier le
+contrôle. Microsoft <em>n'est pas</em> le mal personnifié, comme ont l'air
+de le penser certains. Microsoft est la <em>conséquence naturelle</em> d'un
+système globalement accepté.</p>
+
+<p>
+La peur de scier la branche sur laquelle on est assis est également
+largement répandue, mais néanmoins complètement irrationnelle. De meilleurs
+programmes amènent plus d'utilisateurs qui ont d'autres besoins, de
+nouvelles idées, et ainsi créent une nouvelle demande. La structure va se
+modifier afin de s'adapter à la nouvelle donne, mais il y aura plutôt plus
+de travail que moins, le travail deviendra moins routinier et donc plus
+intéressant.</p>
+
+<p>
+Enfin, il y a la peur assez répandue du manque de reconnaissance. Eh bien,
+la reconnaissance que les figures de proue des différentes philosophies
+reçoivent parle d'elle-même. Pour ma part, je préférerais être aussi
+respecté que Linus Torvalds ou Richard Stallman, plutôt que d'avoir la
+réputation de Bill Gates.</p>
+
+<p>
+Je le reconnais, tout cela a une teinte d'idéalisme et d'amélioration du
+monde, mais une grande partie des idées qui ont vraiment fait bouger ce
+monde étaient empreintes du souhait de le rendre un petit peu meilleur.</p>
+
+<p>
+Et pour mettre les choses au clair : non, le projet GNU n'est pas contre le
+capitalisme ou les entreprises en général, ni contre les entreprises de
+développement de logiciel en particulier. Nous ne souhaitons pas non plus
+limiter la possibilité de faire du profit, bien au contraire. Chaque
+entreprise sera tenue de faire le plus d'argent possible grâce au
+logiciel&hellip; tant qu'elle s'en tiendra aux principes du logiciel
+libre. Plus ces entreprises gagneront d'argent, plus elles pourront investir
+dans le développement de nouveaux logiciels. Nous ne voulons pas faire
+disparaître le marché mais l'adapter à l'époque actuelle.</p>
+
+<p>
+Une petite remarque sur les principes de base : naturellement une
+documentation libre fait partie du logiciel libre. Cela a peu de sens de
+libérer le successeur du livre, le logiciel, et en même temps d'accepter un
+contrôle sur son équivalent numérique. La documentation libre est tout aussi
+importante que le logiciel libre lui-même.</p>
+
+<p>
+Quelqu'un a peut-être qualifié ma déclaration que nous voulons « adapter le
+marché à l'époque actuelle » de figure de rhétorique ; pourtant c'est un
+point capital de la philosophie GNU : l'époque pendant laquelle les
+logiciels n'étaient intéressants que pour une poignée de dingues
+<cite>[freaks]</cite> et pour les grandes entreprises est révolue depuis
+longtemps. Aujourd'hui, logiciel signifie accès à l'information. Un système
+qui limite la disponibilité du logiciel, et par conséquent l'accessibilité
+de l'information, <em>doit</em> être remis en question.</p>
+
+<p>
+Quand Éric Raymond a publié le « document de Halloween », il a déclenché
+des sentiments allant de l'euphorie à la paranoïa. Pour ceux qui ne l'ont
+pas lu, il s'agit d'une étude interne de Microsoft dans laquelle sont
+discutées les forces et faiblesses du logiciel libre en général, et de Linux
+en particulier. L'auteur arrive à la conclusion que Microsoft n'a que deux
+possibilités d'échapper à cette menace.</p>
+
+<p>
+La première est la création de nouveaux protocoles (ou la modification
+d'anciens) qui, dorénavant, ne seraient pas documentés du tout, ou bien très
+mal. Ainsi, seuls les ordinateurs fonctionnant sous Windows pourraient
+disposer d'une implémentation fonctionnelle de ces protocoles.</p>
+
+<p>
+Un exemple d'application de cette tactique est la série « Cxi » des
+imprimantes HP, qui ont été mises sur le marché à des prix imbattables en
+tant qu'« imprimantes Windows ». Les spécifications ne furent divulguées
+qu'à Microsoft, pour que ces imprimantes ne puissent être utilisées par
+aucun autre système d'exploitation.</p>
+
+<p>
+Un « vendeur spécialisé » m'a expliqué que « pour Windows » signifiait que
+l'imprimante aurait besoin d'une mémoire particulière dont ne disposerait
+que Windows et qu'ainsi il était impossible de l'utiliser sous
+Linux. Naturellement, cela embrouille tout utilisateur ordinaire, ce qui
+m'amène directement à la deuxième tactique décrite.</p>
+
+<p>
+Elle est habituellement abrégée en « <abbr title="Fear Uncertainty
+Doubt">FUD</abbr> » (peur, incertitude et doute) et a été utilisée bien
+avant Microsoft, par IBM. L'idée est simple : une fois qu'une personne a été
+suffisamment désorientée, elle n'ose plus prendre <em>aucune</em> décision
+et s'accroche à sa position actuelle. C'est du moins l'idée.</p>
+
+<p>
+De tout temps, l'éducation a été l'ennemie de la superstition. Pour ne pas
+gêner le courant d'éducation entre nous, nous ne devons pas nous laisser
+diviser.</p>
+
+<p>
+La division la plus évidente de ces derniers temps se situe dans la
+distinction dont j'ai parlé précédemment entre l'« open source » et le
+« logiciel libre ». Garder séparés les deux concepts est souvent difficile,
+même pour les initiés, et il est difficile de comprendre la différence sans
+se replacer dans le contexte historique. Comme c'est un point central, je
+voudrais encore m'y attarder un peu.</p>
+
+<p>
+Après l'achèvement du système GNU par l'inclusion du noyau Linux, un système
+libre complet, puissant et fonctionnel devenait soudain disponible. Cela
+devait inévitablement, tôt ou tard, attirer l'attention du public.</p>
+
+<p>
+Quand cette attention s'est manifestée, de nombreuses entreprises ont été
+déconcertées par le mot « libre ». Elles l'ont immédiatement associé à
+« gratuit », ce qui pour elles signifiait « sans profit ». Quand on a tenté
+de leur expliquer que « libre » signifiait en fait « liberté » et non pas
+« gratuité », l'idée était déjà devenue définitivement suspecte pour
+l'industrie.</p>
+
+<p>
+De cette confusion est très rapidement née l'idée d'éviter à tout prix les
+mots « libre » et « liberté ». L'expression « open source » était née.</p>
+
+<p>
+Effectivement, il est certainement plus facile de vendre l'idée en parlant
+d'« open source » plutôt que de « logiciel libre ». Mais cela conduit aussi
+à ce que les « nouveaux » n'aient plus aucune notion de ce qu'était
+réellement l'idée de base. Cela a divisé le mouvement et conduit à des
+guerres de tranchées extrêmement improductives, dans lesquelles beaucoup
+d'énergie créatrice a été gaspillée.</p>
+
+<p>
+Qu'un plus grand public soit intéressé ne signifie pas qu'il soit nécessaire
+de moins parler de la philosophie qui sous-tend le mouvement. Au contraire,
+plus il y a de personnes et d'entreprises qui ne comprennent pas que cette
+liberté est aussi dans leur propre intérêt, plus nous devons en parler. La
+liberté du logiciel apporte un énorme potentiel à chacun d'entre nous,
+entreprise comme utilisateur.</p>
+
+<p>
+Le but n'est pas de remplacer le capitalisme ni de détruire des
+entreprises. Nous voulons adapter l'utilisation du logiciel aux nécessités
+du XXIe siècle pour le bénéfice de tous. C'est le cœur du projet GNU.</p>
+
+<p>
+Chacun de nous peut y participer, que ce soit sous la forme d'un programme,
+d'une documentation, ou simplement en expliquant à d'autres personnes qu'il
+existe une autre manière de régler les choses.</p>
+
+<p>
+Il est particulièrement important de faire comprendre aux entreprises que le
+logiciel libre <em>n'est pas une menace</em>, mais bien une
+chance. Naturellement cela ne se fait pas du jour au lendemain, mais quand
+les possibilités et les perspectives apparaîtront clairement à toutes les
+personnes impliquées, nous pourrons tous en profiter. Donc si vous
+travaillez vous-même dans une entreprise de logiciel, familiarisez-vous avec
+ce thème, discutez-en avec vos amis et collègues. Et n'essayez pas de les
+« convertir » (je sais que malheureusement la plupart d'entre nous ont
+tendance à le faire). Les arguments parlent d'eux-mêmes. Donnez-leur le
+temps, laissez-les calmement se pencher sur le concept de liberté et se
+l'approprier. Montrez-leur que ce n'est pas quelque chose qu'ils doivent
+redouter.</p>
+
+<p>
+J'espère que j'ai réussi à vous transmettre cette philosophie, ou du moins à
+amener l'un ou l'autre d'entre vous à réfléchir. Si vous avez des questions
+ou envie de discuter, je reste volontiers ce soir à votre disposition. Sinon
+je nous souhaite à tous une soirée très intéressante. Merci beaucoup.</p>
+</div>
+
+<div class="translators-notes">
+
+<!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't have notes.-->
+<hr /><b>Notes de relecture</b><ol>
+<li id="TransNote1">Autre traduction de <cite>proprietary</cite> :
+propriétaire. <a href="#TransNote1-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
+<li id="TransNote2">En anglais, le mot <cite>free</cite> veut dire
+« libre », mais aussi « gratuit », d'où la confusion possible. <a
+href="#TransNote2-rev" class="nounderline">&#8593;</a></li>
+</ol></div>
+</div>
+
+<!-- for id="content", starts in the include above -->
+<!--#include virtual="/server/footer.fr.html" -->
+<div id="footer">
+<div class="unprintable">
+
+<p>Veuillez envoyer les requêtes concernant la FSF et GNU à <a
+href="mailto:gnu@gnu.org">&lt;gnu@gnu.org&gt;</a>. Il existe aussi <a
+href="/contact/">d'autres moyens de contacter</a> la FSF. Les liens
+orphelins et autres corrections ou suggestions peuvent être signalés à <a
+href="mailto:webmasters@gnu.org">&lt;webmasters@gnu.org&gt;</a>.</p>
+
+<p>Merci d'envoyer vos commentaires sur ce texte à Georg Greve <a
+href="mailto:greve@gnu.org">&lt;greve@gnu.org&gt;</a>.</p>
+
+<p>
+<!-- TRANSLATORS: Ignore the original text in this paragraph,
+ replace it with the translation of these two:
+
+ We work hard and do our best to provide accurate, good quality
+ translations. However, we are not exempt from imperfection.
+ Please send your comments and general suggestions in this regard
+ to <a href="mailto:web-translators@gnu.org">
+
+ &lt;web-translators@gnu.org&gt;</a>.</p>
+
+ <p>For information on coordinating and submitting translations of
+ our web pages, see <a
+ href="/server/standards/README.translations.html">Translations
+ README</a>. -->
+Nous faisons le maximum pour proposer des traductions fidèles et de bonne
+qualité, mais nous ne sommes pas parfaits. Merci d'adresser vos commentaires
+sur cette page, ainsi que vos suggestions d'ordre général sur les
+traductions, à <a href="mailto:web-translators@gnu.org">
+&lt;web-translators@gnu.org&gt;</a>.</p>
+<p>Pour tout renseignement sur la coordination et la soumission des
+traductions de nos pages web, reportez-vous au <a
+href="/server/standards/README.translations.html">guide de traduction</a>.</p>
+</div>
+
+<!-- Regarding copyright, in general, standalone pages (as opposed to
+ files generated as part of manuals) on the GNU web server should
+ be under CC BY-ND 4.0. Please do NOT change or remove this
+ without talking with the webmasters or licensing team first.
+ Please make sure the copyright date is consistent with the
+ document. For web pages, it is ok to list just the latest year the
+ document was modified, or published.
+
+ If you wish to list earlier years, that is ok too.
+ Either "2001, 2002, 2003" or "2001-2003" are ok for specifying
+ years, as long as each year in the range is in fact a copyrightable
+ year, i.e., a year in which the document was published (including
+ being publicly visible on the web or in a revision control system).
+
+ There is more detail about copyright years in the GNU Maintainers
+ Information document, www.gnu.org/prep/maintain. -->
+<p>Copyright &copy; 1998 Georg C. F. Greve</p>
+
+<p id="Permission">La reproduction exacte et la distribution de copies intégrales de cette
+transcription sont permises, pourvu le copyright et la présente licence y
+figurent.</p>
+
+<!--#include virtual="/server/bottom-notes.fr.html" -->
+<div class="translators-credits">
+
+<!--TRANSLATORS: Use space (SPC) as msgstr if you don't want credits.-->
+Traduction : Marc de Maillard<br /> Révision : <a
+href="mailto:trad-gnu&#64;april.org">trad-gnu&#64;april.org</a></div>
+
+<p class="unprintable"><!-- timestamp start -->
+Dernière mise à jour :
+
+$Date: 2020/10/06 17:31:00 $
+
+<!-- timestamp end -->
+</p>
+</div>
+</div>
+</body>
+</html>